1- Élio n'est pas si doué

   Le père d'Elio lui avait toujours conseillé de se méfier de tout le monde. Il avait même promulgué quelques petites règles :

1) Ne jamais trop parler aux inconnus
2) Ne jamais divulguer son don
3) Ne jamais parler de ses entraînements quotidiens à quelqu'un d'extérieur à sa famille.

   Et c'est vrai que ses entraînements quotidiens se révélaient pour -ainsi dire- assez difficiles : monter des bottes de foin au sommet d'une colline, sans aucun animal à l'arrivé; grimper une falaise tout en portant un sac rempli de petites pierres, puis en utilisant de plus grosses et ce, tous les jours. Élio avait également appris à se servir d'armes et il préférait par dessus tout l'épée, bien qu'il fût un merveilleux archer. Il aimait la grâce de cette arme, sa maniabilité et la proximité des ennemis que lui procurait l'objet.

   Cependant, ce qu'il aimait par dessus tout résidait en ce qu'était la base de toute hiérarchie : l'apprentissage de son don. Élio l'adorait, celui-ci était d'une praticité sans nom. Il était sûr de pouvoir défier toutes les arènes avec celui-ci et de même pouvoir renverser le roi. Son père était de son d'avis. Cependant, il ne le maîtrisait pas assez. Son père n'arrivait pas à faire maîtriser sa magie à son fils. Il misait tout sur son jeune fils, son unique enfant. Sa femme et lui avaient essayé de mettre au monde d'autres enfants, en vain. Alors la seule façon pour ce père de renverser sa situation était de pousser son fils à réussir à tout prix.

   Il lui faisait lire tous les livres de Joseph Besosti, le plus grand Imperator. Ainsi étaient nommées les personnes possédants un don. Celui-ci avait un pouvoir bien différent de celui d'Elio. Il pouvait créer tous les objets qu'il voulait. Il maîtrisait si bien sa magie que ses créations ne disparaissaient pas et pouvaient faire la taille d'un éléphant. D'ailleurs, dans son tome 3, il avait même fait mention d'une anecdote au sujet d'un combat d'arène, un de ses premiers, où, tout à coup, il créa de la farine et le jeta sur son adversaire. Cette technique lui fit gagner son premier combat. Mais l'intérêt de ce livre n'était bien sûr pas dans ses anecdotes mais dans ses stratégies et ses explications. Il est vrai que pour notre jeune héros de 16 ans, il n'était plus forcément utile, leurs dons ne correspondant pas, il avait plus appris par lui même et par son père que par ce livre qu'il gardait surtout comme porte bonheur.

   Aujourd'hui, Élio devait aider ses parents avec la ferme. Il se disait en marchant, qu'il pourrait sûrement s'entraîner tout de même à utiliser son pouvoir – très mal maîtrisé par Élio –, tout en rendant service. Il s'imaginait déjà combattre dans l'arène à terrasser tous ses ennemies.

– Viens ! Aide moi à mettre le foin, obligea sa mère, d'une voix calme.

   Sa mère lui tira doucement le bras, espérant le faire sortir de ses rêveries. Marchant derrière elle, il enjambait quelques reste de foin que les vaches n'avaient pas encore mangé. Il n'était décidément pas fait pour une vie à la campagne. Il avait hâte de partir en ville, malheureusement il ne pouvait le faire qu'à sa majorité, les habitants des villes et de la campagne n'avaient pas le droit de déménager avant.

   Ses cheveux noirs lui balayait le visage. Il arriva au niveau des bottes de foin, attrapa une fourche et, d'un grand geste, jeta un morceau aux vaches les plus proches.

– Doucement, Élio !

   Sa mère, deux mètres plus loin avait déjà commencé.

   Il réfléchissait à comment utiliser son pouvoir. Ainsi, tout en pensant, il jetait du foin aux vaches. Il arriva vite dans la Lune, sa mère avait déjà réalisé la moitié de son travail, lorsqu'elle vit une montagne se créer devant son fils.

– Élio !, cria-t-elle, la main sur la hanche, l'autre tenant une fourche.

   Élio sortit de sa torpeur. Il vit sa création à ses pieds. Finalement, il comprit qu'il ne pourrait pas utiliser ses pouvoirs maintenant.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top