Chapitre 12 :
Il y a 15 ans…
Le carosse roule à toute allure.
Le cavalier qui la guide fait de son possible pour que les personnes à bord ne passent pas trop de temps dans ses sombres quartiers. La route suivie habituellement par le royale carrosse a été endommagée à cause d’un cyclone qui est passé il y a peu. Un arbre s’est écrasé en plein milieu du chemin ce qui les obligea à faire demi-tour, et à passer par un lieu beaucoup moins sécurisé.
— Les arbres devraient eux aussi pousser là où ça ne dérangerait jamais le prince, souffla Dayon avec agacement.
Issem sourit. Il trouvait Dayon très protecteur à son égard.
— Le prince n’en demande pas autant, dit il.
— Qu’est-ce que t’en sais ?
— Je ne suis autre que lui, voilà pourquoi je le sais.
Dayon soupire et dit à trop basse voix :
— Peut-être mais je parlais plus de moi que de toi.
Le carrosse s’arrête.
— Que se passe t-il encore ? s’écrie Dayon.
Le garde du corps du prince fait passer sa tête par la fenêtre et interroge le conducteur. Puis revint à sa place normale.
— Majesté, il semblerait qu’aujourd’hui soit le jour du marché, la foule est très nombreuse, il est difficile d’avancer rapidement.
— Vous êtes armé non ? s’écria Dayon, menacez-les et tuez-les s’il résiste nous n’avons pas de temps à perdre.
— Ce n’est rien, dit Issem avec un sourire, attendre un peu ne tue personne, et puis, je ne suis jamais venu ici ça me permettra d’apprendre plus du paysage.
— Franchement à quoi ça te serre d’être prince ? dit Dayon au bord de l’exaspérance.
— A acquerir les bonnes qualités comme celle d’être patient.
Dayon haussa les épaules et tourna le regard vers la fenêtre tandis qu’Issem en fit autant. Et là, quelque chose attira son regard. Les maisons étaient vraiment en piteuse état, on croirait voir des bouts de terre avec lesquels on s’est amusé à la main. Les gens semblaient malheureux, mais tous, guider par l’instant de survie, s’obstinaient à vendre leur misérable produit. Et là, il y distingua parmi eux, une toute petite fille.
— Regardez mes petits cailloux, j’ai pris tout mon temps pour sélectionner la collection des plus beaux cailloux du royaume, et je vous les donnerais contre un ananas.
Elle le criait partout mais personne ne faisait attention à elle et certains même l’évitait.
— S’il vous plait regardez comme s’ils sont beaux, et cela juste contre un tout petit ananas…
Issem était le seul à faire attention à cette dernière au sourire forcé pour se faire plus attirante, tandis que les autres membres du carrosses se plaignaient du temps et de la foule. Il fut le témoin de la déception de l’enfant dont la voix enthousiaste semblait s’éteindre :
— S’il…s’il vous plait…papa n’a plus de force…il a faim l’ananas c’est son fruit préférée.
Issem écarquilla les yeux tandis que le carrosse se remit en marche. Il vit la petite fille retourner dans une drôle de cabane, la tête baissée, le regard triste.
**
Sa vie au royaume l’empêchait de revenir dans ses bas quartiers. Mais le peu de jour ou il y était revenu il ne l’avait revu qu’une fois. Et cette fois ci il n’était pas seul à l’avoir aperçu, malheureusement pour elle, c’ était au moment où elle se faisait discrète pour voler une pomme.
— Ce doit être une orpheline, dit son garde du corps de l’époque, elle doit sans doute ignorer que ses pommes sont gratuit et un don offert par la famille royale.
— Ce doit être difficile pour elle, dit Issem. J’espère que tout sera diffèrent avec le temps.
— Ce sera pire jeune prince. En commençant à voler un jour, on finit par voler toujours. Cette enfant ne sera jamais plus qu’une vaurienne.
Le prince regardait la fille. Tout ce qu’il voyait en elle était loin d’être une vaurienne, juste une enfant malheureuse.
— Revenons, il est temps d’aller au palais. Lui dit son garde du corp.
En revenant il avait été demandé à son père ce qu’il pensait de tout ça, il lui avait répondu qu’un prince se doit d’aimer tous les membres de son peuple pour pouvoir assouvir leur besoin. Traiter une orpheline de vaurienne sans la connaitre n’est pas très aimant. Et sur ce, ils partirent pour ses leçons habituelles.
Cette nuit-là, Issem ne parvint guerre à dormir. Il repensait au passé, il se dit que s’il avait été un bon prince à ce moment-là, cette petite fille n’aurait pas souffert et le vol ne ferait pas partie d’elle-même. Il aurait dû la sauver. Elle tout comme tout le peuple qu’il doit chérir et aimer.
Maintenant il s’imagine qu’elle serait devenue comme lui. A force de courir après un but on n’en as jamais assez. Cependant pendant que ce dernier était addicte aux pratiques légales pour toujours plus d’économie, cette jeune fille l’était pour l’argent gratuite et les trésors les plus valeureux.
la lune est très clair.
Ne pouvant décidément pas dormir, il se dit qu’il valait mieux errer dans le palais. Celui-ci était si grand que même après avoir vécu toute sa vie ici, il ne le connaissait pas par cœur. Il se rendit à une véranda et se mit à réfléchir.
Combien de petit voleur ou de futur grand voleur était encore en formation en ce moment ? combien de fois s’il devient roi devra t il infliger de correction à des personnes qui le sont devenu parce que le royaume qu’il gouverne n’assouvit pas leur besoin les plus strictement nécessaire ?
Mais à peine s’était il poser la question qu’une silhouette qu’il distinguait au loin le fit tirer de ses pensées. Un silhouette qui se déplaçait habilement de toit en toit à travers le palais.
Issem retint un cri de stupeur quand il constata qu’était le lieu ou se dirigeait la silhouette.
Elle ne va quand même pas…
Hélas si, c’était bien en direction de la salle de l’ultime trésor qu’elle se dirigeait, sous les yeux effrayés du prince, protecteur du royaume et de tout ce qui s’y trouvait.
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