ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 55

Il était 15:35 quand Asako arriva au parc. Elle était évidemment en retard.

Elle regarda les alentours, à la recherche de son camarade, puis elle le vit debout, bras croisés, en train de regarder des enfants jouer.

Elle s'approcha à pas de loup, voulant le faire sursauter.

- T'es en retard.

Asako sursauta.
Génial, elle qui voulait lui faire peur.

Elle soupira en souriant et arriva à ses côtés.

- Salut.
- Comment tu te sens ? Demanda-t-il sans détourner son regard de l'aire de jeux.
- Fatiguée, mais bien.
- Tant mieux.

Un silence s'installa où tous deux regardaient les enfants se chamailler. Certains descendaient le toboggan en criant, d'autres essayaient de faire des châteaux de sable ou enterraient leurs pelles.
Certains jouaient à chat ou à cache cache...

- Tu voulais parler ?
- Ah heu... Oui, oui oui bien évidemment... Viens suis moi.

Asako entraîna Shoto dans l'herbe, quelques mètres plus loin.
Elle s'assit, les genoux pliés, et elle regarda le fleuve en face d'elle.

Shoto l'imita et s'assit également.

On entendait les enfants crier en fond et le ruissellement de l'eau donnait un aspect apaisant.

- Tes mots m'ont blessés. Commença-t-elle enfin.
- Je sais.
- Shoto-kun. Je vais déballer tout ce que j'ai à dire et j'aimerais que tu m'écoutes sans me couper, d'accord ?
- Ok.

Il tourna entièrement son corps face à elle, totalement attentif.
Il attendait patiemment qu'elle dise ce qu'elle voulait dire.

La brune, quant à elle, fixait le fleuve.

- Je n'ai pas compris pourquoi tu t'es autant énervé. Et tu m'expliqueras ça après. Mais tu as été vraiment blessant... Je te considère comme un de mes meilleurs amis et d'un coup, tu as décidé qu'on n'était plus amis. Je n'ai pas compris et ça m'a fait de la peine... Puis j'ai aussi essayé de te faire comprendre que je ne sortais avec personne parce-que je t'aimais bien, mais tu t'es foutu de moi. Alors, j'ai décidé de t'ignorer pour panser mes blessures et pour essayer d'instaurer une distance pour que tu ne me blesses plus. Mais j'ai échoué...

Shoto écoutait attentivement et attendait qu'elle ait fini.
Elle disait tout ce qu'elle avait gardé en elle pendant plusieurs semaines.

- Alors pourquoi tu as réagis comme ça ? Pourquoi tu étais si en colère !
- Parce-que je t'ai vu avec un autre garçon.

Asako levait les yeux du fleuve pour les encrés dans ceux du bicolore.

- J'étais jaloux qu'un autre garçon te prenne dans ses bras...

Il rougit en détournant le regard.

- Et... J'avais un doute sur le fait que tu sois en couple avec Mina et je t'ai offert des occasions pour me le dire, mais tu ne t'es jamais confié alors... Ça aussi ça m'a un peu blessé. Même si maintenant je sais qu'il n'y avait rien à confier puisque tu ne sortais pas avec elle...

Il rigola nerveusement en se passant la main dans ls cheveux.

- Tu... Tu étais jaloux ? Constata Asako, abasourdie.
- Voyons Asako-chan... Ne fait pas l'étonnée...
- D-De quoi ?
- Tu n'as jamais remarqué que mon alter se déclenchait sans que je le veuille quand je te touche ? S'étonna-t-il.
- Heu j-je... Si si, mais heu... J'ai jamais fait le lien.

Shoto s'approcha de la fille et se pencha au dessus d'elle.

- C'est parce-que je te désire, Asako-chan...

Elle avale difficilement sa salive face à sa proximité avec le jeune homme.

Voyant sa gêne, il se recula et se rassis, les jambes contre son torse et les bras entourant ses genoux.

- Et toi ? Pourquoi tu étais triste ?
- Triste ?
- Oui, pour aller voir l'autre...
- Oh...
- Et ne me redis pas que c'est parce-que tu t'es disputé avec Ashido. Ne me ment pas. Ordonna-t-il en levant les yeux vers elle.
- C'est parce-que je croyais que tu étais en couple avec Momo-chan. Et j'étais très triste...

Il écarquilla les yeux, étonnés.
La brune quant à elle, se tourna pour regarder de nouveau le fleuve.

- Je suis amoureuse de toi, Shoto-kun.

Elle tourna de nouveau la tête vers lui et le garçon rougit.

- Ce n'est pas grave si mes sentiments ne sont pas partagés. Mais je préférais que tu le saches.
- Tu es sûre de toi ?
- Pardon ?

Il regardait le fleuve, un voile triste devant ses yeux.

- Tu es sûre de m'aimer ?
- Heu... Plutôt oui... Pourquoi ?
- C'est juste que... Je ne connais pas l'amour. Je n'en ai jamais reçu et... Je dois avouer que ta confession me surprend. Je n'aurais jamais pensé qu'une fille puisse m'aimer avec ma cicatrice...

Il rit d'un rire triste en se touchant sa brulure.

- Et surtout pas la fille que je courtise...

Asako sauta sur le garçon.
Shoto fini allongés sur l'herbe, tandis que la brune était sur lui à califourchon.
Elle prit le visage du garçon entre ses mains.

- Shoto Todoroki. Tu es beau même avec ta cicatrice. Et je ne veux pas t'entendre douter de ça.
- J-..
- Tu es beau, intelligent, drôle, puissant, tu es toujours là pour moi. Tu as pleins de qualités et cette cicatrice ne te défini pas !

Shoto sentit les larmes lui venir aux yeux.
La brune s'en rendit compte et se baissa pour déposer un baiser sur sa pommette gauche, soit sur sa cicatrice.

Elle sentit des bras passer dans son dos et la serrer contre lui.
Elle l'entendit doucement sangloter , alors elle passa ses mains autour du cou du garçon.

- Shoto-kun... Je sais que tu n'as jamais eu d'amour dans ta vie... Mais est-ce que tu accepterais que je te montre ce que c'est que d'être aimé ?

Elle releva la tête vers lui et se posta au dessus de son visage où des larmes perlaient.

- T-Tu n'as pas à répondre tout de s-...

Asako avait été poussée en avant par la main de Shoto contre sa nuque et ses lèvres rentrèrent en contact avec celle du garçon.
Elles étaient douces et à la fois chaudes et froides, ce qui lui fit intérieurement rire.

Shoto mis fin à l'étreinte et passa une main sur la joue de la brune, toujours au dessus de lui.

- « rawr » ? Lit-il, un sourire en coin.
- Te moque pas.

Il rigola doucement puis aborda une mine contrariée.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- C'était moi qui devait te proposer... Souffla-t-il.
- Désolée. Sourit-elle.

Il soupira en souriant.

- Asako-chan, j'accepte que tu me montres ce qu'est l'amour mais... Vas-y doucement...
- Je ne ferais jamais quoique ce soit que tu n'aimes pas. Promis.

Il lui sourit et la repencha pour de nouveau poser ses lèvres contre les siennes.

À la fin d'après-midi, Shoto la raccompagna chez elle.

- Shoto-k-...
- Shoto. Plus besoin de suffixe maintenant...
- Heu... Oui mh... Je me demandais... est-ce que tu veux le dire aux autres ?
- De ?
- Vu que tu préfères y aller doucement, peut-être que tu préfères que ça devienne une habitude avant de le dire aux autres.
- J'en sais rien... Si j'ai envie de t'embrasser, même si c'est devant les autres, je le ferais. Alors, fait de même.
- Heu... Ok, pas de soucis.

Shoto lui sourit. Ils étaient arrivés devant chez elle.

- À demain, princesse.

Il l'embrassa sur le front et s'en alla.

- À... À demain...

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