Chapitre 1 : Callis, la ville cachée [1/2]

C'est parti pour cette suite tant attendue :o 

Je me suis donné comme objectif de la finir en un mois alors le rythme de parution devrait être soutenu ! Je n'ai pas encore décidé si je mettais l'intégralité de ce T2 sur Wattpad ou pas. Je sais que ça va en décevoir plus d'un si tout n'est pas disponible, mais c'est le business, faut payer ses factures ^^ 

Nombreux sont ceux qui n'ont pas pu lire la version finale du T1 avec sa fin modifiée donc je vous le précise avant qu'on commence avec ce premier chapitre. Dans la fin du T1, Ethan est complètement attaché et Vassili pousse Mia en dehors de la cellule pour lui faire visiter la ville. Ils n'ont pas accepté de se battre aux côtés de la Résistance, ça tombait un peu comme un cheveu sur la soupe avec du recul. Ce sont des précisions importantes pour ce début de T2.

Sans plus tarder, vous l'attendiez depuis longtemps alors allons-y quoi !

* * * 

Le bruit métallique de la porte se refermant derrière Mia et Vassili fit sursauter la jeune femme. Le visage du vampire était dénué d'hostilité, mais elle ne se sentait pas à l'aise en sachant qu'Ethan était enfermé seul dans cette salle sombre et humide. Le lien venait à peine d'être complété quelques heures auparavant, le souvenir de sa morsure était encore frais dans son esprit. Son corps cherchait à se rapprocher inlassablement du vila, à toucher sa peau et à sentir la chaleur de sa chair contre la sienne. Un véritable besoin d'être en sa présence s'était allumé, une envie insoutenable de fondre leurs deux corps. C'était la seule chose qui occupait son esprit en cet instant, mais ce n'était manifestement pas au programme.

– Qu'est ce que vous allez lui faire ? s'enquit-elle, son angoisse perceptible dans le ton de sa voix.

Un sourire se dessina sur le visage du vampire. Elle n'y lut aucune malice, mais l'homme avait prouvé qu'il savait jouer la comédie.

– Ne t'en fais pas, personne ne va lui faire de mal. Une petite surprise l'attend...

– C'est censé me rassurer ? répondit la jeune humaine en haussant les sourcils. Il avait besoin d'être attaché et seul pour ça ?

– Le temps sans sa présence te paraît déjà long ? rigola le vampire, pensant manifestement que l'heure était aux taquineries.

Le temps en la tienne surtout, pensa Mia. Après tout, tu as trahi la confiance d'EthanJe n'ai aucune raison de croire ce que tu dis.

Elle ne savait pas jusqu'à quel pointils étaient en sécurité ici et préférait tenir sa langue au minimum jusqu'à en apprendre plus sur le rôle qui leur était alloué. La blonde avait bien compris qu'ils avaient leur utilité aux yeux de la Résistance, mais cela ne faisait pas d''eux des invités d'honneur. Jusque là, tout portait à croire qu'ils étaient plus des prisonniers que des alliés.

Vassili soupira devant le manque de réaction de la jeune humaine, la faisant pouffer ironiquement au fond de son esprit. Tenir sa langue ne voulait pas dire qu'elle allait se montrer ouvertement amicale face à des individus qui les avaient forcés à prendre part à une bataille dont elle ne comprenait pas encore les tenants et les aboutissants. Cela ne faisait que quelques heures que leurs manigances avaient mis en péril sa vie et celle d'Ethan, et voilà qu'ils exigeaient d'eux une nouvelle collaboration forcée, alors qu'ils venaient à peine de se réveiller de ce cauchemar.

– Je sais que je ne peux pas te demander de me faire confiance après ce qu'on vous a fait, mais je t'assure que ni toi ni lui n'êtes en danger. Nous ne sommes pas vos ennemis.

– C'est pas l'impression que j'ai depuis hier. Ni maintenant.

– Vous serez réunis dans quelques heures, et vous serez alors libres de circuler dans la cité comme bon vous semble, expliqua Vassili en posant une main sur l'épaule de Mia pour l'inciter à avancer. En attendant, Shaun va te faire visiter votre nouveau foyer !

Elle se résigna à suivre le vampire qui la mena à travers un couloir étroit qui comportait d'autres portes métalliques tout du long. L'allée était sombre, dépourvue de fenêtres, et l'humidité de la pierre rendait le lieu inhospitalier au possible. Des torches éclairaient le chemin, jetant des ombres effrayantes sur les murs de roche brune. Si Mia avait dû deviner dans quel genre d'endroit ils se trouvaient, elle aurait parié sur une prison. Tout le contraire d'un accueil réservé à des invités.

Après quelques minutes à voyager dans ce qui ressemblait de plus en plus à un couloir infini, une porte plus large que celle des cellules se dessina devant la paire. Elle était ouverte, et en sortait une lumière plus intense que celle quasi inexistante et artificielle du couloir. A mesure qu'ils se rapprochaient, elle pouvait distinguer la voix de deux hommes entrain de se chamailler.

– Lars, Klein, je croyais qu'Ellana vous avait demandé d'arrêter de jouer aux cartes pendant votre service, lança le vampire en pénétrant dans la pièce, un sourire aux lèvres.

Mia le suivit de près pour découvrir une salle large de quelques mètres, bien mieux éclairée que le couloir. La lumière semblait provenir de ce qui ressemblait à des lampes à huile accrochées un peu partout le long des murs, permettant aux occupants de la pièce de distinguer parfaitement chaque individu qui y passait. Dans un coin du petit hall se trouvaient un bureau en bois et deux chaises, l'une derrière le bureau et l'autre à côté. Des feuilles couvertes d'inscriptions trônaient un peu partout sur le mobilier, dans un chaos de papier qui se soulevait à chaque mouvement que faisaient les deux hommes en balançant une carte sur la pile au milieu. Un petit banc se trouvait à l'opposé du bureau contre le mur, et trois vieux casiers en bois surplombaient le secrétaire, menaçant à tout moment de s'effondrer sur l'individu qui était assis juste devant.

Les deux hommes, tous deux avoisinant la quarantaine d'années, accueillirent le vampire par un simple regard agacé envers le nouveau venu. Ils étaient concentrés sur les quelques cartes qui reposaient dans leurs mains, en qu'ils jetaient de temps en temps sur la pile. Aucun ne semblait surpris devoir la jeune femme dans le sillage du vampire. A vrai dire, ils ne lui accordèrent aucun regard, bien trop concentrés sur leur jeu.

– On s'ennuie dans cette cave humide, Vassili, répondit un des hommes en jetant nonchalamment une carte sur le bureau, provoquant une moue désespérée chez son partenaire.

Celui-ci rassembla toutes ses cartes et les balança avec colère sur le meuble, faisant virevolter quelques morceaux de papier au passage.

– Je crois que je préfère m'ennuyer que de jouer à la Déferlante avec toi, Lars, enchaîna celui qu'elle devina donc être Klein. Je n'ai jamais vu quelqu'un avec le cul aussi bordé de nouilles, c'est à se demander si tu ne triches pas.

– Comment veux-tu que je triche à un jeu de hasard ? contesta l'accusé avec un sourire angélique qui ne fit qu'agacer d'avantage son compagnon.

– Contrairement à vous deux, certaines personnes n'ont pas le luxe de pouvoir s'ennuyer, coupa Vassili en s'approchant du bureau pour rappeler les deux hommes à l'ordre.

Klein soupira en ouvrant brusquement un tiroir et en en sortant un épais livre qu'il claqua contre le bois du mobilier. Au même moment, Lars tendit au vampire une plume dont il se saisit rapidement pour griffonner quelques mots et une signature dans l'ouvrage. Pendant ce temps, les deux hommes en profitèrent pour dévisager la blonde, la mettant immédiatement mal à l'aise. Leurs regards n'étaient pas hostiles, mais il y avait une lueur de curiosité qui dansait dans leurs yeux, donnant à la jeune femme l'impression qu'ils étaient en train de la jauger.

– C'est elle, l'âme sœur du vila ? continua Klein alors que le vampire déposait la plume sur le bureau et commençait déjà à partir, Mia sur ses talons. Va y avoir du boulot pour lui donner un air de combattante...

Lars toussota dans son poing, gêné par la franchise brusque de son partenaire. Ils semblaient encore une fois bien plus au courant du sort de la jeune humaine qu'elle-même. Son esprit torturé réfléchissait à vive allure pour tenter d'analyser ce qu'il venait de se passer. Ils n'avaient pas encore accepté de se battre aux côtés des rebelles, pourtant les deux hommes considéraient que c'était tout comme. Cela lui laissait un goût amer dans la bouche, une sensation de ne pas réellement avoir le choix.

S'ils s'attendent à ce que j'ai l'air d'une guerrière, c'est sûr qu'ils vont être déçus... C'est déjà un miracle si j'arrive à courir deux kilomètres sans cracher mes poumons.

Un dernier couloir séparait Vassili et Mia de l'extérieur. Elle le suivait sans rien dire, perdue dans ses pensées. Elle avait encore l'impression que son esprit était recouvert d'un voile flou qui ne lui permettait pas d'appréhender la situation au maximum de ses capacités. Elle se sentait à moitié shootée, à demi incapable de se concentrer réellement sur une tâche ou une pensée cohérente. Un peu comme si elle venait d'émerger d'une longue nuit de sommeil, sauf que le brouillard du réveil ne semblait pas vouloir se dissiper rapidement.

Le vampire ouvrit la lourde porte métallique qui les séparait de l'air frais et la poussa, permettant à la lumière du soleil de pénétrer dans le couloir humide. Mia ramena automatiquement sa paume à hauteur de ses sourcils pour cacher ses yeux sensibles, la luminosité intense menaçant de les lui brûler. Elle cligna plusieurs fois pour les forcer à s'habituer à l'extérieur alors qu'elle suivait toujours le vampire, voyant à peine où elle mettait les pieds.

– Bienvenue à Callis, la ville cachée ! s'exclama Vassili en désignant le paysage devant eux.

Quand la vision de Mia s'habitua enfin à la lumière, elle put observer les alentours. Ils se trouvaient sur une plate-forme en métal, pas plus large que deux mètres, collée à la paroi d'une immense falaise. Stupéfaite, elle s'approcha de la rambarde. Ils étaient en hauteur, la prison étant complètement dissimulée dans la roche de la falaise. Devant elle se dessinait une ville gigantesque, délimitée par de nouvelles falaises quelques kilomètres plus loin. La cité était totalement coincée dans ce qui ressemblait à un grand canyon en arc de cercle. Un fleuve coupait la ville en deux, s'écoulant sur toute la largeur de la ville en suivant la courbure du canyon.

– Magnifique, n'est ce pas ? questionna le vampire fièrement. Et ce n'est qu'un côté de la ville ! La grosse roche sur laquelle on se trouve est au Cœur de la cité, la ville se développe tout autour de celle-ci en suivant le fleuve, délimitée par les falaises que tu vois au bout. Callis est en réalité un gigantesque canyon circulaire, ce qui nous a permis de dissimuler la ville entière à l'aide de sortilèges très complexes.

– C'est... immense... Combien ya-t-il d'habitants ? balbutia la blonde, complètement prise au dépourvu par le panorama spectaculaire de la ville humaine.

– Oh, je ne sais pas, cent mille peut-être ? La population ne cesse d'augmenter, expliqua Vassili, satisfait.

– Alors... Toutes ces histoires de génocide humain...

– Beaucoup d'humains ont bien été massacrés pendant la guerre, mais ils étaient également très nombreux... A l'époque, on a caché ici autant de femmes et d'enfants humains que l'on pouvait, ainsi que tous ceux qui ne voulaient pas prendre les armes et se battre sur le front. La ville est majoritairement humaine, mais toutes sortes de races s'y côtoient... Ici, tout le monde vit en harmonie.

Sous un ciel sans nuages et un soleil de plomb, la ville ressemblait à un petit coin de paradis avec ses habitations en briques blanches et son fourmillement de vie. L'eau du fleuve était transparente, dénuée de la pollution que Mia avait l'habitude de voir dans son monde, et la couleur rouge-orange de la roche qui composait le canyon habillait la cité d'une aura chaleureuse et secrète. Quand elle se concentrait avec sa nouvelle ouïe, elle pouvait entendre au loin des rires d'enfant, quelques airs de musique ou encore le brouhaha de centaines de conversations. Toute la ville débordait de vie et ses habitants semblaient vivre en paix, à des années lumières de préoccupations de guerre.

– Pourquoi risquer cette harmonie en dévoilant son existence, alors ?

– Parce que vivre caché n'est pas vivre libre. C'était suffisant pour leurs ancêtres qui avaient le choix entre vivre ici et mourir à la guerre, mais les nouvelles générations ont... soif de liberté. Ils n'ont pas connu les horreurs de la guerre, combattre et mourir pour leur liberté leur paraît un sort bien plus enviable que d'être enfermé dans cette cage dorée pendant encore des générations entières.

Qui pourrait leur en vouloir ? C'est vraiment dans la nature humaine de vouloir explorer le monde... Même si ça veut dire envoyer des milliers d'humains à leur perte. Ici ou chez moi, c'est la même.

– Viens, Shaun va te faire visiter la ville, conclut le vampire en l'invitant à progresser sur la plate-forme à ses côtés.

Quelques mètres plus loin se trouvait une petite cabine en bois soutenue par de larges cordes. C'était évidemment un ascenseur magique qui permettait de rejoindre le niveau du sol en passant par plusieurs niveaux de plate-formes comme celle sur laquelle Mia et Vassili se trouvaient. La roche au centre de la ville était si grande, et semblait parsemée de dédales et de pièces tout du long, c'était presque comme si une seconde cité se trouvait à l'intérieur, cachée des regards des habitants en bas.

La nervosité de Mia ne tarissait pas à mesure qu'ils s'éloignaient du vila. Pourtant, une partie d'elle-même brûlait de curiosité à l'idée de découvrir les secrets de cette immense ville cachée.  



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