quatorze
Je décide de modifier mon comportement en fonction de la situation. J'ai vraiment besoin d'elle pour le moment. Me débarrasser de Yoohyeon est la chose la plus importante aujourd'hui.
« On m'avait dit que tu étais plus arrogant et hautain, je suis plutôt.. surprise dans le bon sens?
Je peux l'être, je veux dire, quand il le faut. » Je lui lance un regard séducteur, destructeur à vrai dire.
« Tu n'es donc plus avec Yoohyeon? C'est étonnant que votre rupture n'ai pas fait la une, tu ne trouves pas?
C'est parce que ce n'est pas officiel. Nous ne sommes plus ensemble mais c'est un secret. » Je lui adresse un clin d'œil. Tout sert de prétexte pour la faire tomber un peu plus sous mon charme.
« Oh. » Oh? Ça veut dire quoi oh? Elle est déçue? Elle aurait préféré dîner avec un homme en couple? Quoique, c'est en quelques sortes le cas.
« Oh?
Ah, c'est juste qu'on m'avait décrit un jinyoung arrogant qui n'avait peur de rien, je pensais donc que faire scandale en larguant ta petite amie de manière très radicale aurait été comme un ... défi pour toi. Ce n'est apparemment pas le cas.
Ma vie amoureuse ne regarde personne d'autre que moi, à ce que je sache. Que j'aime être insupportable ou pas.
Hum, c'est vrai. »
Cette première conversation m'a énervé. « J'ai entendu »; « on m'a dit que ». Elle ne m'a approché qu'une fois et elle parle comme si elle me connaissait. Si elle ne se rattrape pas je vais devoir rappeler ma sœur, et je n'en ai aucune envie.
Les plats arrivent et les sujets s'enchaînent. Elle est toujours aussi superficielle. Elle n'a pas d'avis à elle, seulement des « j'ai lu »; « on m'a dit »; « apparemment ».
Je ne prend même pas de dessert. Je pense évidemment à ne pas noter son numéro, hors de question de la recroiser. Je marmonne un « au revoir » et pars.
Je préviens ma sœur de la situation et lui demande de ne pas laisser mon numéro fuiter. Je monte dans ma voiture et me dirige vers le parc le plus proche.
Je ne me suis pas baladé seul depuis longtemps et ça me manque souvent. Je profite de l'occasion. Alors que je me gare, une voiture manque de me rentrer dedans. Je finis de me garer et sors en vitesse mais la voiture est déjà partie, ce qui n'est pas vraiment étonnant.
Je marche sur l'herbe, entre les arbres et les enfants qui jouent. Mes pensées dérivent vers Siyeon. J'ai l'impression qu'elle veut me protéger de quelque chose mais qu'elle ne veut pas me révéler quoi.
Je me retiens de l'appeler. Une seule raison m'en empêche : elle ne veut plus que je l'approche. Avec du recul je ne suis absolument plus en colère. Je ne comprends juste pas.
Cette sensation de suspense insoutenable est tellement désagréable. J'ai besoin d'en savoir plus. Je prend une grande respiration. Cette situation est vraiment un cercle vicieux.
Si seulement j'avais quelqu'un d'autre que Siyeon. Quelqu'un à qui je pourrais poser des questions sur ce qui arrive en ce moment et surtout quelqu'un que je puisse approcher.
Je marche maintenant sur un sentier sinueux à l'abri des arbres et des buissons. C'est comme un tunnel mais sans toit. Je me sens à l'écart du monde. Ça fait du bien.
Mes pas sont lents mais soudain, ne sont plus seuls. Sans que je m'y attende, quelqu'un me frappe dans le dos. Je commence à me retourner mais mon agresseur m'en empêche.
Je reçois un deuxième coup puis une main vient se plaquer contre ma bouche et mon nez, m'empêchant de respirer. J'ouvre la bouche dans ma recherche désespérée d'air mais je reçois à la place un cachet que l'on me force à avaler.
Je ne suis plus très actif, et donc à la merci de mon adversaire. J'entends alors une voix qui m'est familière.
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