Chapitre 4


- Annie ?

La blonde ne répondit pas. Allongée dans son lit, la tête dans son coussin, elle tentait de rattraper sa courte nuit à cause de la soirée d'hier. Quelle idée d'avoir accepté alors qu'il y avait cours le lendemain, sérieux ?

- Annie ?!

Son père entra en panique dans sa chambre et souffla en la voyant redresser la tête.

- Quoi ?

- Arrête de me faire peur comme ça et répond quand je t'appelle !

La blonde l'observa et tourna sa tête vers son réveil : 8 :25

- Merde, je suis en retard, souffla-t-elle en laissant tomber son visage dans son oreiller.





Université Shiganshina

Annie remercia son père et poussa la portière avant de la claquer. Elle tira son sac à dos sur son dos et passa la bandoulière de sa sacoche sur son épaule droite. En soit, arriver en retard à la fac, ce n'était pas un problème surtout si c'était un cours magistral. En l'occurrence, si c'était un TD, Annie aurait dû donner un justificatif de son absence.

Elle se servira de sa maladie comme toujours. Il fallait bien que cette merde serve.

Après les cours, elle rejoignit Hitch à la bibliothèque de la fac. C'était un endroit qu'Annie aimait bien. Un endroit gorgé de livres de tous genres. Assis à une longue table, elle plongea son regard dans le roman qu'elle devait étudier : l'Étranger d'Albert Camus. Annie n'était pas vraiment fan de ce livre. Peut-être à cause de l'écriture de l'auteur et de ce narrateur assez spécial. Elle leva ses yeux en voyant Hitch qui avait déjà abandonné et avait la tête plongée dans ses bras. Son portable vibra et elle quitta le roman de ses yeux.

« J'ai fini les cours, tu veux y aller maintenant ? » message d'Armin.

Annie observa sa montre : 16 :00.

Sortant de la fac, elle chercha du regard cette tête blonde qu'elle avait rencontré il y a quelques jours. Elle le trouva, assis sur un banc. Il portait un manteau long noir, un jean en toile remonté aux chevilles grâce à des ourlets, encore ses bottines et un sous pull blanc.

Mignon.

Armin releva la tête quand une ombre le surplomba. Il retira ses écouteurs et se redressa rapidement.

- Je pensais que tu finissais plus tard, dit Annie.

- Le jeudi, c'est la seule journée où je finis tôt, avoua le blond marchant à ses côtés. Tu vis ici ?

- J'habite en dehors de la ville, en campagne et toi ?

- Pas très loin d'ici.

- Mais tu viens en voiture ? demanda-t-elle en fronçant des sourcils. Prend le bus.

- On a besoin de la voiture pour aller au magasin, sourit-il.

Le paysage d'effila sous ses yeux, Annie contempla en silence les nombreuses voitures qui roulaient sur la route. Le centre-ville était à environ 10 minutes de voiture. Armin lui raconta que c'était un endroit où il aimait bien venir pour se fournir en livres. Le gérant était un vieil homme passionné par ce milieu et adorable.

La petite cloche sonna quand le blond poussa la porte, laissant Annie entrer.

- Armin ! s'exclama le vieil homme en retirant ses lunettes tout en fermant son roman.

- Bonjour, vous allez bien ? sourit Armin en serrant sa main. Je vous emmène des clients.

- Bonjour, répondit Annie avec un petit sourire avant de contempler l'espace remplis de livres.

De grandes vielles étagères les surplombaient et quelques fois, il fallait prendre une échelle pour tenter d'y trouver son bonheur.

Le graal.

- Viens, c'est à l'étage où se trouve les romans policiers, s'enjailla Armin.

La blonde suivit son nouvel ami qui ne tenait plus en place. Elle attrapa les barres de l'échelle et grimpa avant de passer la tête hors de l'ouverture. Encore des livres. Le paradis. Un petit canapé se trouvait au fond où des piles de livres non rangés se trouvaient. C'était un peu le bazar mais la blonde trouvait qu'il y avait un petit côté cosy.

- Un livre coûte deux euros, dit Armin.

- Une affaire, sourit la blonde en regardant les titres des romans.

- Après les derniers romans en date ne s'y trouvent pas mais... On peut trouver son bonheur ici.

Annie attrapa un livre au hasard et le retourna pour lire le résumé. Intéressant. Elle retira son sac à dos et s'assit dans le canapé. Armin cherchait toujours. Il n'était pas très fan des polars mais il tentait de trouver un livre. Changer de genre n'allait pas lui faire du mal. Lorsqu'il mit la main sur un possible trésor, il rejoignit Annie et commença à l'ouvrir.

- Je pense que je vais craquer.

La jeune blonde leva ses yeux vers lui.

- Tu vas en acheter un ?

- J'en ai plusieurs à lire mais comment résister face à tout ça.

- J'avoue, je pense que je vais faire pareil, avoua Annie en regardant le roman entre ses mains.

Payant les livres après être restés plus d'une trentaine de minutes à les contempler, ils quittèrent le magasin. Il devait être 17 heures passé et Annie devait rentrer car elle devait continuer une dissertation qui l'ennuyait. Elle n'était vraiment pas fan de ce genre d'exercice mais si elle voulait réussir son année, elle devait s'y plier. Elle préférait rester avec lui. Il était gentil mais elle ne voulait pas trop s'attacher. La mort lui courrait après, elle ne voulait plus faire souffrir. Hitch ne l'avait pas lâché, elle en était très reconnaissante mais elle savait que lorsque son cœur allait exploser, elle allait la détruire elle mais aussi son père.

Armin continuait à lui raconter des choses. Il était très cultivé et elle se sentait idiote à ses côtés. Il lui parlait de chiffres ou encore de calculs complétement incompréhensibles dont elle ne connaissait même pas l'existence. Continuant de marcher, elle entendit quelqu'un courir derrière elle à toute vitesse et son sac à dos fut tiré de force. Le blond fut bousculé par le voleur qui emporta le sac avec lui quand Annie hurla de douleur. Terrifié par tous ces regards qui se braquèrent sur lui, il lâcha le sac et s'enfuit à toute vitesse. Armin rattrapa Annie qui s'effondra au sol, main sur le bas du ventre.

- Hey ?! paniqua le blond avant d'attraper le sac qui était au sol, le tirant pour le rapprocher d'elle. Ça va ?! Il t'a fait mal ?

Elle serra sa mâchoire avant de fermer les yeux et de se concentrer sur sa respiration.

Respire, inspire. Tu ne saignes pas. Le tuyau n'est pas sorti ou tu serais en train de faire une crise cardiaque. Rien n'est débranché.

Armin fronça des sourcils en remarquant un tuyau qui sortait du sac et qui disparaissait sous le manteau d'Annie.

- Annie... ? C'est quoi ? demanda-t-il la voix fébrile, encore sous le coup du stress.

- Ce que tu tiens... entre tes mains, souffla-t-elle entre deux soupirs. C'est mon cœur.

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