La Californie, un Etat de l'ouest américain qui s'étendait de la frontière mexicaine, le long du Pacifique. Offrant un paysage magnifique avec les montagnes de la Sierra Nevada, une forêt de séquoias géants et magnifiques. Les canyons qui s'étendaient sur des kilomètres, creusés dans les roches de couleur rougeâtre. Splendide pour faire des balades à cheval, mais il fallait connaître les chemins à prendre pour éviter de s'y perdre. Il y aurait tellement de choses à dire sur les paysages de la Californie que la liste serait longue. 

Il fallait y vivre pour le découvrir.

Armin était un fils de rancher, autrement dit: un éleveur de chevaux. C'était une tradition de le devenir, de père en fils et cela depuis des millénaires. Alors le destin du blond était déjà tracé, il le deviendra à son tour. Il reprendra le ranch de son père, ses futurs enfants feront de même et cela se poursuivra. Heureusement qu'il était passionné par ce monde car sinon, ce serait compliqué de vivre de ça, sans être heureux. Mais sa vie n'avait pas toujours été rose.

Ses parents s'étaient ruinés pour qu'il puisse enseigner dans une prestigieuse école et suivre de bonnes études. Ils lui avaient dit: "Si tu ne veux pas reprendre le ranch, c'est ton choix." Ils savaient très bien qu'Armin aimait étudier, alors en tant que bons parents, ils voulaient exaucer son souhait. Mais être fils de rancher ou de "cow-boy" n'était pas très bien vu dans une école où des riches étudiaient. Depuis ses 13 ans, le blond se faisait insulter de tous les noms: clochard, kassos et autre. Il ne venait pas du même milieu qu'eux, il vivait dans un autre monde. Il ne pouvait pas bénéficier de la richesse, du luxe et du bonheur que les autres possédaient. Il avait le droit au regard moqueur de ses camarades, aux coups et aux croches pieds. Les insultes verbales et également sur son physique. Oui, il avait des cheveux à moitié long, blond et un corps faible et non musclé comme la plupart des types qui fréquentaient cette école. 

Et alors ? Personne n'est parfait, aucun humain sur terre ne l'ait ? Il n'y a que le physique qui compte ou ce que la personne possède en elle ? 

Quand nous voyons toutes ces influenceurs sur les réseaux sociaux avec leurs corps parfaits, dites vous qu'ils ont des complexes et que la plupart du temps, ils se photoshopent eux même. Vous êtes comme vous êtes. Vous êtes uniques.

Habillé d'un style simple, chemise blanche, jean foncé et baskets, il traversa les couloirs bondés de monde. Certains le regardaient de haut en bas d'un air vicieux et moqueur. Armin avait appris à les ignorer, à éviter leurs regards, mais il souffrait au fond de lui. Qu'avait-il fait pour mériter cela ? Car il était un gars des champs ? Tête basse, il se dirigea vers sa classe et marcha vers sa table, au fond de la classe, éloigné de ses camarades idiots et immatures. D'ailleurs, un d'entre eux lui fit un croche pied et il s'écroula au sol sous les rires. 

Le fautive: Eren Jaeger, le mec le plus populaire de ce bled, cheveux courts bruns, un regard séduisant pour les filles. Il était séducteur et s'assumait pleinement. Pour Armin, ce n'était qu'un idiot qui ne pensait qu'à son image et au fric. Il agissait souvent avec ses amis: Reiner Braun, Berthold Hoover et Jean Kirschtein. C'étai le groupe qui le martyrisait le plus. Pourquoi Armin ne peut se défendre ? Car quand on est seul face à quatre, c'est impossible.

Mais, il y avait une personne sympa. La fille la plus froide de la classe qui avait surement pitié pour lui d'ailleurs, venait quelques fois l'aider. Armin trouvait ça gentil de sa part mais cela le rendait encore plus faible. Et d'ailleurs, il recevait deux fois plus de critiques: "Tu te fais défendre par une fille, tu n'as pas honte ?" "Quel faible ! Regarde toi !" "Tu devrais avoir honte !" Armin se redressa sur ses genoux et leva la tête vers la main qu'Annie lui tendait, sans un sourire mais une expression neutre se laissait dessiner sur ce visage doux. Ils avaient toujours été dans la même classe et n'avaient jamais vraiment eu de vraies discussions. 

Pourtant, elle l'aidait. Pourquoi ?

Honteux, il l'attrapa et lui marmonna un merci avant de s'assoir à sa place, le regard plongé sur sa table. Le cours se déroula dans le silence malgré les bavardages et les bouts de papier qui visaient le blond. Il pouvait trouver dedans des mots: "T'es mort." " On va te faire la peau." . Armin les rangea dans sa trousse, reportant son intention vers la fenêtre qui offrait une vue sur les montagnes. C'était un endroit où il aimait se balader. 

Pour être honnête, il préférait la compagnie des animaux que des humains. Eux ne jugeaient pas, ils ne vous regardaient pas comme des étrangers. Si vous êtes gentils avec eux, ils seront gentils avec vous.  Il se sentait libre quand il montait à cheval, c'était comme une thérapie et un moyen d'oublier. 

- Armin ?

Le blond sortit de ses pensées et observa Annie. Elle le fixa toujours sans expression mais se dessinait une sorte d'inquiétude.

Annie avait toujours été une adolescente sans émotion même si quelques fois elle le montrait avec un petit sourire. Les personnes se faisaient rare pour lui faire esquire un petit sourire. Ils étaient dans la même classe depuis l'école maternelle jusqu'à aujourd'hui, en terminale. Elle était plus petite que lui, blonde avec des yeux bleus et une personnalité cachée. Fille de riches médecins, son destin était aussi tracé dans le monde de la médecine.

- Tout le monde est sorti. Viens dit Annie en le faisant sortir de ses pensées voyant qu'il ne l'écoutait pas du tout.

Il rangea rapidement ses affaires et les deux blonds quittèrent la classe sous l'oeil d'Erwin, professeur d'histoire géographie.

Voici son quotidien, et encore celui ci était banale. Il avait vécu bien pire.