Prologue : " Telle une fleur fragile"
Mon prénom est Lunna. J'ai eu 14 ans le jour du retour du bonheur : le 1er mai. Quand j'étais petite, ma mère me disait souvent que j'étais sa fleur de vie, son petit bout de gaieté. J'étais de nature enjouée, souriante, affectueuse mais aussi réservée, émotive, fragile. Oui, fragile c'est le mot qui me définit le mieux. Je repense aux jours heureux que je vivais...il y a 4 ans. Des balades qui duraient des heures dans la forêt, à observer la nature, les animaux. Les longs soirs du samedi, où nous nous racontions des histoires à faire peur sous une grande couette, mon frère et moi. Quand nous allions chez grand-père, nous pouvions enfin vivre ! Apprendre, découvrir, s'amuser... Je ne rêvais d'autre chose quand je rentrais chez moi, que de ce coin de paradis où nous pouvions vivre librement ! Je me souviens...En rentrant de nos expéditions dans les bois, mon grand-père me prenait dans ses bras et me faisait tournoyer dans les airs comme les cerfs-volants que j'aimais tant. Grand-mère nous attendait, le sourire aux lèvres, et nous servait son gâteau au chocolat qui faisait oublier tous les petits tracas de la journée. J'aurai aimé revivre ça, rien qu'une seule fois ! Je me rappelle aussi que nous voyagions beaucoup et que cette année-là, mes parents, grand-père et mon frère ,revenaient de vacances chacun de leurs côtés et que grand-mère et moi nous les attendions au petit chalet familial. Papa et Maman étaient bien arrivés, ils avaient vite rangés leurs bagages et s'étaient assis au coin du feu, en attendant les deux autres. On avait attendus des heures, de longues heures qui semblaient ne jamais s'écouler. Jusqu'à ce que le téléphone sonna. Papa saisit le combiné et ravala sa salive. Il écouta longuement les paroles du type qui lui parlait à travers le combiné.
"Je vous remercie, de nous avoir informé aussi vite..."avait-il dit en tremblant.
Il raccrocha. Grand-mère le regarda intensément, afin de décocher un regard de celui-ci.
Il frotta son front nerveusement, prit une grande inspiration et ajouta :
" I-Ils ne viendront pas..."
Je tirai doucement sa chemise et lui demanda d'un air insouciant:
"Ils reviendront quand ?
-L-Lunna...répondit ma mère une larme ondulant sur sa joue. Ils ne reviendront jamais...Ils sont partis pour toujours..."
Elle sortit de la pièce violemment et mon père s'effondra, en larmes. J'avais dix ans et je ne comprenais pas leurs pleurs... Où étaient-ils passés ? Personne n'osait me décocher un seul mot. Une voix me disait en moi "Vas-y pleure Lunna, je sais que tu en as envie" mais les larmes n'arrivaient pas. Un trop gros choc sûrement, je me disais avec du recul, 4 ans plus tard. On nous avait interrogé, interviewé et réinterrogé. Le bourdonnement des journalistes me faisait plonger une nouvelle fois dans un vide. Un vide froid et amer qui me givrait le cœur. Je me rappelais que c'était leurs boulots à tous ces journalistes et c'était de cette façon qu'ils faisaient vivre leurs familles. Alors, je me laissais interrogée sans aucune résistance, gardant mes sentiments, mes blessures pour moi. 1 an plus tard, mon cœur était toujours aussi écorché, je n'avais plus jamais goûté à la vie depuis cet accident. Un accident ? On nous avait affirmé le contraire, il aurait semblé que l'avion où voyageaient mon grand-père et mon frère aurait été trafiqué. Pourquoi on m'assassinait une nouvelle fois par derrière ? Qu'avais-je donc fais, pour qu'on m'en veuille à ce point ? J'ai toujours voulu avoir une vie paisible, joyeuse avec beaucoup d'amour. Malheureusement, on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut même quand c'est la moindre des choses. La vie serait trop parfaite sinon. Les enquêteurs ne cessaient de nous ré-traîner dans l'affaire, de nous planter sans cesse un poignard en plein cœur. Ils nous disaient toujours "Nous avons une piste, nous sommes sur la bonne voie" mais cette voie ne mena, ne mène et ne mènera nulle part. Ma famille a tourné la page depuis quelques années, moi non, je n'oublie pas, je me remémore toujours. Je ne vis que dans le passé, le présent n'en vaut pas la peine et le futur n'est bâti que par le présent. Je ne souris plus, je ne pleure plus je ne vis plus. Ce passé est mon havre de paix, ma source de vie.
J'espère que ça vous a plu ! N'hésitez pas à commenter pour donner votre avis ! ^^
Je tiens à remercier shinigamikiller45 qui m'a aidée pour certaines choses ! ; )
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