Distribueur d'espoir

Les feuilles virvelotent dans les airs. La nature inspire l'artiste rêveur. Boum boum. Des bruits d'armes à feux pertubent sa rêverie. Il se lève observe, ne voit rien à l'horizon. Prudence. Il entend des pas inquiétants qui se rapprochent. Il se retourne et le voit, pointant le prisme devant lui. Des racines s'emparent du rêveur, le submergent, l'étouffent. Il est maintenant recouvert entièrement d'une couche de verdure. Il reste, statique, à moitié mort. Pourquoi lui ? Il était là au mauvais moment, au mauvais endroit, sur LEURS territoire.
Voici le ravage que peut faire un prise d'élément "terre", confectionnés par des petites mains innocentes. Nous sommes en quelques sortes les meurtriers de nos alliés.
Le vide règne en moi. Je suis le pantin de mes kidnappeurs. J'aimerai tellement m'enfuir à tire d'ailes vers un nouveau monde, un nouveau soleil. Écouter le chant des oiseaux, admirer les fleurs, la nature. Rire, danser, chanter...Pourquoi n'y ai je pas le droit ? Suis-je trop différente ? Etait-ce  écrit que je devais naître martyre de la vie ? Pourtant lorsque que j'avais huit ans, pendant que je griffonais sur un bout de papier, j'avais cru entendre deux personnes siffloter gaiement. Je m'aggripai aux pierres poussiéreuses pour atteindre la fébrile ouverture sur le haut du mur. Je distinguai entre les barreaux, un garçon de mon âge et son père qui observer la nature, émerveillés. Je les avais regardé toute la nuit jusqu'à ce que les gardes vérifièrent les cellules. Tous les samedis, ils venaient camper en pleine nature face à la Cage aux Enfers ,comme si elle n'existait pas. Peut être qu'il était courant de voir des prisons dans le pays...Je ne sais pas vraiment...Je n'ai pas pu les observer éternellement...Un samedi, un garde m'avait surprise en train de me suspendre à la fenêtre. J'ai reçu une gifle, trois coups de bâton et  le lendemain ils l'avaient cimenté...J'avais beaucoup pleuré, des larmes langoureuses et chaudes qui ondulaient le long de mes joues. Mes pleurs n'était pas parce que j'avais reçu des coups non, mais parce que je ne pouvais plus admirer ce qu'on appelait "une vie". Pat' m'avait réconforté toute la nuit et me racontait des histoires pour me bercer. Paterne dit Pat' est un sexagénaire admirable :  cheveux grisonnants, peau ridée, traits tirés, cernes charbonneuses...Malgré son allure misérable, ses vêtements en lambeaux, sa vie de prisonnier, il dégage une sorte de convivialité et de chaleur qui me touche profondément. Je le considére comme mon "papi" même si je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire...J'ai souvent mal pour lui. Son cœur a tellement été transpercés des malheurs de la vie ! Il a vu, vécu des monstruosités...Il ne me les a jamais contés mais je sais qu'elles survivent dans son âme.
Mary ,sa fille,est morte sous ses yeux. Morte pour rétablir la paix, pour apaiser la haine des hommes. Je me suis souvenue de ses pleurs, ses larmes,ses cris,ses plaintes...Il avait été transféré après sa mort dans la prison ; il n'a pu assister à son enterrement. La vie s'abbatait une nouvelle fois sur lui...Pourtant il a gardé le sourire, il a partagé le reste de courage et d'espoir qu'il lui restait aux autres. Il m'a consolé, réconforté, câliné, aimé...Nous l'aimons tous, nous, prisonniers, comme un père, un frère, un grand-père. Il n'a pas renoncé, il est toujours là près de moi, près de nous. C'est notre ange gardien descendu des cieux.
Je le regarde raconter des histoires aux plus jeunes toujours souriant et vif. Je me lève, m'approche de lui et l'embrasse le plus tendrement possible sur la joue. La nostalgie m'emporte et une larme m 'apparait au coin de l' œil. Les enfants me regardent bizarrement, ils se demandent sûrement pourquoi un tel geste. Pour les rassurer je m'assois entre eux . Je les chatouille pour les faire rire, commente de façon comique les récits de Pat', leur fait des grimaces amusantes. Ils rient, s'amusent et leurs sourires me donne du baume au cœur. Ils réparent mon cœur fissuré.  Je sais ce que je veux être : comme lui. Détenteur de joie, ange du bonheur. C'est la seule chose qui apaise ma tristesse...

"La fontaine de l'espoir ne tarit jamais dans le cœur des hommes" D.Du Maurier.

Voilà !
J'espère que vous avez apprécié !  ♥



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