Dès l'enfance, ancré dans un monde exécrable

Asharia: A travers mon vécu je vous conte mon histoire..chronique

PARTIE 3:

J'étais dans la plus grande chambre que contenait ce taudis. La chambre familiale. Celle de mon père et ma mère. Cette chambre était ornée d'un grand tapis rouge, représentant la puissance de mes parents. En levant les yeux vers le plafond, les poutres qui constituaient le plafond étaient formés d'une continuité de citations que mon père adorait, gravés dans le plafond. Des citations du Saint Coran, des citations de grands philosophes africains tels que Léopold Senghor ou Aimé Césaire.  
         Mon père aimait montrer sa puissance culturelle et intellectuelle au village. Il s'auto proclamait même "grand maître de l'apprentissage". En effet, mon père était instruit et maniait la langue de Molière en toute harmonie. Il tenait cette soif de savoir de son père. Mon grand père étant lui même savant. Il avait effectué ses études en France. Ce qui faisait qu'il avait une certaine ouverture d'esprit assez développée. Lorsqu'il nous racontait ses récits de la douce France, il nous disait
"ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon, parce que tous les argents d'Europe, c'est des fils à Dollar. Tous des anarchistes".
Il nous racontait à quel point ce pays était de marbre.
"​Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là la française, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur."
Cependant, il nous disait que le seul point positif était la boustifaille, c'est à dire la nourriture. Il aimait nous conter, le soir venu lorsque la nuit avait enveloppé sous sa brume noire et épaisse, les routes de Touba.

Assise sur ce lit, je regardait cette photo. Date: 1971. Qu'est-ce qu'elle était belle cette grande dame aux cheveux long, ébène et crépus comme moi. De longues jambes interminables, qu'elle pourrait être mannequin. Le teint si clairs qu'on pourrait la confondre avec la tribu des "foulo", ou qu'on pourrait soupçonner son père d'adultère avec une femme sans couleur. Une femme blanche. Elle arborait un sourire si large et une dentition parfaite.

Mama.

J'ai bien compris qu'elle était elle qui m'avait mise au monde. Je lui ressemble tellement qu'on pourrait nous confondre. À vrai dire, je le sais aussi car ma belle mère discute de ça au téléphone avec ses amis. Dans une autre langue. Le sousou. Comme si je ne comprenais pas cette langue. Et elle me maudit. Sûrement pour ça que baba me protège inconditionnellement.

[...] Dans cette chambre d'hôpital qui peut donner des vies ou les ôter. Moi, j'aurais bien choisi la deuxième option.

- N'na tu parle de qui ? Je ressemble à qui ?

- Personne, toi tu poses trop de questions, la curiosité est un vilain défaut surtout dans notre famille! Range tes affaires. Je reviens d'ici ce soir, car on prend la route pour le village à ta tante.

- D'accord à toute à l'heure.

Je n'eu pas le temps de lui dire au revoir, qu'elle s'éclipsait aussitôt. Pourquoi la curiosité dans notre famille était un vilain défaut ? Je n'en sais rien. Peut être que le s'aurai je un jour. Si Dieu m'accorde l'existence jusqu'à ce jour.

Suite à cette conversation, j'ai tout ranger car entre temps elle avait déposé des affaires. j'ai voulue me lever mais j'avais mal entre les jambes alors me me suis écroulée et j'ai pleurer. Ça me faisait tellement mal que je me suis évanouie.

A mon réveille, j'étais sur mon lit. Alors j'ai appeler une infirmière pour venir m'aider à me laver. Elle est donc venue et m'a aider. Après cela, je me suis allongé sur mon lit et j'ai réfléchis.

Depuis cet excision, ma mère était devenue plus froide et distante à mon encontre. N'y avait-il pas inversement de rôles ? C'est moi qui avait souffert. C'était moi qui possédait maintenant plus que la moitié de ma fierté. Recousue. Elle m'expliqua que le jour de mes noces, c'était mon époux qui devait couper ce fils afin de prouver que j'étais vierge. Bien sûr. A ce moment là, on coupait et on soudait.
Chaque envies d'uriner et quelque chose qui était en rapport avec la partie du bassin m'effrayait. Dans tout les cas, j'étais persuadé que j'allais souffrir. Et c'était toujours le cas.

- Lève toi fainéante, nous avons du chemin a faire!

- Ou allons nous ?

- Va te brosser les dents, on va à Boké.

- Mais n'na pourquoi on ne rentre pas à la maison, puis j'ai faim et soif.

- J'ai dis quoi tout à l'heure ? Ne poses pas de questions idiote! Tu vas manger dans la voiture aller dépêche toi!

- oui j'arrive!

Ma mère était imposante par la puissance de voix et aussi par le fait qu'elle pesait au moins trois cent livres. Par deçà, elle s'attirait toutes les grandes considérations.

[...]Nous voilà en route pour Boke. Je savais très bien pourquoi nous venions ici. Elle avait peur de mon père car il lui avait formellement interdit de me toucher, pourtant elle l'a fait. Je comptais bien le dire à mon père arrivée à Boke. J'étais déterminé.

Après quatre heures longues et épuisantes sur la route, nous sommes enfin arrivés. J'étais toute éxitée à l'idée de revoir mes cousines, car sa faisait très longtemps que je les avaient pas vus. Nous montâmes les escaliers. Nous étions devant la porte quand ma mère toqua.

- Ah ça va Soukamba ? Ça fait longtemps! Et toi Asha mach'Allah t'as grandis ma fille ! Entrez.

- Ca va ma soeur, ah vous m'avez vraiment manqué hein! Asha va jouer avec tes cousines dans la cour!

- Salut nandi! J'y vais.

J'étais donc partis en direction de mes cousines. Mes cousines étaient comme mes sœurs. Je me confessais souvent à elles. Et je comptais bien leur dire pour mon excision.

- Eh les filles vous savez que ma mère elle m'a fait couper la nenette avant hier! C'est pour ça que je porte que des pagnes.

Depuis que je m'étais faite excisée je ne porte plus de pantalon, que des pagnes. Afin d'éviter toute sorte d'hémorragie qui me conduirait à ma mort.

Elles étaient choquées et n'arrivaient plus à parler. Puis d'un coup elles se sont mises à pleurer..

- Mais arrêtez de pleurer c'est rien!

- Mais tu t'en rends pas compte là! T'es conne ou quoi ? Tu sais les conséquences de ce genre de barbarie ? Quand tu vas aller au toilette, t'auras très mal !T'aurais pu en mourir tu sais ! Il y a 80% de chance que ton premier enfant ou toi soit mort à l'accouchement! Tu pourras presque pas avoir de rapports sexuels car tu vas souffrir. T'auras beaucoup de complications dans ta vie à cause de ça. T'aurais pu être traumatisée à vie !

- J'ai essayé d'empêcher tout ça. Je savais pas que j'étais venue dans ce bâtiment pour ça. Si tu savais tout ce que j'ai fais...

Je me suis mise à pleurer à mon tout juste en pensant à mon avenir.

- Tu vas le dire à ton père ? Me demandait Adja.

- Oui et je compte lui dire ce soir même!

Le soir venu, alors que tout le monde vaquait à ses occupations, j'ai pris le téléphone à ma mère, je suis allée en dehors de la cour pour pouvoir appeler et que personne ne m'entende. J'ai essayé de me souvenir du numéro de portable de mon père, mais je ne me souvenais pas. J'ai regarder dans le répertoire..et je l'ai vue. Mais j'ai senti quelque chose, comme si on m'observait.. Alors je suis allée à l'arrière de la cour.

Ma mère parlait avec un "boy", alors je me suis penché pour mieux entendre.

- Garçon, tu n'as pas vue ma fille ici il y a quelques instants?

- Si elle a contourner par là.

- D'accord merci.

Heureusement pour moi, il ne lui avait pas indiqué la bonne direction. Alors j'ai appuyé sur appel. L'attente paraissait interminable.

- Allô

- Allô bab...

D'une force monstrueuse et d'une hargne incontesté, je me suis senti propulser dans l'air avant d'embrasser violemment le sol.

Qui est ce ?

La suite tu liras, dans la prochaine parti elle sera...

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