30🚀Un "jeu"

Arsène Flamingo croyait rêver tellement c'était surréaliste. Que faisait Niki Darkwhisper dans un autre univers et sur la terre ? Était-ce vraiment LA Niki de son univers ? Si oui, comment était-elle arrivée là ? Avait-elle déchiffré les fins indices qu'il avait laissés pour prouver qu'il n'était pas mort ? Tellement de questions qui s'enchainaient dans sa tête mais qu'il n'arrivait pas à formuler tant la présence de la lieutenant semblait irréelle.

La surprise de Niki se changea alors subitement en colère et cette dernière courut jusqu'à Flamingo pour lui donner un coup de poing dans le ventre qui le fit tomber sur ses genoux en poussant un cri de douleur.

« Ça, c'est pour avoir dit que j'étais chiante et moche par message ! »

Elle lui donna à nouveau un coup mais cette fois avec son pied.

« Ça, c'est pour avoir pris des risques inconsidérés par fierté ! »

Elle attrapa le col de son t-shirt noir pour le relever et lui donner un nouveau coup de poing mais cette fois dans le visage.

« Ça, c'est pour avoir disparu et fait croire à tout le monde que tu étais mort ! »

Tous les deux avaient la respiration saccadée, elle par son énervement et lui par les coups reçus.

« Et ça... C'est pour être bien en vie. »

Niki enroula ses bras autour de son torse et posa sa tête dans son cou pour l'étreindre. Arsène resta les yeux grands ouverts, encore sous le choc des coups mais surtout de ce qui était en train de se passer.

— Niki, je-

— Tais-toi. J'étais la seule à être convaincue que tu n'étais pas mort, on m'a prise pour une folle mais j'étais sûre et certaine que tu ne pouvais pas mourir comme ça, ce n'était pas une mort assez extraordinaire pour toi, n'est-ce pas, Arsène ?

Content d'entendre à nouveau son prénom de sa bouche, il se contenta de faire un petit sourire, de fermer ses bras autour d'elle ainsi que ses yeux pour profiter d'un moment où personne ne pourrait les juger et de retrouver ce lien entre eux.

Ils restèrent un moment silencieux, toujours enlacés au milieu de la place, oubliant le reste du monde et se concentrant seulement sur leurs respirations et la chaleur les envahissant.

Après de longues minutes, toujours collés l'un à l'autre, ils relevèrent la tête pour se regarder dans les yeux. Niki remarqua à nouveau son œil noisette parfait en se souvenant que c'était cet artefact de la « chance » qui l'avait sauvé.

Elle retira sa main de lui pour venir toucher la balafre traversant son œil gauche. Arsène, troublé, ferma instinctivement les yeux avant qu'elle ne parle :

— Je... On est au courant pour ta « chance ». Je ne pensais pas que tu étais malchanceux au point que ta « chance » soit autant aléatoire.

— Je ne suis pas si malchanceux en fin de compte : je suis en vie et tu m'as retrouvé.

— Ars-

— Et tu es tombée dans mes bras ! Et bim !

Le capitaine reprit son éternel sourire avant de se faire à nouveau frapper par Niki qui déclara que la prochaine fois, elle frapperait dans ses couilles. Il se contenta de rire, un rire franc qui sonna comme une mélodie dans les oreilles de Niki et elle ne put s'empêcher de le suivre jusqu'à ce qu'ils soient interrompus par un raclement de gorge.

— Hum, est-ce que ça va ? demanda Arsènounet un peu inquiet de l'attitude de son double mais surtout de la nouvelle venue très violence et flippante.

— Je ne me suis jamais senti autant revivre ! Le soleil brille, j'ai méchamment mal au ventre et sûrement du sang qui coule de mon nez mais j'ai mon chaton avec moi donc tout va bien !

Arsène se mangea un nouveau coup de pied de Niki mais cette fois plus pour jouer que faire vraiment mal. Le couple les regarda avec étonnement et même inquiétude avant de les laisser seuls.

Le capitaine et la lieutenant s'accroupirent sur le sol pavé de la place centrale, attendant qu'Arsène ne sente plus la douleur avec une de ses pilules magiques.

— Je ne sais pas comment tu as fait pour vivre aussi longtemps ici Arsène... Cet univers C-404 est tellement répugnant qu'on en vomirait des papillons !

— Mais oui totalement ! Enfin quelqu'un qui comprend que toute cette atmosphère mielleuse est horriblement parfaite.

— Ouais... Aucun rapport mais il paraît que malgré le message que tu m'as envoyé sur le fait que tu ne voulais plus me voir, tu aurais demandé à Cox de me dire que tu avais hâte de me revoir moi et ma « crinière de lionne » ? C'est vrai ? Pourquoi autant de contradiction ?

Arsène ne répondit qu'avec un sourire en maudissant silencieusement le géant vert d'avoir parlé.

— Tu sais comme j'aime attraper les femmes dans mes filets ! Je bats le chaud et le froid jusqu'à ce qu'on court vers moi. Et ça a plutôt bien marché Kitty !

— Écrase. C'était juste une poussière d'émotion chez moi, ça ne se reproduira plus.

— Dommage.

— Ouais.

Un petit silence gênant s'établit entre eux avant que le capitaine ne lui propose d'enfin quitter la place pour aller rejoindre sa famille parfaite à en vomir.

Le trajet du retour à la maison fut bien plus long car ils n'avaient aucune envie de retourner dans cette maison mielleuse. Et pourtant, ils avaient beau trainer les pieds, ils étaient tout de même arrivés juste à temps pour le diner.

Arsène poussa un soupir de fatigue en posant ses sacs de bricolage devant l'entrée avant d'être presque capturé par sa « mère » :

— Ah enfin ! Arsènounet nous a dit que tu arrivais avec... Niki, c'est bien ça ? Vous avez fait forte impression... Des voisins inquiets qui vous ont vu frapper Arsène nous ont appelés !

— Pardon madame, répondit Niki, c'est... une habitude chez moi de frapper les abrutis.

*Kofkof* pardon ? intervint Arsène. Pourquoi tu m'as frappé alors ? Tu m'as confondu avec quelqu'un d'autre chaton ?

— Vous voyez ? répondit Niki en lui donnant un coup de pied. Tellement stupide qu'il ne l'assume pas.

La « mère » d'Arsène la regarda d'un air presque méfiant avant de les inviter à table, là où tout le monde les attendait. À la vue du capitaine, Cox se jeta littéralement sur lui et le fit tomber sur le tapis de la salle à manger. Le géant vert était en larmes en se rendant bien compte que son ami n'était pas mort mais bien en chair et en os. Enfin jusqu'à ce qu'il les lui brise avec son câlin.

Vint ensuite le tour d'Almyra qui comme d'habitude se contenta de serrer la main de Flamingo mais tout de même avec beaucoup d'émotions dans ses yeux humides. Ils échangèrent quelques mots dont le fait qu'elle avait planché sur la théorie du voyage dans le temps en apprenant sa mort. Flamingo en fût aussi surpris que fier de son ingénieure.

Les retrouvailles entre Robbie et Arsène furent étonnement plus compliquées. Le petit robot tendant droit devant le capitaine un couteau à beurre en le menaçant de se le planter. Maintenant qu'il l'avait retrouvé, il pouvait mourir.

— Arrête Robbie, lui dit Flamingo, maintenant que tu as fait tout ce chemin, que tu en as révélé déjà beaucoup à nos amis, tu peux accepter que la vie n'est pas si chaotique pour y mettre fin ?

— Tout est toujours de votre faute capitaine. Toute cette souffrance. Je veux mourir.

— Oui ben le robot il se suicidera après le repas ! déclara tout content le père d'Arsène.

— Beau-papa a raison ! renchérit Esmée en amenant un plat de légumes à table. Ce soir, personne ne meurt ! Ce soir, nous sommes tous joyeux et NON VIOLENTS.

Esmée regarda Niki en souriant mais avec de gros yeux lui faisant clairement comprendre qu'elle s'adressait à elle. La lieutenant se contenta de hausser les épaules en gardant un air inquiétant et trop sérieux.

Le repas, malgré un début quelque peu tendu, se passa bien pour tout le monde. Sauf Arsène et Niki. Et pas qu'à cause de l'ambiance trop « mielleuse ». En effet, Arsènounet ne s'était pas gêné de raconter à tout le monde comment le capitaine et la lieutenant s'étaient retrouvés.

Il n'omit aucun détail que ce soit chaque coup de l'américaine sur son double jusqu'à leur étreinte pendant presque cinq minutes au milieu de la place. Les membres du SS-Barbara, même le petit Robbie, furent tellement stupéfaits par le geste de Niki qu'ils la regardèrent tout le repas comme une extraterrestre. Belle ironie.

Sentant la gêne de Niki se transformant petit à petit en colère, Arsène tenta de calmer la situation en blaguant et en retournant la situation :

— En réalité, poursuivit-il après une blague, après qu'elle m'ait frappé c'est moi qui lui ai demandé de se faire pardonner en me faisant un câlin. Elle a eu pitié de moi et ma souffrance et a accepté. C'est clairement moi qui l'ai forcée à venir dans mes bras, aucun consentement, aucun plaisir.

— Sauf ton plaisir de pervers ! intervint Almyra.

Toute la table rigola en se moquant gentiment du capitaine sauf Niki qui ne comprit pas pourquoi, encore une fois, Flamingo prenait sa défense. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, il l'avait toujours « sauvée » quitte à en subir les conséquences et cela la perturbait. Elle voulait savoir pourquoi il agissait comme cela avec elle.

Enfin, arrivée au dessert, elle vit « le signal » d'Arsène. Ce signal qui signifiait « j'en ai marre, on se tire » exprimé par une traction sur la manche de son t-shirt noir. Elle quitta la table en s'excusant, prétextant une envie pressante et s'éclipsa dans le jardin ravagé par le SS-Barbara. Le capitaine la rejoignit quelques minutes plus tard.

— Ton excuse ? demanda-t-elle en attrapant le cookie qu'il venait de lui lancer.

— J'ai dit que j'allais pisser.

— Et tu te dis malin ? Je te rappelle que c'est moi qui suis censée être dans les toilettes là.

— Ouais ben... je peux très bien pisser dans le jardin ! Avantage d'être un homme.

— Je peux te frapper sans en subir les conséquences alors que l'inverse serait mal vu. Avantage d'être une femme.

— Avantage d'être flippante plutôt !

Arsène ne put s'empêcher de rire devant la mine sans émotion de Niki qui se retenait de le frapper. Le soleil disparaissait à peine derrière l'horizon lorsque le capitaine proposa à la lieutenant de se diriger vers le centre-ville pour lui « donner ce qu'elle veut ».

— Et qu'est-ce que je veux Flamingo ? dit-elle d'un ton suspicieux.

— Ah donc tu ne m'appelles plus Arsène ? Ok... C'est dommage, moi qui comptais te donner quelque chose.

Elle soupira bruyamment devant le sourire du capitaine avant qu'ils ne s'arrêtent devant la boulangerie déjà fermée où elle avait repéré des parts de tartes au chocolat. Arsène regarda autour de lui avant de se pencher devant la serrure et de sortir une clé passe-partout.

— Mais t'as un grain ?! Pourquoi tu fais ça ? Et le système d'alarm-

— Il n'y a pas de système de sécurité parce qu'il n'y a aucun vol dans cet univers de bisounours. Et non, je n'ai pas « un grain », je suis Arsène Flamingo.

Il poussa un soupir de satisfaction en ouvrant la porte et en s'engouffrant dans la boutique. Tous les stores étant fermés et les cachant à la vue de tous, il alluma la lumière dans la pièce et se dirigea vers les cuisines pendant que Niki attendait, accoudée au comptoir avec une pointe de curiosité.

— Je vais le lire, s'écria-t-elle pour qu'il l'entende.

— De quoi ?

— Arsène Lupin, « L'aiguille creuse ». Ton prénom me rend curieuse donc j'ai demandé à une agent de la Confédération passionnée de littérature terrienne de m'en trouver un exemplaire.

— Ah. Le magnifique capitaine Arsène Flamingo te passionne autant chaton ?

— Tais-toi flamant rose.

— Et voilà !

Arsène arriva avec un grand plateau où plusieurs parts de gâteau au chocolat, tous différents, étaient disposés. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'il vit l'expression de surprise de Niki et sa langue lécher ses lèvres.

— On dit merci qui ?

— Comment tu-

Le capitaine retira le plateau de ses mains en agitant le doigt et attendant qu'elle réponde à sa question, toujours son éternel sourire sur le visage. Niki prit un air exaspéré avant d'accéder à sa requête :

— Merci Fl-

— Tututu !

— Merci Arsène. Stupide flamant rose...

— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu.

— Je suis dingue de chocolat ! dit-elle en croquant dans une part de gâteau avant de faire une mine satisfaite.

— Je sais. C'est ton petit-copain qui me l'a dit...

Niki ne comprit pas de quoi ou plutôt qui il parlait jusqu'à ce souvenir de Charly qu'elle avait totalement zappé depuis des jours. Elle mâcha vivement sa part pour pouvoir répondre :

— Charly n'est pas mon copain !

— Ah oui ? Et ça c'est quoi ?

Il sortit son téléphone tout cassé mais encore fonctionnel de sa poche, prit quelques secondes à le fixer sérieusement avant de lui tendre l'objet affichant la photo d'elle et Charly.

— Qu'est-ce que... murmura-t-elle en plissant les yeux vers l'écran.

— Tu es une femme libre, commença-t-il, tu fais ce que tu veux. Si tu veux coucher avec ton ex, soit. Tu devrais juste lui faire comprendre que tu n'es pas sa copine et surtout qu'il n'a pas à envoyer une photo de toi de ce genre à un type qui ne manquera pas de se venger.

— Putain, quel abruti ! Je suis désolée qu'il t'ait envoyé ça.

— C'est de ma faute ?

Niki, surprise, se tourna vers le capitaine qui affichait une expression très neutre. Elle ouvrit la bouche mais se ravisa en regardant devant elle pour réfléchir et arriva à la seule conclusion possible : oui, c'était de la faute d'Arsène si elle s'était calmée dans les bras de Charly. Comment sa colère contre lui l'avait amenée à faire cela ?

« Est-ce qu'il veut vraiment entendre ça ? Et qu'est-ce que ma réponse va impliquer ? Que représente Charly pour moi ?... Et Arsène ? Pourquoi ai-je... » pensa Niki avant de s'interrompre, sentant le regard du capitaine la sonder.

— Qu'est-ce que ça peut te faire si c'est de ta faute ou non ? demanda-t-elle froidement.

— Ce serait stupide de ma part alors que je déteste les gens faisant preuve de stupidité.

— Stupide que ce soit ta faute ?

— Stupide que je pousse la femme que je convoite depuis des mois dans les bras d'un autre.

Niki ne put s'empêcher de rire, croyant à une blague mais s'arrêta d'un coup en remarquant qu'Arsène semblait très sérieux. « Non... » répondit-elle d'un air moqueur avant de se raviser lorsque qu'il posa ses coudes sur le comptoir et joignit ses mains devant lui, toujours l'air sérieux.

— C'est un jeu entre nous, affirma-t-elle, ce n'est pas vrai. Tu dis me vouloir dans ton lit puis tu prétends être raciste des terriens et enfin tu me fais croire que finalement je t'attire assez pour passer une nuit avec moi ? Entre nous c'est juste des taquineries sans intentions cachées.

— « Un jeu » ?

— Bien sûr. Nous sommes juste « amis », il n'y aura jamais rien de plus entre nous. Que ce soit physique ou sentimental. Tu es Arsène Flamingo, c'est ton truc d'enchainer les conquêtes.

« Et puis Barbara, la ''femme que tu aimes le plus au monde'', occupe déjà ton cœur. » voulut-elle rajouter avant de se raviser.

« Tu vois ça comme un jeu ? » répéta-t-il. « D'accord... »

La lieutenant poussa un petit soupir de soulagement malgré l'accélération des battements de son cœur qu'elle tentait d'ignorer.

« ...Alors je vais arrêter de jouer. »

Niki leva les yeux vers lui avec surprise en sentant sa main se poser sur la sienne. Il se pencha soudainement vers elle et l'embrassa.



RETROUVAILLES ENTRE ARSÈNE ET NIKI !!! ENFIN !

D'ailleurs, que pensez-vous de ces retrouvailles entre eux ? La violence de Niki suivit de ce moment câlin ?

Les retrouvailles avec le reste de l'équipage du SS-Barbara ? La soirée chez la famille d'Arsène et les réactions du capitaine et de Niki ?

Leur moment et discussion dans la boulangerie ? Et enfin, le baiser d'Arsène ? Comment pensez-vous que Niki va réagir à ça ?

La suite mardi prochain ! N'hésitez pas à donner votre avis en commentaire et à voter si ce chapitre vous a plu !


[Correction du 5 décembre 2020]


Musique ♫ Markvard - Sky 

https://youtu.be/x00i5trQsbI



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