Révéler
Le soleil filtre à travers les volets ses innombrables filets lumineux. Hanna, de bonne humeur, me secoue dans tous les sens, une bouffée de joie la portant.
"Euh, Hanna...Tu voudrais pas réveiller les garçons plutôt ? Parce que moi comme tu peux le voir, je suis debout..."
Toute aussi excitée, elle se réfugie dans le lit d'Ethan, afin de lui chatouiller le ventre. Ethan, rouge cramoisi, se jette sur le sol et tire une tête extrêmement gênée. Aaron, plié en deux, pouffe indiscrètement, attirant l'attention de la lionne qui s'acharne sur lui à son tour.
"Stop Hanna ! s'écrit-il. Je veux m'en sortir vivant !
-Ah ça , j'en doute !" je glousse en attrapant mon sac.
Après quelques minutes de chatouilles tordantes, nous nous dirigeons vers le bar de l'auberge où nous devons régler notre nuit. Ethan attrape la petite cloche et la fait tinter. Personne ne vient.
"Il y a quelqu'un ?"
Aucune réponse. Aaron ouvre la porte d'entrée et observe les lieux : notre charrette trône misérablement sur le sentier totalement vide.
"Mais où sont-ils tous passés ? questionne Hanna, perplexe.
Un souffle chaud et nauséabond me ventile la joue. Je me retourne prudemment, découvrant avec horreur une bête poilue de trois mètres de haut.
Mon cœur tambourine. Mes yeux s'écarquille de plus en plus mais je garde mon calme. Ses yeux rouges et luisants, me regardant en point fixe, reniflant sauvagement.
Aaron m'attrape le bras et me tire vers l'arrière, me dépassant avec agilité. Devant la bête poilue et béante, il brandit faiblement un bout de bois, le menaçant avec maladresse.
"Ne t'avise de toucher à Fleur !" crie-t-il.
Je ne distingue pas la bête, mais la masse noire reniflante et poilue remue d'agressivité.
Soudain, un bonhomme d'environ un mètre surgit de la pénombre, dévoilant une petite bouille ronde et attendrissante.
"Imprudents voyageurs, votre agressivité en notre égard nous affecte grandement. En conséquence de cet acte impardonnable envers des êtres vivants rares et protégés, nous vous soumissons à une amande de trente pièces d'or." déclare-t-il d'un ton solennel et snobinard.
Nos mines ahurissantes interpelle le petit bonhomme qui soulève son visage rebondi et nous examine de ses yeux pétillants de malice. Brusquement, il s'approche de moi et m'analyse complètement.
"Sauf vous. Vous ne participerez pas au paiement.
-Je peux savoir pourquoi ? Je lui demande perplexe.
-Parce que vous dégagez une force très rare, mademoiselle. Et les êtres rares ont des privilèges."
Ethan, Hanna et Aaron me regardent intensément en quête d'une réponse mais le vide règne de nouveau en moi. S'ils apprennent que je peux contrôler tous les éléments,ils ne m'accepteront pas...
Des larmes hyalines coulent le long de mes joues, l'appréhension incoercible qui m'omnibule me fais trembler de peur.
"Fleur, tout va bien ? demande Ethan en me prenant dans ses bras.
-J-Je désolée....Je ne voulais pas vous le dire, et j'ai toujours autant peu de vous le conter...Je vous en supplie, ne m'en voulez pas...., je décrète, haletante. Les éléments...J-J-Je peux tous les contrôler..."
Effondrée, je mouille le sol de mes pleurs et saccage mon visage d'une tristesse macabre. Aaron frôle fébrilement mon bras puis le caresse du bout de ses doigts. Mon chagrin hiémal me démolit et je m'effondre une nouvelle fois en sanglots dans ses bras réconfortants qui me couvrent. Mon cœur igné, dévoile l'immense recueillement que j'ai eu sur moi-même pendant de dures et laborieuses années. Aaron sèche mes larmes turbides et s'empresse de me réconforter le mieux qu'il peut avec le soutien d'Hanna et Ethan.
"Ce n'est pas une monstruosité que tu détiens, au contraire ce n'est que le fruit de ta rareté, Fleur. Consolide ton petit cœur meurtri."
Affectueusement, il me serre contre son cœur. Son organe vitale bat d'une rapidité déconcertante qui me monte une rougeur jaspée aux joues.
"La vie est une rose dont les pétales sont une illusion et les épines une réalité." A.De Musset.
Un gros retard impardonnable ! Désolée ! Alors, savoureux ce chapitre ?
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