Sentiments artificiels ?
« Hey ! Jacob ! »
Je me retournai vivement pour apercevoir l'émetteur du cri. Un garçon d'une vingtaine d'années qui ressemblait étrangement à Jacob agitait les bras dans notre direction.
« Mike ! » s'écria à son tour Jacob, un grand sourire s'affichant sur ses lèvres.
Jacob lui sauta dans les bras et s'enlacèrent tous deux avec émotion. Le certain « Mike » après avoir rompus l'accolade avec Jacob, s'approcha de moi et retira une trace de poussière qui s'était accumulée sur ma joue.
« Je me présente. Je suis Mike, le frère de cet imbécile ! Il ne vous a pas faire perdre votre précieux temps au moins ? Me déclara-t-il en se courbant devant moi.
-Oh non ! C'est grâce à lui que nous vous avons trouvé ! S'il n'avait pas été là, nous serions toujours en train de vous chercher... lui répondis-je.
-Etes-vous seule ? rétorqua-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.
-Non. Mes amis ne doivent pas être loin...Attendez... »
Je tournai la tête de tous les côtés, en espérant apercevoir un de mes coéquipiers. Rien à faire, ils avaient littéralement disparus...M'auraient-ils abandonnée ? Ou peut-être étaient-ils partis se rafraîchir dehors ? Mes mains devinrent moites et tremblantes. Une vague d'anxiété s'emparait de moi, à chaque regard vain.
« J-Je ne comprends pas...Ils étaient là, il n'y a même pas dix minutes ! Hoquetai-je.
-Lunna...
Jacob s'avança vers moi et posa ma tête sur son épaule. Ma gorge se noua. Mes yeux luttaient contre les larmes... Soudainement, la fatigue m'envahit et noya toutes mes pensées...Mes paupières se firent lourdes et dévorées par la tristesse qui pesait dans mon cœur. Je somnolais. Mike et Jacob se troublèrent. Mes membres exténués relâchèrent et mon âme s'endormit...
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Mes paupières s'entrouvrirent avec lenteur. Le bruit répétitif des horloges s'acharnait dans mon crâne...La vision de Violette me vint à l'esprit... Ne parlait-elle pas d'horloges au bruit répétitif ? Une douleur se fit sentir à mon poignet. Je soulevai ma tête avec difficulté et je découvrais avec effarement que tous mes membres étaient attachés. En me tortillant dans tous les sens, j'espérais me sortir de l'emprise des cordes qui m'affligeaient de douloureuses brûlures. Soudain, Mike arriva devant moi, un sourire narquois sur les lèvres. Je fronçai les sourcils. Pourquoi ne me détachait-il pas ? Une suggestion m'apparut. Impossible...
« Alors, Lunna, on ne comprend pas ? Pourtant c'est bien simple ! Tu crois vraiment que j'allais vous laisser partir ? Trois personnes qui viennent du monde des vivants, c'est très rare ici ! rétorqua-t-il.
-M-Mais et Jacob ? Soufflai-je doucement.
-Oublie-le ! Il est avec moi... »
Il tourna une manivelle et sortit de la pièce d'un pas nerveux. Dans un grincement strident, une cage de ferraille retomba lourdement sur le sol. Une épaisse fumée de poussière s'en échappa et je fermai les yeux pour me protéger. Quand elle se dissipa entièrement, je découvrais avec étonnement, Taylor, Violette et Paloma, enchainés dans la cage, le regard vide.
« Taylor ! Violette ! Paloma ! Vous allez bien ?!?M'écriai-je de toutes mes forces.
-Lunna...murmura Taylor, encore endormi. C-C' est bien toi... ?
-Oui, je suis là ! Ne vous inquiétez pas ! Je vais trouver une solution ! »
Je me débattais, essayait de tourner su moi-même mais rien n'y faisait...Les liens étaient bel et bien indestructibles...Mais l'espoir dans mon cœur luttait, s'acharnait contre le cordage qui frottait ma peau au sang.
« P-Pourquoi tu nous as trahis... ? »
Je le regardais avec des yeux exorbités par l'incompréhension.
« Mais de quoi parles-tu Taylor ? Je ne vous ai jamais trahis !
-Pourquoi es-tu partie avec Jacob alors ? Pourquoi n'as-tu pas réagi à nos plaintes ? Me questionna Taylor, les yeux vaseux.
-Vos plaintes ? Quelles plaintes ? »
Je n'eus pas le temps de le questionner que Jacob apparu dans la pièce un couteau à la main. Ses yeux noirs me regardaient avec tristesse, en dirigeant le couteau vers moi. Ma respiration s'activa. Il voulait donc depuis le début m'assassiner par derrière...Son affection n'était que du vent, sa bienveillance ne faisait que cacher son jeu...J'adressai un dernier regard vers Taylor qui laissa échapper une larme, les paroles ne venant pas...Le couteau était prêt à transpercer mon corps fébrile. Mes paupières se fermèrent pour calmer le tremblement de mon âme. Mais le coup ne vint pas. J'entrouvris un œil. Puis l'autre. Jacob était assis par terre, les yeux débordant de larmes. Tous les liens avaient été fendus par la lame qui se tenait à ses côtés...Je me relevai massant mon dos puis mes chevilles. Mon regard filtra le sien. Je voulais qu'il m'explique. Qu'il m'explique tout.
« Lunna...Tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolé...Je...C'était l'idée de mon frère, je devais vous amener ici et me rapprocher d'un de vous. Et s'est tombé sur toi...Je ne devais pas m'attacher à toi et pourtant c'est arrivé...Je ne peux pas te faire de mal, ça m'est impossible... m'annonça-t-il en sanglotant.
-Je ne peux pas te pardonner Jacob. Tu as fait du mal à mes amis et ça je ne l'accepte pas...Même si tes sentiments sont sincères. Désolée... Déclarai-je, presque froidement.
-J-Je comprends...Voici les clés de la cage...Souffla-t-il.
Je saisis les clés et m'empressa d'ouvrir la grille. Je les détachai un par un en utilisant le reste de force qui me restait. Violette m'embrassa sur le felnt soulagée et me décocha un regard rempli d'étincelles. Taylor me regardait d'un air heureux et satisfait ce qui fit sourire les deux autres. Je m'appuyai contre le mur, proche de lui, et descendit le long du pour pour finir à ses côtés.
« Tu ne m'en veux pas ? Demandai-je avec hésitation.
-Pas le moins du monde. Tu as réagis de la bonne manière, je suis content que ça se finisse comme ça !
-Ce n'est pas tout à fait finit mon cher Taylor ! »
Mon coeur se serra.Mike droit sur ses jambes, pointa un pistolet dans sa direction, l'index prêt à appuyer sur la détente...Je mordis mes lèvres. Dans une fraction de seconde, sans que nous puissions réagir, la balle s'échappa du pistolet.
"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" Voltaire.
Alors ? ❤
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