Le garçon à la fenêtre
Ce matin, le calme règne dans les petites ruelles de Shiganshina. On se réveille effleuré par les rayons du soleil levant à peine, et on joue à faire papillonner nos paupières. Pourtant, dans un sombre recoin auquel personne ne prête attention, une pourchasse se tient. Un jeune homme blond, les cheveux rasé à ras, et les yeux flamboyants, aidé par deux complices au regard amusé, se met à hurler sur un garçon appuyé contre un mur. De longues mèches pendantes lui recouvrent la face, son visage est masqué d'une ombre flasque et opaque.
Un des assaillants donne un coup de pied dans le corps retranché de l'autre gamin. L'harceleur sourit et son rire se propage dans la gorge de ses deux camarades.
Le garçon au sol relève alors les yeux avec un air de défi dans les pupilles. Il dit tout haut :
" Je ne céderai pas, je ne répliquerai pas ! Je ne veux pas m'abaisser à vous qui êtes obligés de répandre vos idées par les coups ! "
L'un d'eux lève le poing, le dominé ne flanche pas. Il continue même, absorbé par son discours :
" Vous êtes pathétique et impuissant ! Peut-être bien que moi je suis au sol, assis de force et méprisé comme un vieux chien galeux, mais moi au moins je ne mordrai pas comme un con à toute vos provocations ! J'ai mon pouvoir. J'ai mes idées. J'ai mon trône pour moi tout seul, et vous ne me ferez pas tomber, parce que j'ai déjà gagné cette bataille ! "
Les gamins observent le visage déjà souriant de celui qu'ils agressaient jusqu'à maintenant. Un des trois, un peu en retrait, serrait les dents, l'air hautain.
" Il nous prend de haut, lui et ses grands mots ! Mais des mots restent des mots, une fois qu'on a raclé jusqu'au plus profond de sa gorge la tout le merdier qu'il nous restait, après , on a p'us rien et on est faible ! Il essaye de nous intimider mais on est p'us fort, hein Hans ? "
Le meneur du trio qui se prénomme donc Hans hoche la tête comme pour rassurer les deux autres, puis, il annonce :
" S'il veut nous avoir comme ça on va lui montrer, nous, notre force ! "
Il prend le blondinet par le col et le soulève au-dessus de lui, ses prunelles grises lancent des éclairs et il a un rictus mauvais qui se dessine nonchalamment.
" Espèce d'hérétique, tu racontes que des conneries toi et tes bouquins pleins de poussière. Tu vas vite retourner à tes rêves de gamin de trois ans en pleurant dans les jupons de ta mère, Armin. "
Une douleur soudaine lui lassera le ventre puis remonta jusqu'à sa cage thoracique.
Armin a alors la mine sombre, et continu de fixer l'autre type de ses yeux bleus, ses mirettes ne vacillent pas, il croît totalement en sa victoire. Pourtant, l'énonciation de sa mère le met hors de lui, l'autre ne sait certainement pas, mais il vient de lui demander d'aller verser ses dernières larmes au tombeau.
Il serre la mâchoire, il ne doit pas céder. Son corps à envie de répliquer; l'harceleur sans même s'en rendre compte lui tend tellement d'ouverture, il pourrait bien inverser la situation s'il le voulait. Mais il ne le fera pas, il a son l'honneur, c'est pour lui sa manière de subsister dans cette société bancale.
Le garçon à la gauche d'Hans commence à s'affoler, il lève les bras vers le ciel.
" Le soleil se lève, il faut partir, on va nous voir ! "
Hans repose Armin lourdement, le laissant s'écraser sur les pavés. Il le regarde une dernière fois et lui lance :
" Fais gaffe à toi, la prochaine fois, t'es mort. "
Puis ils partent en courant et riant comme des bêtes sans éthique jusqu'à la place adjacente à la petite ruelle.
Armin se relève en se tenant le cou, son col l'a un peu étouffé, mais ça va aller...Il pense aux remontrances qu'il va avoir par son grand-père en revenant tout plein de boue comme ça. Soudain, il entend le bruit d'une fenêtre s'ouvrant derrière lui, deux yeux se fixent sur son visage d'or et de sang, les tiens. Tu ouvres la bouche, mais ne prononces pas un mot, tu restes interloquée devant son corps endolori, muette et stupéfaite. Armin continu de te regarder et se laisse tomber au sol, alors, tu demandes :
" Armin...C'est ça ? "
" Oui. "
" Tu as un rêve non ? "
Et il relève sa tête vers toi, avec des yeux colorés et pleins de passion.
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