Chapitre 2
Observant le professeur, la blonde baissa ses yeux sur son ordinateur où le curseur apparût et disparut. Elle appuya son menton contre la paume de sa main et jeta un coup d'œil à Hitch qui dormait à moitié derrière son écran. En effet, c'était assez ennuyant comme matière. La littérature sur la philosophie ne la passionnait pas tant que ça et elle n'avait pas la tête à réfléchir à ce qu'était la conscience.
Elle voulait être autrice. Elle voulait retranscrire sa vie par l'écrit. Si elle était encore en vie.
- Ce soir on fait une soirée, tu veux venir ?
- Non, je dois aller à l'hôpital.
- Ah oui c'est vrai, répondit Hitch en étirant ses bras devant elle, faisant craquer ses os.
Le cours se termina et les étudiants disparurent à la vitesse de la lumière. Annie passa son cœur sur son dos et attrapa son autre sacoche qui contenait son ordinateur portable. Elle gagna des gestes maladroits de son amie qui lui souhaita bonne chance avant de disparaitre de son champ de vision.
Elles étaient proches et se disaient presque tout. Hitch était surement la seule personne qui la supportait. Évidemment c'était réciproque car Hitch n'était pas facile à vivre. Obsédée par l'envie de trouver un petit ami, Annie s'était retrouvée presque souvent en soirée afin qu'elle puisse faire son marché. C'était amusant mais la blonde aurait préféré glander devant une série. D'ailleurs, Hitch la taquinait beaucoup au sujet de trouver l'amour mais Annie savait très bien qu'avec ce cœur qu'elle trimbalait partout, elle faisait peur. Que lorsqu'elle enlèvera son haut, son partenaire verra un pansement où deux tubes disparaissaient dans sa peau. Il trouverait ceci écœurant.
Puis même. Elle pouvait mourir à tout moment.
Non, elle voulait rester seule.
Hôpital Maria – 18 :25
- Bonjour Annie, sourit son cardiologue en l'invitant à entrer. Comment te sens-tu ?
- Bien merci et vous ?
- Je vais super bien ! s'exclama le Dr.Zoe. J'ai acheté une nouvelle tortue car l'autre... Je l'ai retrouvé sur le dos et elle était morte.
- Ah, c'est triste ça.
- Oui, allez allonge-toi. Nous allons voir si ce petit cœur fonctionne correctement !
Annie déboutonna les boutons de sa chemise et s'allongea sur le petit lit. Elle posa sa tête et leva ses yeux vers le plafond.
Elle était souvent anxieuse. Stressée de découvrir une défaillance au niveau de son cœur. Elle fixait chaque trait de son médecin afin de lire sur son visage, tentant d'avoir des réponses. Hanji Zoe la suivait depuis qu'elle avait été hospitalisée à ses 14 ans. Elle lui avait promis de rester à ses côtés jusqu'à qu'elle soit débrassée de cette maladie. Annie l'aimait bien même si elle était complétement tarée. Elle était très douée dans son métier et elle avait un très grand respect envers ça.
Le regard fixé sur le petit écran, Hanji sourit et se tourna vers la jeune femme.
- Rien à signaler, tout fonctionne !
Annie souffla. Elle se rhabilla et écouta comme à chaque fois le même discours depuis des années. Hochant la tête, elle serra la main de son ange gardien et tira son cœur sur son dos avant de sortit de la salle. Annie connaissait l'hôpital par cœur. Malgré ses interminables couloirs, elle se repérait sans problème.
La pluie commença à tomber lorsqu'elle sortit. Elle observa les gens se précipiter pour tenter de se couvrir de cette méchante pluie qui les frappait. S'asseyant sur le banc sous un abri bus, elle posa ses yeux bleus sur ses talons. Croisant les jambes, elle redressa la tête lorsqu'elle entendit des rires moqueurs.
- Fais attention où tu marches ! répliqua une voix assez jeune.
La blonde jeta un coup d'œil vers un jeune homme qui s'assit à ses côtés, soupirant comme s'il venait d'échapper à un meurtrier. Un garçon de son âge, cheveux courts blonds, habillé presque comme elle, d'un manteau long noir et des bottines d'homme en cuir. Il portait une sacoche sur son épaule droite et une chemise où des dessins étaient stockés.
- Pourquoi tu te laisses faire ? demanda-t-elle sans le regarder.
Armin releva la tête vers elle.
- Si tu restes comme ça, tu seras rapidement perdant.
- Je n'ai pas perdu.
La blonde tourna ses yeux vers lui.
- Car je ne suis pas parti.
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