42🚀La pluie d'étoiles pourpres
[Il y a six ans, dans une fête foraine de la planète Oph0ria-Z]
— Laisse tomber Arsène, c'est la troisième fois que tu tentes de toucher cette cible...
— Fais-moi confiance, comme hier soir quand tu m'as laissé te mettre un d-
— Arsène ! On est en public !
*BANG*
« Félicitations ! Vous avez gagné le premier prix ! Tenez, voici votre ticket. Vous pourrez le retirer à l'accueil. »
Les gens autour du stand de tir applaudirent l'exploit alors qu'Arsène Flamingo dit « Whizz-Kid » souffla sur le pistolet en plastique avant de le poser sur le comptoir en bois. Il rajusta sa veste en similicuir noir et son t-shirt col roulé rouge avec inscrit en noir « KISS THE PILOT ».
Il passa une main dans ses cheveux noirs avant de cacher ses yeux marron des rayons des deux soleils illuminant la planète Oph0ria-Z. Il attarda ensuite son regard sur les courbes délicieuses de sa partenaire de mission, également partenaire au lit : Barbara Karenalistika.
Arsène trouvait ça tellement ironique que la première femme dont il était amoureux s'appelle comme sa sœur et il commençait à se demander s'il ne devrait pas prendre rendez-vous chez un psychologue...
« Tu viens Arsène ? » l'interpella Barb, les mains d'un blanc laiteux remplies de tickets de la fête foraine. Elle agita ses longues cornes blanches comme des cheveux avant de lui sourire à pleines dents, sourire auquel il répondit instantanément avant de la rejoindre.
Du haut de ses 24 ans, Arsène Flamingo se sentait invincible : plus jeune capitaine de sa génération, une flopée d'exploits à son actif et ça malgré les tâches ingrates que la Confédération lui confiait, la reconnaissance de ses talents par ses pairs et surtout une petite amie.
Oui, Arsène Flamingo, « Blanche-Neige » devenu « Don Juan » avait fait de Barbara Karenalistika sa petite amie officielle après quelques mois de parties de jambes en l'air. Il l'avait choisie elle et pas une autre parce qu'elle semblait le comprendre et ne posait aucune question sur son passé tumultueux, même en voyant son dos marqué par les cicatrices.
Et puis elle était vraiment bonne.
Le jeune capitaine sourit à cette pensée avant de s'emmêler les pieds et de tomber au sol. Les gens le regardèrent à peine alors que Barb courait déjà vers lui pour savoir s'il allait bien.
Non, Arsène Flamingo n'était pas maladroit mais juste malchanceux. Une malchance qui le rattrapait toujours quand tout allait bien.
— Ça va ? s'inquiéta Karenalistika en tentant de le relever.
— Oui oui ne t'inquiète pas... Problème de coordination dans mon corps, ça arrive tout le temps !
— Pourtant tu étais bien coordonné hier soir...
— Ah ça y est ! Je t'ai perverti ! Allons fêter ça autour d'une b-
*Heyyeyaaeyaaaeyaeyaa*
Le portable d'Arsène sonna bruyamment avant qu'il ne réponde :
— *tudutu* Service téléphonique intergalactique WeCare. Réception d'un appel d'urgence provenant du QG Confédération Intergalactique. Souhaitez-vous prendre l'appel ?
— Je prends l'appel. « WeCare est bon ».
— Mot de passe correct. *tudutu* Transmission dans 3...2...1... Merci d'avoir fait confiance à WeCare. WeCare vous aime.
— Ce nouveau service de la société WeCare est vraiment pratique ! s'exclama Arsène à Barb qui haussa les épaules.
— Allo ? Whizz-Kid ? Ici le haut conseiller de la Confédération. Nous avons une mission urgente et ultra confidentielle à vous confier à vous et au lieutenant Karenalistika. C'est aux confins de l'univers et cela prendra quelques semaines pour vous y rendre.
— C'est noté. Envoyez les informations à notre vaisseau.
Arsène raccrocha avant de faire un grand sourire à sa petite amie.
— Désolé ma chérie mais on va devoir écourter notre permission. Une mission capitale qui pourrait bien nous faire monter en grade vient de se présenter à nous !
— Oh génial ! Tu crois que je pourrais devenir capitaine moi aussi ?
— S'ils ne l'acceptent pas, alors les conseillers de la Confédération sont des vieux croutons racistes et sexistes !
— Et qu'est-ce qu'on fait de tout ça ? dit-elle en montrant les tickets.
Arsène lui attrapa la main pour l'entraîner jusqu'à l'accueil où se faisait la remise des prix. Il regarda la grande étale avec attention avant que ses yeux ne s'illuminent et qu'il désigne une grosse boite en carton.
« Bon choix ! » déclara la dame de l'accueil en lui remettant le carton et la garantie, « C'est un robot de la gamme RB, robot veillant au soin, à la propreté et au bien-être de son maître. Et en plus il est trop cute ! »
Les deux agents de la Confédération la remercièrent avant de quitter la fête foraine et de regagner le vaisseau. Arrivé dans le cockpit, Arsène Flamingo ouvrit le carton comme un enfant devant son cadeau d'anniversaire.
Le robot préassemblé inactif était décidément vraiment mignon, comme un des premiers robots conçus. Barbara lut à voix haute le manuel alors qu'Arsène assemblait les pièces manquantes et réglait les paramètres du robot.
« Chargement du programme en cours... Bonjour, mon nom est RB-13. » dit une petite voix métallique.
— Qui est mon propriétaire ?
— Barb ? l'interrogea Arsène. Tu veux un robot comme cadeau d'anniversaire en avance ?
— On peut dire que c'est le nôtre ? À tous les deux.
— Yes ! J'ai toujours voulu avoir un robot ! Alors... Je tape mon identifiant... Ok c'est bon !
— Souhaitez-vous activer ma conscience ?
— Ce n'est jamais une bonne idée, Arsène. Tu te souviens de la révolte des robots d'il y a deux ans ?
— Ouais mais c'était parce qu'il y avait une pénurie d'huile de robot, ce n'est pas pareil. Je pense... que je vais faire de lui un robot conscient ! Ce sera plus fun de lui parler comme ça !
— Si tu le dis, conclut Barb en allant jusqu'au poste de commande du vaisseau pour récupérer les détails de la mission.
— Activation de la conscience du RB-13... Souhaitez-vous donner un prénom à RB-13 avant sa prise de conscience ?
— Hum... RB ? Rabbit ? Air BnB ? Air'n'Bee ?
— Et pourquoi pas Robbie ? intervint Barb au loin. R-O-B-B-I-E.
— Ouais pas mal, c'est non-binaire ! Ce qui est un comble pour un robot, fufufu... !
« Chargement de la prise de conscience de RB-13 appelé Robbie.... Chargement terminé. »
Arsène Flamingo regarda le petit robot calibrer son corps métallique avant de le prendre dans ses bras comme une peluche et de lui dire « Bonjour Robbie et bienvenue dans cet univers chaotique ! ». Le petit Robbie secoua sa tête avant de serrer ses bras contre le dos de Flamingo.
Un moment de tendresse irréel limite mécanophile entre un homme et un robot qui deviendront inséparables.
★Quelques semaines plus tard★
Tout était allé très vite. Arsène Flamingo et Barbara Karenalistika s'étaient rendus dans une galaxie où aucune planète ne permettait la vie. Une galaxie vide à l'exception d'une station appartenant à la Coalition et que venaient conquérir les deux jeunes agents.
Accompagné de son nouveau robot, Arsène peinait à avancer avec sa blessure à l'épaule faite non pas à cause d'un combat, mais parce qu'en sautant sur une passerelle de la station, sa malchance avait agi et il avait glissé. Puis était tombé deux mètres plus bas pour finalement se péter l'épaule.
Barbara Karenalistika relit à voix haute l'ordre de mission ultra confidentiel alors qu'Arsène répondait à ses ennemis par des tirs de blaster.
— On doit trouver un objet ressemblant à une sphère puis l'activer avec un code gardé dans un disque dur de la Coalition et enfin la reconfigurer pour la balancer dans une espèce de faille dans l'espace que la station surplombe... C'est vraiment écrit avec les pieds ce machin !
— On doit juste faire le ménage ici et aller au bout de la station ? demanda Arsène à bout de souffle. C'est noté !
— Pourquoi est-ce que vous tuez d'autres êtres vivants ? intervint Robbie découvrant le monde l'entourant.
— Parce que c'est notre boulot, répondit d'une voix exaspérée Barb qui trouvait la présence du robot inutile.
— Je n'ai pas eu le temps de télécharger sa dernière mise à jour, on est partis trop vit- AIE ! PUTAIN MAIS T'AS FAILLI ME TUER ENFOIRÉ !
Le jeune capitaine tira à nouveau sur l'agent de la Coalition l'ayant presque tué et termina le nettoyage de la station en tuant ce dernier. Un silence inquiétant perturbé seulement par le bruit des machines de la station s'installa alors que le sang coulait encore des agents morts.
Arsène Flamingo déglutit en voyant ses victimes mortes avant de détourner le regard et d'avouer à sa petite amie :
— J'ai toujours détesté tuer... C'est pour ça que je préfère être capitaine que lieutenant.
— Quand tu détruis des vaisseaux ennemis, c'est la même chose.
— Non, je ne vois pas les corps exploser. Je ne sens pas l'odeur de la mort et je ne vois pas le sang. J'hésite moins à tirer.
— Écoute Arsène, j'aimerais bien parler de tes états d'âme, mais on n'a pas le t- ARGH !
Un tir de blaster dans la jambe de Barb provenant d'un survivant du combat la fit s'agenouiller en serrant les dents. Flamingo mit fin à la vie de celui venant de blesser celle qu'il aimait avant de déchirer un vêtement et de le donner à Barb pour qu'elle empêche le sang de couler.
Robbie sortit de sa petite boite centrale une pilule de soin qu'elle accepta en tirant la tronche avant de se relever avec difficulté et de continuer à avancer.
Après quelques minutes à arpenter les couloirs de la station, ils arrivèrent enfin dans une grande salle séparée en deux par une vitre et donnant une vue à 360° sur la faille étudiée par les chercheurs de cette station. Chercheurs soient mort soient en fuite après l'arrivée de Flamingo et Karenalistika.
— Regarde Arsène ! La sphère ! Elle est juste l-
— N'APPROCHEZ PAS ! s'exclama le dernier chercheur de la station, un pistolet blaster à la main.
— Vous le tenez à l'envers, l'interpella Arsène en retenant un rire.
— Ah oui... N'APPROCHEZ PAS QUAND MÊME ! Que voulez-vous ?! Pourquoi ce massacre ?
— Parce qu'il paraît que vos recherches sont une menace pour l'univers et donc la Confédération a décidé d'y mettre fin.
— Vous ne savez pas de quoi vous parlez jeune humain !
— Donnez-nous la sphère et votre vie sera épargnée.
— Ah non Arsène ! s'écria Barbara. On a une mission et c'est « aucun survivant » !
— T'es en train de faire foirer mes négociations ma chérie...
Arsène Flamingo leva son blaster vers le scientifique avec regret alors que ce dernier tremblait comme une feuille. Il se fit également pipi dessus et cela fit rire aux éclats le capitaine qui, avec sa foutue malchance, se fit littéralement mal aux côtes à force de rire.
— Oh putain c'est douloureux ! s'exclama-t-il alors que Barb roulait des yeux au ciel.
— Qu'allez-vous faire de la sphère ?
— La balancer dans la faille. C'est tout.
— VOUS ÊTES FOUS ?! On ne jette pas un artefact universel dans un autre univers !
— Hein quoi ? Qu'est-ce qu'il raconte le v-
*PIOU*
Arsène n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que sa petite amie venait de tuer le scientifique d'un coup de blaster, le tout sans aucune émotion sur le visage. Comme si c'était naturel de mettre fin à une vie, ce qu'Arsène avait encore du mal à assimiler malgré la formation qu'ils avaient eu avec la Confédération.
— Occupe-toi de la sphère, je me charge de récupérer le code. Il va aussi falloir transférer les données... Tu aurais une clé USB sur toi ?
— Non mais notre nouveau compagnon robot peut être le relais entre le disque dur et la sphère.
— Je serais heureux de vous servir maître Flamingo ! s'exclama le petit robot.
— Je crois que je t'aime déjà petit Robbie !
Arsène relia le robot au disque dur relié lui-même à l'ordinateur et alla récupérer la sphère sur le cadavre encore chaud du chercheur. L'objet que le malheureux avait appelé « artefact universel » était noir avec des inscriptions d'une civilisation ancienne et inconnue... Jusqu'à ce qu'il reconnaisse une phrase en français : « Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur internet » (Victor Hugo).
Passé sa mine interloquée, il lia la sphère au robot par Bluetooth. Un peu comme une enceinte est liée à un portable pour envoyer du bon son des familles au bord de la piscine l'été avec des filles en bikini et-... pardon.
Lorsque Robbie intégra le code, il se mit à grésiller et à répéter « ALERTE ALERTE ALERTE » puis fit enfin une phrase complète :
— Êtes-vous sûr de vouloir intégrer le code de destruction massive ?
— ...Le quoi ?
— Affirmatif, déclara Barb en tapant une suite de chiffres sur l'ordinateur.
— Attends chérie... C'est quoi précisément ce code ?
— Juste un code. C'est bon ? Il est dans la sphère ?
— ...Ouais.
— Bon, maintenant faut la jeter dans la faille. Tu n'auras qu'à la mettre dans l'appareil juste au bord de la vitre là-bas.
Arsène Flamingo récupéra la sphère et fut suivi par Robbie lui tirant son pantalon pour l'empêcher d'avancer. Le capitaine essaya de le dégager mais rien à faire, il revenait toujours et ce comportement inquiétait grandement le jeune homme.
Lorsqu'il arriva devant la vitre et la machine où déposer la sphère pour la balancer dans la faille devant la station, il se mit à se masser les tempes. Pour la première fois, il se mit à réfléchir aux ordres donnés par la Confédération et à ce que son action pourrait impliquer.
— Barb ? demanda-t-il avec inquiétude. Est-ce que tu pourrais chercher dans l'ordinateur ce qu'est précisément cette faille ?
— On est un peu pris par le temps là !
— C'est important ! s'exclama-t-il en surprenant au passage la lieutenant.
Cette dernière accepta la requête de l'homme qu'elle aimait et prit quelques minutes à trouver toutes les informations sur cette faille et la sphère. Elle s'éloigna doucement de l'ordinateur, comme si elle venait de prendre conscience de quelque chose, puis regarda Arsène d'un air inquiet.
— Alors ?! l'interpella-t-il. C'est quoi tout ça ?
— La sphère est un artefact universel. Une sorte d'objet hyper puissant... Quant à la faille... C'est...
— Accouche Barb ! Enfin non, je ne suis pas prêt à être père !
— Je ne pense pas que ce soit le moment de plaisanter... Parce que je pense enfin comprendre notre mission et ce qu'elle implique.
— Et c'est grave ? Réponds Barb, c'est quoi cette putain de f-
— Un passage vers un univers parallèle.
Silence. Arsène ne put retenir un rire nerveux, pas parce qu'il trouvait cela ridicule mais parce qu'il savait mieux que personne que l'information était forcément vraie. Le comte Flamingo, son double du futur, venait d'un univers parallèle et s'il avait réussi à changer d'univers, c'était parce que ce genre de faille existait.
« Ok alors résumons », commença-t-il en reprenant son souffle, « La Confédération nous envoie dézinguer tout le personnel de cette station de la Coalition parce qu'ils ont découvert un passage vers un autre univers semblable au nôtre. D'accord. Et après ? Pourquoi est-ce que l'on doit jeter cette sph- »
Arsène s'interrompit tout seul en baissant les yeux vers Robbie qui tirait toujours son pantalon. Puis il eut la même révélation que Karenalistika.
— Robbie... C'était quoi le code que tu as transmis à la sphère ?
— Un code de destruction massive. Comme je vous l'ai dit avant de le transférer à la sphère. Et en tant que robot conscient logique, je n'approuve pas ce qu'il va se passer lorsque vous allez jeter cette boule noire.
— Tu veux dire que... La Confédération nous a envoyé ici pour...
— Détruire un autre univers.
Arsène Flamingo se tourna vers Barb qui s'était écroulée sur ses genoux tellement elle était perturbée par les enjeux de cette mission ultra confidentielle. L'air perdu, le capitaine alterna le regard entre la sphère et la faille avant de murmurer :
« Si nous envoyons cet artefact soi-disant très puissant avec un code de destruction dedans... Alors cet univers parallèle au nôtre va exploser. Nous aurons détruit un univers entier ?... Et toutes les vies qui vont avec ? Mais... Si c'est un univers parallèle, il a des similitudes avec le nôtre donc... Nous allons nous tuer. Tuer d'autres versions de nous, de moi, de toi Barb, de... ma Barbara. »
Arsène écarquilla les yeux en fixant la sphère avant de la jeter violemment au sol. Barbara Karenalistika se leva brusquement en criant son prénom avant de courir vers lui pour le retenir de pulvériser l'artefact.
— Mais qu'est-ce que tu fous Barb ?! s'écria-t-il. Il faut détruire cette chose ! On ne peut pas faire exploser tout un univers où nous existons ! Qui sommes-nous pour avoir autant de pouvoir ?! Pour prendre une telle décision ?!
— Nous sommes des agents sous les ordres de la Confédération, récita-t-elle machinalement en retenant les bras d'Arsène, c'est notre boulot.
— C'est du sale boulot allant au-delà de nos fonctions ! Comment une organisation comme la Confédération peut-elle nous ordonner un tel ordre ? Prendre une telle responsabilité... Prendre la vie d'une infinité de formes conscientes et inconscientes d'un claquement de doigts... Je refuse de participer à un tel meurtre de masse !
— Ce sont les ordres Arsène ! s'exclama Barb.
— Au diable les ordres ! Si on t'ordonnait de t'injecter de la sauce salsa dans les veines, est-ce que tu le ferais ? Pour la Confédération ?
— Oui, parce que c'est un ordre.
— Où est donc passé le libre arbitre de la femme que j'aime ?... Eh bien si c'est les ordres, prends-en la responsab-
Le jeune capitaine s'interrompit en voyant des larmes couler des yeux de Barb. La lieutenant essuya négligemment ses joues en reniflant mais malgré ses tremblements, elle continuait de regarder avec sérieux son amoureux.
— C'est ta responsabilité de capitaine, marmonna-t-elle, ce sont les ordres. Si on n'obéit pas, on finira tué par je-ne-sais-quel chuchoteur de la Confédération.
— Donc tu mets la Confédération au-dessus de toute morale mais tu n'as pas les burnes de le faire ?
— De nous deux, c'est toi qui as des burnes.
— Seulement parce que je prends mes pilules magiques qui suppriment ma p-
— MAIS BORDEL CE SONT DES PUTAINS DE BONBONS ! Réveille-toi Arsène ! Des pilules supprimant une émotion n'existent pas ! J'ai goûté une de ces pilules et c'est des putains de bonbons ! Un vulgaire placebo !
— ...Connerie. Jamais je n'aurais autant de courage sans ça.
Barbara Karenalistika sortit rapidement son arme pour la pointer devant le capitaine et le menacer : « Fais-le Arsène. Qu'est-ce qu'un univers dont tu ne sais rien comparé à nos vies ? C'est comme tu l'as dit, tu vas tuer sans voir ceux qui meurent donc ça ne compte pas. C'est moins grave que ça en a l'air. »
Arsène Flamingo passa sa main tremblante sur son visage alors que Robbie lui tirait toujours le pantalon. Il chassa plus violemment le robot qui tomba à la renverse et s'approcha du réceptacle qui enverrait la sphère dans la faille.
« Il n'y a qu'un homme aussi malchanceux que moi pour se retrouver dans la pire des situations possibles... » murmura-t-il en soupirant avant de se mordre la lèvre. Il savait qu'il aurait l'esprit souillé à jamais, qu'il n'en dormirait plus, qu'il tenterait sûrement de mettre fin à sa vie après en avoir pris autant... Il savait que s'il jetait cette sphère, il n'y aurait plus de retour en arrière et qu'il serait le plus grand enfoiré de l'univers.
Alors il recula de la machine, même si Barb le menaçait, il renonça. Mais, à deux doigts de se retourner vers sa petite amie, il trébucha à cause de Robbie trainant dans ses pattes qui tirait inlassablement sur son pantalon. Ses pieds s'emmêlèrent et le malchanceux se rattrapa comme il put... à la machine. De sa main tenant la sphère.
Sphère qu'il venait par un absurde accident de mettre dans la machine la jetant jusqu'à la faille.
« NON NON NON NON NON ! » s'écria-t-il en se collant à la vitre devant lui.
Il vit la sphère être éjectée de la station et atterrir dans le portail de l'univers parallèle... Mais rien ne se produisit. Barbara Karenalistika attrapa son bras ainsi que le petit robot et les entraîna en courant vers les navettes de secours de la station alors qu'un grondement se faisait entendre.
Ils évacuèrent à temps la station et, depuis la navette de secours, ils virent le plus beau mais terrible spectacle : la faille explosa comme une supernova et émit une puissante lumière pourpre. L'explosion expulsa des milliards d'étoiles filantes pourpres visibles partout dans l'univers qui disparaissaient aussi vite qu'elles étaient soudainement apparues.
Barbara regarda ce magnifique spectacle, les larmes aux yeux, alors qu'Arsène ne disait pas un mot. Elle se tourna vers lui et ce qu'elle vit lui fendit le cœur : un regard vide, dénué d'émotion, froid et absent. Alors que Robbie émettait de longs grésillements, Barb commençait à enfin prendre conscience qu'elle avait poussé l'homme qu'elle aimait à faire la pire chose au monde. Et que cela venait de le détruire.
Arsène Flamingo était désormais l'homme le plus puissant de l'univers car il venait à l'instant d'en détruire un.
Mais il était également le plus brisé de tous.
ÇA VA VOUS ? TOUT VA BIEN ? EST-CE QUE LA PLUS GROSSE RÉVÉLATION DE L'HISTOIRE VOUS PERTURBE ?
C'est bâtard de faire une pause à partir de ce chapitre mais je tenais tout de même à ce que vous connaissiez l'événement qui a crée le Arsène Flamingo que l'on connait.
Alors, qu'avez-vous pensé de cet arc pleins de révélations ?
De ce chapitre ? De la relation entre Arsène et Barbara encore jeunes ? De l'éveil de Robbie ?
De la destruction d'un univers par Arsène (par maladresse) ? D'ailleurs que pensez-vous de sa malchance ? Tellement de questions à poser ! Balancez tous vos avis !
Si vous avez aimé ce chapitre, n'hésitez pas à voter et à me balancer vos théories et questions auxquelles je répondrais avec plaisir :) En attendant, rendez-vous juste après pour une explication sur la pause !
P.S : dédicace à ccamille3010 qui fête son anniversaire aujourd'hui 🔥💥
FLAMINGO OUT !
[Correction du 6 décembre 2020]
Rappel de la timeline :
Musique ♫ Nombreux - Angèle
https://youtu.be/OP9AYoE0M6U
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top