Like a spotlight the water hits me 

Ran it extra cold to shake the words from my mouth 

Though I know that no one's listening 

I nervously rehearse for when you're around

 And I keep waiting like you might change my mind

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— Prenez votre polycopié page 33, aujourd'hui, nous allons débuter un nouveau cours traitant des comportements addictifs. Notre plan s'intéressa, petit un, à la définition d'un comportement addictif, deux, à des études qualitatives, trois à des études quantitatives...

Deux minutes que nous sommes en cours et je baille déjà. Non pas que le cours ne m'intéresse pas, mais Monsieur Byron est de loin la personne la plus soporifique qu'il m'ait été donné de rencontrer. Pourtant beaucoup d'étudiants sont plus que concernés par les addictions, les bancs de l'amphithéâtre devraient être remplis. Alcool, drogue... sexe pour certains.

La soirée d'Halloween fut un véritable succès. L'invasion Zombie pendant l'entracte a eu son petit effet. En revanche, voir mon petit-ami jouer les romantiques avec son maquillage de cadavre décharné était tout sauf aphrodisiaque, c'était même risible, on était très loin de Warm Bodies. Pourtant, ce que je ressasse le plus depuis cette soirée, ce sont les visages d'Ash et du petit Elias masqué. Je ne sais pas pourquoi je l'ai interpellé dans la rue ce soir-là, c'est sorti naturellement. Lui qui cultive son jardin secret, j'ai été surprise de le voir là avec son fils, aussi complice... Le tableau qu'ils m'offraient était inattendu et, à mes yeux, surréaliste, mais il était la preuve que même lui, Ash, était capable de construire une relation attendrissante. Et moi, j'ai ressenti comme un vide et son nom est sorti tout seul... Moi qui ne voulais plus lui adresser la parole, mon corps m'a trahie...

La sonnerie retentit enfin, je me rends compte que je n'ai rien noté du cours... Mince. Je jette un œil à mon voisin qui n'a guère noté plus que moi. Il faut dire que monsieur Byron ne fait que lire son polycopié sans apporter davantage d'explications. Il faudra faire avec. Je range mes affaires et quitte l'amphi. Je tombe sur Josh qui m'attend, appuyé contre le mur. Il m'accueille d'un grand sourire avant de m'embrasser, ses deux mains encadrant mon visage.

— Alors, tu as survécu à Mr Byron ?

— Comment peut-on parler aussi lentement, et d'une voix aussi monotone ?

— Je suis bien content de plus l'avoir en cours, c'était une torture l'an dernier ! On aurait pu le recruter pour la zombie walk.

— Il aurait été parfait, même pas besoin de maquillage !

— On va éviter de parler monstres et autres horreurs de ce genre, je voudrais bien que tu sois un peu plus encline à faire preuve de romantisme aujourd'hui.

 — Pourquoi aujourd'hui particulièrement ?

—  Parce que j'ai une surprise pour toi.

Sans un mot et content de son effet, Josh passe son bras par-dessus mon épaule après avoir récupéré mon sac pour le porter. Il me dirige vers le parking le plus proche, et nous nous installons à bord de sa mustang rutilante.

— Tu m'emmènes où ?

— Tu verras bien, j'ai dit que c'était une surprise.

Nous roulons pendant environ vingt-cinq minutes sur la Knightridge road. Les arbres ont pour une grande partie perdu leurs feuilles, mais les derniers survivants sont habillés d'une robe ocre ou pourpre. Nous bifurquons sur une route plus étroite avant que Josh ne gare la voiture non loin du Lac Monroe.

Il sort de son coffre une glacière et un sac contenant une immense nappe. Je le suis, étonnée. Il ne cesse de me surprendre par ses adorables attentions.

Nous nous installons au bord de l'eau. Il dépose sur mes épaules sa veste de l'équipe de football pour éviter que je n'attrape froid et nous commençons à déguster des tourtes à la viande qu'il a ramenées de Belly's.

— Tu fais quelque chose pour Thanksgiving ? demandé-je.

— Je rentre en Caroline, voir ma famille. Tu restes à Bloomington ? Parce que sinon tu sais...

— Non, non, je rentre chez moi aussi.

L'envie n'est pas très présente de retourner voir mes parents, mais Thanksgiving c'est un peu le rendez-vous sacré qu'on ne peut pas manquer, je tente alors de relativiser. Pourtant, une boule se forme dans mon estomac à l'idée de retourner là-bas.

— À Libertyville, c'est ça ?

— Oui, c'est ça.

— Profitons de ce bon vieux Bloomington avant les vacances alors. Tu as quoi comme cours cet aprèm ?

— Introduction à la sociologie, mon dieu, ça fait va faire deux mois qu'on est sur le sujet ! Et je finis par stats, et toi ?

— J'ai entraînement aujourd'hui.

Il retire une feuille accrochée dans mes cheveux, en laissant jouer ses doigts avec mes mèches.

— Tu tiens vraiment à retourner en cours, cet aprèm ?

— Tu as mieux à proposer ?

— Possible.

Josh me retire mon assiette des mains pour la déposer sur le côté de la nappe avant de s'approcher de moi. Il m'embrasse d'abord doucement, me mordille légèrement la lèvre avant de glisser sa langue pour mettre plus de ferveur dans ce baiser. Il m'aide à m'allonger et je ne résiste pas. Il me surplombe, en appui sur ses avant-bras. Ses baisers descendent vers ma nuque alors que petit à petit son corps s'affaisse sur le mien. Je sens alors sa main remonter le long de mes côtés pour aller caresser ma poitrine.

— Tu es si belle Sky..., murmure-t-il

Ses doigts s'aventurent sur mon ventre en passant sous mon haut. Je sens son désir manifeste à travers son pantalon. Je ressens un frisson me parcourir le corps, mais il est si léger que je pourrais tout aussi bien l'attribuer au vent un peu trop frais.  Je tente de me concentrer, mais je ne retrouve pas cette excitation, celle que l'on ressent quand le corps et l'esprit ont les mêmes désirs, les mêmes envies. Où est cette sensation de combustion que j'avais ressentie avec... non pourquoi je pense à lui maintenant ! Allez Sky, tu n'es probablement pas assez dans l'instant, c'est tout...

Je me montre alors plus entreprenante, passant ma main dans ses cheveux, tirant dessus, je l'entends lâcher un petit rire de contentement alors qu'il arrive au niveau de mon nombril. Il remonte à ma poitrine et se poste entre mes jambes tout en embrassant délicatement le contour de ma mâchoire. Il commence des lents va-et-vient de son bassin, le tissu de nos vêtements frotte avec sensualité, tout en me regardant, je sens le désir dans ses yeux, mais le mien n'en est pas encore au même stade. Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je le bascule sur le dos pour m'asseoir à califourchon sur lui. Cette position semble lui plaire, car il se mord la lèvre tout en dessinant des ronds sur mes cuisses. Je passe ma main sous son tee-shirt et sens ses abdos sous mes doigts. Il est vraiment bien bâti, ses entraînements hebdomadaires ont fait de lui un apollon. Je retire mon tee-shirt. Je frissonne, mais je me dis que l'instant va me réchauffer. Je suis prête à m'offrir, mais rien, je ne ressens presque rien. Une image furtive du visage d'Ash, ses cheveux collés à son front, me ramène un mois et demi auparavant. Je me fige. Bordel !

Je ne sais pas ce qui me prend sur le moment, mais je me lève. Je retire ma jupe, sous le regard lubrique de Josh qui presse son désir à travers son pantalon. Cela devrait me ravir de voir l'effet que je lui fais, mais c'est le néant. Je fais glisser mon collant au sol pour terminer en sous-vêtements. Je frissonne un instant avant de me diriger vers l'eau du lac.

— Tu viens te baigner ? m'exclamé-je.

Le regard de Josh se teint de déception, je sais que je l'ai déçu. Il se redresse sur ses coudes pour mieux me voir.

— T'es sérieuse, là ? Le lac est super froid ! Reviens Sky.

— Allez ! Fais pas ta poule mouillée, c'est que de l'eau !

Je commence à mettre un pied dedans. Bordel, c'est vrai qu'elle est glacée ! Je me retourne et lui lance un grand sourire avant de l'éclabousser avec mon pied. Il se protège d'un bras avant de se reculer.

— Le dernier dans l'eau paye le restau....

Il me fixe d'un regard qui me blesse, car je lis la même chose que dans les yeux de mes parents. L'incompréhension. Je suis une fille, il y a des choses que je ne peux pas faire, et surtout pas me comporter comme un garçon manqué ou encore manquer de respect à un homme.

— S'il te plaît, reviens, c'est pas drôle. Te baigne pas là-dedans l'eau est sûrement dégueulasse en plus !

— Josh , tu n'es pas mon père, même si tu commences sérieusement à y ressembler...

— Ça n'a rien d'excitant de se baigner dans un lac pourri et congelé ! C'est déraisonnable, allez reviens.

Déraisonnable... combien de fois ai-je entendu mes parents me le répéter ?

Je recule encore dans l'eau, le fixant d'un regard noir avant de me laisser tomber en arrière. Mon dieu, le froid est mordant, je sens des algues étranges et des cailloux douloureux sous mes pieds, l'eau est sombre, c'est flippant, mais le plaisir de faire ce qui me plaît rend le moment excitant. Et même l'esprit rabat-joie de Josh ne m'enlèvera pas ça.

Quand je remonte à la surface de l'eau, je suis étonnée de le voir en boxer. Ce poids dans ma poitrine qui m'écrasait le cœur diminue.

— Je te jure que si ma bite tombe à cause du froid de ce lac, je t'en voudrai toute ma vie Sky.

Je m'esclaffe. Finalement, je me suis peut-être braquée trop vite... Il gesticule mille fois avant de rentrer enfin dans l'eau pour venir à ma rencontre. J'enroule mes jambes autour de lui.

— En effet, je crois que tu l'as perdue.

— Il fait super froid, c'est pour ça ! Ah ! T'es gelée, te colles pas autant.

Je tente de le faire basculer afin qu'il se mouille intégralement. Alors qu'il étouffe un juron, car il vient de marcher sur une pierre, je me jette sur lui pour le renverser. Il remonte à la surface, prêt à se venger, et me chatouille à m'en faire perdre la respiration.

Finalement, je reviens m'agripper autour de sa taille et nous nous embrassons, corps contre corps. Je sens sa main me caresser les fesses tandis que je tire sur sa lèvre avec mes dents.

— Oh, je crois qu'elle est revenue, dis-je d'un air espiègle.

— Oui, mais plus pour très longtemps et je ne voudrais pas qu'elle se transforme en Mr Freeze.

Toujours les jambes enroulées autour de sa taille, il quitte le lac progressivement en me portant jusqu'à la couverture. Nous nous séchons, rions du ridicule de la situation, avant de décider de rentrer à l'université pour nos cours de l'après-midi.