Armin vivait sur un petit nuage. Il n'avait pas vomi ! Non, il était tellement heureux. Sur le trajet du retour, il avait mis la musique à fond, dansant, se fichant royalement des regards jugeurs des conducteurs. A peine arrivé, il s'était rué dans chambre et ils avaient continué à converser très tard Son cœur battait la chamade dès que son portable vibrait, annonçant un message de sa blonde.

Alors c'était ça ? Être véritablement amoureux ?

Que ça ne cesse jamais.

Université Shiganshina

Hitch fuma une cigarette et recracha la fumée avec un doux souffle. Elle porta son intention vers Annie qui était adossée à ses côtés, contre le mur, plongée dans sa musique. Les vacances étaient ce soir, elle avait hâte : Fêtes tous les jours avec alcool ! Hitch sourit à cette pensée. Elle écrasa sa cigarette sous ses talons et retira l'écouteur de l'oreille droite de sa camarade.

- Tu souris depuis tout à l'heure. Tu as conclu ?

- Faut croire, répondit Annie en reprenant son écouteur.

- Et ? Tu ne m'en dis pas plus ?! Contact physique ?

Annie coupa sa musique et tourna son intention vers son amie.

- Oui. Dépêche-toi, on va être en retard d'ailleurs, dit Annie en attrapant son bras.

- Tu as fini l'analyse sur l'Etranger ?

- J'ai un bon professeur, répondit la blonde en lui faisant un clin d'œil.

- Ohhhh. Dis, il donne des cours extrascolaires ? sourit Hitch en passant son bras autour des épaules de son amie.

- Pas touche, il est à moi.

Hitch ricana de plus belle.

- Je ne sais pas si je dois continuer, avoua Annie avant de sentir le bras de son amie s'entourait autour d'elle pour qu'elle arrête de marcher.

- Je te demande pardon ?

Annie donna un coup de tête à son sac à dos sur son dos.

- On s'en branle de son insuffisance cardiaque. Ne me dis pas que c'est à cause de ça ?

- Si je meurs, je risque de...

- Ferme ta gueule, on va être en retard là avec tes conneries ! Tu vas recevoir un cœur bientôt et tu pourras t'envoyer en l'air tous les jours.

- Ça fait 6 ans que j'attends, dit Annie sans émotion. Ça commence à faire beaucoup, non ?

La brunette posa ses yeux sur son amie tout en continuant de se rapprocher du bâtiment des lettres.

- Si hypocrite.

- De ?

- Je dois attendre que quelqu'un meurt pour vivre, répondit Annie en rangeant ses écouteurs dans la poche de son long manteau.

- T'es chiante Annie. Amuse-toi, laisse-toi aller. S'il faut, couche avec ton bel étalon ! Vis ta vie merde !

Annie sourit.

- Merci du conseil, j'y réfléchirai.

Eren griffonna sa feuille avant de lever ses yeux vers l'ordinateur d'Armin. Il fronça des sourcils en remarquant que son meilleur ami était dans les vapes. Normalement, il devait taper comme une machine pour cette matière, surtout une c'était sa préférée. Il l'avait d'ailleurs à peine reconnu ce matin quand il l'avait rejoint.

- Armin ?

- Mh ? demanda le blond en tournant sa tête.

- Tu souris depuis ce matin... Tu n'écoutes rien depuis ce matin... Oh putain, tu l'as fait !

- Jeager, cracha Livai en frappant le bureau. Je vous rappelle que nous sommes en TD. Si vous voulez parler, vous dégagez !

Il s'excusa en faisant un rapide signe de la main. Malgré la mise en garde, il se pencha à nouveau sur sa chaise, vers son ami.

- Vous avez fait quelles positions ?

- Mais tu es con ? On s'est juste embrassé, murmura Armin en faisant semblant de pianoter sur son ordinateur.

- Bon début, ricana-t-il.

- Jeager, vous sortez, ordonna Livai.

- Zoubi zoubi, on continue cette conversation après.

Armin leva les yeux au ciel tout comme Mikasa.

Marchant parmi les interminables rangées de livres, Annie parcourra les romans de ses yeux bleus avant de s'arrêter face à un en particulier. Elle le tira et le feuilleta rapidement. Il semblait intéressant. Ce soir, il y avait peu de monde, la plupart des étudiants étaient déjà partis. C'était les vacances, qui resterait ? La blonde tira un peu son sac sur son dos et rangea le livre. Elle en avait déjà plein à lire mais c'était tellement tentant. Elle en avait déjà cinq en attente et trois autres qu'elle devait lire pours la littérature comparée.

- Coucou.

Annie se tourna vers Armin. Adorable avec sa chemise grise rentrée dans son jean foncé. Il était d'ailleurs le seul garçon qui portait des bretelles de salopette, rajoutées à sa tenue.

- Tu n'aimes pas ? ricana Armin en baissant ses yeux sur son style vestimentaire.

- Habillé comme Jack dans Titanic, si j'aime beaucoup, sourit Annie en attrapant ses bretelles, le tirant contre elle. Tu fais quoi ce soir ?

- Je n'ai rien prévu mais ça peut s'arranger, chuchota le blond en entourant ses bras autour d'elle.

- Tu es quel genre de film ?

- Fantastique évidemment mais j'aime bien les films d'aventure ou encore les films de science-fiction. Je trouve ça passionnant et toi ?

- J'ai un film en tête. Tu veux venir le regarder avec moi ?

Le blond sourit de toutes ses dents.

Maison des Leonhart

La jeune femme hurla de terreur lorsque ses membres furent tranchés. Armin grimaça et se tourna lentement vers Annie qui dévorait le film, allongée à ses côtés. Un film d'horreur, parfait. Le blond ferma ses yeux lorsque le sang gicla dans tous les sens.

- Tu ne regardes pas ? demanda Annie en remarquant qu'il essayait d'être discret en cachant son visage avec ses mains.

- Si si, mentit le blond en les retriant au mauvais moment lorsqu'une tête sauta. Comment tu fais pour... Pas...

- Armin, c'est une fiction, c'est faux. Faux sang, faux cadavre... répondit Annie en reportant ses yeux sur l'ordinateur.

Il marmonna, gardant un visage de dégoût avant de tourner sa tête vers la blonde. Il en profita pour la détailler rapidement. Un maquillage très léger, un sous pull noir moulant et un jean de la même couleur. Elle avait un piercing accompagné d'une boucle d'oreille.

- Armin, ce n'est pas moi qu'il faut regarder mais le film.

- Je regarde ce que j'aime.

Annie tourna lentement sa tête vers lui. Elle ne pouvait résister à ce visage adorable et souriant qu'il abordait. Elle était tombée peut-être sur l'homme qu'elle recherchait. Il se redressa mais elle glissa sa main sur son torse, l'obligeant à rester allongé. S'appuyant sur son bras droit, elle se redressa un peu et glissa ses lèvres sur les siennes. Armin attendait patiemment. Elle sourit et l'embrassa. Le blond lui répondit timidement mais il prit confiance. Il déposa sa main dans son dos avant de doucement se reculer.

- Je peux te poser une question ?

La jeune femme laissa airer sa main sur sa chemise et l'observa en silence.

- Je...peux voir ta cicatrice ?

Elle haussa un sourcil.

- Pourquoi veux-tu absolument la voir ?

Leurs mains se lièrent doucement sur son ventre.

- Je veux te montrer que je n'en ai pas peur.

- Tu me l'as déjà prouvé, répondit Annie. Tu n'as pas fui quand je t'ai montré le pensement. Mais si tu le souhaites...

Armin rougit violement quand elle retira son sous pull, la laissant sans un soutien-gorge noir en dentelle. Il serra sa mâchoire et entrouvrit la bouche quand il aperçut la cicatrice en ligne droite, entre ses seins. Elle disparaissait à cause de son sous vêtement mais il savait qu'elle était plus grande. Il se redressa en position assise et approcha sa main avant de l'arrêter.

- Je peux ?

- Va s'y, répondit Annie.

Ses doigts se déposèrent sur la ligne de la cicatrice avant de poser sa paume entière. Il pouvait entendre le cœur artificiel battre doucement.

- La médecine me fascinera toujours, avoua Armin en baissant ses yeux vers le pensement qui était à moitié recouvert par son jean.

- Un cœur artificiel, c'est une belle invention, je te l'accorde, sourit Annie. A ce que je vois, il n'y a pas que la médecine qui t'intéresse.

Les joues du blond brulèrent subitement.

- L'anatomie, ce n'est pas mal aussi, chuchota-t-elle contre ses lèvres.

- Annie ?

Les deux blonds se fixèrent, les yeux écarquillés. Annie remit rapidement son sous pull et tira son ordinateur sur ses genoux.

- Fais semblant de regarder.

Armin s'exécuta quand le père de la blonde, frappa à la porte.

- Je suis rentré plutôt. Bonjour Armin, tu vas bien ?

- Bien merci et vous ?

- Très bien, tu peux rester manger si tu le souhaites ?

- Non, je ne veux pas vous déranger, remercia Armin. Mes parents m'attendent surement et je préfère les prévenir à l'avance.

Le père de la blonde sortit tandis qu'Annie ébouriffa les cheveux de son petit blond.

Putain d'adorable, pensa-t-elle.