Chapitre XXII: Tu peux partir...
L'état d'Annie s'était stabilisée, elle avait enfin eu le droit de sortir dehors. Son père l'aida à mettre un manteau et ses chaussures. Il lui prit sa main et marcha doucement vers la sortie de la chambre. Ils marchèrent dans les couloirs bondés de médecins et de patients qui défilèrent. Ils sortirent enfin et Annie redécouvrit le goût de la liberté, plus de machines branchées à son corps, simplement l'air, qui venait caresser sa peau pâle. Ils marchèrent tous les deux sur le petit chemin de la cour de l'hôpital, où d'autres patients faisaient leur balade matinale. Certains discutaient entre eux, rigolaient ou jouaient aux échecs. M.Leonhart s'assit sur un banc avec sa fille et posa ensuite sa canne au sol. Cela lui faisait du bien, sortir la tête de cet hôpital oppressant. Il s'était arrêté de neiger, mais le paysage était encore blanc et magnifique à observer.
- Comment te sens tu ? demanda son père en se tournant vers elle.
- Bien sourit Annie sans détourner ses yeux du paysage qui trônait devant elle.
- Les cheveux courts te vont bien, tu sais ?
- C'est vrai, mais je préfèrais avant.
- Ils repousseront, ne t'en fais pas rassura t-il en posant sa main sur son épaule. Tu es quelqu'un de très fort, et je suis fière de toi.
- Merci.
Annie n'était pas très sûre, la chimio l'affaiblissait de plus en plus et cela se voyait sur son visage. Elle perdait goût à la vie, le cancer la rongeait chaque jour, c'était un supplice de vivre comme cela. Elle comprenait comment sa mère vivait, elle comprenait pourquoi un jour, elle avait arrêté de se battre, elle souffrait.
Alors que les jours passèrent, Annie devenait de plus en plus faible, elle restait enfermer et allongeait dans son lit d'hôpital. Armin venait toujours la voir et lui jouait des musiques à la guitare, cela la faisait revivre, mais seulement quelques heures. Quand Armin partait, elle sombrait encore une fois dans la solitude. M.Leonhart s'inquiétait de plus en plus de l'état de sa fille, elle refusait de manger, et n'avait plus goût à rien. Elle était comme morte, effacée.
Armin entra dans la chambre cette fois ci sans l'instrument, il voulait simplement passer un bon moment avec elle. Comme à son habitude, Annie se décala un peu pour le laisser s'allonger après d'elle. Armin s'installa et prit la blonde dans ses bras, cette dernière posa sa tête sur son torse et ferma le yeux en soufflant. Il passa sa main dans ses courts cheveux blonds qui avaient encore diminué au niveau longueur, mais elle restait toujours aussi belle à ses yeux.
- Comment tu fais pour continuer à m'aimer...? demanda soudainement Annie sans bouger.
- Pardon ?!
- Je vais ressembler à un crâne d'œuf.
- Et alors ?
- Tu ne peux pas aimer quelqu'un comme moi. Quelqu'un de malade.
- Tu as bien réussi à aimer une personne qui était sensée être muette et sourde.
Annie sourit face à cette réplique et se redressa pour plonger ses yeux dans les siens. L'expression de sa camarade lui brisa le cœur, les cernes étaient présentes sous ses yeux et sa blancheur. Annie avait toujours ce tube au niveau du nez, d'après elle, s'était désagréable. Armin s'allongea sur le côté pour pouvoir faire face à elle, ils se regardèrent en silence, elle souffrait cela se voyait. Elle en avait marre de ce cancer, ce foutu cancer qui la pourrissait de l'intérieur. Maintenant deux mois qu'elle se battait pour rester en vie et elle n'en pouvait plus.
Elle commençait à lâcher.
Annie retira soudainement sa bague au doigt et la passa à celui d'Armin, qui semblait surpris. Pourquoi lui donnait-elle la bague de sa mère ? Elle y tenait énormément, il ne pouvait pas accepter. Il s'apprêta à dire quelque chose, mais Annie fit non de la tête.
- Annie... Je ne peux pas accepter... Elle était à ta mère.
- Mon père l'a acheté et l'a offerte à ma mère avant le mariage. Ils m'ont dit que quand je la recevrai, je pourrai la donner à quelqu'un que j'aime. J'aimerai que tu la gardes.
- Je te le promets... fit-il en regardant le petit bijou.
-Je suis fatiguée...
-Je sais murmura le blond en laissant couler quelques larmes.
- Arrête de pleurer ajouta Annie en les essuyant. Tu seras surement le dernier visage que je verrai, alors souris.
- Comment veux tu que je souris ? Alors que celle que j'aime et entre la vie et la mort ?
- C'est comme ça... La vie est cruelle fit-elle en se collant un peu plus contre lui. Mais... J'en peux plus... Je n'y arrive plus...
- Annie... Si tu souffres, arrête marmonna Armin qui la serra un peu plus contre lui. Tu peux partir.. te reposer...
La blonde sentit son petit ami trembler, ses bras continuaient de la serrer contre lui. Cela le tuait de lui dire ça, qu'elle pouvait partir... Armin sentit Annie se reculer de lui et elle se mit à sourire, un sourire rassurant et l'un des plus beaux.
- Merci... Merci pour tout...
- Merci à toi Annie murmura t-il en collant ses lèvres contre celles de sa petite amie.
Annie lui répondit et se recolla contre lui, le front contre son torse. Elle prononça quelques mots pour son père et lui avait d'ailleurs écrit une lettre en cachète. Armin embrassa son cuivre chevelure laissant couler ses larmes, elles ne s'arrêtaient plus, impossible de les stopper. Il maudissait ce monde, ce foutu monde.
- Je t'aime murmura Armin en tremblant.
- Moi aussi.
Il sentit la blonde qui avait entouré son bassin de ses bras, se relâcher. Le bruit sur l'électrocardiogramme qui mesurait les battements du cœur, ralentissait de plus en plus. Elle était entrain de partir et Armin devait la laisser, c'était son choix. Le bruit sonna soudainement en continu. Les yeux d'Armin s'agrandirent et il se recula pour voir le visage d'Annie, son visage était paisible, les yeux fermés et elle semblait.. sourire ? Le blond éclata en sanglot avant de serrer encore une fois Annie contre lui, elle était partie et il refusait de la lâcher. Les infirmiers arrivèrent dans la pièce.
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Me tuez pas s'il vous plait, bon on approche de la fin, je pense que l'histoire sera terminée demain, environ deux derniers chapitres avant la fin.
Merci énormément pour tous ces commentaires ! A ce que je vois, elle vous plait malgré la mort de plusieurs personnages importants...
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