Tome 1 I Chapitre 7 - Lonely Race
"Where'd you go?
I miss you so
Seems like it's been forever
That you've been gone
Please come back home..."
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Salut Zach,
Comment ça va, mon pote ? J'étais posé là, à regarder des photos sur mon tél et je suis tombé sur ta tronche d'abruti. Alors j'en profite pour t'envoyer un message, ça fait un bail que je n'ai pas eu de news de ta part. T'as sans doute pas envie d'entendre mes frasques sexuelles alors je vais plutôt te raconter mon week-end avec Elias. Ce gosse grandit vite et c'est un vrai génie, pas comme moi. Je l'ai emmené à la fête foraine de Kirksville, il passait son temps à essayer de lire les noms des manèges. Il adore leurs grosses lettres colorées, il dit que c'est facile à déchirer (bon il voulait dire déchiffrer, mais je te rapporte ses mots tels quels). Pour lui, les attractions c'est secondaire... En revanche les bonbons... On peut être addict au sucre ?
Il a pas quatre ans, mais toi, ben tu l'as toujours pas rencontré. Pourquoi il a fallu que tu te barres aussi loin ? Tu pouvais pas décider de faire ta vie dans le coin. Pour moi ici, le quotidien est plus fade depuis que tu es parti. Les gens sont sans intérêt, alors je fais mes conneries habituelles, je dérive à ma façon, je passe le temps comme je peux quand je ne suis pas avec Elias. Lui, c'est une perle qui donne encore un sens à mon existence. D'ailleurs, il grandit trop vite, bientôt il sera en âge de comprendre que je ne suis pas un bon exemple. Ça me fout un peu les boules, mais je suis trop con pour changer. Peut-être que pour lui, j'en aurais envie. Pour les autres en revanche...
J'ai recroisé cette fille dont je t'ai parlé la dernière fois. Sky. Contrairement aux précédentes, je n'ai pas oublié son prénom, c'était un sacré numéro. Une fleur qui ne sait pas comment s'épanouir. Mais le ciel est bien trop vaste pour être compris. Elle a été pleine des surprises. J'ai cru qu'on s'était quittés en bon terme, pourtant elle a dû reconsidérer la question, car le peu de fois où l'on s'est vus de loin, j'ai eu le droit à son regard assassin. Finalement, je pense que je l'ai blessée aussi, comme je blesse tous ceux qui m'entourent. Certains disparaissent de ma vie en restant à Bloomington, d'autres, comme toi, partent pour demeurer dans ma tête. Toujours est-il qu'au final, je l'ai repoussée comme tant d'autres, mais j'ai eu la mauvaise foi de penser que c'était pour son bien. Alors au final, je me demande de quoi j'ai voulu la protéger et surtout pourquoi ? T'as pas une idée de génie à me donner ? Tu as toujours mieux compris les gens que moi, moi je ne vois que leurs mensonges... Sans doute parce que j'en suis rempli aussi. Cette fille, elle t'aurait plu. Dommage que tu sois parti. J'insiste lourdement, comme d'hab. T'auras l'occasion de te plaindre quand on se reverra.
Bientôt j'espère.
Ton ami.
Ash
J'envoie le mail sans le relire, des fois que mes confessions pathétiques me fassent changer d'avis. L'écran de mon laptop refermé, je le range dans mon sac de cours. Je reprends mon smartphone, déverrouille l'écran de veille, il affiche toujours la photo de Zacchary, mon meilleur ami. Il est photogénique le bougre... quand il le veut, ce qui n'est visiblement pas le cas de ce portrait de la honte. J'aurais dû lui mettre en pièce jointe. Je me surprends à étouffer un rire.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tu reviens pas te coucher ? m'interpelle une voix féminine provenant de la chambre.
J'éteins mon portable et me lève du sofa. J'attrape mon t-shirt qui pendouillait jusque-là sur le dossier d'une chaise, lorsque la fille débarque. Elle est complètement nue, et malgré notre activité physique récente, son manque de pudeur me donne l'impression d'une intimité trop pesante.
— Pourquoi tu as enfilé ton pantalon ? Tu partais ? J'espère que tu n'écrivais pas à une autre fille !
Je pourrais lui répondre que non. Rassurer son amour propre. Je n'en ai juste pas envie. Je me rapproche d'elle, encore torse nu. Me voir revenir doit lui conférer un sentiment de pouvoir ou que sais-je. Toujours est-il qu'elle s'enflamme encore un peu.
— Non, parce que si...
Je l'embrasse. Pas un petit baiser, je plaque mes lèvres sur les siennes et glisse ma langue entre. Je mets l'énergie qu'il faut pour la faire taire, et je sens ses défenses céder d'un seul coup. Ses doigts passent dans ma chevelure, je presse mon corps contre sa poitrine qui s'écrase contre ma peau encore brûlante de nos ébats. Elle gémit, le son étouffé par l'ardeur de notre baiser. Mes mains soutiennent le gable de ses fesses pour les plaquer contre mon bassin. Puis je marque une pause.
— Tu pourrais me rendre un service ?
— Tout ce que tu veux, beau brun, me répond-elle du tac au tac.
Je la crois, elle est prête à exécuter le moindre de mes désirs lubriques et m'écoute tout ouïe.
— Ne m'adresse plus jamais la parole.
Aussitôt, je relâche la pression de mon corps et me retourne sans prêter attention à sa réaction et l'abandonne. J'enfile mon perfecto par-dessus mon torse nu et quitte son appart en claquant la porte.
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