Chapitre III : la Cité des Coraux 1/2

- Attends, attends, attends... le stoppa Arwen. Tu t'emballes vites, quand même. De une, je n'ai pas d'argent, ni pour rentrer à l'Académie ni pour acheter les fournitures. De deux, je ne vois pas comment tu comptes t'y rendre ni où c'est. Et de trois, récapitulation : je transforme ma soeur en flaque d'eau alors que nous nous disputions. Un mec bizarre qui ressemble très fortement à une hallucination débarque par le biais de mon placard. Il pratique la magie devant moi et me dit de le suivre pour aller acheter des fournitures scolaires, puis pour aller à l'Académie de Magie.

Arwen marqua une pause en croisant les bras et regardant du coin de l'oeil le garçon.

- Ouais, et bah ? Quel est le problème ? demanda-t-il.

- Le problème ? Tu ne crois pas que ça va un peu vite, tout ça ? Non ? Est-ce que seulement je reviendrai un jour dans mon petit appartement rongé par les mites dans lequel nous sommes ? Je ne sais même pas ton nom ! Ni ce que tu es, dit-elle en repensant au moment ou ses avant-bras avaient traversé ses mollets.

- Oulà, du calme les questions  ! On va dire que je m'appelle Paris, d'accord ? Et, oui, tu reviendras dans ton appartem...

- Quoi ? Pfff... Tu... pfff... Tu t'appelles Paris ? le railla la jeune fille, en pouffant derrière ses mains posées sur sa bouche.

- Oui. Ça te pose un problème ? dit-il en faisant les gros yeux.

- Non, non...

Arwen avait du mal à se retenir de rire.

- Et donc, reprit-il, je disais que tu reviendras dans ton appartement... mais seulement après tes cinq ans d'étude à l'Académie de Magie.

- Euh... quoi ? Je... ne vais jamais revenir ici ?

- Si. Dans cinq ans.

- Merci pour le tuyau. Mais, je veux dire, pas avant ?

- Non.

Arwen resta les yeux dans le vague quelques secondes. Elle dit lentement :

- D'accord... Mais laisse-moi du temps pour faire mes affaires, s'il te plait.

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Une voix interpella Arwen, qui étais en train de boucler son sac dans la pièce voisine.

- C'est bon ? T'as fini ? C'est que j'ai pas toute ma journée, moi...

- T'as un emploi du temps de ministre ou quoi ? Tu peux pas patienter deux minutes ? lui lança-t-elle, agacée par le fait qu'il se plaigne alors qu'on lui as dit il y a deux petites secondes à peine qu'elle n'allait pas revoir son chez-elle jusque dans cinq ans.

Paris se contenta de soupirer. Son soufflement lui parvint légèrement étouffé, car il l'attendait dans le salon.

La jeune fille continua, depuis sa chambre :

- Et tu es quoi, à la fin ? J'ai bien vu que t'avais esquivé la question, tout à l'heure...

- Je ne suis rien. Enfin, pour une durée indéterminée, expliqua-t-il.

- Euh... tu peux développer ?

Arwen ne comprenait plus rien. Son sac sur le dos, elle entra dans la pièce ou l'attendait Paris, donc le séjour.

- Traduction : je te fais pas assez confiance pour te le dire, assena-t-il.

- D'accord... Donc tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas te toucher. 

- Pas à moins que j'en ai envie, confirma-t-il.

Arwen fit mine de le gifler. Sa main, une nouvelle fois, traversa de part en part son visage. Le jeune homme n'avait pas bougé d'un pouce, une expression mi-exaspérée mi-irrité sur le visage.

- Ah oui, effectivement, observa la jeune fille.

Paris soupira une fois de plus.

- Je te l'avais dit.

Puis il jeta un coup d'oeil au sac énorme et blindé de Arwen. Elle y avait fourré tellement de choses que certaines parties de son sac prenaient la forme des objets qu'elles abritaient.

- Tu vas casser ton sac, à force de mettre tellement de choses dedans. Passe-le-moi deux petites secondes.

Arwen avait deviné qu'il allait encore une fois faire de la magie. Elle le regarda faire, intriguée. La jeune fille nota qu'en premier, il marmonnait une suite de mots soit étranges, soit incompréhensibles. Ensuite, il faisait un mouvement, avec son bras, ou sa main. Puis, la magie opérait et le liquide dans un mystérieux collier en forme de sablier qu'il portait caché entre le col déboutonné de sa chemise coulait un en petite quantité vers le récipient du bas.

Elle ne posa pas de questions. Elle pensait que sûrement, il l'enverrait balader. Paris la surprit en train de le regarder, les sourcils froncés. C'était sa manière de réfléchir.

- Bah alors ? Tu prends note ou quoi ?

- Exactement, répondit-elle.

Un ange passa. Paris reprit la parole :

- Bon, on va devoir y aller. 

Arwen hocha la tête.

- Tu n'aurais pas un pentacle par ici ? demanda Paris.

- Euh... un quoi ?

- Un pentacle. C'est un dessin au sol dans lequel tu te mets au centre, qui t'emmènes à l'endroit ou tu veux aller à condition qu'il y ait des pentacles là-bas aussi. C'est comme un métro. Tu vas dans une station, tu prends le métro et tu arrives dans une autre station. À l'exception faite qu'il n'y a pas de métro, et qu'on se déplace par magie. Tu comprends ?

- C'est quoi un métro ? 

Le jeune homme se pinça l'arête du nez en soupirant.

- Laisse tomber. Tu verras quand on y sera.

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- Donc c'est ça, un pentacle ? questionna Arwen, fascinée.

- Oui, c'est ça.

Il étaient dans la petite place juste devant l'entrée de leur appartement. Sur la petite place ronde, au début, se trouvait seulement une fontaine circulaire elle aussi, ornée de petites sculptures sur sa paroi. Si l'on y jetait une pièce d'une couronne, puis que l'on appuyait sur le museau du chien duquel l'un des jets d'eau de la fontaine cascadait, elle disparaissait et laissait place à un pentacle de la même circonférence que la fontaine. Plusieurs motifs compliqués étaient dessinés dessus, si bien que ce serait un calvaire pour moi et un ennui pour vous de tous vous les décrire.

- Prends-moi la main, exigea Paris.

- Euh... pardon ?

- Fais ce que je te dis ! Sinon tu te seras perdue en moins d'une minute, puisque tu ne sais pas ou on va.

Paris lui tendit sa main, et Arwen attrapa son poignet, mal à l'aise par rapport à ce contact avec ce presque inconnu, et intriguée en raison du fait qu'il peut régler s'il veut qu'on le touche ou pas. Après avoir jeté la pièce et appuyé sur le museau du chien, Paris guida la jeune fille :

- Viens, maintenant, il faut aller au centre du pentacle.

Le duo marcha jusqu'au milieu du cercle, puis Paris continua :

- Ensuite, tu es censée visualiser l'endroit ou tu veux te rendre, mais comme tu ne sais pas ou ça se trouve, essaie juste de ne pas te perdre en chemin !

- Euh... quoi ?!

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