Chapitre 15
En espérant que ce chapitre vous plaira, bonne lecture!
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PDV Jenny
L'Homme en face de moi dégageait une telle prestance... Il était clair que ce ne pouvait être un simple roturier, et cela se voyait de différentes manières : son maintient impeccable, sa technique de danse parfaite, son port de tête altier, et finalement le fait qu'il e comportait comme si personne n'avait à redire à sa présence.
En effet, là où j'aurais pu m'attendre à ce que le capitaine tout puissant proteste lorsque Blaise l'avait privé de son plaisir de me voir sans partenaire, il n'avait rien dit et simplement pris une expression inquiète et étonnée. Voilà quelque chose d'étonnant venant de quelqu'un qui n'hésitait pas à remettre quiconque à sa place mis à part les membres de la famille royale...
Poussée par la curiosité, je ne pus m'empêcher de demander sans aucune discrétion :
- Vous vous êtes à l'instant présenté comme étant « Blaise », sans rien ajouter d'autre... Mais vous devez avoir une certaine importance tout de même pour avoir le droit de vous approcher de nous, les terribles assassins sur lesquels veille le grand capitaine, sans vous faire taper sur les doigts par celui-ci !
Il sourit alors avec dérision.
- « Terribles assassins » ? Plutôt apprentis assassins, non ? fit-il avec un sourire moqueur. Et j'ai la chance d'avoir la confiance du capitaine, ce qui me permet d'aller et venir à ma guise sans pour autant me faire rabrouer.
Ce présomptueux personnage m'intriguais. Même les princes évitaient de s'approcher de trop près de nous, alors comment se faisait-il que lui ne semblait même pas redouter quoique ce soit ?
- Cela ne répond pas à ma question. Qui êtes-vous ?
- Vous ne me croiriez pas, me répondit-il avec une lueur moqueuse brillant encore dans ses yeux.
- Essayez toujours. Après tout, que risquez-vous ?
- Beaucoup plus que vous ne le croyez... murmura t-il si bas que je peinais à l'entendre et dû me pencher plus près encore de lui pour parvenir à distinguer ses paroles.
Cette réponse attisait encore plus ma curiosité, pourtant déjà bien éveillée.
Tout à coup, la musique s'arrêta : nous avions danser sans même que je n'y fasse attention ; cela ne m'avait semblé durer qu'un temps infime. Avec un sourire mystérieux, Blaise s'inclina face à moi et me fit un clin d'œil moqueur, avant d'ajouter :
- Vous saurez dans d'ici quelques jours qui je suis.
Puis il tourna les talons sans plus d'explications. Je restais un instant figée, plus intriguée que je ne l'avais été depuis des mois, jusqu'à ce que je sente, encore une fois, une mais s'abattre sur mon épaule, cette fois-ci de façon beaucoup moins douce. Je me retournais donc pour faire face à mon tortionnaire favoris.
- Une fois que vous aurez fini de rêvasser, peut-être pourrons-nous enfin nous remettre à l'entraînement ? lança le bien nommé capitaine hautainement.
- Suis-je censée danser avec un fantôme pour partenaire ? Où daignerez-vous m'accorder une présence pour me guider ?
- Figurez-vous que je ne suis pas aussi idiot que vous ne semblez le pensez : je suis actuellement face à vous pour être votre cavalier, étant-donné qu'aucun de vos collègues n'a apparemment songé à vous pour partager cette leçon -en même temps, il serait difficile de leur en vouloir lorsqu'on connaît votre caractère irascible...- et qu'ils ont préféré se tourner vers de gracieuses et plaisantes jeunes femmes.
Après lui avoir jeté un regard qui aurait tout à fait été capable de tuer, nous nous mîmes en position de départ pour cette nouvelle danse. Dès que la musique recommença, ce fût à celui de nous deux qui parviendrait à marcher le plus sur les pieds de l'autre. Oui, nous pouvions difficilement être plus puériles, je vous l'accorde, mais finalement, cela nous permis de faire passer cette pompeuse leçon plus vite.
Mais celle-ci pris définitivement fin lorsque je gagnais notre petite guerre en lui écrasant de tout mon poids les deux pieds en même temps -jackpot !! Sauf qu'il n'était qu'un mauvais joueur, et qu'il ne voyait pas les choses de la même manière...
- Mais vous êtes complètement malade ma parole !
Ses yeux me lançaient des éclairs, auxquels je répondis de la manière la plus enfantine qu'il soit -oubliant un instant totalement qu'il était mon supérieur- je lui tirais la langue. Oui. Une vraie gosse.
C'est au moment où je me rendis compte que tout le monde nous regardait et que cela ne semblait pas, mais alors pas du tout, amuser le capitaine que je commençais, juste un peu, à regretter mon geste... Bon, d'accord, je n'assumais plus du tout !
**
*
Ça commençait à bien faire ! Certes, il était possible que j'ai un instant oublié mon rang et manqué -un peu?- de respect au capitaine... Mais de là à me faire courir tout autour du palais pendant plusieurs heures, et sous cette maudite pluie qui avait décidé de me pourrir un peu plus la vie...
La fatigue (et la faim !) ne me laissaient plus tranquille, et je me demandais même si le karma ne s'amusait pas à s'acharner sur moi. Je croisais régulièrement des soldats qui faisaient leur ronde, bien à l'abri dans des tours de guet, et me lançaient de regards mélangeant pitié et moquerie. Mais j'avais décidé, avec toute ma maturité, de les ignorer. Et puis je me souvenais aussi de ce que mon dernier tirage de langue m'avait valu...
Alors que je pensais ne plus pouvoir en supporter plus longtemps, mon tortionnaire apparut comme par magie devant moi, et j'avoue avoir un peu redouté ce qu'il allait me dire de son ton hautain : « Jennyfer, vous allez éponger l'eau qu'il y a dans les gouttières, puis pendant que vous y êtes, vous irez jouer au paratonnerre sur le toit ! » ; mais heureusement, il était moins inventif que moi et se contenta de me dire de rentrer et de rejoindre les autres pour dîner.
En rentrant par la porte arrière du palais, j'essorai mon haut ainsi que mes cheveux puis marchais le plus dignement possible vers la cantine, ressemblant à une serpillière surmontée de queues de rats. Et je rejoignais enfin le groupe à notre table. Je tentais, en vain, de réprimer mes tremblements de fatigue et de froid, et Jay me passa sa veste sur mes épaules tout naturellement, puis se leva me chercher une assiette bien garnie.
Lorsqu'il se rassit et que je le remerciais d'une étreinte, Lucas et Gabriel nous regardèrent d'une drôle de manière. On réagit tous deux d'un ton brusque :
- Quoi ?
Lançant un regard à Gabriel, Lucas nous répondit d'un ton un peu narquois :
- Oh, rien... On se disait juste que, pour des personnes qui ne sont pas en couple, vous vous comportez comme tels...
On se regarda tous deux d'un air mi gêné mi amusé, puis Jay répondit pour nous deux.
- On est cousins. Alors à moins de commettre un inceste, non, nous ne sommes pas en couple.
Nous éclatâmes tous deux de rire, tant la situation et la tête qu'ils avaient maintenant était comique. Puis je précisais :
- Et puis, on a grandit ensemble, alors on se sent pas vraiment cousins, plutôt comme des frères et sœurs...
On se lança un regard complice et affectueux.
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