2 Aria a disparue


Il fallait que je sache si ma tante et mon oncle savait quelque chose.
Aussitôt, je me rendis chez eux.

Sirius n'etait pas là, il était sûrement retenu au bureau des Auror,
Mais Meredith était là, plongée jusqu'au cou dans un amas de vieux parchemins poussiéreux.
- Salut tante Mèry.
- Anta ? En voilà une surprise. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu.
- Bein pour ma défense, tu n'es pas souvent là.
Méredith sourit.
- C'est vrai. Mes recherches me prennent beaucoup de temps.
Je te demanderais bien comment tu vas, mais...tu n'es pas là pour entendre des platitudes.

Je soupirai. Il était impossible de cacher quelque chose à ma tante.
Elle lisait en nous comme dans un livre ouvert.

- Aria est de retour.
Elle se redressa  et durant une fraction de secondes, j'aperçus  une fêlure derrière le masque d'impassibilité de celle que ses enfants appelaient la reine de glace.

- Je ne savais pas. Elle va bien ?
- Elle...est revenue avec un bébé.
Méredith se tourna vivement vers moi.
- Comment ça un bébé ? D'où il sort ?
- C'est la fille d'Aria, Arwen.
- Tu es sûr que c'est sa fille ?
- Aucun doute la dessus. Elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
- Mais.. Elle t'a dit qui était le père ?
- Non, j'espérais...qu'elle te l'aurait dit.
- Malheureusement, ce n'est pas le cas. Cela fait deux ans qu'elle m'écrit, pour me dire qu'elle va bien, mais jamais, elle ne m'a parlé d'un bébé.
- Bein...c'est Aria.
- Et le bébé ?
- Elle s'appelle Arwen, elle a un an et c'est un petit  démon destructeur. Je suis sûr que tu l'adorerais.
Méredith sourit.
- J'en suis sûre aussi. Ou est elle ?
- Avec Jade  d'ailleurs il va falloir que j'aille la chercher, j'ai promis à Jade de la récupérer  rapidement.
- Va la chercher  et amène la ici.
- Tu es sûre ?
- Bien sûr. C'est ma petite fille.  Allez, vas y,  j'ai hâte de la connaître.

J'en étais sur ! Mèry ne résistait jamais à un enfant, et encore plus s'il était de son sang.
Je me hâtais d'aller chercher l'angevine, pour la ramener à sa grand mère, trop heureux de pouvoir lui  confier le petit monstre

Méredith fixa l'enfant, d'un regard ému.
- Bonjour Arwen.
Sa voix avait la douceur d'une carresse.  Je me suis souvent demandé comment une femme aussi terrifiante qu'elle, pouvait par ailleurs, déployer autant de douceur  et de tendresse.
- Je suis ta grand mère. La maman de ta maman.

Je ne voyais pas à quoi rimait ce discours. La petite était bien trop jeune, pour comprendre.
Pourtant elle tendit les bras à Méredith, qui s'en empara, comme on  prend un précieux et fragile trésor.
Je souris, ému malgré moi, devant le spectacle de cette femme  au fort tempérament, et de cette fillette, blottit dans ses bras, pour un pur moment de tendresse.

Je m'empressai de les laisser faire connaissance, et rentrai chez moi, afin de me reposer et de réfléchir à la situation.

Tout avait commencé à New York.
L'agent de Aria en saurait peut être d'avantage, mais cette dernière n'aprécierait sûrement pas que je  l'interroge.
Je soupirai, me calai au fond de mon fauteuil, et finit par m'endormir.

Lorsque je me réveillai  au petit matin, force me fut de constater qu'Aria n'était pas rentrée.
Cela ne m'aurait pas surpris outre mesure, d'ordinaire.
Ma cousine était un feu follet, elle apparaissait soudain  pour mieux disparaître ensuite.
Mais à présent, elle n'était plus seule. Elle était mère, et bien que je n'avais pas eu le temps de juger de sa conduite avec sa fille, j'étais persuadé, qu'elle ne l'aurait pas laissé aussi longtemps.

Je me hâtai de prendre une douche, et me rendit chez ma tante
J'espérai y trouver Aria, mais Méredith ne l'avait pas vu.
Arwen était assise sur le tapis du salon, un boudoir dans la bouche.
Je me penchai vers elle, elle avait du sucre autour de la bouche, et les doigts poisseux, et plein de miettes mouillées de salive.

- Salut petite puce 
Elle tendit ses petites mains et se serra contre moi.
Si l'étreinte spontanée me toucha, l'état de mon tee shirt,  en revanche, me désespèra.
- Merci Arwen.
Elle me tendit son gâteau, et le frotta contre ma poitrine. Au point où j'en étais  je n'étais plus à ça près.
Je le détachai à regret.
Et les quittai, non sans un pincement aú coeur.
- Bon sang Aria, qu'est ce que tu fiches ?

Je ne travaillais pas ce jour là, et après  de multiples tergiversations, je  décidai d'entrer en contact avec l'agent de Aria.

Laetitia Marquez était l'agent de ma cousine,  depuis ses débuts.
C'était une femme assez petite, ronde, avec un fort tempérament.
A vrai dire  j'avais toujours pensé, qu'elle était ce qu'il fallait pour mon imprévisible cousine, une femme de caractère, pour lui tenir tête, et l'empêcher de s'éparpiller.

Elle gérait ses contrats, et sa vie en général.
Elle savait forcément ou était Aria, et accessoirement, qui était le père d'Arwen.
Si Aria, était à Londres, alors Laetitia,devait y être aussi.

Lorsque j'arrivais au 36 Backer Street.
Laetitia m'ouvrit aussitôt.
- Dis moi qu'elle est chez toi.
Aie, je ne m'attendais pas à ça.
- À vrai dire, j'espérais que tu savais ou elle est. ...Pourquoi tu secoues négativement la tête, Démandai je, inquièt.
- J'ignore ou elle est. Avoua t'elle.
Ça c'était pas cool. Et surtout incompréhensible 

- Mais...C'est bien toi qui gère son emploi du temps.
- Oui, mais.  Depuis la naissance d'Arwen....C'est devenu plus difficile de la gérer.
- J'imagine. Et d'où elle vient cette gosse ?
- Tu veux que je te fasse un dessin ? Me demanda t'elle d'un ton moqueur 
Je soupirai.
- Non merci, ça ira. Qui est le père ?
- Je l'ignore.
- Mais elle ne fréquentait pas un mec ?
- C'est de Aria, dont on parle, chéri. Les mecs ne l'intéressent pas.
- Alors comment ?
- Elle n'a jamais voulu me le dire, mais une chose est sûre, elle ignorait qu'elle était enceinte, jusqu'à ce qu'elle ait accouché.

- C'est possible ça ?
- Oui, ça s'appelle un déni de grossesse.
- Alors je sais que j'y connais pas  grand  chose en grossesse, mais comment on peut ignorer le ventre qui s'arrondit, les seins qui gonflent, et l'absence de....Tu sais.
- Oui je sais. Bein c'est le corps des femmes. Mais il est hors de question que j'argumente. Tu n'as qu'à te renseigner.
- Je le ferais. Mais bon, à ce que je sache, même si la magie est puissante,  elle ne permet pas de tomber enceinte, alors si elle ne fréquentait pas de mec..
- Oui, je me suis posée la question, moi aussi. Mais...C'est sa vie privée. 

- Sauf qu'elle a disparu.
- Tu exagéres, tu la connais, elle a dû vouloir faire un break. Souffler un peu.
- Sans sa fille ?
- Elle te l'a confié ? Elle sait qu'elle est entre de bonnes mains.

C'est vrai que c'était plausible, et puis ça ressemblait à la Aria que je connaissais. Mais, je n'arrivais pas à accepter qu'elle ai pu laisser aussi facilement sa fille.
Mon instinct me disait qu'il se passait quelque chose d'anormal.
- Tu pourrais me fournir l'emploi du temps de Aria avant sa grossesse ?
- Ça date d'il y a deux ans.
- Je sais.
- Bien.....

Elle donna un coup de baguette  et un carnet apparut.
- Tiens, tout est là dedans. Depuis notre arrivée au States, jusqu'à notre départ.
- Elle  dû tomber enceinte peu de temps après votre arrivée. Tu l'as pas trouvé....Je sais pas...bizarre, pas comme d'habitude ?

Laetitia s'abîma dans ses réflexions.
- Il y a bien eu quelque chose...
Je fronçais les sourcils.
- Quoi ?
- Une semaine après notre arrivée, il y a eu un défilé, Aria était époustouflante, elle rayonnait.
Il y a eu un after.
Tout s'est bien passé, mais le lendemain, elle était bizarre.
- Comment ça ?
- Je sais pas, elle était...confuse, dans le brouillard, elle n'avait aucun souvenir de ce qui s'était passé.

- Comme après un sort d'oubliete.?
- Oui. Et quand elle a accouché, je me suis posé la question. Je me suis dit qu'elle avait été...
- Violée ?
Laetitia hocha la tête, et moi  j'enrageai.
J'avais espèré qu'il y avait une  explication acceptable. Une soirée un peu trop arrosée, et une erreur, que l'on regrette, et oublié aussitôt.

Mais un viol ?
Ça, je refusais de l'accepter.
- Tu as une idée de la personne qui aurait pu...
- Non. Et crois moi j'ai cherché. Mais j'ai quitté la soirée très tôt.
- Aria fréquentait quelqu'un à l'époque ?
- Non, elle a accepté de partir aux States  après sa rupture avec Lorina.
- Mais.. Après l'accouchement, vous en avez parlé ?
- Bien sûr, en tout cas, j'ai essayé, mais  elle s'est fermée comme une huître. Elle m'a dit qu'elle ne se souvenait de rien, et n'a plus voulu qu'on en parle.
- Je vois. Bon, si tu as de  ses nouvelles...appelle moi.
- Je le ferais,  pareille pour toi.

J'étais troublé, en colère et inquiet. A présent, j'en étais sûr, il était arrivé quelque chose à Aria. Mon imagination grimpait en flèche. Je redoutais qu'elle soit blessée, torturée peut être. Il fallait que je la retrouve.

Je venais de regagner mon appartement et étudiais le carnet.
Pour moi, il était évident que tout venait de cette soirée.
je devais impérativement savoir ce qui s'était passé, et pour ça, j'allais devoir me rendre aux États Unis.

Je soupirai.
Je n'avais pas prévu de voyager, et j'étais surchargé de travail.
Mais Aria était plus importante que tout. Je devais la retrouver.
On sonna à la porte, et je sursautai violemment. Mon coeur s'emballa.
Aria ! Je m''etais inquièté pour rien.

Je me  précipitai pour ouvrir.
- Bon sang, Aria, je me suis fait un sang d'en...
Ce n'était pas ma cousine ! Mais son Frère Léo.
- Leo ?
- J'en conclus que tu ignores ou elle est ?
Je soupirai.
- Tu conclus bien.

Je lui expliquai la situation devant un verre de whisky.
Leo était Auror, comme ses parents.
C'était le portrait craché de son père, avec un petit truc en plus, le don de Legillimens de sa mère.
- Je vois, dit il. Donc tu vas à New York ?
- Demain  je ferais une demande de Portoloin.
- Ce n'est pas si simple, il faut faire une demande, huit jours à l'avance. Sauf...si tu es accompagné d'un Auror.
Je souris.
- Donc tu m'accompagnes ?
- Aria est ma petite soeur, bien sûr que je t'accompagne. Et si tu as raison...
- J'ai raison.
- Si tu as raison, et qu'elle a bien été Violée, et si jamais ce type est derrière tout ça, je le tue !
- Dans ce cas, prends un ticket.
On s'échangea un regard amusé.

Leo et moi avons toujours été amis. Pas autant qu'Aria et moi, mais on s'est toujours bien entendu.
Et puis, il s'est marié, a eu des enfants, sa carrière,  et on s'est éloigné.
Mais, on était toujours content de se revoir lors des réunions de famille, ou par hasard 

Doté d'un fort caractère, explosif, Leo était pour moi, le partenaire idéal, car  tout mon contraire. Moi, j'étais plutôt calme et pondéré. Leo, était du genre à cogner d'abord  et à poser des questions plus tard.

- Alors ? Me dit il. On y va ?
- Quoi ? Maintenant ?
- Non,  dans six mois. Bien sûr maintenant. Il n'y a pas une minute à perdre.
- Euh...Oui, Bien sûr, tu peux pas attendre demain ? J'ai des dossiers à remettre à mon collègue, et puis je dois prendre un congé.
Il soupira.
- Oui, d'accord. Tu as raison, et puis ça me permettra de régler les détails de notre voyage.

Nous nous serrâmes la main, après avoir convenu de nous retrouver le lendemain.
J'étais épuisé, et mort d'inquiétude.
J'eus un mal fou à dormir pourtant, des visions d'Aria me supliant de l'aider, me hanta toute la nuit.

Au petit matin, j'étais tout aussi fatigué, mais bien décidé à la retrouver. Je me rendis de bonne heure au bureau, puis je filai chez ma tante, afin de voir Arwen.
Bien qu'elle ne serait pas en mesure de comprendre, je souhaitais qu'elle sache, que je ferais l'impossible, pour retrouver sa maman.
Leo me rejoignit en fin de matinée,
Et après avoir longuement discuté de la situation, avec Meredith, très inquiète, nous primes le portoloin, une vieille basquette, usée jusqu'à la corde, et qui dégageait une horrible odeur de moisi.

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