IX.


Deuxième jour, ils répétèrent leur chorégraphie déjà bien avancée. Armin et Annie se perfectionnaient de jour en jour, il y avait une parfaite coordination, souplesse et un feeling qui passait sans problème. Ils étaient en réalité devenus des amis proches, même si Annie savait très bien qu'Amin éprouvait des sentiments pour elle. Elle aussi, en avait, mais elle était terrifiée et ne disait rien. Armin attrapa son bras avant de la jeter au sol, elle s'accrocha à sa jambe et ce derniers fit semblant de lui donner des coups dans le ventre avant de se retourner. Cette chorégraphie avait quelques éléments montrant des violences comme les coups dans le ventre, attraper la tête de manière violente, saisissant le bras avant de la plaquer contre lui, refusant qu'elle ne s'éloigne, levant la main afin de la faire peur, tout cela avec de l'élégance afin de cacher cette triste réalité. 

Annie le vivait réellement. 

Ils passèrent la journée ensemble à répéter pour le concours qui était maintenant dans 3 jours. Il se passait à Caen, plusieurs danseurs allaient se retrouver et allaient être jugés par trois juges, eux aussi danseurs professionnels. Annie s'assit sur le sol afin d'étirer ses muscles quand Odin courra vers elle. Armin l'avait emmené avec lui ne voulant pas le laisser seul chez lui. Le chien se frotta contre la blonde qui passa sa main dans son pelage doux et soyeux, il était adorable et très collant. Armin s'installa à ses côtés, observant gentiment l'animal s'affaler sur les genoux de la blonde.

-" Il est mal élevé reprit Annie en tournant sa tête ver Armin, qui ricana nerveusement.

- Je te promets c'est la première fois qu'il fait ça se défendit-il."

Odin se redressa, levant son museau vers son propriétaire qui lui toucha le bout du nez avant de recevoir un coup de langue au visage. Annie ricana avant de recevoir le même sort quelques seconde après. 

- "Ca bosse beaucoup !"

Les deux blonds se tournèrent vers Reiner qui se tenait près de l'entrée avec son mari, Berthold.

- "Vous avez terminé votre chorégraphie ? demanda Berthold en entrant suivi de son compagnon.

- Tout à fait sourit Armin.

- Vous nous montrez ? 

- Non, vous verrez une fois quand on passera se moqua le blond."

La discussion partit et Annie semblait se sentir bien, en réalité cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas sentit ce genre de situation. Parler avec un groupe d'adultes. C'était peut-être simple pour vous, mais pour elle non, surtout quand elle vivait avec un homme qui surveillait absolument tout ce qu'elle faisait.

Il était manipulateur et très jaloux, surveillant chacun de ses faits et gestes, une fois, elle avait du démissionner car elle sympathisait avec un homme dans un bar quand elle était serveuse dans l'ancienne ville où ils vivaient. S'il apprenait qu'elle s'était rapprochée d'Armin, elle était foutue et lui aussi. Jusqu'à là, elle arrivait à camoufler toutes ses blessures, bleus, hématomes, cicatrices, trouvant des excuses banales mais quand le blond le découvrira ? Elle le savait, il n'était pas idiot, il allait un jour comprendre, dès qu'il verra une trace, comment réagira t-il ? Comme son "mari" allait réagir ? Elle se rappelait durant une période, qu'elle avait été interdite de sortir, de voir des amis, de voir des collègues à cause de sa jalousie maladive, elle restait alors clouée chez eux, nettoyant puis attendant son "cher mari", préparant le repas comme une femme devrait le faire. Car oui, pour ce dernier une femme devait rester à la maison, s'occuper de son mari, de le câliner, de lui dire des choses gentilles, d'être une esclave enfaite. Un jour, c'était il y avait quatre mois, il voulait avoir un enfant. Un enfant ? Un père aussi violent ? Annie ne pouvait pas imaginer que son futur enfant ait un père comme lui alors elle lui avait fait croire qu'elle était stérile. Il l'avait frappé au ventre, l'insultant, disant qu'elle ne servait à rien, qu'il n'aurait jamais d'enfant, une famille.

Raccompagnant la blonde jusqu'à chez elle, il lui expliqua qu'ils partiront demain pour être sur place afin de découvrir les lieux. Ce concours se passait à Caen où les juges étaient des danseurs célèbres et donc très strictes. C'était assez stressant. Poussant la porte de son entrée, elle se retourna pour le remercier. 

- "Tu veux qu'on se rejoigne directement à la gare ? demanda Annie.

- Non, on prendra ma voiture ? Je ne suis pas très fan d'être collé à des gens inconnus ricana t-il. Sauf si tu veux prendre le train ?

- Non ça me va en réalité, moi non plus je n'aime pas cette ambiance. Vers quelle heure ? 

- Disons... 14 heures ? Je viens te chercher ? 

- D'accord et ton chien ? Quelqu'un le garde ? 

- Bien sur, c'est Reiner, j'espère qu'ils vont pas faire trop de conneries... réfléchit Armin en fronçant des sourcils.

- On verra sourit-elle en haussant des épaules."

La blonde s'apprêta à fermer la porte quand elle remarqua qu'Armin l'avait bloqué avec son pied, empêchant ainsi de terminer son action. Elle réouvre, l'interrogant du regard. 

- "Je suis content de faire ce concours avec toi."

L'observant, les lèvres entrouvertes, choquée par ses dires. On ne lui avait jamais dit quelque chose de sympa depuis des années. 

- "Moi aussi répondit-elle."

Souriant, il ouvrit ses bras. La blonde le fixa, fronçant des sourcils.

- "Pas très câlin ? demanda t-il déçu, restant tout de même comme un idiot dans cette position."

Depuis combien de temps elle n'en avait pas reçu un ? Un simple câlin qui ne demandait rien mais pour elle, c'était imaginable, impensable que quelqu'un veuille encore d'elle. Elle savait très bien ce que ressentait Armin en vers elle, mais la blonde avait peur de le blesser quand il découvrira par lui-même sa véritable histoire, sa triste histoire. Une femme fragile, détruite psychologiquement faisant semblant de sourire et de dire que tout allait bien. Faire semblant de bien se sentir alors qu'elle vivait dans la peur chaque jour même avec lui, elle n'avait pas peur que de son mari mais aussi des autres. Elle s'était renfermée sur elle, elle s'était bâtie des murs, des cloisons, des barrières que personne ne pouvait franchir. Elle voyait bien qu'Armin essayait de les détruire, qu'il essayait de lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en lui. C'était le même discours avec son mari: "Je suis gentil, je ferai tout pour toi, n'aie pas peur." Voilà le résultat. 

Elle sortit de ses pensées quand ce dernier baissa ses bras, comprenant qu'il n'en aura pas ce soir. Elle le regrettait également de son côté, mais elle n'était pas prête, pas encore. Et ce qui la toucha, c'était qu'Armin ne la poussait pas, il était patient contrairement à son mari... Et c'était ce qu'elle aimait chez lui. Lui souriant gentiment, elle referma la porte. Avant de laisser des larmes couler sur ses joues.

Elle était entrain de le blesser.

- "Je suis désolée..." 

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