3- Petit deviendra puissant

   Lorsque son père toqua à la porte de sa chambre, Élio fut réveillé. Le soleil donnait des teintes orangées au sol de la chambre brune. Celle-ci se situait dans les combles. De modestes planches disposées en guise de mur et une commode placée juste en dessous de sa fenêtre rendait la pièce plus agréable. Dans son lit, Élio s'étirait. Il bailla et écarta d'un geste sa couverture. Il posa son pied gauche sur le sol et se leva.

– Élio, entraînement ! cria Hélios, son père.

– J'arrive ! répondit Élio, d'une voix cassée.

   Il ouvrit sa commode et attrapa un léger haut marron et un court pantalon noir. Il s'habilla rapidement et sortit de sa chambre. Sa chambre donnait sur un minuscule corridor conduisant à l'immense grenier qui remplissait le reste des combles. À gauche de sa chambre, un escalier descendait, menant au premier étage puis se découpait et se recréait ensuite afin d'arriver au salon. Élio le descendit aussi rapidement qu'il put. Une fois dans le salon, sa mère, avachit sur le canapé, tourna la tête et prononça :

– Oh ! Bonjour Élio, tu peux aller manger, il reste deux petits pains et un peu de confiture.

Elle se leva et soupira :

– Je vais aller travailler, désolée chéri, je ne peux pas manger avec toi.

Sur ce, elle sortit par la porte du salon donnant sur l'extérieur et se dirigea vers la grange. Élio alla s'asseoir à la table et commença à manger les maigres pains et fit ce qu'il pu pour récupérer le fond de confiture bloqué dans le bocal. Son père descendit les escaliers et apparut dans la pièce, les bras pleins de livres. Il marcha jusqu'à la table à manger et posa brusquement le tas d'ouvrages sur celle-ci. Son fils tourna la tête, laissant un morceau de pain en suspend dans une main et un couteau rosie par la confiture, dans l'autre.

– Nous irons voir un combat d'arène régional, commença Hélios, faisant sourire Élio mais le lui ôtant aussitôt en continuant, seulement si tu améliores la maîtrise de ton don en un mois.

   Son fils, avait réellement envie d'aller à cette arène. Les arènes régionales étaient la dernière étape avant d'arriver à l'arène nationale. Réussir dans une arène régionale était une des choses les plus difficiles à réaliser, gagner amenait déjà une meilleure qualité de vie : ouvrait la porte à des appartements en centre ville pouvant abriter une petite famille, permettait aussi aux enfants et adolescents de faire des études dans d'assez bonnes écoles et assurait un travail à la personne gagnante. Voir un combat d'arène régionale était cher et coûtait encore de plus en plus dès lors que l'on approchait de la dernière étape.

   Son père posa sa main sur le livre et plein de motivation, il déclara :

– C'est pour cela que nous allons utiliser des livres plus complexes qu'avant, – plus coûteux– mais surtout plus utiles.

   Puis il chuchota :

– Ne raconte rien à ta mère, elle deviendrait rouge de colère, elle m'en voudrait pour plus de trois mois.

   Son fils acquiesça et lui promit de ne rien dire. Élio se dépêcha de terminer son petit déjeuner afin de pouvoir aller rapidement s'entraîner.

Une fois le repas englouti, Élio sortit de table, prit les livres et ils s'en allèrent dehors. Leur maison était entourée par des champs leur appartenant. Ils n'en possédaient pas autant que les plus riches campagnards mais ils avaient des terres de qualité. Ces terres leur permettait d'obtenir un rendement suffisant afin gagner plus que ce qui leur permettrait de survivre. Ils allèrent dans un de leur champs dont les produits étaient déjà récoltés. Ils eurent ainsi tout l'espace nécessaire pour travailler.

– Bien, nous allons pouvoir commencer l'entraînement, déclara Hélios, asseyons-nous.

   Son père lui tendit le premier livre de la pile. Élio lut la première de couverture : "La maîtrise de don pour les nuls". Il fut presque vexé par le titre mais se montra surtout très amusé par celui-ci. Son père en prit un autre et tous deux commencèrent à lire. Ils firent cela pendant deux heures entières et prirent en note quelques passages. Jusqu'à ce que son père interrompe le silence :

– Tu as trouvé quelque chose ? demanda-t-il.

   Élio plia le coin de son livre, formant un marque page rudimentaire et le déposa sur le sol. Il soupira.

– Pas grand chose, ils répètent tous de méditer très longtemps, répondit-il, je devrais sûrement le faire plus longtemps et tous les jours mais il faut que je travaille... Et toi?

   Les yeux de son père s'illuminèrent.

– Pas qu'un peu ! Je vais te montrer mais tu dois faire ce que je te dis.

Élio acquiesça. Son père lui demanda de se lever et de placer sa main devant lui, ce que fit immédiatement Élio.

– Maintenant ouvre ta main en pensant à ton don, ordonna-t-il.

Élio déploya ses doigts comme il faisait toujours pour s'entraîner. Tout à coup, l'air pesa, le vent s'effila, comme une bise, entre les doigts du jeune homme et courbait les arbres. Les oiseaux au loin volaient lentement. Son père leva le bras, d'un geste lourd.

– É...li...oooo, booouge, prononca-t-il, les mots déformés dès lors qu'ils sortaient de sa bouche.

Élio n'avait jamais réussi à se déplacer lorsqu'il ralentissait le temps, il finissait donc figé, la main levé. Grâce à cela, il avait tout de même travaillé son endurance et pouvait ralentir le temps pendant plus une heure. Cela lui permettait de, par exemple, prévenir très rapidement lorsqu'un verre allait tomber et qui, grâce à cela, était sauvé par sa mère. Il essaya alors de se décaler vers la droite.

Il fut légèrement bousculé, comme si le vent le poussait. Le temps avait repris son cours. Il avait échoué.

– Élio, essaie la prochaine fois de bouger seulement un doigt, dit son père, toujours assis, tu y arriveras peut-être.

« Il ne pouvait pas le dire plus tôt ? », pensa Élio.

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NDA :

J'espère que l'histoire vous plaît ! J'ai décidé d'arrêter là pour que ça ne fasse pas trop :)

Je vous invite à lire la suite si elle vous plaît et si non, à me dire pourquoi elle ne vous plaît pas !

Bonne soirée/journée les loulous :)

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