Chapitre XIX : Victoire et Fatalité
Elle ne savait depuis combien de temps elle combattait, mais la fatigue commençait sincèrement à pointer le bout de son nez. Elle s'était attendue à finir par s'épuiser à un moment, mais elle devait avouer qu'elle était fière d'elle d'avoir tenu si longtemps. Mais elle était humaine, il était donc logique qu'elle soit fatiguée.
Annie courut quelques mètres, cherchant Armin du regard. Elle ne le vit pas, et elle n'eut pas davantage de temps à la réflexion puisqu'un homme l'attaqua. Elle n'eut pas le temps de réfléchir que son katana le frappa en pleines côtes, le tuant sur le coup.
D'ailleurs, son arme empestait le sang. Ça la dégoûtait. Mais elle ne pouvait pas exiger qu'on lui change son arme. Elle ne devait pas se comporter comme une princesse, mais comme une guerrière. Le sang coulait sur ses mains et ses vêtements ; Jamais elle n'aurait cru se retrouver dans une telle situation. Elle qui faisait toujours attention à ne pas salir ses habits...
Sans avoir un instant de répit, elle se retrouva entourée par cinq hommes. Annie les regarda, presque effrayée. Comment osaient-ils se mettre à cinq contre un ? C'était comme ça qu'elle allait mourir ? Par ces cinq hommes ?
Elle devait faire vite pour trouver une stratégie, sinon, c'était fini d'elle.
« Embroche le premier qui arrive. Puis prend son arme et tue le plus proche de toi. Plante-lui l'arme dans le ventre et prend son arme. Et recommence. Montre-leur qui tu es. »
Alors, Annie effectua ce que la mystérieuse voix lui demanda de faire. L'homme face à elle s'approcha d'elle et avant qu'il n'ait le temps de la frapper, elle lui planta le katana dans le ventre, le transperçant par la même occasion. Elle le laissa tomber juste après avoir attrapé son arme. Elle tua le second, l'embrochant également et lui prit son arme. Les trois hommes restants la regardaient, effrayés à leur tour. Alors qu'il allait fuir, Annie reprit son katana et le lança sur l'un des trois Mongols telle une lance. Il s'écroula, le katana planté dans le dos. Elle prit l'autre arme qu'elle avait plantée dans le second soldat et répéta l'acte.
Le dernier se mit à genoux et commença à la supplier de l'épargner en faisant des signes de prière. D'un regard mauvais, Annie reprit une nouvelle fois son katana dans les mains et s'approcha de lui.
« Crève en enfer. » Dit-elle avant de lui couper la gorge.
Ainsi, il s'écroula près de ses compagnons. Elle n'avait eu aucune pitié à exécuter ces hommes. Elle ne pouvait pas avoir de pitié pour des monstres pareil. Ces monstres qui avaient saccadés son pays, sa nation et son peuple.
Annie s'éloigna d'eux. Tant de gens se battaient autour d'elle, à croire que plus personne ne la voyait. Elle cligna des yeux et, presque instantanément, elle crut que les actions autour d'elle étaient au ralenti, comme si quelqu'un s'amusait avec le temps. Elle tourna autour d'elle, essayant de chercher une faille.
« Majesté ! »
« Annie-sama ! »
Elle cligna à nouveau des yeux et tout redevient normal. Tout était à sa vitesse initiale, et non plus au ralenti. Sûrement avait-elle rêvé. La fatigue devait la faire halluciner.
Elle se contenta de se tourner vers les voix. C'étaient celles de Jean et Mikasa qui l'appelaient. Elle comprit rapidement pourquoi : des flèches étaient en train d'être lancées sur eux.
« Viens ! Aller ! » Hurla Mikasa le plus fort possible.
« Mur de boucliers ! Mur de boucliers ! » Hurla une femme viking, bouclier à la main.
Annie savait qu'elle devait courir vers le mur pour se protéger. C'est donc ce qu'elle fit. Elle courut aussi vite qu'elle le fut, mais juste avant d'arriver, une flèche se planta dans son dos.
Une vive douleur la prit dans tout le dos, la faisant hurler. Mais pourtant, elle resta debout, essayant de continuer à courir. Mikasa et Jean lui tendaient leur main pour l'aider. Elle les prit et se retrouva dans le mur de bouclier. Ayant assez de place pour s'asseoir, elle s'installa en grimaçant.
« Laissez-moi regarder, votre Majesté. » Lança Jean, se plaçant dans le dos de l'impératrice.
« Tu pourrais la soigner si vite ? » Demanda Mikasa, inquiète.
« Oui. Ça n'a pas l'air bien profond. Je dois simplement la retirer et mettre un bandage. Vous permettez ? »
Elle hocha la tête est sentit le tissu de son haut se déchirer au niveau de la flèche. Mikasa lui mit un tissu entre les dents juste avant que le serviteur lui retire la flèche d'un coup sec. Elle hurla, serrant ses dents contre le tissu. Une larme coula sur sa joue, tandis que Jean se pressait pour soigner l'impératrice.
« Vous devriez battre en retrait, votre Majesté. Ne prenez pas plus de risque. » Conseilla Jean, terminant le bandage.
« Tu peux marcher ? » Questionna Mikasa, l'aidant à se relever.
« Oui. Je dois me relever. Et je n'ai pas envie de me battre en retrait. Je dois aller aider Armin. Où est-il, d'ailleurs. »
« Aucune idée. »
Soudain, un hurlement se fit entendre à quelques mètres de là où ils se trouvaient. Annie n'eut aucun mal à reconnaître le propriétaire de ce hurlement.
« Armin... ARMIN ! » Hurla Annie, cherchant à sortir du mur de bouclier. »
« Annie-sama, ne bouge pas ! » Dit Mikasa, retenant son ami contre elle.
« JE DOIS L'AIDER ! »
L'impératrice se tourna et vit deux boucliers au sol, appartenant probablement à des vikings morts par les flèches des Mongols. Annie ne perdit pas plus de temps et les prit avant de forcer le passage pour s'extirper du mur de boucliers.
Elle pouvait entendre Mikasa lui hurler de revenir, mais elle n'en avait que faire. Tout ce qui comptait, c'était Armin. Armin, et lui seul.
Afin d'éviter de se prendre des flèches, elle leva les deux boucliers qu'elle tenait dans les mains et les tenait fermement par leur poignée. Elle les mit au-dessus de sa tête, comme si c'était le toit d'une maison de campagne. Ainsi, il était impossible pour les flèches d'atteindre sa tête et d'autre partie vitale. Il était vrai qu'Annie était si petite que les boucliers pouvaient la protéger jusqu'au moins son bassin.
Criblée de flèches, elle tourna dans une petite habitation. Les flèches s'arrêtèrent enfin. En soupirant, elle baissa les boucliers et retira les flèches qui étaient plantées dessus. Il y en avait au moins une vingtaine sur chaque. Elle avait eu chaud.
Au bout d'un moment, elle commença à sentir une odeur désagréable. Comme une odeur de moisi, de pourriture, de décomposition et de sang... De peur de voir ce qu'elle allait trouver derrière elle, elle se tourna lentement et se retrouva face à l'horreur. Des enfants morts, assassinés.
Les lèvres tremblantes, Annie eut un mouvement de recul. La scène était macabre. Il y avait encore la peur sur les visages crispés des victimes. Avec réticence, Annie s'avança et observa un enfant sur le sol, vidé de son sang. Le sang coulait encore, signe que cela venait de se faire.
Pitié pour l'enfant, elle le prit dans ses bras et le mit sur le lit ou se trouvait d'autres enfants. Quel monstre avait pu tuer des enfants de sang-froid.
Elle se promit de retrouver le tueur de ses enfants et de le faire souffrir pour son acte de cruauté.
Peiné, elle trouva une couverture propre dans un petit coin. Elle la prit et la mit sur les enfants, comme si elle voulait les protéger du froid. Elle colla ses mains entre elles et ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir et partir, sans un regard en arrière.
Cette horreur était la pire des horreurs qu'elle n'avait jamais vue de toute sa vie.
Mais elle devait passer outre pour retrouver Armin. Lorsqu'elle se tourna, elle vit quelque chose qui la choqua. Elle vit Armin, se battre corps et âme contre des dizaines de Mongols qui l'attaquaient. Elle vit d'autres Mongols arriver vers lui. Mais ce qui la fascina le plus, c'était l'énergie et l'air sur le visage qu'il avait pris : Son visage était en colère, comme un... comme un animal qui se bat.
Il saignait de partout, et pourtant, il continuait de se battre. Annie ne voulait pas s'approcher, car elle ne savait pas de quoi il était capable, et elle ne pouvait pas avec tous ces Mongols. Si elle le faisait, ils n'hésiteraient pas à la tuer. Elle ne faisait pas le poids contre eux. Tout à l'heure, c'était un coup de chance, et elle avait été aidée.
« Aide-moi... Je t'en supplie... aide-moi. » Supplia-t-elle à voix basse, observant la scène devant elle.
Pourquoi était-il dans cet état ? Qu'est-ce qui avait bien pu le rendre dans une telle folie ?
C'est en tournant la tête qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas vu le roi de Norvège nulle part.
Elle vit un corps attaché à un poteau, sans tête. C'était le corps du roi Torstein, il n'y avait pas de doute là-dessus. Et le hurlement qu'elle avait entendu quelques minutes avant était celui de Armin qui avait vu son père dans cet état – ou alors l'avait-il vu se faire trancher la tête devant ses yeux -, c'était la seule explication qu'elle voyait. Ce ne pouvait pas être autre chose.
Elle devait l'aider.
« Amaterasu. Je t'en supplie, éclaire-moi de ta lumière. Je suis ta descendante, aide-moi à protéger notre monde. Aide-moi à protéger l'homme que j'aime. » Murmura-t-elle, la voix tremblante.
Les larmes brouillaient sa vision. Elle cligna plusieurs fois les yeux, essayant de la rétablir comme elle le pouvait. Mais au lieu de cela, elle vit une boule de lumière arriver vers elle. Frottant ses yeux, sa vue était rétablie, et la boule de lumière était désormais plus nette.
« Ma fille. Utilise ma lumière. Ma lumière est tienne. Sauve notre monde, Annie, impératrice du Japon, descendante directe de la déesse Amaterasu. »
Annie observa la scène, les yeux ronds. Elle vit une nouvelle boule de lumière plus petite cette fois voler vers elle. Incapable de bouger, la japonaise se laissa faire. La boule vint plonger dans son cœur, au niveau de son cœur.
« Fille de la prophétie, tout tiens entre tes mains. Tu es la maîtresse du destin. »
« Déesse... Déesse Amaterasu... » Parvint-elle à dire.
« Ne perds pas de temps. N'ait pas peur, tu y parviendras. Tu es celle que j'ai choisie. L'heure est venue pour toi, Annie. »
La boule de lumière disparu, aveuglant presque la jeune femme. Cette dernière, ne réalisant pas ce qui venait de se passer, souffla un coup. Elle devait faire quelque chose. Elle devait écouter la Déesse Amaterasu. Elle avait été choisie, elle ne devait pas lui faire regretter son choix.
Elle observa ses mains qu'elle tendit devant elle. Rien ne se passa, jusqu'à ce qu'elle pense à Armin et son sauvetage. Ses mains commencèrent à scintiller. Levant les yeux vers le groupe qui attaquait son époux, elle tendit les mains en leur direction. Au plus profond de son cœur et de son esprit, elle ne pensait qu'à protéger son mari et sa nation.
Une immense boule de lumière s'approcha alors du groupe. Annie ne voyait rien, aveuglé par la lumière qu'elle produisait mais elle pouvait entendre les hurlements de plusieurs hommes. Elle s'arrêta rapidement, vidé de toute énergie. S'écroulant au sol, elle put voir la plupart des hommes fuir, tandis que certains restaient au sol, morts.
*
Armin était littéralement perdu. Il ne savait plus ce qu'il se passait, ni plus qui il était. Il ne se souvenait de rien. Tous se bousculaient dans sa tête, les souvenirs revenaient dans le désordre. Dans son esprit, c'était un capharnaüm infernal et insupportable. Il se tenait la tête dans les mains. Elle semblait si lourde...
« Ah... Armin... » Fit une voix féminine qu'il eut du mal à reconnaître.
Il se tourna vers la voix de la femme qui lui parlait. Il y vit une femme en train de ramper vers lui. Il se demanda d'ailleurs pourquoi elle rampait au lieu de marcher vers lui, mais il supposa qu'elle ne pouvait pas marcher, et que c'était pour cela qu'elle rampait.
Il se décida à faire de même. Alors, il utilisa les dernières forces qu'il avait pour approcher la jeune femme. Cette dernière, assez proche de lui, lui sourit. C'était un si beau sourire. Il l'avait déjà vue quelque part, mais où...
« Nous avons gagné, Armin. Repose-toi, mon chéri... »
Alors, sans même s'en rendre compte, ses yeux se fermèrent et il s'endormit.
Ce n'est que plusieurs jouts après qu'il rouvrit les yeux. A son chevet, il avait pu voir une jeune femme à moitié allonger sur le lit. Il n'avait rien dit, la laissant se reposer. En attendant qu'elle ne se réveille, il avait essayé de retrouver ses souvenirs.
Peu à peu, il parvient à se souvenir de tout ce qu'il avait oublié. Il avait dû mettre au moins une heure avant de tout bien se remémorer.
Il observa la jeune femme qui était allongé à son chevet. Il passa une main dans ses magnifique cheveux blonds, un sourire aux lèvres. C'était sa femme qui veillait à son bien-être. Il ne voulait pas la réveiller, mais il voulait qu'elle voie qu'il était réveillé.
Il l'aperçut bouger avant de se relever, frotter ses yeux. Lorsqu'elle vit qu'il était réveillé, elle lui sauta presque dans les bras. Le jeune homme serra la jeune femme dans ses bras, heureux de l'avoir près de lui.
Alors qu'il se reculait, celle-ci déposa un baiser sur son front, avant de caresser sa joue avec tendresse.
« Tu n'as pas mal nulle part ? » Demanda-t-elle, souriante.
« Non. Et toi, tu n'es pas blessé ? »
« Juste une blessure dans le dos. Je me suis pris une flèche mais j'ai été soigné instantanément par Jean. Je n'ai plus qu'une cicatrice. J'ai eu quelques égratignures évidemment, mais tout a guéri. Toi aussi, tu as guéri. J'ai passé tout ton corps au peigne fin, ce matin. Tes blessures restent superficielles. » Explique-t-elle d'une voix douce.
« C'est rassurant. »
Elle hocha la tête.
« Tu te souviens ? »
« Oui. Je viens de me rappeler juste avant que tu te réveilles. C'est affreux, tout ce qu'il s'est passé. »
« Oui. Nous sommes en train de rechercher activement les Mongols qui ont réussi à s'enfuir. Ceux que nous trouvons nous servent à avoir des informations. » Dit-elle, avant de prendre un air désolé. « Je suis vraiment navré pour ton père. J'ai écrit une lettre à ta mère, la reine Sigrid, pour lui annoncer la nouvelle. Je ne voulais pas que tu ais la lourde tâche de le faire. C'est la première chose que j'ai faite. Je n'ai pas encore eu de réponse pour cette lettre, mais j'ai eu une réponse pour la première et la deuxième que j'ai envoyée. Elle t'adresse un message dans la seconde. »
« Depuis combien de temps suis-je en train de dormir ? »
« Plus de deux semaines. Tu es une petite marmotte, tu le sais ? »
Il fit un petit sourire.
« Veux-tu que je te lise ce que ta mère t'as écrit ? »
« Oui, j'aimerais beaucoup. »
Alors, elle lut.
« Armin, sache que nous sommes fiers de toi, tes frères, Historia et moi. L'impératrice m'a informé de tes exploits sur le champ de bataille, et même si tes frères ont du mal à y croire, nous sommes tous impressionnés par ta bravoure. Nous serons ravis de t'accueillir à la maison pour que tu puisses revoir tes frères et Historia. Tu leur manques beaucoup. Et tu me manques également. Je serais ravi de rencontrer ta femme. Prends-tu bien soin d'elle ? Es-tu un bon garçon avec elle ? Je l'espère, car si j'apprends que tu lui fais du mal... tu ne veux pas savoir, crois-moi. A très bientôt mon fils, avec amour, ta mère. » Lut-elle.
Armin sourit à nouveau.
« Je pourrais lui écrire ? »
« Bien sûr. Autant que tu le souhaiteras, Armin. »
Soudain, son sourire se perdit, se souvenant que son père était mort, à présent.
« Mon père est mort... » Chuchota-t-il, les yeux imbibés de larmes.
« Je suis tellement navré, Armin. Je serais là pour t'aider à surmonter cette épreuve. »
« Merci. » Dit-il. « Quelle sera la réaction de ma famille en apprenant la nouvelle ? J'ai de la peine pour eux. Surtout que Sieg va monter sur le trône... »
« Ce n'est pas une bonne chose ? »
« Pas de mon avis. Mais c'est toujours mieux que ce soit lui plutôt que Porco. »
Annie ricana, elle savait très bien que Proco était probablement le pire des frères d'Armin.
Tenant la main d'Annie dans la sienne, il la serra en reniflant, ravalant ses larmes.
« Que va-t'il se passer, maintenant ? » Demanda Annie.
Armin savait ce qu'il voulait.
« Nous allons nous remettre de nos blessures, aider le pays et la population à se remettre de cette guerre. Je correspondrais avec ma sœur, Historia pour surveiller le comportement de mes frères. Nous nous rendrons en Norvège pour que tu rencontres ma famille, et mes frères, ma soeur, toi et moi élaborerons un plan. »
« Un plan ? Pourquoi ? »
« Un plan pour nous venger. Pour venger ton père, l'empereur, et mon père, le roi. Les Mongols ne s'en tireront pas comme ça. »
« C'est un cycle de haine que tu vas engendrer en faisant ça. »
« Nous irons pour nous venger de leur chef et nous établirons un traité de paix après notre vengeance. Nous leur proposerons des terres en Norvège, et au moindre faux pas, nous exécuterons chaque Mongol présent sur nos terres. »
« Ce n'est pas une solution... C'est affreux. »
« Il faut les avoir par la peur. Et nous les aurons par peur. J'ai déjà massacré leurs enfants dans une cabane, je n'hésiterais pas à... »
« C'était toi, alors ? »
« Hein ? »
« Les enfants lâchement assassinés, c'était toi ? » Demanda-t-elle, le visage fermé.
« Le garçon m'a attaqué, et ils étaient effrayés par moi et par la bataille. Ils étaient trop jeunes pour vivre dans ce contexte, et ils auraient été traumatisés à vie. J'ai simplement abrégé leur souffrance. C'était ce que je devais faire. »
« Tu devrais payer de ta vie pour avoir tué ces pauvres enfants ! » Cria-t-elle, furieuse.
« Qu'aurais-tu fait à ma place ? »
« Je les aurais rassurés et je les aurais amenés en sécurité quelque part. »
« Si je ne les avais pas tués, un autre l'aurait fait. Et j'ai fait ça dignement, ils ne sont pas partis seuls. »
« Tu parles, tu les as laissé se vider de leurs sang ! »
« Ils auraient fait la même chose avec nos enfants ! »
« Je ne veux pas d'enfants avec un assassin ! Comment peux-tu parler de nos futurs enfants alors que tu en as tué ! COMMENT PEUX-TU ! »
Armin la regarda sans rien dire. Annie soupira, la tête baissée vers le sol.
« Je suis désolé, mais c'était la meilleure chose à faire. Ils auraient vécu sans leurs parents, avec les souvenirs de la guerre. Ils sont mieux là où ils sont. Vaut mieux mourir jeune avec un peu d'innocence et de joie dans le cœur. Je leur ai épargné la souffrance de vivre avec le traumatisme de la guerre, Annie. Tu ne peux pas comprendre, car tu n'as pas connu le massacre en étant petite. Tu es né sous une bonne étoile. Ne fais pas la justicière qui pense connaître tout sur le monde juste parce qu'elle est souveraine. Pour connaître le monde, il faut avoir vécu des choses. Tu n'as même pas vécu un tiers de ce que moi j'ai vécu. Je pense que tu peux t'abstenir de me faire la morale sur la mort. Parce que je la connais très bien. Bien mieux que toi. »
Il vit la japonaise le regarder avec un air blessé sur le visage. Une larme coula, puis deux, avant qu'elle ne parte de la chambre en courant.
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