Ange

Dans les profondeurs de la nuit se délivre au lointain une boule crépitante de lumière, Armin se faufile jusqu'à ta petite fenêtre chargée des premières lumières de l'Aurore. Il toque trois fois en attendant une réponse, tu te lèves de ton lit, la tête encore chargée de rêves, et lui ouvres en baillant. Ses yeux sont cernés par les cernes et ses mirettes soupirantes d'une simple joie enfantine, c'est ce qui le rend lui, ce visage contrasté de rire et de chagrin. 

" Bonjour T/p " 

Dit-il de sa calme voix du matin, les cheveux encore un peu ébouriffés. Les bras serrés sur deux gros livres à la couverture joliment décorée. 

" Bonjour Armin, tu n'as pas bien dormi ?! "

Il secoue la tête en faisant virevolter ses cheveux aux alentours de sa tempe. 

" Non, je les ai relus encore une fois - Il rigole - Ils m'ont tenus éveillé toute la nuit ! - Il désigne la porte de sa main gauche - J'peux rentrer pour te les donner ? "

Tu allais accepter jusqu'à ce que tu te rendes compte que tu es encore en pyjama. Tu lui dis d'attendre une seconde et referme la fenêtre prestement pour enfiler un pantalon valable et un long t-shirt. Tu mets tes chaussures et sors en lui disant qu'il vaudrait mieux les découvrir dans un endroit plus tranquille qu'une maison en plein éveil de ses occupants bruyants.

Vous courez jusqu'à la place non loin de ta maison, passez devant quatre soldats attablés à jouer au poker, quelques bouteilles sont éparpillées à leurs pieds. Tu lances en passant :

" Bonne chance Hannes ! Finis pas totalement bourré encore une fois " 

Le blond se retourne vite vers toi, dévoilant ses cartes à ses adversaires et te souriant narquoisement pendant que tu te rendais avec Armin dans un coin démuni de toute population. Vous souriez tous ensemble dans cet air emplie de nostalgie, le rendant lourd et rafraîchissant à la fois.

Armin repère un banc à l'ombre d'un saule pleureur, tu pénètres sous les longues larmes ficelées de l'arbre solitaire. Vous vous asseyez tous les deux, celui-ci ouvre son livre délicatement et vient te souffler :

" T/p, j'y ai pensé hier, - il fait défiler les belles illustrations de son livre - j'y ai pensé toute la nuit, si on veut aller voir la mer...il faudra passer par le bataillon d'exploration. "

Il te fait glisser devant les yeux un autre livre avec gravé sur la couverture " Histoire d'un soldat ", il tapote ses doigts contre le bois du banc sur lequel vous êtes assis. Puis, il se lève et fixe l'allée devant lui, serre le poing, et déclare, l'air déterminé, le cœur battant à tout rompre :

" Je vais m'engager dans l'armée T/p. Oui, ça peut paraître risqué juste pour voir une étendue d'eau mais... - Il effectue le salut de soldat - JE NE LE FERAI PAS SEULEMENT POUR MOI, PAS SEULEMENT POUR MON REVE ! JE LE FAIS POUR TOUS LES GENS DE CE MONDE ! - Il reprend son souffle - Moi, Armin Arlelt, jure devant toi qu'il persistera toute sa vie pour la libération du monde, pour que chaque enfant des murs qui croit encore que l'extérieur est inaccessible, puisse un jour se lever d'un nouveau souffle et observer le monde dans son entièreté. "

" Armin... " souffles-tu.

" T/p...Non, ne pleure pas. Je n'en vaux pas la peine, on ne se connaît depuis deux jours et- "

Tu te lèves d'un coup :

" Mais moi j'ai l'impression que ça fait des années...Des années ! "

Tu avances d'un pas serein.

" Ecoute, non...Comprends...si j'ai envie de pleurer ce n'est pas parce que j'ai peur que tu partes, ce n'est pas parce que j'ai peur que tu meurs, ce n'est pas parce que j'ai peur que tu échoues, si j'ai envie de pleurer...C'est parce que moi aussi, je veux y rentrer, depuis bien longtemps, et que j'ai enfin trouvée une raison de partir. Merci Armin."

Il te regarde, et essuie une petite larme coulant sur sa joue, il te reprend alors dans les bras, comme la veille. Mais cette fois, il serre encore plus fort, et te répète un seul mot :

" Merci T/p, merci, merci, merci, merci, merci... " 

Ses remerciements se fondent de plus en plus dans le fond de sa gorge, ses cheveux tombent vers le bas de son visage et il sourit comme un ange pouvant aller combattre pour trouver son paradis. Il enlève alors ses bras de ton cou chaud et de nouveau en face de toi, se remet à saluer. Il prend une voix douce et sans regret, te regarde dans les yeux.

" Répète après-moi. Je me dévoue... "

" Je me dévoue... "

" A donner mon cœur... " 

" A donner mon cœur " 

Tu saluts en serrant ton poing contre cet organe portant tous tes espoirs.

" Et à me battre... "

" Et à me battre... " 

" Pour un jour porter... " 

" Pour un jour porter... " 

" A mon dos... " 

" A mon dos... " 

Vous criez tous les deux ensemble, d'une âme décidée, totalement sûre en soi et en l'autre.

" LES AILES DE LA LIBERTE ! "

Vous vous regardez dans un court silence, le soleil filtre ses rayons du matin autour d'Armin, il semble entouré d'un puit de lumière. Et à son dos, se déplient doucement deux ailes faites de la matière même de son rêve inébranlable, les ailes de la liberté.



Désolé si il y a des fautes, je me relierai plus tard :,)

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