Chapitre 44.

PDV Aria

En me réveillant, je tends le bras vers Evan qui a dormi avec moi. Ma main entre en contact avec le matelas. J'ouvre les yeux et tourne la tête, en constatant qu'Evan n'est plus dans le lit. Stiles non plus d'ailleurs. Il n'est que 7h03, or il ne travaille pas avant 9h. De plus, il reste dans son bureau au lieu de se déplacer. Il doit terminer quelques petits détails vis-à-vis de la course d'Hugo ce weekend. Quand il me disait qu'il était le manager d'Hugo, je pensais qu'il aurait été constamment en déplacement, mais pour le moment c'est supportable. Il m'a expliquée que la saison venait de commencer il y a deux mois donc que c'était plus ou moins calme. J'appréhende quand il aura des courses tous les weekends et qu'il rentrera tard tous les soirs...

Il fait extrêmement chaud ici. Je me lève et ouvre une fenêtre avant d'aller dans la salle de bain me rafraîchir. J'en profite pour me brosser les dents puisque j'ai oublié de le faire hier soir. J'étais trop heureuse d'être dans le même lit qu'Evan, même si nous n'avons pas dormi l'un contre l'autre. Finalement, je retire mon legging et laisse mon long T-shirt pour retourner dans le lit. J'ai envie de me lever tard aujourd'hui. Enfin, je ne peux pas rester éternellement au lit puisque je travaille exceptionnellement à l'hôpital cette après-midi. Ce matin, ils n'ont pas eu besoin de moi car les enfants n'étaient pas très nombreux. Il y a souvent des périodes comme celle-ci. Ce sont les meilleures, parce que lorsqu'il y a trop d'enfants, c'est littéralement ingérable.

Dans le lit, je pousse la couverture à mes pieds et me tourne sur le côté pour fermer les yeux quelques secondes. Les draps sentent Evan. C'est presque comme s'il était avec moi.

_Tu es déjà réveillée ?, me demande cette voix.

Je pose les yeux vers Evan, adossé contre la chambranle de la porte -torse nu. Son petit sourire est contagieux.

_Oui, et il n'y avait personne avec moi dans ce grand lit.

_Je peux arranger ça.

Avec une lenteur qui fait paradoxalement accélérer les battements de mon cœur, il avance jusqu'au lit et se place à côté de moi. Il s'allonge de la même manière que moi, de sorte que nous nous faisons face. Ses cheveux sont légèrement ébouriffés, et son regard me procure une drôle mais agréable sensation dans l'estomac. Nos bras sont très proches, je peux sentir la chaleur de sa peau qui émane jusqu'à moi. Ses yeux baladent sur mon corps avec insistance, de mon visage jusqu'à mes jambes découvertes. Il paraît tellement calme.

_Tu es magnifique, Aria. Est-ce que je te l'ai déjà dit ?

_Je ne pense pas, non, je le charrie d'une voix innocente.

_Moi je suis persuadé de te l'avoir déjà dit. Et puis, même si ce n'était pas le cas, il y a d'autres façons de te le montrer.

Le regard qu'il me lance veut tout dire. Je baisse les yeux face à l'ardeur de ses iris. Mes joues s'échauffent sans aucune raison. D'habitude, je ne réagis pas comme ça avec lui. Je crois que c'est parce que nous n'avons couché qu'une fois ensemble en quatre ans, et que malgré tout, j'appréhende ce qu'il se passera une fois qu'on aura franchi cette étape.

_Evan..., je murmure.

_Seulement si tu en as envie, Aria. Je ne te forcerais pas.

_Montre-moi.

Je n'ai pas réfléchi. Et visiblement, il ne suffisait que de prononcer ces deux mots pour qu'il se libère des tas de contraintes que je lui fixais. L'une de ses mains vient se loger vivement dans le creux de mes reins afin de m'allonger dos au matelas. Son bassin frôle le mien, tout comme mes lèvres effleurent les siennes. Avec une délicatesse à m'en couper le souffle, il m'embrasse paisiblement. Sa langue caresse timidement ma lèvre, avant de rejoindre la mienne. L'une de mes mains se pose sur sa nuque tandis que l'autre est sur sa taille. Instinctivement, son bassin se frotte contre moi frénétiquement. Je gémis face à toutes les sensations qu'il me fait ressentir à l'instant.

_Je t'aime, halète-t'il contre mes lèvres.

_Je t'aime aussi. Tellement.

Ses doigts saisissent le bas de mon T-shirt afin de me le retirer. Je me relève pour l'y aider. Evan écarquille les yeux en constatant que je ne porte pas de soutien-gorge.

_Putain, Aria. Tu vas me tuer. Non, tu vas me faire jouir en un regard en fait.

_C'est gentil ça... Non ?, je demande incertaine.

Il sème un sentier de baisers mouillés du coin de mes lèvres à mon cou, puis jusqu'à ma clavicule. Il relève ensuite la tête, ses yeux croisant les miens.

_Tu n'auras jamais de meilleurs compliments que celui-ci. Tu es ma déesse, tu t'en rappelles ?

Evidemment que je m'en souviens. Il m'avait appelée ainsi le jour où je lui avais fait une fellation devant un épisode d'Arrow. J'avais oublié ce surnom jusqu'à aujourd'hui. C'était il y a tellement longtemps...

_Oui.

Ses lèvres s'aventurent plus bas, sur ma poitrine, mon ventre, même ma taille. Je cambre le dos involontairement. C'est tellement bon. J'ai envie de lui faire vivre les mêmes sensations que celles que j'éprouve à l'instant. D'un geste assuré, je saisis son menton pour lui faire lever la tête vers moi et l'embrasser. Dès qu'il est de nouveau allongé au-dessus de moi, j'enroule mes jambes autour de sa taille en le faisant basculer. Je suis à présent à califourchon sur lui, et le regard de braise qu'il me lance me liquéfie instantanément. J'enfouis mon visage dans son cou et suçote celui-ci dans le but d'y laisser une marque bien visible. Sensuellement, je commence à onduler des hanches contre son bassin. Je m'équilibre à l'aide de mes mains sur son torse. Son érection subit les mouvements de ma taille, ce qui ne fait que la durcir d'autant plus. Les mains d'Evan saisissent ma taille pour accompagner mes va et vient. Nos halètements de plus en plus irréguliers remplissent peu à peu la pièce. J'avais oublié à quel point j'aimais donner autant de plaisir à Evan. Il est le seul à avoir toujours pris du plaisir dans chacun de nos rapports. Il ne se retient pas de gémir, et je sais qu'il ne simule pas. Je vois à quel point le désir déforme les traits de son visage, pour le rendre encore plus parfait. 

Même le sexe ne sera jamais assez pour montrer à Evan quel homme merveilleux il est. C'est pourquoi je suis prête à le lui prouver chaque jour jusqu'à la fin de ma vie. Il n'a pas eu une vie facile, mais il n'a que 24 ans, il lui reste tellement de choses à vivre. J'espère qu'un jour, il oubliera son passé et qu'il s'épanouira autant que je le fais quand je pense à lui.

Je sursaute en entendant la sonnerie de mon téléphone. Evan souffle exagérément sur mon visage avant d'enrouler ses bras autour de ma taille et de me serrer contre lui.

_N'y va pas, geint-il.

_Evan..., je râle en essayant de me libérer de son étreinte. Et si c'était le boulot ?

_Si c'est important, ils appelleront.

Je tente de me délivrer en le repoussant à l'aide de mes mains sur son torse, mais bien sûr, il est trop fort.

_Arrête, il grogne. Pour une fois qu'il n'y a que toi et moi, profitons-en. Même Stiles n'est pas là.

_On aura d'autres moments.

La sonnerie s'arrête puis mon téléphone affiche que j'ai un message. J'arrive à tendre le bras vers mon portable et le saisir.

_Ouais..., marmonne Evan en me relâchant légèrement. J'espère que ce n'est pas important, parce que j'en ai marre des douches froides.

_Tu en as marre ?, je répète. Pourquoi ? Tu en prends souvent ?

_À ton avis ?, souffle-t'il en se redressant -moi dans ses bras. Depuis quatre ans. Et maintenant, tu te promènes en T-shirt dans ma maison, sans que je ne puisse te toucher.

C'est gênant. Jamais je n'aurais cru qu'il avait une érection pour si peu. Après son aveux, je crois que je vais dormir avec un vieux pyjama tout moche.

_Tu aurais dû me le dire.

_Je viens de le faire. Bon, qui vient de nous déranger ?

Je descends de ses bras pour ouvrir le message. Lire le nom du destinataire puis le contenu de son message me fait l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. C'est Roy. Je suis morte. Il veut me voir la semaine prochaine. Evan n'acceptera jamais ça. Je ne suis même pas sûre qu'il sache que je lui parle toujours. Il l'a sûrement oublié.

_Alors ?, me demande-t'il en passant sa tête par dessus mon épaule. C'est qui le con qui m'empêche de faire l'amour à ma copine ?

_Personne, je m'empresse de répondre en verrouillant mon téléphone. C'est le boulot pour me prévenir que je commence à 14 heures.

_Ils t'ont déjà envoyée un message hier.

_Oui, bah ils en ont renvoyé un aujourd'hui, je rétorque en me levant.

_Où tu vas ?

_Me préparer.

_Il n'est que 7h30, Aria. Viens avec moi dans le lit plutôt.

_Non, je n'en ai plus envie.

C'est vrai. Je n'arriverais pas à coucher avec Evan en sachant que Roy veut me voir, et qu'Evan ne supportera jamais ça. Je préfère arrêter pour aujourd'hui. On aura d'autres occasions comme je le lui ai dit. J'enfile mon T-shirt alors qu'il me fusille littéralement du regard. Monsieur est frustré.

_Comment ça "tu n'en as plus envie" ? Tu te fous de ma gueule ? Y'a deux minutes t'étais vachement trempée pour une meuf qui n'a pas envie de baiser.

_Fais attention aux mots que tu emploies, Evan. Il y a des limites tout de même.

_Qui t'a envoyée un message, Aria ?

_Le boulot, je t'ai dit !, je m'énerve.

Je me dirige vers le couloir mais il me rattrape en saisissant fermement mon poignet.

_Je pensais que la période des mensonges était terminée, rétorque-t'il sur un ton cassant contre mon oreille. Dis-moi qui t'a appelée, ou je vais vraiment m'énerver.

Je ris sarcastiquement.

_Si je te le dis, ce sera pire que si je me taisais.

_Dis-moi. On s'était mis d'accord pour se parler de tout franchement. Alors parle-moi.

_La personne qui m'a appelée est la seule dont nous n'avons pas encore discuté.

Lentement, il relâche mon poignet, et se recule. Je suppose qu'il cherche son identité, ou qu'il a compris. Quand je me retourne, son froncement de sourcils disparaît et il contracte la mâchoire.

_Si c'est bien celle à laquelle je pense, il n'y a rien à dire à son sujet, tranche-t'il.

Il attrape son T-shirt sur son fauteuil et l'enfile sans ménagement. Sa réponse ne m'aide en rien. Je sais qu'il ne veut pas que je vois Roy, mais je lui parle depuis cinq ans, il a été là ces dernières années, je ne vois pas pourquoi je l'abandonnerais.

_Il veut me voir la semaine prochaine.

_Dis-lui que tu es morte. Tu n'iras pas tant que je serai en vie, décrète-t'il en allant dans la salle de bain.

Je me doutais que cette facette de sa personnalité -autoritaire, n'avait jamais disparu. Je l'y suis, bien décidée à ne pas obéir à ses ordres. Je l'ai déjà bien assez fait il y a cinq ans. Dans la salle de bain, je le retrouve en train de se déshabiller pour prendre une douche -froide je suppose.

_N'essaie pas de me faire changer d'avis, Aria, c'est mort, me prévient-il.

_C'est quoi ton problème avec lui, au juste ? Il a été là quand j'avais besoin de lui, Evan. Il se soigne maintenant, c'est mon ami. Je tiens à lui, et je ne vais le laisser tomber parce que tu ne l'aimes pas.

_Putain Aria, tu ne comprends rien ! Ce mec t'a violée ! V-I-O-L-E-E ! Tu veux que je te l'épelle pour que ça rentre mieux dans ton crâne ? Il t'a battue et maltraitée, et toi, qu'est-ce que tu fais ? Tu cours dans ses bras. Nan mais tu te fous vraiment de ma gueule. On est où là ? Ton pseudo-mari a été assez con pour te laisser le fréquenter, mais ça n'arrivera pas avec moi. C'est lui ou moi. Choisis vite, je commence à en avoir marre de t'attendre constamment.

Le fait qu'il me fasse choisir entre Roy et lui ne me surprend pas du tout, même si cela me blesse légèrement. Je savais qu'il allait me poser ce dilemme, parce qu'il sait très bien que c'est lui que je choisirais. Mais c'est tellement petit venant de lui que ça me déçoit. Je pensais qu'il avait mûri sur ce point-là, il faut croire que non.

_Okay, Evan. Tu as complètement raison. Il m'a frappée et violée. Ecoute... Je ne veux pas m'engager sur ce sujet parce qu'on sait tous les deux que ça va mal finir...

_On est déjà en plein dedans là, me coupe-t'il. Alors vas-y, dis-moi ce que tu as à me dire, de toute manière j'ai déjà donné mon opinion.

Je ne veux vraiment pas le blesser. Si j'explique que malgré les horreurs que Roy m'a faites, il a aussi su se rattraper quand Evan m'a quittée et que j'étais enceinte, il ne l'acceptera pas. Il remet trop la faute sur lui, je ne veux pas sortir cet argument-ci. Mais si je ne le dis pas, je lui laisse entendre qu'il a complètement raison, or c'est faux. Il faut que je trouve un juste milieu, qui soit vrai, et qui ne le vexe pas.

_Ces dernières années, je suis restée amie avec lui. Matthew l'a accepté car il savait que j'appréciais Roy. Alors si tu m'aimes, tu sauras faire de même.

Il soupire longuement -agacé. Je n'aime pas le voir ainsi, mais je ne veux surtout pas me taire.

_Tu sais, Aria, je hais ce mec. Une partie de ma vie est liée à lui. Gwendoline m'a trompée avec lui. Elle m'a quitté pour lui. Je t'ai rencontrée pour me venger de lui. Je me suis attaché à toi, et j'ai carrément disjoncté quand j'ai su ce qu'il te faisait vivre. Quand il t'a violée... Putain, Aria, comment fais-tu pour ne pas comprendre le mal que ça m'a fait ? Il t'a fait du mal à cause de moi, murmure-t'il faiblement. Il t'a frappée et violée parce que tu me fréquentais. Et à ce moment-là, je ne t'aimais même pas. Tu n'étais qu'un pion. Si je ne m'étais pas joué de toi, rien de tout ça ne te serait arrivé. Alors c'est légitime que je remette la faute sur moi, à cause de lui. Excepté la drogue, tout ce qui m'est arrivé ces six dernières années, c'est par sa faute. Je regrette de t'avoir rencontrée dans ces circonstances là. Tu te rends compte, putain. Si je ne t'avais jamais approchée, il ne t'aurait jamais touchée. Je l'ai haï pour t'avoir fait ça. Mais tu sais ce qui m'a rendu encore plus hors de moi ? Que ce soit lui qui ait été là pour toi quand tu attendais notre enfant. Cette fois-ci, je ne peux pas l'en blâmer, c'est tout à fait de ma faute, mais rien que le fait de savoir que ce soit ce même mec qui t'a aidée à ce moment-là me rend fou de rage. Il a su être là quand tu avais besoin de moi. Le mec que je déteste le plus au monde, qui a violenté la femme que j'aime, et à cause de qui j'en suis là aujourd'hui. Ce gars. Tu continues de le fréquenter.

Il baisse la tête et je jugerais voir une larme sur sa joue. J'ai envie de franchir le mètre qui nous sépare pour le prendre dans mes bras, mais je résiste à cette envie qui me ronge la peau. Il n'a pas fini de se confier, et même s'il souffre, parler de ça le délivre d'un poids. Je le sais. Il n'a jamais voulu en parler avant aujourd'hui, mais il peut enfin extérioriser toute la haine qu'il a attisé à l'égard de Roy.

_Le pire dans tout ça..., reprend-t'il, c'est que je... T'ai frappée, par sa faute. J'étais hors de moi, et tu m'as comparée à ce mec que je hais tant pour toutes ces raisons. Je n'ai pas supporté que tu me compares à celui qui t'a violée et frappée. Alors je t'ai frappée moi-même. C'est ce qui a mis le feu au poudre. Ouais, j'en suis certain, c'est ce qui a engendré ma dépression. C'est vraiment ironique. Il est en quelque sorte celui qui m'a attiré à toi, mais il est celui qui a brisé notre couple. Tu peux me prendre pour un fou, Aria, peu importe. Je n'ai jamais autant pensé sincèrement quelque chose de toute ma vie. Il m'a fallu des années pour mettre des mots sur ce que je ressentais vis-à-vis de lui. Et j'y arrive aujourd'hui. Je ne veux pas qu'il détruise ma vie une énième fois. C'est tout ce que je souhaite. Ce n'est pas grand chose. Mais tu es la seule à pouvoir réaliser ce souhait. À toi de choisir. C'est lui ou moi.

Lentement, il lève les yeux vers moi. Ses yeux me font me rendre compte de tous les remords qu'il a, de toute la douleur qu'il ressent, mais surtout de la faiblesse dans laquelle il se noie -à cause de moi. De peur qu'il se braque, je fais un infime pas en avant. Je meurs d'envie de caresser son visage, de le prendre dans mes bras pour le rassurer, mais j'ai besoin de lui parler en le regardant dans les yeux. C'est la seule chose à faire pour lui prouver que mes paroles sont sincères et que je m'exprime avec mon cœur.

_Evan... Tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire, mais tu as besoin de l'entendre. Roy m'a frappée et violée bien avant que tu n'entres dans ma vie. Il le faisait pour presque rien. Une fois..., j'avale ma salive, nous nous étions disputés, et je lui avais manqué de respect devant ses parents. C'était la première fois qu'il... L'a fait. Je ne te dirais pas les détails, mais si on oublie la dernière fois que c'est arrivé, c'était la pire. J'étais effrayée et...

_Arrête, chuchote-t'il en détournant la tête. Ne me parle pas de ça, Aria. Je ne peux pas...

Je brise le mètre qui nous séparait pour prendre son visage dans mes mains. Les siennes viennent saisir mes poignets pour se libérer, mais il abandonne face à ma détermination.

_Ce que je veux te dire, c'est que ce n'est pas de ta faute. Il le faisait depuis des mois avant que tu n'arrives. Je t'en ai voulu pour m'avoir manipulée, pour m'avoir fait tant de mal. Je pensais que tu m'avais réellement utilisée sans aucune rancœur. Je croyais que... Tu avais couché avec moi dans le simple but de rendre Roy fou.

_Ce n'est pas vrai, j'étais déjà attaché à toi, Aria. Je te le promets.

Son regard désespéré ne me ment pas. Il le pense vraiment, et je le crois.

_Je sais, Evan. Il m'a fallu du temps pour accepter que tout ça n'était qu'un plan au final. Je suis passée à autre chose aujourd'hui. Pour notre bébé... Il a été là, mais il a été parfait.

_Ne dis pas ça, me coupe-t'il. Ne dis pas qu'il est parfait, Aria. Ne le redis plus jamais.

_Je veux dire qu'il ne m'a pas maltraitée. Il m'a rassurée et a été très calme. Il ne m'a pas fait de mal, Evan, c'est ce que je veux que tu comprennes.

_Sauf que ce n'était pas moi.

_Oui mais ce n'était pas de sa faute, ça. Il n'y est pour rien. Tu comprends ?

_Quand on parle de lui, je ne veux jamais rien comprendre.

_J'ai cru comprendre oui, je souris dans le but qu'il se détende. Tu sais, je suis consciente que tu le détestes, je sais pour quelle raison et tu as raison de ne pas l'aimer. Mais sans lui, nous ne nous serions jamais rencontrés. Je ne vois pas ma vie sans toi. Imagine-toi, tu serais resté avec Gwendoline ou tu aurais continué de te droguer. Quant à moi, je serais toujours avec lui. Mais ce n'est pas arrivé. Nos chemins se sont croisés, peu importe la raison, peu importe ce qu'il s'est passé pour que nous soyons ici aujourd'hui, nous sommes ensemble et je ne te quitterais plus jamais. Et surtout pas pour lui. Je te choisis toi. Ça paraît tellement évident que je ne sais même pas pourquoi je te le dis. Si tu veux que je ne lui parle plus, laisse-moi lui dire adieu. Tu souffres à cause de lui, et même s'il est mon ami, je te ferais toujours passer avant le reste. Je le vois une dernière fois, et nous n'en parlerons plus jamais, okay ?

Il soupire en retirant lentement mes mains de son visage. Je laisse mes bras retomber le long de mon corps tandis qu'il tourne la tête vers la baignoire.

_Je ne sais pas, Aria. Je n'arriverais pas à passer une journée en sachant que tu es avec ce sadique psychopathe.

Je me retiens de le corriger, pour ne pas engendrer un autre conflit.

_Ce ne sera qu'une dernière fois. Après, il n'y aura plus que nous deux.

_Laisse-moi y réfléchir. J'ai besoin de me calmer.

_D'accord, je cède. Je vais te laisser te laver. On en reparle après ?

_Oui.

_Okay. À tout à l'heure alors.

Je sors silencieusement de la pièce et referme la porte derrière moi.

Quelques secondes plus tard, j'entends l'eau couler dans la baignoire. En attendant qu'il finisse de se laver et de se préparer, je descends afin de préparer le petit déjeuner. Stiles m'accueille comme il se doit, ce qui lui vaut des caresses et un bisous de ma part. Je constate qu'Evan avait mis la cafetière en marche. Pour une fois, je vais sûrement prendre un café, histoire de changer.

Cette discussion m'a permis de réaliser la douleur qu'Evan éprouve à cause de Roy. Pour l'homme parfaitement imparfait qui se douche à l'étage, je suis prête à rompre mon amitié avec Roy. Cela me gêne de me contraindre à ses ordres, mais Evan a besoin de savoir qu'il est le seul. Même si cela signifie que je ne reverrais plus jamais mon ami, et que cela me fait énormément de peine, je serais prête à tout pour lui. Il faut juste que je le revois une dernière fois. Pour lui dire au revoir. J'y tiens énormément.

*************

Hey ! Chapitre pas très intéressant, je l'avoue. Mais il fallait régler le problème avec Roy, vous verrez la décision d'Evan dans le prochain chapitre :)

Sinon, j'hésite longuement sur la date de publication de ma nouvelle fiction... J'aurais aimé savoir qui serait intéressée, si vous ne vous rappelez pas du contexte, j'en ai déjà parlé dans mon rantbook "La O'zone" :)

Sinon, vous allez péter un câble mes pauvres lecteurs... Le prochain chapitre est le dernier avant l'épilogue... Oui, oui, vous avez bien lu... En plus il ne sera pas "terrible". Ce sera un chapitre banal, mais l'épilogue sera la véritable fin de cette fiction, qui ne vous laissera plus aucun doute sur leur relation, leur situation etc...

Je le publierai dimanche prochain sûrement car je dois finir l'épilogue que je n'ai toujours pas terminé -en fait xD Je croyais que si, mais en fait non...

En attendant, je vous souhaite à tous un bon dimanche, une bonne semaine et SURTOUT une bonne rentrée jeunes écoliers ! xD Bisous !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top