Chapitre 6
Pdv Akisa
J'émergea doucement de mes songes par le doux bruit régulier de mon coeur, caractérisé par des « bip » continus. J'ai dit doux bruit ? Je voulais dire bruit incessant et qui commençait à me taper sur les nerfs, j'vais m'arracher mon propre coeur pour que ce son s'arrête c'est vraiment agaçant. Je poussa un soupir et ouvrit les yeux lentement. La lumière de la pièce me forca à les refermer aussitôt en poussant un rale de protestation. J'ai l'impression d'avoir une gueule de bois mais en pire... Où suis-je deja... Cette question est conne, il est évident que je suis dans un hôpital ou quelque chose du genre... Mais où ? Aux Caraïbes ? Au japon ? C'était vraiment Karma où j'ai halluciné ?
J'essaya de lever la main vers mes yeux pour me faire de l'ombre et m'aider à ouvrir les yeux, mais c'était un effort beaucoup trop conséquent. Alors j'ouvris rapidement les yeux, me provoquant un énorme mal de crâne.
Je cligna des yeux plusieurs fois en les gardant plissés. La lumiere brûlait ma rétine. En meme temps, je n'ai pas vu de lumiere depuis longtemps. Sans parler des murs blancs qui refletaient, pour mon malheur, excellemment bien la lumière.
Une fois habituée à la lumière, je regarda autour de moi.
Tout d'abord, je vis les machines branchées à mon corps. Une perfusion dans mon bras droit et une tube dans mes narines, me permettant de respirer. Je souleva mollement la couette avec ma main gauche, tout aussi faible que la droite, et me vis en robe de patient. Je la souleva et vit plusieurs bandages sur mon torse. Je reposa ma main après cet effort qui me semblait surhumain. Je soupira en regardant le plafond. Ma vitesse m'empêche de guérir les grosses plaies, c'est vrai... Je suis limitée...
Je poussa un énième soupir et essaya de me redresser pour être assise. Je poussa de petits cris de douleur en me redressant et soupira de plaisir une fois mon dos bien posé. Je ferma les yeux quelques secondes pour reprendre ma respiration. Puis je me rendis compte de quelque chose. Au delà de ma respiration digne d'un boeuf et les bips constants, il y avait une autre respiration. J'ouvris rapidement mes yeux, sur mes gardes. Même faible, je me battrais. Je regarda autour pour voir sur une chaise un homme endormi. Cet homme aux cheveux bruns n'était autre que Karasuma.
J'étais donc bien en sécurité. Ils m'ont sauvé...
Je continua mon observation de la pièce et vit une bouteille d'eau posée sur le meuble à ma gauche. Ma bouche pâteuse me supplia de la prendre. Je me pencha sur la gauche et tendis mon bras pour l'atteindre mais seuls mes doigts l'effleurèrent. Je soupira et me décala pour l'atteindre. Mes doigts la firent tourner sur elle même, pour finalement tomber dans un fracas.
Je grimaça et vit Karasuma sursauter à l'autre bout de la pièce.
Il vit la bouteille d'eau fermée sur le sol puis remonta le regard vers moi. Mes yeux rencontrèrent les siens et je vis ses cernes conséquentes, sa barbe qui commençait à pousser et ses cheveux en bataille. Il était assez négligé mais restait toujours aussi sexy pour son âge. Il faudra vraiment que je lui demande comment il fait.
Je voulu ouvrir la bouche mais rien ne sorti, alors il prit la parole :
- Comment tu te sens ?
Pas de salut, pas d'artifices, il allait tout droit au but.
- Faible... T'es là depuis quand ?
- 3 jours. Je suis rentré entre temps mais j'ai dû m'assoupir ici...
- J'ai dormi 3 jours ?
- Tu avais beaucoup de sommeil en retard et tu souffres de malnutrition.
D'où la perfusion...
- Je vois...
- Tu connaîtrais un Alexandre ?
- De vue. Pourquoi ?
- Il nous a été à te sauver.
- Hein ? Mais je ne le connais qu'à peine.
- Il s'est présenté comme un très bon ami à toi pourtant. En tout cas, il a été utile.
Je fronça les sourcils, inconfortable avec cette idée.
- Il est retourné à Asashin.
J'hocha simplement la tête.
- Bon... Je vais appeler les autres pour leur dire que tu vas bien... Soupira-t-il en se levant. Tiens au fait...
Il me posa un nouveau téléphone entre les mains.
- T'as tous les contacts dessus.
- Merci...
Il hocha doucement la tête et s'en alla pour appeler dans le couloir.
Je déverrouilla ce téléphone et chercha Akio dans mes contacts.
Je lança un FaceTime et au bout de deux sonneries, son téléphone décrocha.
Au début, je ne voyais qu'une moulure d'Asashin au plafond. Vu cette dernière, il est à la bibliothèque.
- Akio ?
- Akisa ! S'écria-t-il, suivit d'un énorme « chut ». T'as une sale gueule.
Je me regarda dans le retour de la caméra et en effet, j'avais une sale gueule. Quelques bleus qui étaient atténués, la peau plus pale que d'habitude qui laissait voir quelques veines violacées sur mon front, ainsi que quelques cernes.
- Comment tu vas ? Demanda Athena par dessus son épaule.
- Ca va...
- Alexandre et Karasuma nous ont raconté. On voulait venir, je t'assure ! Mais on nous a gardé à l'œil pour être sûr qu'on ne vienne pas te sauver.
- En parlant d'Alexandre... Pourquoi ?
- Il s'est porté volontaire. Il a entendu une de nos conversations.
- Enfin il a entendu Akio. Vu sa discrétion...
- JE SUIS DIS-...
- CHUT !
- Oui oui c'bon... Relou eux.
- J'crois que cet Alexandre t'aimes bien.
- C'est pas réciproque. Thanks but no thanks...
J'entendis la porte s'ouvrir sur Karasuma.
- Bon, je vais vous laisser.
- Okay, prends soin de toi !
- J'ai pris les cours pour toi !
- Ok merci.
Je raccrocha en soupirant.
- Les autres arrivent bientôt. Déclara-t-il en s'asseyant.
- Okay...
Karasuma posa ses coudes sur ses cuisses et passa ses mains dans ses cheveux.
- À quoi tu pensais bon sang ?
Je ne dis rien et le regarda. Attendant qu'il vide son sac.
- Tu aurais du me prévenir.
- Tu m'en aurais empêché.
- Pas si c'est ce que tu voulais vraiment.
- De toutes façons, cette mission n'aurait jamais du tourner comme ça. Les informations étaient fausses.
- Comment c'est possible ?
- Je pense qu'Asashin m'a envoyé pour savoir si elles étaient fausses.
- Et te condamner ?
- Je crois qu'ils savent pour ma vitesse... Ça ne m'étonnerait pas si c'était le cas...
- Il n'empêche que tu aurais du me prévenir. Je me suis inquiété.
- Désolée.
La porte s'ouvrit d'un coup sur Karma, essoufflé.
Je lui fis un mince sourire et il s'approcha de moi, les points serrés, la démarche énervée, mais le regard inquiet.
Alors que j'attendais des reproches venant de lui, il posa simplement sa main sur ma joue pour la caresser de son pouce.
- Je te déteste, tu sais... Soupira-t-il en souriant.
- Désolée de t'avoir inquiété.
Karma posa ses lèvres sur mon front.
J'entendis Karasuma s'éclipser furtivement.
Karma Akabane. Mon copain depuis 2 ans maintenant. Il arrive sur ses 17 ans.
Il avait grandit, ses rondeurs d'enfances avaient laissé place à un visage fin et à une mâchoire qui commençait à se sculpter. Il avait les épaules un peu large, quelques muscles que l'on pouvait deviner au niveau des bras et des abdos.
- Comment tu te sens ?
- Comme si un piano m'était tombé dessus.
Il écarquilla les yeux et soupira en souriant.
- Tes comparaisons douteuses m'avaient manquées.
- Quelles comparaisons douteuses ? Tu veux te battre Akabane ?
- Vu ton état, j'te fou au sol en deux deux.
- Tu vas voir toi !
J'essaya de me relever, mais avec peine. Il me regarda en croisant ses bras sur son torse, un sourcil levé et un sourire provocateur aux lèvres.
- J'ai pas envie de dépenser de mon énergie pour toi. Mais quand j'en aurais envie, tu verras !
- Mais oui, c'est ça.
Il pouffa gentiment et s'assis au bord du lit.
- Au fait, cet Alexandre...
- Je ne veux pas savoir. Il s'est porté volontaire pour m'aider mais je ne le connais à peine.
Il haussa un sourcil, peu convaincu.
- Je te le jure !
Il passa sa main dans ses cheveux coiffés en soupirant.
- Je sais... Je te crois, c'est juste que...
- Il me voit tous les jours et nous on se voit que quand on peut ?
Il croisa mon regard et esquissa un mince sourire.
- Ouais, en gros.
La porte s'ouvrit de nouveau sur ma classe E.
- Akisa !
- Comment tu te sens ?
- Tu nous as fait peur !
- On les a bien défoncé t'inquiète !
- « on » ? J'ai presque tout fait !
Je pouffa de rire en voyant cette agitation sans une toute petite chambre l'hôpital. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour tous rentrer et passer la sécurité. Mais j'étais contente d'être chez moi.
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