PDV Aria.

Quatre ans plus tard...

_Putain, c'est pas vrai. J'en ai marre, vas-y cette fois, marmonne Evan en enfonçant son oreiller sur son visage.

_J'y suis allée il y a une demie heure, je râle en me redressant.

J'allume la lampe et me lève difficilement. Je suis épuisée, et mon stupide conjoint n'est pas foutu de m'aider.

_C'est toi qui a voulu qu'elle dorme dans la chambre à côté. Assume maintenant.

_Connard.

_Moi aussi je t'aime.

Je prends le biberon sur la table de chevet et m'apprête à aller calmer notre fille mais Evan saisit mon poignet. Il me retourne doucement et presse délicatement ses lèvres contre les miennes. 

Ces papillons dans mon ventre me sont familiers désormais. Cela fait des années qu'ils y sont, et je n'ai pas l'intention qu'ils s'en aillent. Ils me prouvent qu'Evan est toujours mon homme. Et même s'ils disparaissent un jour, je porte tellement d'amour pour cet homme qu'il ne pourra jamais être épuisé. A travers les années, Evan a appris à cultiver cet amour, mon cœur en est un jardin entier. Je souris en répondant à son baiser.

_Reviens-moi vite, murmure-t'il.

_Promis.

Il m'embrasse furtivement une dernière fois avant de se laisser tomber sur le matelas. Stiles lève lentement la tête vers moi, essayant de comprendre pour quelle raison il a -encore, été réveillé. Je lui caresse la tête avant de sortir de la pièce. Je rejoins silencieusement la chambre de notre fille et la retrouve dans son berceau -en pleurs comme chaque nuit.

_Hé mon bébé..., je chuchote.

J'allume son mobile représentant des étoiles et une lune avant de me pencher pour la prendre dans mes bras. J'embrasse son front doucement en la berçant. Avec délicatesse, je lui donne son biberon qu'elle s'empresse d'amener à sa bouche. Elle est affamée. Elle l'est toujours. Sur ce point-là, elle tient autant d'Evan que de moi. Dès que ses pleurs se réduisent, je vais m'asseoir sur le fauteuil à côté de moi.

Hier, notre fille a fêté ses six mois. Nous avons même découvert sa première dent de lait cette semaine. Mes parents lui ont offert une poussette canne qu'on va commencer à utiliser. Quant à Oliver, il est le parrain de notre fille. Amber est évidemment sa marraine, la question ne se posait même pas. Elle est enceinte d'ailleurs. C'est un garçon qui devrait arriver d'ici deux mois. Corey et Amber se sont mariés, cela a fait trois ans le mois passé. Quant à Evan et moi, nous sommes pacsés. Nous avons longuement pensés au mariage, et peut-être que nous nous marierons un jour, mais pas tout de suite. Nous préférons attendre que notre fille grandisse.

J'ai gardé contact avec Matthew. Oui, c'est surprenant. Le divorce a duré un an, durant ce laps de temps, nous ne nous parlions plus. Mais nous nous sommes recroisés une fois au supermarché, et nous avons discuté brièvement. Puis, j'ai appris qu'il était devenu chirurgien en pédiatrie. Devinez qui a été mon docteur, à la plus grande joie d'Evan ?

Aujourd'hui, il est en couple avec une de ses collègues, et vit avec elle. Il a déménagé de notre appartement car cela lui rappelait trop de souvenirs. Il m'a avouée qu'il n'aimait pas cette fille autant qu'il m'a aimée, mais qu'il était définitivement passé à autre chose. Parfois, nous nous voyons avec Evan et notre bébé. Heureusement, mon homme le prend plutôt bien.

En revanche, Roy et moi n'avons plus aucun contact, à la plus grande joie de mon mari. Suite à ma dispute vis-à-vis d'Evan qui ne voulait pas que j'aille le voir pour lui dire au revoir -comme toujours, il n'a plus donné de nouvelles. Enfin, je lui ai envoyé un message pour le prévenir que je ne pouvais pas le revoir, et on s'est plus ou moins disputés. J'ai appris qu'il a été muté dans une autre région. Evan a voulu organiser une fête quand il a appris pour son départ, quant à moi, j'ai été déçue qu'il me laisse de côté si facilement. Même si nous n'étions plus très proche, la moindre des choses aurait été de prendre des nouvelles. Il ne sait même pas que nous avons une fille.

La mère d'Evan a emménagé plus près de chez nous, afin de nous aider avec le bébé. Elle la garde fréquemment, tout comme mes parents. Je n'ai jamais rencontré le père d'Evan, et je ne suis pas sûre de vouloir le croiser un jour. Cependant, son petit frère passe aussi souvent. Il a aussi deux enfants -des jumeaux en fait. Ils auront un an dans deux mois.

Au final, rien n'a vraiment changé. Excepté l'arrivée inattendue de notre ange. Nous avons essayé un an avant que je tombe enceinte. Nous pensions même à adopter, mais cela aurait été différent.À un certain stade, j'ai arrêté de compter le nombre de disputes que j'avais avec Evan vis-à-vis de nos tentatives d'avoir un bébé. Il continuait d'insister, car selon lui, si j'étais tombée enceinte une fois, cela pouvait arriver de nouveau. Personnellement, j'avais perdu espoir. Jusqu'à ce que je n'ai pas mes règles une fois. Et c'était la bonne. Je me rappellerais toute ma vie de la joie sur le visage d'Evan quand je le lui ai appris. C'était magique. Notre fille nous a d'autant plus réuni. Un jour, Evan m'a dit que seul un bébé pouvait lier deux êtres, il avait raison. Elle nous rend plus fort. C'est tout simplement indescriptible.

Mon regard se pose sur la guirlande juste au-dessus du berceau de notre fille. Elle représente son prénom.

Mila.

Nous avons passé des mois à réfléchir à un prénom parfait. Mais aucune n'était assez bien pour elle. Alors nous avons cherché un prénom qui la définirait. Mila l'est. Il signifie "aimée de tous" et il définit aussi le miracle. Notre fille est un miracle. Evan et moi avons parcouru un long chemin avant d'en arriver ici, et notre bébé en est la preuve. De nombreuses fois, j'ai perdu espoir pour nous, je ne croyais plus en notre amour. Mais depuis quatre ans, j'ai arrêté de me battre pour nous. Nous vivons nos sentiments naturellement, sans aucune retenue. Tout est vrai dans notre couple, tout est spontané. Et l'arrivée de Mila était un vrai miracle, qui n'a fait que nous rapprocher d'autant plus.

_Aya ? Tu t'es perdue en route ?

Je roule des yeux en entendant la voix d'Evan à travers la cloison.

_Non, je ne me suis pas perdue, je rétorque à travers le babyphone.

Précautionneusement pour ne pas brusquer notre fille, je me lève et éteins son mobile. Sachant très bien qu'elle va se remettre à pleurer dans les prochaines heures, je l'amène à notre chambre. Une fois dans celle-ci, Evan lève la tête et le coin de ses lèvres forme un sourire adorable en nous voyant.

_Regarde qui est là, je souris en baissant la tête vers notre fille qui boit encore son biberon.

_Ce sont les femmes de ma vie.

J'avance lentement jusqu'au lit puis pose un genou sur celui-ci. Mon mari tend les bras pour prendre notre enfant. Une fois qu'il la tient, il s'allonge et la soulève en l'air. En un instant, il vient de ruiner la demie heure que j'ai passé à essayer de la calmer. Je vais le tuer.

_Moh, mon bébé ! C'est qui la fille à son papa ? C'est toi ! Oui, c'est toi !

Il lui touche le bout du nez et elle se met à rire en attrapant son doigt. Il s'assied à nouveau et la serre contre lui en la noyant de baisers sur le visage. Evidemment, elle rit d'autant plus. Quand son père fait ce genre de choses niaises, elle ne se plaint jamais. Elle adore ça.

Leurs sourires sont magnifiques, et contagieux. Mila -amusée par le comportement gaga de son père, amène le doigt d'Evan à ses lèvres pour tenter de le mordiller. Heureusement pour son papa, elle n'a qu'une dent.

_Mais c'est que notre bébé a faim, constate-t'il joueur. Alors comme ça toi aussi tu as les yeux plus gros que le ventre ?

Mila rit -encore et toujours quand son père s'adresse à elle. Leur relation promet d'être très fusionnelle. À tel point qu'il se pourrait bien que j'aille dormir dans le canapé fréquemment. Je ne sais pas pourquoi elle est plus détendue avec son père, tandis qu'avec moi elle pleure tout le temps. Je pense que, malgré son jeune âge, elle a compris qu'Evan ne lui criera jamais dessus -moi non plus d'ailleurs, mais je suis susceptible de craquer plus facilement à ses pleurs que lui. À six mois, notre fille fait déjà des caprices. Oui, même Matthew n'en revenait pas.

Par exemple, l'autre jour, elle était dans mes bras sur le fauteuil et pleurait pour aller avec son père sur le fauteuil d'en face. Comme celui-ci travaillait, je ne voulais pas qu'elle le gêne alors je refusais. Sauf que ce papa complètement fou de sa fille a craqué et l'a prise à bras car, je cite, ce n'est pas grave elle ne me dérangera pas. Je lui ai expliqué au soir qu'il ne valait mieux pas qu'on soit d'un avis contraire devant elle, car elle comprendra bien assez tôt qui lui dira plus facilement oui -Evan. Mais Monsieur m'affirme que ça n'arrivera pas avant ses cinq ans. Chose complètement fausse puisque les enfants de deux ans et demi et trois ans que j'ai à l'école savent déjà lequel de leurs parents est le plus laxiste. Enfin... Je sens que l'on va beaucoup se disputer concernant l'éducation de Mila.

_Bravo, jeune homme, je le félicite faussement. Tu as réussi à l'énerver, maintenant elle ne dormira pas avant une bonne heure.

_Sottise, pouffe-t'il. Mila va faire dodo comme un gros bébé avec papa et maman. Pas vrai, ma chérie ?

Comme si elle comprenait exactement ce qu'il disait, elle hoche la tête et sourit -dévoilant sa petite dent.

_Tu vois, me lance-t'il calmement. Mila est une fille adorable. Mila écoute ses parents. Mila va aller dormir dans le grand lit. Faisons comme Mila.

Je ris à l'entente de sa réplique, digne des publications Facebook que nous retrouvons souvent. Comme pour appuyer ses propos, il s'allonge et installe Mila face à lui -en prenant soin de retirer l'oreiller. Je cède, et fais comme lui. Une fois qu'Evan est avec sa fille, il n'y a plus qu'elle qui compte. Je ne suis pas jalouse, cela m'amuse plutôt. Il est tellement différent avec elle.

Qui aurait-cru que cet homme -qui a été si brisé il y a quelques années, puisse être un père admirable pour sa fille, et un conjoint parfait ? Parfois, il m'arrive de ressasser le passé, de me demander comment nous avons pu vivre tout cela. Ça paraît si loin... J'ai l'impression que nous avons eu plusieurs vies. Nous sommes pacsés maintenant, nous vivons ensemble et avons une magnifique petite fille. Au final, Evan avait raison. Si nous nous sommes retrouvés il y a trois ans, c'était pour une bonne raison. Nous étions destinés à passer le reste de notre vie ensemble. Il nous reste tellement d'années à passer tous les deux -avec Mila. J'imagine déjà la réaction d'Evan quand elle aura son diplôme, ou encore son premier copain. Je plains ce garçon d'avance. Il n'aura aucune idée de ce en quoi il s'engagera. Parfaitement comme Evan et moi il y a presque dix ans.

Fin.

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Ça me déprime. Complètement. La fin de la publication de cette fiction me déprime...

Et le dernier chapitre aussi... En fait, je pensais vraiment qu'il était super, mais pas tant que ça... Qu'en pensez-vous ?

Alors... Voilà le moment où je m'adresse à vous, les lecteurs. J'ai hésité à publier une seconde partie où je m'adresserais exclusivement à vous, mais c'est inutile. Je sais ce que je dois -et désire- vous dire. En un an et demi de publication de ARE, j'ai appris beaucoup de choses. J'ai rencontré des lecteurs hors du commun et en tout genre ( énervés contre Evan et Aria, délurés, excités, amusants, adorables, attendrissants...). Et je tenais à tous vous remercier pour m'avoir accompagnée jusqu'ici. Même ceux qui se sont fait plus silencieux, si vous avez lu cette fiction, c'est qu'elle vous a affecté d'une manière ou d'une autre. Alors merci à vous. Il n'y a aucun mot assez fort pour vous dire à quel point je vous suis reconnaissante. Cette fiction que j'ai détesté durant une période, est remontée dans mon estime. Je ne dirais pas que j'en suis fière, mais je suis irrévocablement amoureuse d'Evan et Aria, et c'est grâce à vous. Vous m'avez permis d'apprendre à aimer cette histoire, alors que je la trouvais irréaliste dans le tome 1. C'est un miracle, oui. Car je n'arrive toujours pas à corriger T&A sans en être dégoûtée et tout critiquer. 

Je ne sais pas quoi vous dire de plus, mis à part que je suis honorée d'avoir eu des lecteurs aussi merveilleux que vous. Alors -encore- merci, et j'espère que vous vous rappellerez assez longtemps d'Evan et Aria, et peut-être même de moi :)

Je vous embrasse tous très FORT, et vous aime énormément. Encore merci, à mes yeux, vous êtes extraordinaires.