Chapitre IV : Rencontre et Souffrance

Nous méritons toutes nos rencontres, Elles sont accordées à notre destinée.

C'est en silence que le scandinave marchait dans les longs couloirs de la propriété de l'empereur. Ce dernier venait de lui donner l'autorisation de rencontrer sa future femme. Cette expression le faisait se senti bizarre, elle lui faisait presque froid dans le dos. Jamais auparavant il n'aurait crue rencontrer ce qui aller être sa future femme.

Accompagné de Jean, ils marchèrent dans le but de trouver la jeune femme qui devait se trouver dans la cour arrière du palais.

Le Franc et lui avait beaucoup parlés le soir, Armin avait découvert que Jean était quelqu'un de très drôle, qui aimait beaucoup plaisanter. Également, il était à l'écoute et semblait avoir un fort caractère. En tout cas, Armin était content qu'il se soit adouci.

« Vous êtes stressé ? » Demanda Jean, marchant à la droite du prince.

Celui-ci soupira légèrement. Bien sûr qu'il était stressé. La première impression était surement la plus importante. Il devait lui montrer qu'il était une bonne personne.

« Un peu. » Assuma-t-il. « Mais dis-moi, tu l'as déjà vue la princesse non ? Elle est comment ? »

« Elle est très belle. Mais elle est assez... colérique. Elle a un très fort caractère et ne se laisse pas marcher dessus. » Expliqua Jean, avant de sortir pour rejoindre les jardins. « Regardez, c'est elle là-bas, avec sa servante. »

Armin remarqua deux jeunes femmes à plusieurs mètres d'eux. Au début, Armin ne sut pas vraiment quoi faire. Devait-il directement y aller, ou devait-il attendre qu'elles le remarque ? Cherchant des conseils, il se tourna vers Jean qui fixait l'un des deux. Le scandinave reconnu la silhouette de ce qui semblait être Mikasa Ackerman, la jeune femme qu'il avait rencontré en arrivant dans le palais.

Jean la fixait, les joues ayant pris une teinte rosée. Armin sourit, comprenant qu'il n'était pas indifférent.

« Tu ne veux pas venir les voir avec moi ? » Proposa alors Armin.

« Je... Je n'ai pas le droit de... »

« On ne te criera pas dessus pour ça, crois-moi. » Rassura-t-il. « Allez viens Jean. »

Alors, les deux jeunes hommes marchèrent dans la cour. Armin sentait le stresse monter à chaque pas qui le rapprocher des deux japonaises. Rapidement, Mikasa se retourna vers eux, avant de chuchoter quelque chose à l'oreille de la princesse qui continuait de regarder devant elle, comme si elle était indifférente à la situation. Peut-être voulait-elle maitriser la situation.

Ils se retrouvèrent à quelques mètres l'un de l'autre. Mikasa fixait la princesse Annie, tandis que Jean regardait la Ackerman. Armin tourna la tête, légèrement gêné. Mikasa pivota légèrement vers les deux jeunes hommes. Les joues de Jean prirent une teinte légèrement rougeâtre.

« Mikasa-san, Annie-sama, kore ga ōjidesu. » Dit Jean en s'abaissant en signe de respect, la voix tremblante.

« Kare ni shinsetsu ni shite kudasai. » Commença Mikasa vers l'autre japonaise avant de se tourner vers Jean. « Sā, watashitachi wa sorera o hanatte okou. » Continua-t-elle avant de s'éloigner avec Jean.

Armin était plutôt impressionné que Jean parle le japonais, mais étant la depuis 3 ans, cela se comprenait. Il était mieux pour lui de savoir parler la langue de l'Empire du Japon. D'ailleurs, lui aussi devrait songer à l'apprendre. Il ne savait dire que quelques mots grâce au Franc.

D'un pas lourd, Armin se mit à côté d'Annie et se pencha légèrement pour la saluer, avant d'ajouter assez maladroitement :

« Kon'nichiwa, Annie-sama. »

Il se redressa et vit qu'elle le regardait de coin. Elle décidé enfin de lui faire face, afin qu'ils puissent se voir.

Jean n'avait pas menti ; elle était très belle. Elle avait de longs cheveux blonds et lisses qui descendaient dans le milieu de son dos. Son visage ovale avec l'air aussi douce que la surface de l'océan. Sa peau était pâle et ses traits étaient fins et réguliers. Ses yeux étaient bleus, comme la mer. Elle devait faire environ une demi-tête de moins que lui. Il avait remarqué qu'elle était petite lorsqu'il l'avait vue à côté de Mikasa, qui était bien plus grande.

Elle n'était pas comme les japonais qu'il avait pu voir depuis son arrivé. Elle était blonde aux yeux bleus, alors que tout le monde ici avait les cheveux et les yeux noirs.

Subitement, Annie fit la même chose : elle s'inclina devant lui.

« Kon'nichiwa, Armin-sama. »

Sa voix était douce et mélodieuse, le ton qu'elle avait employé était à la fort et bas. Elle maitrisait la situation. Il l'observa se redresser lentement, faisant rencontrer leur regard une seconde fois.

« Je... Je suis content de vous voir enfin. » Dit Armin, grattant sa nuque.

Pour seule réponse, elle se contenta de faire un petit hochement de tête. Il avait imaginé une multitude de chose à lui dire, mais maintenant qu'il était devant elle... Il bloquait.

« Je... Je suis désolé. » Finit-il par bégayer, détournant le regard.

« Pour ? » Demanda-t-elle, les sourcils froncés.

« De ne pas être venu vous voir avant et... et pour venir vous rencontrer les mains vides. »

La jeune femme le regarda, mais elle ne laissait rien paraitre. Armin ne savait absolument pas quoi elle pensait de lui. Ça le frustrait, plus que tout. Mais il devait, de son côté, prendre sur lui. Il devait être patient.

« Ce n'est pas grave. Je n'ai pas besoin de cadeau. » Répondit-elle alors, indifférente.

Armin serra discrètement son poing droit. Elle essayait déjà de jouer avec ses nerfs. Elle devait surement ne pas avoir envie d'être avec lui, mais ce n'était pas une raison pour être si insensible à lui. Il faisait des efforts, et pas elle. Elle ne voulait pas du tout discuter.

« Le voyage n'a pas été trop fatiguant ? » Demanda-t-elle.

« Nous avons l'habitude de voyager longtemps, mais ce voyage a été fatiguant... Il a duré plusieurs semaines. » Répondit alors le jeune homme avec un petit sourire.

La jeune femme tourna la tête à l'opposé et soupira légèrement, laissant ses cheveux voler sur le côté grâce au vent. Pas un sourire venant de sa part, aucun effort de son côté. Seul Armin essayait de la mettre à l'aise, mais elle ne faisait rien. Lui demander comment s'était passé le voyage était simplement pour se montrer polie.

« Vous... Vous voulez que je vous laisse seule ? Nous pourrons discuter un autre moment si vous le souhaitez... » Tenta Armin, abandonnant.

« Pourquoi pas. »

Pourquoi pas ? C'était tout ? Elle n'avait rien d'autres à lui dire ? A quoi s'était-il attendu, qu'elle lui dise de rester ?

Armin la regarda un instant, avant d'ajouter d'une voix basse.

« J'ose espérer que la prochaine fois, vous serez plus bavarde et que vous oserez me regarder droit dans les yeux lorsque vous vous adresserez à moi. » Dit-il, avant de s'éloigner, agacé.

Il n'y eut aucune réponse, mais il s'y était attendu.

*

La pire des souffrances est dans la solitude qui l'accompagne

Sans un regard pour son futur mari, Annie le laissa partir. Pourquoi l'empêcher de partir alors qu'elle voulait qu'il parte ? Elle s'installa dans l'herbe et mit ses mains sur ses cuisses. La réflexion faite par le prince ne lui avait pas énormément plu. Elle ne voulait faire aucun effort, et elle ne comptait pas en faire de sitôt.

Rapidement, elle entendit Mikasa se rapprocher d'elle pour s'asseoir à sa droite. Annie faisait tout pour éviter le regard assassin de son ami. Elle savait très bien que la Ackermann allait lui faire des réflexions.

« A peine cinq minutes, Annie-sama. » Débuta-t-elle.

« Je sais. »

« Qu'est-ce que vous vous êtes dit ? »

« Il m'a salué, je l'ai salué en retour. Il m'a dit qu'il était heureux de me rencontrer et qu'il s'excuser de venir les mains vide. Je lui ai alors répondu que les cadeaux ne m'intéressaient pas. Par politesse, je lui ai demandé comment c'était passé le voyage, il m'a répondu que c'était fatiguant. En voyant que ça devenait étrange, il m'a demandé si nous pouvions parler plus tard et j'ai répondu que oui. Pour finir, il m'a fait une réflexion avant de partir. »

« Que t'a-t-il dit ? »

« J'ose espérer que la prochaine fois, vous serez plus bavarde et que vous oserez me regarder droit dans les yeux lorsque vous vous adresserez à moi. Voilà ce qu'il m'a répondu. » Dit alors Annie, les bras croisés sur sa poitrine. « Je ne l'apprécie pas du tout. »

« Je savais que ça ne s'était pas bien passé. Il est venu vers nous avec une mine dépitée et a réclamé à Jean de l'amener dans les appartements de son père. Croise les doigts pour que le roi de Norvège ne dise rien à ton père. »

« Il peut lui dire, ça ne changera absolument rien. De toute façon, ça ne pourra pas être pire. J'ai dit à Monsieur l'empereur que je le détestais. » Lâcha Annie, levant les yeux au ciel.

Elle fixa le ciel bleu clair. Aucun nuage ne venait assombrir le paysage. La princesse s'allongea, ne quittant pas une seule seconde le ciel des yeux. Elle remarqua que son ami fit la même chose après avoir fait un petit soupire, surement était-elle exaspérée par son comportement avec le prince.

« Je te comprend, Annie-sama. Mais je le comprends aussi. » Annonça alors la jeune Ackerman. « Lui, il doit probablement essayer de te comprendre puisqu'il a fait le premier pas, et qu'il a essayé de te mettre à l'aise. C'est la différence avec toi. Il essaie de comprendre et de bien faire, et pas toi. »

« Je n'allais pas l'accueillir à bras ouvert. »

« Tu aurais pu lui parler. Lui demander s'il allait bien, s'il avait bien été accueilli, s'il se plaisait ici, ce qu'il pensait de l'île. » Expliqua Mikasa, la tête tournée vers son ami. « Imagine-toi sur un territoire que tu ne connais pas, avec des coutumes, des traditions et des croyances différentes des tiennes. Tu aurais probablement aimé être rassuré et être bien reçu par le prince, qui plus et est ton futur mari. »

« Que veux-tu que je te dise, Mikasa ? Je ferais mieux la prochaine fois. »

« Il a l'air gentil... »

« Il a l'air. Mais c'est seulement pour bien se montrer. C'est l'unique raison. »

« Tu es trop méfiante de lui. Moi, je suis persuadé que c'est un gentil garçon. Jean m'a dit qu'il était gentil avec lui, et qu'il s'était intéressé à lui. Et il veut faire la même chose pour toi. »

Annie ferma les yeux un instant. Elle pouvait comprendre ce que cela faisait d'être seul, sans repère. Ça ne lui était jamais arrivé, mais elle pouvait comprendre. Seulement, le fait que ce jeune homme soit un païen, qu'il soit un descendant des vikings qui ont semé la terreur dans le passé la faisait être méfiante.

« Tu as vus, il a une petite voix. Elle est plutôt féminine je trouve. » Dit-elle, pour dévier un peu le sujet.

« Il n'a peut-être pas encore fait sa transition d'homme. » Répondit la japonaise avec un petit sourire.

« C'est peut-être une femme, qui sait. »

Les deux jeunes femmes rigolèrent un moment. Annie préférait largement rire et s'amuser avec son ami plutôt que d'être en désaccord avec elle. Malgré cela, elles arrivaient toujours à trouver un compromis, et là encore elles le trouveront.

« Et sinon ? Comment le trouves-tu ? Mignon ? » Demanda Mikasa, une fois calmé.

« Je dirais qu'il est potable. » Répondit la princesse après avoir réfléchit.

« Comme tu es méchante, Annie-sama. » Lança la Ackerman. « Moi, je le trouve séduisant. »

« Je te le donne si tu veux de lui. »

« Très drôle, Annie-sama. Mais je n'ai pas le rang élevé pour épouser un prince. »

« Mais tu as la beauté pour en épouser un. » Finit par répliquer la princesse japonaise, d'une voix calme.

Plus aucune des deux ne parla. Le bruit du vent sur les cerisiers en fleurs parlait pour elles.

« Tu es la plus belle de nous deux. Et ton prince ne voit que toi, pas moi. La preuve que tu es belle. »

« J'aimerais être aussi belle que toi. »

Annie avait toujours eu un complexe ; son visage, en particulier son nez. Elle le trouvait trop gros, et selon elle, il faisait tache sur son visage.

« Depuis quand la princesse Annie-sama complexe ? Surtout que tu n'as pas à être complexé. Tu as tout pour toi ; la beauté, la richesse, un statut, un avenir radieux... » Lâcha Mikasa, fixant de nouveau le ciel.

La princesse regarda son ami du coin de l'œil. Peut-être qu'elle avait tout ce qu'elle voulait selon Mikasa, mais Annie voulait quelque chose d'autre. Une chose que Mikasa possédait... La force.

« Mon père voudrait que je trouve un mari. » Dit alors Mikasa.

« Déjà ? »

« Oui. Ma mère n'est pas enjouée, mais mon père est pressé, visiblement. »

« Qui sera l'heureux élu ? »

« Mon père apprécierais que je me maris à mon cousin, Livai. Mais il est trop vieux pour moi. J'avais alors pensé à ce serviteur. Jean. »

« C'est un esclave, Mikasa. »

« Il est gentil. C'est tout ce qui m'importe. » Ajoute-t-elle. « Mais revenons à ton prince. »

Annie leva à nouveau les yeux au ciel, ce qui amusa la japonaise à ses côtés.

« Ce Armin me plait bien. Il est a l'écoute. Il est beau. Je suis sûr que si vous faites des efforts chacun de votre côté, vous arriverais à vous entendre. » Lança Mikasa, avant de se lever. « Je te laisse, Annie-sama, j'ai un entrainement avec mon père. »

La japonaise observa son ami partir. Elle se retrouva seule. Encore seule.

« Ce garçon, » Dit Annie, voulant avoir l'attention de son ami. « Ce garçon du Nord ressemble à un dieu. » 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top