Chapitre un :
- Harry Styles. -
Le Vendredi était vraiment un jour bondé au café, c'était peut-être dû à la fin d'une longue semaine de cours ou bien encore de travail, mais ils étaient réellement débordés. Il y avait une file d'attente à la caisse pour ceux qui souhaitaient emporter une petite viennoiserie, ou même la manger sur place. Des tables étaient disposées un peu partout, prévues à cet effet, et l'endroit était vraiment bien décoré. On voyait souvent des étudiants venir prendre une petite collation le matin avant les cours, ou bien encore entre les midis. Toutefois, la clientèle restait variée. Y venait également des couples, des personnes âgées, des familles. Cette popularité était sûrement dû aux succulentes viennoiseries que confectionnait la chef, et quelques cuisiniers, dans l'arrière-boutique. Un employé s'activait à mettre les nouveaux mets derrière les vitrines, tandis qu'un autre s'occupait des boissons chaudes et froides, tout en prenant les commandes. Et enfin, un dernier prenait en charge le service de la salle, ramenant les commandes aux clients, lavant les tables et autres tâches ménagères. Tout au contraire, il y avait des jours assez calmes, mais ils remplissaient tout de même la caisse pour que les employés soient vraiment bien payés.
« Harry, tu peux aller t'occuper des commandes s'il te plaît ? Demanda alors la femme propriétaire de ce commerce. »
« Bien sûr Meg. »
Meg avait ouvert ce café depuis deux ans et autant dire que ça avait été un succès dès le début. Leur carte assez remplie, les viennoiseries fait mains et les collations diverses avaient fait ravages. Surtout auprès des jeunes. C'était d'ailleurs pour cette raison que quelques mois après l'ouverture, le bouclé avait postulé pour obtenir une place parmi les employés. Il avait été le deuxième à être embauché, et la première année avait été assez corsée entre les cours et le travail. Mais à présent, il consacrait son temps plein à ce petit paradis. Bien entendu, il y avait toujours des clients pas très agréables, qui râlaient pour un rien ou qui trouvaient le café trop fort ou pas assez chaud. Pourtant, il adorait son métier plus que n'importe quoi. Ce fut ici qu'il avait fait la connaissance de son meilleur ami plutôt spécial ; Michael. Spécial dans le sens ou, il y a un peu moins d'un an il s'était présenté pour remplacer un employé qui avait démissionné, et que la première chose que tout le monde remarqua chez lui fut ses cheveux bleu clair qui tirait un peu sur le violet.
Puis également le fait qu'il parlait fort, assez vite et qu'il arborait un style assez original. Meg l'avait tout de suite adoré, au même titre qu'Harry qui s'était senti à l'aise à ses côtés dès la première seconde. Ils s'étaient rapidement découverts des points communs tels que les jeux-vidéos, les sucreries, la musique rock et la guitare. Bien que le garçon aux cheveux colorés savait nettement mieux en jouer que lui. A côté de cela, il s'était senti confiant, et n'avait pas longtemps hésité avant de lui avouer son homosexualité, et l'autre jeune homme l'avait tout de suite accepté. Ça ne le dérangeait en aucun cas, puisque lui aussi l'était. Harry avait trouvé en lui une sorte de frère qu'il n'avait jamais eu.
« Haz', tu viens ce soir à la maison ? Questionna Michael en mettant d'autres cupcakes dans la vitrine. »
« Hm, non désolé j'ai réservé la soirée à mon copain. »
« Oh mais je comprends, les amours ça passe avant ! Vous sortez dîner en ville ? »
« Je crois qu'on va plutôt manger à la maison et regarder un film ensemble, tu sais un truc simple quoi. »
Harry haussa les épaules tandis que le jeune homme aux cheveux rouges, à présent depuis quelques semaines, hocha la tête en souriant. Avant qu'il n'ait eu le temps de penser à quoi que ce soit, une femme aux cheveux gris arriva devant la caisse avec une petite fille qui tenait son bras en sautillant presque sur place. Il lui accorda un sourire et lui demanda poliment ce qu'elle souhaitait avoir, elle pointa alors un bout de pudding tout juste préparé. Le brun prit alors le morceau à l'aide d'une petite serviette qu'il glissa d'un petit sac, après que la femme lui ait dit qu'elles souhaitaient emporter leur commande. Elle tendit alors sa petite main pour lui donner une pièce afin de payer, il mit la saisit et mit alors deux bonbons dans le sac en guise de cadeaux avant de lui donner. Puis, avec autant de joie qu'elle fut entrée, elle passa la porte avec sa grand-mère. C'était exactement cela qu'il voyait comme un bon côté de son travail, des clients souriants et polis.
Il continua ainsi le service jusqu'à dix-sept-heures, avant de déposer son tablier sur le clou planté dans le mur. Ses horaires n'étaient pas très chargés en plus de cela. Il travaillait de neuf heures à dix sept-heures, excepté le Lundi puisqu'il ne commençait qu'à quatorze heures, avec une pause d'une heure trente le midi afin de pouvoir manger. Généralement il se rendait soit dans un restaurant situé dans les rues à côtés avec Michael ou bien à l'habitation d'un des deux. Du Lundi après-midi au Samedi matin, il passait son temps à servir les gens qui avaient un petit creux ou simplement qui voulaient passer un bon moment. En plus de cela, il était vraiment bien payé, autant dire que Meg était généreuse. Au départ, elle lui avait confié qu'elle avait ouvert ce café pour gagner un peu d'argent afin de faire quelques voyages avec son mari, puis elle avait prévu de le fermer après cela. Mais, étant donné son succès elle n'avait pu que continuer à ouvrir, et vu qu'elle ne tenait pas à recevoir tout le profit elle en faisait profiter les employés. Et il n'avait pas besoin de plus pour être satisfait.
« J'y vais Meg. A demain Mikey ! »
Le jeune garçon lui répondit d'un grand sourire et d'un signe de la main, lui finissait une heure plus tard parce qu'il n'arrivait qu'à dix heures. Mais, ça ne le dérangeait pas tellement parce qu'il était du genre à plutôt aimer se lever tard quitte à finir un peu plus tard le travail. Et c'était d'autant plus étonnant que des gens venaient encore à cette heure-ci. Le café fermait ses portes à dix-huit heures également, puisqu'il ouvrait vers sept heures le matin, afin de pouvoir accueillir et satisfaire ceux qui se levaient tôt.
Harry mit sa veste sur ses épaules et sortit du commerce, pour un mois d'Octobre, l'air n'était pas encore trop frais, il était même plutôt agréable. La petite brise faisait voler ses boucles tandis qu'il marchait vers chez lui, il avait la chance de n'habiter qu'à une quinzaine de minutes de son travail. Ce qui lui évitait de prendre sa voiture, et donc de polluer, ou bien les transports en commun qui étaient toujours bondés aux heures où il aurait dû les prendre. Puis, cela lui permettait également de se dégourdir un peu les jambes. Son copain n'étant pas encore rentré de son travail, il profita d'être seul à la maison pour pouvoir faire développer quelques photos qu'il avait capturé il y a quelques jours. A peine fut-il rentré qu'il posa sa veste et son sac dans sa chambre avant de se rendre dans la pièce noire juste à côté. En emménageant ici il y a de cela trois mois, il l'avait réservé afin de pouvoir y faire développer ses clichés, à la place d'un bureau qui prenait maintenant place dans un coin de leur chambre.
Après avoir pris son vieux polaroid que lui avait offert son grand-père à Noël, et qui lui appartenait depuis sa jeunesse, Harry plongea doucement la photo actuellement toute noire dans une eau spéciale qui dévoilerait l'image d'ici quelques minutes. Il appuya dessus légèrement avec un petit morceau en métal avant de le sortir de l'eau et l'accrocher à un fil avec des épingles. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre. Il n'utilisait cet appareil qu'à de rares occasions, vraiment quand il pouvait capturer un moment exceptionnel. Sinon, il prenait la plupart de ses photos avec un reflex.
Le temps que ses deux photos sèches et prennent de leurs couleurs, le bouclé rejoignit le salon, il alluma la télévision pour dire de briser un peu ce silence et s'arrêta sur une chaise diffusant une série avant de se rendre en cuisine. C'était lui qui s'occupait de la plupart des repas, quand il n'était pas trop épuisé pour, et autant dire qu'il adorait cuisiner. Sa passion pour la gastronomie lui venait sûrement de sa mère qui lui avait rapidement transmis son goût envers la pâtisserie surtout. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble à préparer des gâteaux, des viennoiseries, encore aujourd'hui il passait des fois à son ancien foyer pour partager un moment tel que celui-ci avec sa parente. Et des fois il lui arrivait même que Meg lui demande de lui préparer quelques gâteries pour le café, les clients raffolant de ses petites crèmes brûlées ou ses cupcakes. Seulement, il n'en donnait jamais les recettes parce que c'était un secret partagé entre mère et fils.
« Je suis rentré. »
Ce fut ce qu'Harry entendit depuis la cuisine quand il eut fini de préparer un plat de pâtes aux fromages, sachant que son petit-ami adorait cela. Et au moins, faire cette recette lui avait occupé l'esprit pendant presque une heure, tout en regardant entre temps l'émission retranscrite à la télévision. Il posa le plat chaud au milieu de la table, mettant un couvercle dessus pour ne pas que ça refroidisse, et il rendit ensuite au salon en ayant essuyer ses mains. Le garçon qui venait de rentrer déposa son sac sur le canapé et poussa un soupir en s'étirant un peu.
« Coucou bébé. On ne s'est pas vu ce matin. »
« Oui, je suis parti un peu plus tôt pour ne pas avoir du monde sur la route et tu dormais alors... »
Le bouclé secoua la tête et s'approcha de lui, posant une main sur sa hanche avant de faire joindre leurs lèvres délicatement. Cela ne dura que quelques petites secondes mais ce fut suffisant pour le soulager un peu, toutefois, il le sentait tendu et un peu énervé. Comme à peu près tous les soirs en fait. Après tout, c'était compréhensible en tant que médecin, le plus âgé du couple avait des horaires assez chargés comparé à son petit-ami, mais obtenait un salaire tout à fait raisonnable, voir même très raisonnable. Avec leurs deux salaires réunis, ils avaient pu s'acheter une belle maison, subvenir à leur besoin et s'offrir un voyage à Paris, Rome, Barcelone et Venise. Des villes qui avaient comblés la passion qu'avait le cadet pour la photographie.
« Ce n'est pas grave. Je t'ai préparé ton plat favori, tu viens manger ? »
« Désolé Harry, je suis épuisé. Je vais aller me laver et sûrement me coucher juste après. Je commence tôt demain matin, on a beaucoup de patients en ce moment. »
« Maël... Soupira l'autre garçon en affichant une moue déçue. »
« Mets moi une part de côté, je l'emporterai demain au travail. »
« J'avais envie qu'on mange ça ensemble. »
« Une autre fois, d'accord ? »
Le châtain lui sourit faiblement, semblant vraiment fatigué cependant, et se recula avant de s'éclipser dans la salle de bain. Harry poussa un long soupir, une grosse pointe de déception prenant place dans son cœur, alors qu'il retournait en cuisine. Étant donné qu'il allait certainement passer la soirée seul, et qu'il ne souhaitait pas se coucher maintenant, il leva la couvercle sur le plat et se découpa un bout qu'il mit dans une assiette tant que ce fut encore chaud. Après avoir éteint les lumières de la pièce, il alla s'installer dans le canapé, son assiette dans les mains et mangea devant la télévision tout en répondant à quelques messages de son meilleur ami. En même temps, qu'espérait-il ? Il savait parfaitement que la soirée allait se dérouler ainsi, ce ne fut pas une grande surprise. C'était pratiquement le même rituel tous les jours. Simplement que ça lui faisait toujours un petit pincement à la poitrine, parce qu'il ne ressentait plus autant d'amour que lors de leurs premières semaines ensemble. Cela faisait bientôt un an et demi que Maël et lui était ensemble, et ce serait un mensonge si le brun disait qu'il n'avait été heureux avec lui. Au contraire, les premiers mois avaient vraiment été un pur bonheur. Cependant, leur relation se dégradait un peu depuis un petit moment, ils passaient moins de temps ensemble, ils ne se croisaient presque plus, ils ne faisaient plus de sortie en amoureux, du moins c'était un miracle s'ils parvenaient à se réserver une table dans un restaurant une fois tous les trois mois. Et Harry commençait à se demander s'ils n'avaient pas été un peu trop vite.
Toutefois, ses proches lui avaient souvent reproché de se poser trop de questions, de ne voir que le mauvais côté des choses. Alors, il se réconfortait dans l'idée que ce n'était peut-être qu'une passe, qu'un moment dur à traverser afin de mieux se retrouver après. Maël avait, effectivement, beaucoup de travail à son cabinet puisqu'il y travaillait en même temps qu'il le dirigeait également, et être patron de trois autres médecin n'était pas vraiment une chose aisée. Harry l'admettait très bien, et avait accepté cela depuis bientôt un an depuis que son copain avait repris le cabinet de son père, maintenant à la retraite, ou du moins trop vieux pour s'occuper seul d'un cabinet que presque la moitié de la ville fréquentait. Il lui arrivait parfois de revenir une heure plus tard que prévu parce qu'il avait eu des patients un peu plus long, ou bien des dossiers à remplir. Et le bouclé avait trouvé cela tout à fait normal, lui aussi s'était fait retenir plusieurs fois à son travail pour finir de nettoyer le comptoir, des tables ou ranger la vitrine. Alors oui, il s'était fait à l'idée qu'ils passaient moins de temps ensemble pour se construire un avenir solide, après tout n'importe quel couple passait par là non ?
Ce ne fut que vers vingt-trois heures que le jeune homme alla dans sa chambre, une fois qu'il eut pris une longue douche qui fit passer toute sa journée de travail et ses émotions un peu en vrac. Effectivement, comme il s'en était douté, l'aîné n'était pas venu manger. D'ailleurs, il n'était pas venu du tout. Il avait pris sa douche et était parti directement s'allonger dans le grand lit. Harry soupira et enfila un simple caleçon, allumant la petite lampe sur la table de chevet de son côté, avant de se glisser à son tour dans les draps blancs. Il les remonta sur son corps jusqu'à ses épaules et se tourna pour faire face à l'autre garçon qui occupait la place de droite. Pendant près de cinq minutes, grâce à la faible lumière, il l'observa dormir profondément. Son souffle chaud et régulier venant caresser son visage, ses sourcils se fronçant par moment, alors que ses cheveux étaient déjà un peu en bataille. Au bout d'un moment, il leva sa main pour venir la poser sur sa joue, celle qui n'était pas sur son coussin, il la caressa à l'aida de son pouce en touchant sa peau chaude. Mais, rapidement, le châtain poussa un petit grognement et bougea, se dégageant de son contact par la même occasion, avant de lui tourner le dos en marmonnant quelque chose d'incompréhensible. Le bouclé soupira fortement en se tournant à son tour le dos, passant un bras derrière sa tête. Il tendit l'autre pour éteindre la lumière et observa alors le plafond pendant ce qui lui sembla être une éternité. Seulement concentré sur ses pensées, mauvaises et nostalgiques encore une fois, quand bien même il essayait de trouver le sommeil en fermant les yeux il n'y parvenait pas. Et il savait que s'il commençait à bouger dans tous les sens dans le lit, Maël finirait par lui râler dessus en lui disant qu'il avait besoin de sommeil.
Alors, il se leva pour rejoindre le salon, ne parvenant pas à tomber dans les bras de Morphée. Toutefois, il n'y avait rien d'intéressant à la télévision à cette heure-ci, uniquement des séries policières remplient d'idioties ou des reportages pathétiques sur la vie des gens. Il avait essayé de lire un peu, et déjà après la deuxième page il en fut lassé. Ne parvenant pas à trouver le goût à cela. Et ça devait être vraiment grave, parce qu'il adoré la littérature et se réfugiait souvent dedans pour se vider l'esprit lorsqu'il était tourmenté ou triste. Il faisait beaucoup trop froid pour aller faire un tour ou même rester dans le jardin à l'arrière de la maison, alors il resta assis sur le canapé. Se disant que lui aussi, finalement aurait pu participer à une de ces émissions de télé réalité qui retraçait l'existence de pauvres gens. Parce qu'au final, lui aussi était pathétique, tellement que ça aurait fait sûrement glousser beaucoup de mauvaises langues. De plus, il aurait beaucoup de choses à raconter, comme le fait qu'il ne parvenait pas à s'imposer, qu'il avait peur des feux d'artifices, qu'il adorait prendre des fleurs ou le ciel en photo. On aurait pu même écrire un roman comique entier sur sa vie. L'idée le fit rire amèrement, une bile montant en travers de sa gorge. Oui, Harry s'était fait à l'idée que sa relation amoureuse n'était pas vraiment parfaite en ce moment, que celui qu'il aimait ne le touchait presque plus, qu'ils devenaient presque des inconnus l'un pour l'autre. Parce qu'après tout, ce n'était peut-être qu'un mauvais moment à passer, une sorte d'épreuve que lui donnait la vie pour savoir s'il était capable de tout surmonter pour son couple ? Seulement, ils étaient deux et parfois il avait l'impression d'être le seul à fournir des efforts, à se traîner dans la boue pour nourrir un peu leur amour. Mais encore une fois, le bouclé s'y accommodait, il s'accommodait au fait que Maël rentrait tard sans fournir d'explications, il s'accommodait au fait que leurs baisers devenaient de plus en plus ternes, rares et sans significations et il s'accommodait, enfin, au fait que son copain levait parfois la main sur lui lorsqu'il faisait une erreur. Parfois, ou bien plutôt assez souvent. Cependant, il s'enfermait dans son idée que ce n'était qu'un moment difficile et qu'ils finiraient par se retrouver comme avant.
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