Deuxième énigme
Lupin et Grognard avançaient depuis plus d'une heure dans l'étroit passage. Des filets d'eau terreuse se déversaient le long de la paroi du tunnel, et l'air humide leur donnait des frissons.
Soudain, ils sentirent un courant d'air frais venant de devant eux, et quelques pas plus loin, un filet de lumière les inonda.
Ils sortirent du tunnel, ravis, et regardèrent autour d'eux : ils se trouvaient dans une petite clairière, entourée par une forêt. Un petit cours d'eau longeait celle-ci, pour s'y engouffrer quelques mètres plus loin. L'entrée du passage, quant à elle, n'était presque pas visible,cachée par la végétation.
Soudain, le regard du gentleman cambrioleur fut attiré par un bout de papier coincé dans des ronces.
Il le décrocha et s'écria :
- Mon cher Grognard, voilà qui est intéressant ! Enfin de quoi me divertir !
Grognard, après avoir jeté un bref coup d'œil au message, choisit de laisser à Lupin le loisir de le déchiffrer.
Ils décidèrent ensuite de suivre la rivière, jusqu'au prochain village.
- Herlock, croyez-vous que ce chemin a une fin ?! soupira Watson, dont la jambe le faisait souffrir.
- Si vous étiez un peut plus attentif, mon cher Watson, vous vous seriez demandé comment la princesse à pu disparaître de chez elle si ce passage n'avait pas de fin, mais j'en conviens, il se peut que cela soit au dessus de vos forces. répondit celui-ci d'un ton hautain.
- Connaissez-vous le sens du mot ironie ?! s'agaçât- il.
- Jamais entendu parler.
Quelques minutes plus tard, ils aperçurent de la lumière, et purent enfin sortir de l'étroit et humide passage.
Après avoir étudié la carte que l'un des gardes avait pris soin d'emporter, il décidèrent de prendre la direction Nord-Nord/Ouest, pour se rendre au village de Trédibon.
Après trois heure de marche, Lupin et Grognard sortirent de la forêt et aperçurent une petite chapelle. Le panneau posté à l'entrée indiquait un village à moins de 3km. Ils reprirent donc leur marche, au grand désespoir de Grognard, qui commençait à fatiguer.
Le cambrioleur, quant à lui, semblait inépuisable: après plus de 4 heures de marche rapide, il gardait toujours la même allure, et ne montrait aucune trace de fatigue.
Rien d'étonnant à cela, pensa l'autre, Lupin est un sportif et un combattant aguerri.
À leur arrivée au village, le cambrioleur détective se dirigea tout droit vers une auberge, où il prit place sur un des bancs. Il tenait dans une main le morceau de papier sur lequel était écrit l'énigme, et dans l'autre un crayon avec lequel il griffonnait des notes sur un petit carnet à une vitesse impressionnante.
10 minutes plus tard, il s'exclama, ravit :
- Grognard, le combien sommes-nous ?
- Le 27 mars monsieur.
- Eh bien mon ami, prépare la voiture ! Direction la crypte de la forêt des Soignes!
- Vous avez fini de déchiffrer le mot ?!
- Évidemment mon cher ! Je suis Arsène Lupin tout de même ! Je t'expliquerai sur le chemin, mais pour le moment nous n'avons pas une seconde à perde ! En route !
- Votre enthousiasme me ravi, monsieur, mais vous semblez oublier que notre véhicule se trouve encore au château...
- Enfin voyons, Grognard, nous n'avons qu'à soulager la personne qui se trouve derrière vous de de son véhicule ! Je vous assure que cela ne l'embêtera pas outre mesure. Nous lui laisserons mon autographe en guise de remerciement.
Grognard se retourna vers la personne en question et découvrit un homme d'une cinquantaine d'années que ses habits désignaient comme une personne de classe aisée. Il était entouré par deux autres gens qui semblaient être des serviteurs ou des gardes du corps.
- Qui est-ce ? questionna-t'il.
- C'est le baron d'Anethan, un puissant noble de la région.
Le cambrioleur se leva et se dirigea vers la sortie suivi par son compagnon.
Ils allèrent jusqu'à la voiture du baron, et Grognard s'empressa de vérifier les fils sous le siège conducteur, dans l'intention de faire démarrer la voiture sans avoir besoin de la clé.
- Mais que fait tu, bougre d'imbécile ! Tu ne compte tout de même pas abîmer un véhicule de si bonne qualité ?! Celui-ci mérite mieux ! s'offusquât Lupin.
Il se rapprocha et sortir de sa poche les clés de la voiture, qu'il tendit à Grognard.
- J'ai emprunté ça à notre cher baron, j'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur !
Le gentleman cambrioleur déposa par terre une lettre à l'attention du baron d'Anethan, puis prit place sur le siège passager.
- En route, direction la forêt des Soignes ! s'exclama Lupin.
- Bien monsieur !
Alors qu'il conduisait, Grognard, encore une fois en admiration totale devant son incroyable compagnon, se décida enfin à poser la question qui lui rongeait les lèvres.
- Alors, cette énigme, comment l'avez-vous déchiffrée ?
Sorti de sa rêverie, Lupin, dont les lèvres s'étiraient en un large sourire, commença son explication.
(Voici l'énigme: Р2НД2Z-...... Δ1νς Л1 КР6ПТ2 Δ....... φ4ρ2τ Д2с σ43γν2σ Л2 77999 99777 1 77999 79999 777. Ρ1М2Н2Z Л2 К4λ3σ П45.....)
- Premièrement, j'ai regardé plus attentivement les chiffres présents dans les mots, et je me suis aperçu qu'ils n'étaient jamais supérieurs à 6, or il y a 6 voyelles: j'ai donc échangé les 1 avec des A, 2-E, 3-I, 4-O, 5-U et enfin 6-Y.
Puis je me suis intéressé aux 7 et aux 9, qui semblaient former des mots à eux seuls. Après quelques secondes de réflexion, j'ai émis l'hypothèse qu'ils ne formaient pas des mots mais des nombres. Mes pensées m'ont conduit à l'alphabet morse. Si on échange les 7 par des points et les 9 par des traits, on obtient 27, et 21h.
J'avais donc une date, une heure, il ne me manquait plus que le lieu.
Je me suis donc penché sur les lettres. Je reconnu l'alphabet cyrillique ainsi que l'alphabet grec. Il est peu probable que des gens parlent ces deux langues dans la région, j'ai donc inversé les lettres grecques et cyrilliques avec leur équivalent français.
Cela m'a donné : « rendez-....... dans la crypte d....... forêt des Soignes le 27 à 21h. Ramenez le colis pou.... »
Le reste est incompréhensible, le papier est trop abîmé.
Quelques minutes plus tôt :
- Monsieur le baron ! cria un serviteur, affolé. La voiture, elle a disparu !
Le baron se leva, abandonnant ses occupations qui, disons le, étaient loin d'être intéressantes, et se précipita vers là où se trouvait, quelques temps auparavant, sa magnifique voiture de collection.
Il explosa de rage, donnant des coups dans tout ce qu'il trouvait. Soudain, son regard fut attiré par une petite lettre par terre, sur laquelle son nom était écrit. Intrigué, il la ramassa et commença à lire :
Monsieur le baron d'Anethan,
Voici ci-joint le numéro d'une agence de fiacres à taximètre (taxis) qui exerce dans la région.
BRU. 86.36
Le trajet jusqu'à votre domicile devrait vous coûter environ 150 francs.
Je vous remercie de m'avoir généreusement laissé les clés de votre voiture, vous souhaite bon retour chez vous, et vous prie d'accepter l'expression de mes sentiments de respectueuse considération.
Arsène Lupin
À ces mots, le baron s'empressa de vérifier dans sa poche et constata la disparition de ses clés. Enragé mais vaincu, il se dirigea vers l'accueil de l'auberge et y demanda de quoi appeler.
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