1🚀UC4-Titan

La foule grondait autour de la place centrale de la ville de Titan, capitale d'UC4-Titan, et s'impatientait en claquant des mains. Les deux soleils de la planète étaient cachés par une nuée de chasseurs se dirigeant vers les limites de la thermosphère alors qu'un homme montait sur l'estrade.

Le bourreau encapuchonné installa un seau sous la lunette en bois où devait reposer la tête de la victime ou, dans le cas présent, du coupable.

Soudain, le silence se fit. Seuls quelques bruits d'explosions lointaines subsistaient lorsque le bruit des chaines métalliques trainant sur les pavés vint le briser. Le prisonnier de guerre encapuchonné s'avança péniblement jusqu'à l'estrade en bois où la lame du bourreau l'attendait.

Les gardes le poussaient en lui donnant des coups de lance sur les cuisses pour aller plus vite, sans aucun respect. Arrivé au milieu de l'estrade, un homme à la peau bleue portant une longue cape dorée s'avança à ses côtés et déroula un parchemin pour évoquer la sentence. Il le replia ensuite et attrapa la capuche du prisonnier mais fut interrompu par un bruit métallique assourdissant.

« Let's fucking go ! »

Deux hommes apparurent tout sourire derrière le type bleu. Un grand d'environ deux mètres, chauve et vert avec des tatouages partant de ses poignets et remontant jusqu'à son cou. Il portait un haut d'uniforme violet, un pantalon noir et des bottes en cuir. Le détail le plus inquiétant chez lui était le canon blaster qu'il tenait dans ses deux mains, face à la foule.

Le deuxième homme était bien moins grand et la silhouette moins athlétique, la peau claire et des cheveux noirs mi-longs. Habillé d'un jean, de rangers, d'une veste en cuir noir abimé par le temps et surtout d'un t-shirt col roulé jaune citron avec écrit en noir « F*CK THE C-404 UNIVERSE ». Il retira ses lunettes de soleil et les gens les plus proches purent observer une cicatrice traversant son œil gauche.

« ¿ Hola, qué tal ? » lança-t-il à la foule avec un grand sourire.

L'homme bleu ainsi que les gardes commencèrent à s'approcher de lui avant qu'il ne sorte un fusil blaster de son dos.

— Que venez-vous faire ici, étrangers ?! Vous perturbez la mise à mort !

— Étrangers ? Il est sérieux ?

Le grand homme vert roula des yeux en murmurant un « Oh non pitié ».

— Qui êtes-vous ?!

— QUI SUIS-JE ? Je suis une légende ! Les gens chantent des chansons sur moi, sur mes exploits et mes aventures ! Je suis un symbole, une inspiration, un espoir ! Je suis le magnifique, le merveilleux, l'extraordinaire, le majestueux... CAPITAINE FLAMINGO !

— 'Connais pas.

Le capitaine vacilla et jura dans sa très fine barbe avant de reprendre contenance et de lever son fusil vers l'homme bleu.

— Vous faites partie de la Confédération Intergalactique ? dit l'homme en pointant du doigt un écusson sur la veste du capitaine. Vous êtes venus reprendre le prisonnier ?!

— Non on est venus prendre le thé couillon, répondit le grand homme vert perdant patience. Bon on se dépêche ? Je n'ai pas envie de rater ma série kratzorienne !

— Livrez-nous Gérard !

— Qui ?

— Le prisonnier !

— Il ne s'appelle pas « Gérard ». Vous devez faire erreur.

— Oui, non, bref ! On s'en tape !

Les gardes pointent leurs lances devant les deux hommes qui se mettent à rire à gorge déployée.

« Sérieusement ? On a des blasters, vous des lances. Les chasseurs dans le ciel ne sont sûrement pas les vôtres, je suppose ? C'est bien une planète de paysans. »

*CRAC*

Un trou dans l'estrade en bois et une lance encore fumante abaissée vers le sol. L'homme bleu regarde les deux compagnons avec un air de défi et dit d'un ton moqueur « Les paysans aussi ont leurs joujoux ».

— Capitaine... ?

— Bon ben pas le choix.

Flamingo lance une petite sphère de métal dans les airs, déclenchant un large écran de fumée blanche et dont l'odeur fit pleurer les yeux de tous les opposants. Pendant que le grand type vert actionnait son canon blaster et tirait au hasard en l'air pour effrayer la foule, le capitaine se rua vers le prisonnier et brisa les chaines liant ses pieds d'un coup de fusil.

La fumée se dissipant, les rayons laser fusèrent dans tous les sens à la poursuite des trois fugitifs ayant quitté l'estrade.

— Almyra tu m'entends ?! dit le capitaine un doigt sur l'oreille. Tu peux nous téléporter genre maintenant ?

— Genre non, répondit la femme agacée, j'ai encore pas mal de chasseurs à dézinguer si tu veux que ton vaisseau d'amour survive. Tu vas devoir attendre 5 minutes.

Ils s'arrêtèrent tous les trois, pris en tenaille par une vingtaine de gardes. Flamingo fit un regard entendu à son partenaire avant de faire rouler au sol une nouvelle sphère qui émit un bruit strident. Les gardes attaquèrent avec leurs lances laser mais sans succès.

— Avec ça, vos armes sont inutiles.

— Les nôtres aussi capitaine...

— Comme si on avait besoin d'arme pour s-

Le capitaine se prit un méchant coup de pied à la tête de la part du prisonnier à sa droite et tomba au sol.

Ce dernier commença à attaquer les gardes, suivi par le grand homme vert surpris mais amusé. Le capitaine, toujours au sol, se frotta la joue avant de se relever et de faire de même avec toutefois plus de difficulté. Le prisonnier, toujours avec les poignets attachés à ses chaines, fit preuve d'une grande agilité et se battait exclusivement avec ses jambes malgré la grande cape recouvrant en intégralité son corps.

« ALMYRA ! » cria le capitaine à bout de souffle.

Un faisceau lumineux entoura les trois protagonistes avant de les faire se téléporter à l'intérieur du vaisseau. À cause de sa mauvaise réception, le prisonnier s'écroula au sol et le rire moqueur de Flamingo résonna dans ses oreilles.

« Cox, surveille-le. Je n'ai pas envie qu'il me défigure. »

Le capitaine entra dans le cockpit et constata qu'Almyra avait fait du bon travail en voyant toutes les carcasses de chasseurs flotter devant le vaisseau. Il s'assit sur son fauteuil de capitaine et appuya sur plusieurs boutons à la fois puis saisit le volant. Le vaisseau tourna le dos à la planète et passa en hyperespace. Flamingo poussa un cri de fatigue avant de s'affaler dans son fauteuil.

— Fatigué capitaine ?

— Flamingo n'est fatigué que lorsque les gens font preuve de stupidité.

— Tu parles de toi à la troisième personne maintenant ?

— Tu fais preuve de stupidité là.

Almyra fronça les sourcils, se leva et quitta le cockpit en claquant ses talons. Cox entra au même moment et fit signe au capitaine de le suivre. Ils se retrouvèrent dans la petite cuisine du vaisseau avec en face d'eux, le prisonnier avec les pieds à nouveau ligotés et toujours avec sa capuche.

— Alors Gérard, commença Flamingo, tu n'es pas reconnaissant d'avoir évité la mort ?

— On devrait lui enlever tout ça, capitaine. Voir à quoi il ressemble.

— Va chercher ta sœur et Robbie.

Le capitaine resta silencieux, les bras croisés et les sourcils froncés, pendant l'attente qui lui semblait interminable. Ses subordonnés arrivèrent enfin et il put, après quelques secondes d'hésitation, enlever la capuche du prisonnier.

« OH BORDEL ! s'écria le capitaine. »

Il détacha la grande cape entourant le corps du prisonnier et tous poussèrent un cri de stupéfaction.

« Gérard est une femme ! »

La prisonnière se leva tant bien que mal avec ses chaines aux pieds afin que tout le monde puisse l'observer. La peau mate, des cheveux frisés courts passant du noir à la racine jusqu'au rouge à la fin de ses boucles. Une silhouette en sablier recouverte d'un uniforme de combat de la Confédération en piteux état. Ses yeux noirs étaient menaçants et si elle n'avait pas été attachée, tout le monde aurait parié qu'elle se jetterait sur le capitaine mais pas dans le sens qu'il aurait souhaité.

« D'où viens-tu ? De quelle race es-tu ? Ta planète d'origine ? » questionna Almyra en s'approchant d'elle.

Le visage de la prisonnière se détendit peu à peu mais ne perdit pas de son sérieux et son corps se redressa, droit comme un i.

— Vous êtes venus me sauver sans avoir aucune information sur moi ? dit-elle d'un ton méfiant. Vous faites bien partie de la Confédération ?

— On peut dire ça oui.

Les membres de l'équipage se tournèrent tous vers le capitaine avec un regard insistant. La prisonnière qui n'était pas dupe, attendit une preuve. Flamingo montra alors l'écusson de sa veste.

— C'est l'ancien logo de la Confédération.

— Je n'ai pas eu le loisir de le mettre à jour, dit-il en souriant malicieusement.

— Qui êtes-vous ?

« Oh non pas encore... » chuchota Cox en mettant sa tête dans sa main.

— Vous avez raté ma présentation de tout à l'heure ?! Je suis le magnifique, le merveilleux, l'extraordinaire, le majestueux... CAPITAINE FLAMINGO !

— Ça va les chevilles ?

— Oui très bien mais je ne vois pas le rapport.

Almyra et Cox se regardèrent, désespérés, et suppliant des yeux la prisonnière de mettre fin à cette torture.

— D'accord... Capitaine Flamingo. Je vais essayer d'oublier cet événement.

— Moi je n'oublierai pas votre coup de pied alors que nous étions cernés d'ennemis.

— C'était purement... accidentel.

— Mon cul oui ! cria le capitaine en agitant les bras.

— Capitaine ! s'écria à son tour Almyra. Certains d'entre nous ont des occupations bien plus importantes que votre petite querelle !

— Arrête ! Ton frère va aller regarder sa série dans la salle de repos, tu vas bidouiller tes machins électroniques et Robbie va me casser les couilles avec sa mise à jour !

— Superbe cohésion d'équipe, rajouta la prisonnière.

Flamingo leva les bras au ciel en signe d'agacement et se cala dans un coin de la pièce, permettant à Almyra de mener l'interrogatoire.

— Je répète : d'où viens-tu ? De quelle race es-tu ? Et surtout comment tu t'appelles ?

— Je vivais dans la station de la Confédération sur Keoria-6K. J'étais lieutenant et lorsque la guerre s'est déclarée dans le système solaire UC4, mes hommes et moi nous sommes engagés dans la bataille. Malheureusement on s'est fait avoir et je suis la dernière survivante de mon peloton. La guerre s'étant terminée il y a quelques semaines et au lieu de me rendre à la Confédération comme convenu dans les accords de paix, la Coalition a décidé de ma mise à mort sur UC4-Titan. J'étais sûre que la Confédération enverrait une équipe pour venir me chercher !

Personne ne dit rien et le silence se rompît avec le bâillement de Flamingo, toujours boudeur dans son coin.

— Je continue, dit-elle en se raclant la gorge. Je m'appelle Niki mais chaque gradé de la Confédération a un surnom et le mien est Darkwhisper.

— Est-ce que ça nous intéresse, vantarde ? intervint le capitaine.

— C'est l'hôpital qui se fout de la charité...

— Continuez. Vous êtes de quelle espèce et de quelle planète ?

— Humaine de la planète Terre.

Almyra, Cox et Robbie se tournèrent en même temps vers le capitaine Flamingo qui fixait intensément le sol. Il marmonna plusieurs choses à toute vitesse avant de revenir devant Niki.

— Et qu'est-ce qu'une terrienne fait dans l'espace ?

— Je pourrai vous poser la même question.

— Qui vous dit que je suis terrien ?

— L'intuition.

— Pourquoi vous m'avez frappé ?

— Vous parliez trop pour ne rien dire, comme maintenant.

— ... Ça vous dirait de coucher avec moi ?

— Mais il est suicidaire votre capitaine ou il le fait exprès ?

— J'aime les femmes qui me résistent. Vous et moi seuls pendant vingt-quatre heures et vous m'appartiendrez.

*BAM*

Almyra tapa du poing sur la table ce qui interrompit l'échange. Elle regarda Flamingo qui ne put s'empêcher de sourire mesquinement et décida de détacher les menottes et les chaînes restantes sur son corps.

— Voilà ce qu'on va faire, reprit plus sérieusement Flamingo, on va aller sur KT-0mega faire le plein et on vous ramènera à la base de la Confédération la plus proche. Pas de violence, tout dans la coopération, ok ?

— Si vous ne me provoquez plus, capitaine Flamingo, c'est ok.



Alors ? Que pensez-vous de ce début d'histoire ? Que pensez-vous du capitaine Flamingo ? Et des membres de son équipage ? N'hésitez pas à voter et me donner votre avis sur cette nouvelle histoire ;)


[Correction du 5 décembre 2020]


Musique ♫ HOME - Resonance

https://youtu.be/8GW6sLrK40k



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