Tome 1 I Chapitre 3 - First Game

"Ash is in the sky with diamonds 

And he's making me crazy 

(Come alive, alive) 

All he wants to do isParty with his pretty baby, yeah"


♖♖♖♖♖


Pendant une fraction de seconde, je le regarde. Est-il sérieux ou bien se fout-il de moi ? Pourtant, il me fixe des yeux de manière si intense que je peux y lire sa volonté de clore le défi à l'étage. Et moi ? Suis-je sérieuse au point de suivre cet inconnu dans une chambre ? Moi qui viens de lui dire que je trouvais ça malsain de réduire les gens à des objets, des récompenses que l'on mérite ou non. Son esprit détraqué cherche-t-il à ce point à me mettre face à mes contradictions ? Mon cœur palpite, j'ai l'impression d'être prise à mon propre piège.


J'hésite, un court instant. Je n'ai pas imaginé que les choses aillent en s'accélérant. Mais la façon, dont il a prononcé cette dernière phrase... Je n'ai pas une grande estime de moi-même... Il semblait sincère. Pourtant, il ne semble pas du genre à se déprécier...


Mais ce qui a le plus fait tilt dans ma tête, « ça ne me dérange pas vraiment d'être ton lot de consolation ». Me consoler. Je repense au SMS qui a jeté le feu aux poudres. Être consolée, c'est exactement ce que je cherchais quand je suis venue lui parler. Et peu importe si c'est un souhait égoïste, je ne lui dois rien, et demain matin il n'existera plus. Aussi quand il tend la main vers moi, l'image du message clignote dans ma tête comme une alarme que l'on aurait oublié d'éteindre. Mon corps répond avant ma tête, je lève le bras pour saisir le bout de ses doigts et il m'entraîne vers lui.


Il dépose ses lèvres sur les miennes, je suis la première surprise. Son baiser n'a pas le goût d'alcool, il est frais et aussi doux que sa langue qui caresse déjà la mienne. La pression de ses doigts électrise ma nuque à la base de ma chevelure alors que je me risque à mordiller sa lèvre, par audace mais aussi parce que je ne me contrôle plus vraiment. Ce baiser... Perdu dans l'instant, je sens sa seconde main remonter vers le haut de ma cuisse pour venir caresser la dentelle de mon shorty, mon dieu. Je pense qu'il a soulevé le bas de ma robe bien au-delà de la décence. Il me semble entendre des sifflements enjoués loin autour de nous, mais je n'arrive pas à me concentrer dessus, tout ce que je perçois ce sont ses mains brûlantes qui épousent la courbe de mes fesses. Et leur chaleur est contagieuse, j'étouffe.


— On monte ?


Il me sonde encore, il veut une confirmation de mon engagement. Il pense probablement encore que je suis une fille prude mise au défi par ses amis. N'ai-je pas encore donné assez de preuves ? S'il savait seulement dans quel état je me trouve intérieurement en ce moment même... Avec mon ex, il n'y avait jamais de manifestation inappropriée en public, déjà en privé, si on allumait la lumière, c'était soir de fête... mais là... je dois avouer que je pourrais me donner à ce garçon tout de suite, au milieu du salon. Ceci dit, une chambre, c'est très bien aussi. J'acquiesce sans l'ombre d'un doute.


Avec nonchalance, il me traîne dans les escaliers en me tenant par la main. Du pouce, il trace des ronds sur ma peau, c'est attentionné et étrange pour ce genre d'ébats spontanés. À moins que ce contact qui m'électrise soit le but recherché.


Il nous déniche une chambre vide ou presque – mais il fait place nette – et j'entre après lui. Je ferme la porte derrière moi et tourne le verrou, j'allume aussitôt la lumière, je veux le voir. Il me regarde, debout à côté du lit, retire son perfecto, fouille dans la poche intérieure pour en sortir un préservatif qu'il pose sur le lit, puis il fait tomber son blouson sur la moquette et se retrouve en débardeur, dévoilant des bras recouverts de tatouages.


Tandis qu'il me fixe, je fais glisser délicatement les bretelles de ma robe, l'une après l'autre, et laisse chuter le vêtement autour de mes chevilles, je me retrouve en shorty, topless devant lui. Pour la première fois, je ne me pose pas la question de savoir comment il me trouve, de savoir s'il voit mes défauts comme je les observe dans la glace chaque matin. Peut-être parce que je m'en fous de lui, que demain ce « nous » ne sera plus. Ou peut-être, tout simplement, parce que dans son regard, je ne lis aucun reproche sur celle que je suis.


L'imprévu... Je commence à bien l'aimer ce mot.


Je m'approche de lui, il saisit mon visage entre ses doigts et m'embrasse à nouveau tout en me dirigeant vers le lit que je sens buter derrière moi. Je bascule sur le matelas duveteux tandis qu'il se positionne au-dessus de moi. Nous échangeons un regard alors qu'il joue avec son piercing à la lèvre du bout de sa langue, juste avant de reprendre notre baiser. Ma respiration est déjà saccadée quand je sens son torse frôler ma poitrine.


Il prend le temps de découvrir mon corps par petites touches. Il abandonne mes lèvres à la faveur de ma joue, le lobe de mon oreille, ma nuque, traçant un sillon humide à chaque passage. La chaleur de ses lèvres mêlées au soupçon glacé de son piercing trouble mes sensations. Lorsqu'il s'aventure sur mes seins, je laisse échapper un soupir impossible à contenir.


Demain, je me serai envolée, il le sait et il en profite en prenant son temps. Mais si je sais apprécier ce que l'on m'offre, je ne suis pas du genre égoïste. Et puis j'ai ma fierté, je ne veux pas que le souvenir de cette nuit soit effacé tout de suite par la prochaine fille venue.


Des années passées dans une famille qui ne voit pas d'un bon œil le sexe avant le mariage, avec un ex-copain qui avait la même à la maison, croyez-moi nous avons expérimenté les limites du « non-sexe » avant le mariage, plus d'une fois. Et si je peux me targuer d'avoir une quelconque expérience dans ce domaine, c'est bien au sujet des préliminaires.


Je le fais rouler sur le dos et alors que je l'embrasse, je sens son sourire contre mes lèvres. Amusé par le revirement de la situation ? Il lève ses mains au-dessus de sa tête, acceptant de me laisser prendre les rênes. Mes mains débouclent sa ceinture, je le libère de son slim et de son boxeur et je vire ses bottines pour faire tomber le tout au sol.


À genoux près du lit, mes mains remontent l'intérieur de ses cuisses en y faisant glisser le revers de mes ongles. Il balance sa tête en arrière et fixe le plafond un instant avant de me regarder à nouveau, appuyé sur ses coudes. J'approche ma main et le caresse, avec assurance, délicatesse, et une certaine envie de m'approprier ce désir manifeste. Le rythme s'installe petit à petit et j'anticipe sa respiration haletante. Lorsque mes lèvres prennent le relais de mes doigts, un râle s'échappe de ses lèvres. Je le regarde, je devine ses yeux bleus fixés sur moi à travers ses mèches noires qui retombent devant. Il dégage vraiment quelque chose, pas étonnant qu'il ait une telle réputation. D'une main je viens caresser son torse, il est sec et bien dessiné, je sens ses muscles se contracter sous mes doigts à chaque vague de plaisir.


— Attends...


Je cesse mon action et à peine me suis-je redressé qu'il me fait rouler sur le côté et m'embrasse. Une saveur de remerciement passe dans cet échange humide. Puis sa langue, sans jamais quitter ma peau, dessine des sillons sur mon corps qui le mènent jusqu'à la dentelle de mes dessous. Je sens ses doigts inquisiteurs s'en saisir et les faire glisser le long de mes cuisses pendant que ses baisers se poursuivent sur mon entrejambe. Je me cambre, bon dieu, je peine à reprendre ma respiration. Comment peut-il faire de tels miracles juste avec...


Je n'y tiens plus, je le veux. Je tire légèrement sur ses cheveux, il relève la tête et je manque défaillir en croisant son regard gorgé de désir. Je le ramène à moi et lui murmure :


— Fais-moi l'amour.


Sous mes mains, je sens son corps se rigidifier. Il est tendu, plus qu'il ne le devrait. Je me suis entendu, et l'idiote que je suis insulte la romantique invétérée qui a pris la parole. Il me regarde, le désir est éteint dans ses yeux. Merde. Sans un mot, il se relève et ramasse ses affaires.


— Attends, attends. J'ai rien dit. Tu ne voulais quand même pas je te sorte les cochonneries habituelles ?


Il enfile son boxer et ne prend même pas la peine de mettre le reste. J'énumère avec l'énergie d'un répondeur téléphonique ces clichés du sexe, pour lui prouver la stupidité des mots :


— Prends-moi ! Oh oui encore ! Allez, vas-y bais...

— Tu as joué, tu as perdu. Il faut t'y faire.

— Putain, mais tu ne vas pas me planter pour une histoire de sémantique ! Ce ne sont que des mots !

— Pour ta défense, tu ne connaissais visiblement pas les règles du jeu. Alors, ne t'en veux pas.


Mais c'est qu'il m'enfonce le con en plus. Je ne sais plus quoi penser, il ne va quand même pas partir pour ça ? Abasourdie par le revirement de situation, je le regarde quitter la pièce avant même d'avoir trouvé une nouvelle répartie à lui balancer. Humiliée, seule, nue sur le lit, tentant d'éteindre ce désir qui n'a pas disparu, une nouvelle invitée fait son apparition : madame Frustration.


Définitivement, je crois que je me suis plantée. 

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