47🚀WeCare est bon

« WeCare Water Pétillante, la nouvelle eau qui ravira vos cocktails et mettra des bulles dans votre vie ! N'oubliez pas d'y rajouter une tranche de citron WeCare ! Parce que WeCare est bon, WeCare est sain et WeCare vous aime. »

« COUPEZ ! »

Sweetie aka Sweetwhisper, ex-agent Flamingo et assistante très personnelle du comte Flamingo, roula ses trois yeux en l'air avant de quitter le décor pour la pub WeCare qu'elle venait de tourner.

Ses cheveux blonds coiffés au carré et sa peau bleue couverte par une robe en latex inconfortable, elle vivait un des moments les plus gênants de sa vie. Elle qui avait été une agent Whiperers spécialisée en espionnage et corruption pour ses charmes, cette dernière vivait très mal de ne servir que de mannequin.

Mise sur la touche dès son arrivée à WeCare, la société neutre multiunivers presque dominante sur le marché, on l'avait livrée au service marketing et communication de l'entreprise car « elle était bonne et ferait frétiller les spectateurs ».

« Quitter le comte Flamingo pour être obligée de faire ça... » pensa-t-elle en buvant une bouteille de WeCare Water avant de tirer la grimace en regardant le contenant.

Mais même si c'était un travail « dégradant », que cette pub fera mal au cœur de son amoureux le comte Flamingo, elle était soulagée.

Soulagée de ne plus voir son ex-copain et chef, Shadow, mais également de ne pas être à la place de Niki.

C'était méchant, mais pour rien au monde elle n'enviait sa camarade.

« Concentrez-vous Sweetie. Vous n'y mettez pas assez du vôtre. Vous êtes une belle femme alors montrez vos charmes pour représenter WeCare. »

La blonde sursauta devant la grande responsable marketing de la firme, Didi Von Teese, une humaine mais originaire de la planète Kray4t colonisée à l'ère de l'Égypte ancienne par une armée de chats supra intelligents ayant amené leurs esclaves avec eux, donc des humains.

Un mug rempli de rhum aux épices dans la main, Madame Von Teese était l'égérie de la marque depuis des années et avait fini par se rapprocher de la direction pour finalement gérer chaque campagne de pub de WeCare. Une robe crayon rockabilly-pin-up noire à manches courtes avec un peu de dentelle et un col et des manches blanches faisant contraste avec son air strict, un rouge à lèvres aussi pimpant que la couleur de ses courts cheveux ondulés, tout l'ensemble lui donnait un charisme fou.

— Madame Von Teese, est-ce que vous croyez réellement à tous les produits que WeCare présentent ? Parce que nous tournons une pub d'eau pétillante mais rien que la WeCare Water est répugnante et-

— Et a causé de nombreux cancers lorsqu'on la boit trop, je sais. Je reçois des tonnes d'études sur chacun de nos produits mais il n'y a que WeCare qui puisse diriger l'univers... des consommateurs. Le choix des enseignes liées à la Confédération est trop bas de gamme et contraignant, et je ne parle même pas de Candy Candy, la marque de la Coalition !

— Avoir le quasi-monopole sur l'univers autorise WeCare à vendre de la m-

— Chut, murmura Didi en posant son doigt sur les lèvres de Sweetie, WeCare a des oreilles. Vous ne voulez pas avoir à faire avec les grands patrons.

— Mais qui sont-ils ?

« Allez, on reprend ! » cria le réalisateur, faisant à nouveau soupirer Sweetie avant qu'elle ne colle un sourire ultra-bright pour WeCare, comme le lui avait exigé Didi Von Teese.

Car WeCare est bon, WeCare vous aime.


⭐⭐⭐


Planté devant les grands patrons de WeCare, tous tournés vers les vitres du bâtiment leur présentant l'immensité de la ville industrielle WeCare, le petit robot de l'équipage du SS-Barbara n'était pas à l'aise du tout.

Si ses pulsions suicidaires avaient été effacées par l'artefact de fourchette radio de Niels Pearl, Robbie n'avait qu'une envie actuellement : mourir.

Et cette fois-ci, comparée à toutes les autres, elle venait bel et bien du plus profond de son mécanisme et de sa conscience de robot éveillé.

Après avoir tenté de fuir une supérette WeCare, il avait été envoyé sur la planète mère de la société et avait subi des examens mécaniques très importants dans le but de le reprogrammer sur un mode « obéissance extrême et glorification de WeCare ».

Une reprogrammation ayant duré plusieurs mois et venant d'échouer lamentablement.

C'était la première fois qu'un robot avait atteint un tel stade d'éveil qu'il ne pouvait plus subir de changement mécanique. Comme s'il avait appris et s'était nourri de ce que vivaient les êtres vivants autour de lui.

Et à cause de ça, il se retrouvait dans la pièce la plus inquiétante du cosmos : devant les plus grands capitalistes de l'univers.

Les sièges se tournèrent soudainement et quatre robots gigantesques métalliques firent face au tout petit Robbie, le regardant froidement et avec un sourire malsain tracé à la craie sur leur tête.

« RB-13, vous êtes convoqué devant nous car votre reprogrammation a échoué et nous voulons comprendre pourquoi. »

Robbie leva ses bras métalliques de façon à imiter son capitaine lorsqu'il haussait les épaules. Sa seule envie depuis des mois était de retrouver Arsène Flamingo et le reste de l'équipage du SS-Barbara, alors il appliquait ce que lui avait appris son maître :

« Applique le « je-ne-sais-pas ». Tout le temps. Lève les bras mécaniques, hausse tes yeux et déclare que tu n'en as aucune idée, peu importe le sujet. »

— Pourquoi est-ce que vous avez quitté votre poste de vendeur chez WeCare ?

— Je ne sais pas.

— Pourquoi avoir fui la sécurité de WeCare ?

— Je ne sais pas.

— Pourquoi n'aimez-vous pas WeCare ?

— Je ne sais pas.

— Comment vous vous appelez ?

— Je ne sais pas.

— Il est malin ce petit, déclara un des grands robots aux autres en toute sincérité. Bien trop éveillé par contre. Je comprends pourquoi le programme de soumission n'a pas fonctionné.

— Il va falloir le démonter, répond un des autres robots.

— Dans le sens littéral ou métaphorique ?

— Les deux, je suppose. Ce sont les ordres de WeCare.

— WE CARE EST BON, GLOIRE A WECARE ! s'écrièrent-ils tous en même temps.

Un bruit de sonnette résonna dans la salle pile à ce moment-là avant qu'un petit robot aux couleurs de WeCare entre dans la pièce en annonçant l'arrivée du chef des Whisperers.

Shadow avança avec nonchalance dans la pièce, les mains dans les poches et un sourire presque inquiétant sur le visage. À sa suite, une Niki Darkwhisper à la peau étrangement pâle, aux cheveux ternes, les yeux cernés et un regard vide dénué d'émotions.

Lorsque Robbie vit l'ex-lieutenant de la Confédération, il ne put retenir sa joie et se mit à rouler à toute vitesse vers elle avant de se faire jarreter d'un coup de pied violent par Shadow.

« Ne laissez pas trainer vos merdes ! » s'exclama-t-il en regardant à peine le robot étalé sur le sol.

Robbie releva la tête vers Niki mais il put constater rapidement qu'elle n'était pas dans un état « normal ». Pas dans cet état où ses yeux menaçaient d'éliminer le moindre problème mais où la douceur de ces cheveux et de ses gestes rassurait le corps métallique du robot.

— Monsieur Shadowhisper, merci pour votre coopération sur votre dernière mission. En faisant exploser le siège de Kitty Katon, vous avez rayé un de nos concurrents principaux sur la route de la conquête de l'univers par WeCare.

— Ça n'aurait pas été possible sans ma fripouille touffue préférée ! répondit Shadow en tirant Niki par les cheveux sans qu'elle émette une plainte. Elle a dû tuer une bonne centaine d'innocents pour arriver au centre de leur entreprise et tout faire péter ! Ça m'a rappelé le bon vieux temps, j'étais presque ému.

— D'après son manque d'expressions faciales, elle n'a pas l'air de partager la même passion que vous. Est-elle au moins encore vivante ?

— Ça dépend quand vous considérez que quelqu'un est vivant ? Est-ce qu'une absence de conscience et de libre arbitre fait qu'elle est morte ? C'est une question que j'adore me poser quand je la vois si docile.

— Pas si inexpressive, pointa du doigt l'un des robots.

Le nez de Niki se mit à saigner ainsi que sa lèvre qu'elle venait de mordre comme pour faire réagir son cerveau et se sortir de cet état de soumission dont l'avait coincé Shadow comme lorsqu'elle était une Whisperer.

Cet état qui lui faisait commettre les pires horreurs et dont il était presque impossible de sortir. Presque car elle se souvenait bien du carnage de Liberty Terminal où une petite fille dramornienne avait juste eu à pleurer devant elle pour qu'elle retrouve un semblant de moral.

Mais actuellement et depuis son arrivée à WeCare, elle n'était plus qu'un soldat bien obéissant, luttant intérieurement chaque seconde pour retrouver ses esprits.

Elle n'avait fait que ça toute sa vie : se battre pour sa liberté.

Et après tout ce qu'elle avait vécu avec l'équipage du SS-Barbara devenu ses amis, elle associait maintenant « liberté » à Arsène Flamingo.

Soudain, peut-être à cause de la simple pensée de ce capitaine perturbant sa raison, Niki commença à pousser des petits grognements et à se tordre sur elle-même pour mieux tomber au sol.

Robbie, très inquiet par l'état anormal de son amie, roula jusqu'à elle avant de se faire à nouveau jarreter par le pied de Shadow. Ce dernier tira Niki par les cheveux pour la relever et l'observer en détail.

— Elle est cassée ? demanda l'un des robots.

— Visiblement, grimaça Shadow, elle lutte. Le pouvoir du code des Whisperers est bien moins puissant qu'avant et c'est pour cela que j'étais venu vous voir avec elle aujourd'hui : j'aimerais que l'on m'autorise à faire des expériences sur elle. Je veux trouver une nouvelle drogue ou un nouveau code capable de diriger des tueurs comme elle à la perfection pour les années à venir.

— Pourquoi venir en parler à WeCare ? WeCare est bon et sain.

— Parce qu'avoir des assassins d'élite pour « défendre les causes bonnes et justes » de WeCare serait dans l'intérêt de votre firme et son avenir.

— En tant que grands patrons dirigeants de WeCare, nous allons en débattre ent-

— Ce n'est pas à vous, les pions, que je veux m'adresser. Je veux parler au fondateur. Au vrai dirigeant. Je sais que vous m'écoutez, que vous êtes proche.

Comme par magie scénaristique, les quatre grands robots se mirent soudainement en veille. Robbie, alternant entre l'envie d'aider Niki à tout prix et la grande stupéfaction, se mit à faire des tours sur lui-même pour réfléchir lorsqu'une voix très grave sortie d'un haut-parleur.

Une projection holographique apparut subitement devant Shadow qui garda son air malicieux en voyant la silhouette numérique d'une des personnes les plus craintes de l'univers.

Le fondateur de WeCare, le « tortionnaire », l'effroyable et dangereux Dream Reaper.

Les mains grises jointes, son visage caché par un masque de Pantalone de la Commedia dell'arte et son crâne recouvert de cicatrices, la créature indéterminée qu'était Dream Reaper se rapprochait tant de l'homme humain que de la race de Shadow par le teint de sa peau.

Il était habillé d'une toge rouge pétante et semblait réfléchir intensément lorsqu'il ouvrit ses yeux d'un rouge vif, paralysant le Whisperer aguerri qu'était Shadow.

L'aura et le charisme que dégageait Dream Reaper étaient surprenants. Une autorité naturelle se dégageant de sa posture et créant une pointe de crainte chez l'assassin qui tenta de se reprendre en se raclant la gorge et en passant la main sur sa calvitie.

— Monsieur Dream Rea-

— À genoux, ordonna l'hologramme de sa voix faisant frissonner Shadow qui s'exécuta immédiatement.

— Dream Reaper, reprit l'assassin, c'est un honneur de vous revoir. J'espère que vous allez bien.

— Est-ce que tu veux me torcher le cul aussi ?

— ...Non euh...

— Alors reste à ta place et garde tes questions stupides pour toi. Tu me fais gaspiller de la salive. Pourquoi voulais-tu me parler ?

— Eh bien voilà j-

— Qu'est-ce que ce robot fait ici ?

Shadow se tourna vers Robbie fixant celui qu'il considérait comme « le mal absolu ». Cet homme était la cause du malheur et traumatisme d'Arsène Flamingo, la source d'innombrables catastrophes mais qui arrivait toujours à s'en sortir, se cacher et corrompre les plus puissantes sphères de l'univers.

— Oh ce n'est rien. Il sert à faire le ménage. Comme je le disais-

— Le ménage c'est important, le coupa Dream Reaper d'une voix un peu trop solennelle.

— Oui euh... Oui. Bref-

— C'est ce que je compte faire : le ménage. Exterminer les parasites, aspirer la poussière et chasser les mauvaises odeurs. Mais surtout écraser les cafards... Je hais les cafards.

— D'accord. Hum. Donc je vous ai demandé afin d'avoir l'accord et les ressources de WeCare pour réaliser des expériences sur la femme en train de se tordre de douleur derrière moi. C'est une excellente assassin mais malgré le code des Whisperers gravé dans son cerveau, j'ai de plus en plus de mal à contrôler sa volonté.

— Montrez-la moi.

Shadowhisper s'écarta, dévoilant le corps de Niki se tortillant toujours au sol, du sang s'écoulant de son nez abondamment alors qu'elle se retenait de crier de douleur. Et Robbie assistait impuissant à cette scène faisant un mal fou à ses rouages.

— Cette femme c'est-

— Niki Brown Darkwhisper, je sais.

— Comment v-

— Je suis Dream Reaper, je sais tout. J'ai également lu tous les chapitres précédents, c'était plus pratique que de justifier logiquement comment j'ai connaissance de l'existence de cette fille.

— Ah... Ça se tient.

— Elle est l'arme parfaite pour le faire souffrir.

— « Le » ? Qui ?

— Arsène putain de Flamingo. Mon punching-ball favori. Quoi de mieux qu'allier torture physique et psychologique ?

— Je vous écoute, oh grand Dream Rea-

— Arrête de me sucer les couilles.

— Ah euh... Oui pardon. Je vous écoute.

— Je vais financer tes expériences avec toute la puissance de WeCare. Elle sera plus docile au code et sa volonté sera tienne. Elle fera souffrir Arsène Flamingo, le frappera jusqu'à ce qu'il ait les côtes brisées et terminera le travail en lui plantant un couteau dans le cœur. Lui qui est amoureux d'elle, il mourra de chagrin.

— Et qu'est-ce que j'y gagne ? osa demander Shadow.

— La vie, sombre merde. Tu seras mon exécuteur et Niki deviendra ton arme jusqu'à la fin des temps. Cela annonce un avenir radieux et prospère pour nous.

En entendant la conversation, Robbie se mit à fuir à toute vitesse vers la sortie mais fut bien évidemment rattrapé par la vitesse et les grandes jambes de Shadow. Ce dernier positionna le robot sur le dos, en mode tortue, pour qu'il ne puisse pas se relever et s'enfuir : sa plus grande faiblesse.

— Est-ce que c'était RB-13 que je viens de voir te passer entre les jambes ?

— Vous... le connaissez ?

— Je t'ai dit que j'avais lu tous les chapitres précédents, petite couille purulente. Si ce robot est ici, en plus de Niki, c'est que tout se déroule comme prévu.

— Comme prévu ?

— Arsène Flamingo va venir à WeCare, lui et son équipe, pour récupérer Niki et accessoirement ce robot. Ce sera le moment de tester les premiers résultats des expériences sur cette fille.

— Très bien, monsieur Dream Reaper. Mais vous êtes sûr qu'il va venir ?

— Arsène est aussi intelligent qu'impulsif. J'ai déjà trop sous-estimé un Flamingo par le passé et avec lui, ça ne se reproduira pas. Il viendra, c'est un grand français romantique venant voler sa « princesse Niki » au grand méchant WeCare. Mais il a oublié un détail.

— Lequel ?

— WeCare est grand, WeCare est bon, WeCare est sain et WeCare vous veut du bien. Gloire à WeCare et à ses fanatiques.



Début de l'arc "WeCare vous aime" au sein de la firme la plus capitaliste de l'univers dont vous venez d'apprendre qui en est le fondateur : la némésis d'Arsène Flamingo, Dream Reaper.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De la gloire à WeCare ? De Robbie ? De Shadow ? De la résistance de Niki et enfin de Dream Reaper ?

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Si c'est le cas n'hésitez pas à cliquer sur l'étoile et donner votre avis en commentaire. On se retrouve un mardi aléatoire pour la suite !


[Correction du 6 décembre 2020]


 Musique ♫ FRM - Reunited

https://youtu.be/loeGmoYr3s4

BONUS :

Deux pubs de WeCare dessiné par ccamille3010 ! Merci beaucoup à elle ❤🔥



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