Chapitre 40.

Quand je suis arrivée chez mes parents, il était déjà midi. Je leur ai promis d'expliquer ce qu'il s'est passé hier soir après avoir déjeuné. En attendant le repas, je suis allée préparer quelques affaires dans ma valise. Je ne sais pas quand je rentrerai alors j'ai pris le maximum de vêtements. Nous avons mangé vers 13 heures. J'ai reçu plusieurs appels manqués d'Evan et un message exigeant de savoir où est la coke. J'ai répondu franchement qu'elle était avec moi car je ne voulais pas qu'il fasse de conneries en mon absence. Il m'a encore appelée mais je n'ai pas répondu, il devait être enragé et me prendre la tête avec lui une énième fois n'était pas dans mes plans de la journée. Je me suis lavée, rhabillée -car je m'étais mise en pyjama, et maquillée légèrement.

À 14 heures 30, je retrouve ma famille dans le séjour. Olie doit aller jouer à la Playstation avec ses potes donc il monte dans sa chambre. Je suis donc seule avec eux. Je n'ai aucune idée de quel mensonge je vais devoir inventer pour leur expliquer que je vais rester chez Evan quelques temps. Il est évident que je ne peux pas leur dire pour sa dépendance aux drogues. Ils ne sont pas au courant et ne le sauront jamais. Cela restera pour toujours entre Amber, Corey, Evan et moi.

_Alors, comment ça s'est passé ?, me demande ma mère.

_Plutôt mal. En réalité, j'y suis allée hier car il a donné son chien à Amber et Corey. D'ailleurs, ces deux-là se sont enfin fiancés, je souris.

_C'est vrai ?, s'exclame ma mère. Je suis contente pour eux. Je vais envoyer un message à Amber pour leur dire félicitations.

Mon père approuve d'un sourire. Je sais à quel point ma mère adore Amber et Corey. Ma meilleure amie a toujours été comme sa fille, et le fait que Corey soit un amour fait qu'elle l'adore autant que les parents d'Amber. Corey et Amber sont déjà venus ici et mes parents sont déjà venus à l'appartement alors que mes meilleurs amis y étaient aussi.

_Moi aussi je suis heureuse pour eux. Ils le méritent tellement... M'enfin, je ne suis pas ici pour parler de leur amour éternel l'un pour l'autre. Quand je suis passé chez eux, j'ai constaté qu'Evan leur avait donné son chien Stiles. Je savais qu'il aimait ce chien plus-que-tout et qu'il était sûrement malheureux de s'en être séparé. Alors je me suis rendue chez lui pour le lui ramener et pour que nous discutions. Il s'avérait qu'en fait, Evan vit très mal notre "rupture", je mime les guillemets. Je pense qu'il fait une sorte de déprime. Il croyait que j'étais encore avec Matthew alors je lui ai dit la vérité ce matin. Evan a besoin de moi. J'ai peur qu'il commette des erreurs si personne n'est présent pour l'aider à aller mieux. Je ne sais pas combien de temps je vais rester avec lui, c'est pourquoi je suis venue vous en parler et aussi chercher quelques affaires.

_Donc... Puisque tu as dormi là-bas, je suppose que tu sors avec lui maintenant ?, m'interroge mon père -sceptique.

_Non ! Bien sûr que non. C'est ce qu'Evan veut, mais je viens juste de rompre avec Matthew, Evan va très mal, je ne suis pas encore prête à me mettre en couple avec qui que ce soit. Je ne vous garantie pas que rien ne se passera entre lui et moi, mais pour l'instant je ne préfère pas y penser. Son bonheur est tout ce qui compte. Je l'ai assez fait souffrir comme ça.

_Parce qu'il ne t'a pas fait de mal lui peut-être ?, s'énerve mon père.

J'aimerais lui dire que le mal que je lui ai fait est beaucoup moins pardonnable que ce qu'il m'a fait vivre. Mes choix et son amour pour moi l'ont amené au suicide. Je ne vois pas ce qui pourrait rivaliser avec ce genre de douleurs.

_C'est différent. Je tenais à vous prévenir tout de même, alors voilà. Je ne peux pas vous en dire plus car je n'ai aucune idée de quoi sera fait demain. Peut-être qu'il ira mieux et que je reviendrais ici dans deux semaines, ou peut-être que je ne reviendrais pas. Je n'en sais rien.

_Fais attention à toi dans ce cas, me recommande ma mère.

_Promis, je la rassure.

_Ça ne me plaît pas du tout, marmonne mon père.

_Je suis une grande fille, Papa. J'aime Evan et il a besoin de moi autant que j'ai besoin de lui. Je resterai à ses côtés autant de temps qu'il le faudra.

Il hoche lentement la tête -indécis.

_D'accord... Mais s'il y a le moindre problème, tu rentres à la maison. Et passe nous voir de temps en temps quand même.

_Bien sûr, je souris.

Mon père se lève et nous faisons de même. En sortant mon portable de mon sac, je constate qu'Evan m'a encore appelée trois fois. Je n'ai jamais reçu autant d'appels de lui en une journée. Sauf durant l'été de notre rencontre, j'avais même dû changer de numéro car il ne faisait que m'harceler et je ne voulais plus entendre parler de lui.

J'en conclus qu'il est l'heure que je retourne chez lui. Je mange une pomme avant de me remettre en route et je dis au revoir à mes parents. Oliver descend me faire un câlin avant de remonter retrouver ses potes à la console. Je promets à mes parents de revenir bientôt. Dans la voiture, j'envoie un message à Evan pour le prévenir que je me mets en route. J'espère que lorsque je rentrerai il sera calmé. Je n'ai pas la force de me battre verbalement avec lui.

J'arrive devant sa maison une heure plus tard. J'espère que je n'aurai pas à faire ce trajet tous les jours car c'est long et fatiguant. Dans le jardin, je suis accueillie par Stiles qui me fait la fête -comme toujours. Je le caresse joyeusement avant de me diriger vers la porte d'entrée. J'ouvre la porte et m'écarte pour laisser Stiles passer en premier mais il ne rentre pas. Il s'assied sur le paillasson puis se couche sur celui-ci. Je fronce les sourcils -confuse. Stiles est toujours le premier à être heureux qu'on le fasse rentrer et là, il ne veut même pas m'accompagner à l'intérieur. Peut-être qu'il est bien dehors. C'est probablement ça. Je l'enjambe pour arriver dans l'entrée.

Une fois dans le séjour, je me fige sur place face à ce que je vois. Il a tout retourné. Les cousins de ses fauteuils sont éparpillés dans le salon, il a brisé un vase, les tiroirs de son meuble télé sont arrachés et les chaises de la salle à manger ont été jetées dans tous les coins du séjour. C'est vraiment Evan qui a fait ça ? Je ne suis pas choquée qu'il ait réagi ainsi, je dirais plutôt que je suis surprise. J'espérais qu'il sache se maîtriser un minimum et qu'il soit capable de rester une journée sans quelqu'un pour le surveiller. Il faut croire que non. Puis la réalité me frappe. S'il a su ravager son séjour de la sorte, je n'imagine même pas de quoi d'autre il est capable. Subitement, toute la motivation et l'assurance que j'avais pour l'aider -si petites soient-elles, ont disparu.

_T'es enfin rentrée, annonce-t'il d'un voix calme depuis la terrasse.

Il est assis sur une chaise à l'extérieur, les bras croisés sur sa poitrine. Son regard est impassible. Il est beaucoup trop posé. Il se retient de péter un câble, je le sais, parce que moi aussi.

_Je t'ai dit que je rentrerais en fin d'après-midi, je lui rappelle.

_Tu aurais pu me dire que tu l'avais prise avec toi.

Evidemment, il fait référence à la drogue.

_Pourquoi ? Tu avais l'intention d'en prendre durant mon absence ?

Il hausse négligemment les épaules.

_Peut-être bien, ouais.

_Donc tu n'as pas l'intention d'arrêter ?

_J'sais pas trop. J'y réfléchis encore.

On dirait que ça l'amuse. Il se paie ma tête et ça le divertit. S'il pense que je vais le laisser jouer avec moi, il se fourre le doigt dans l'œil.

_Très bien. Puisque tu n'es pas décidé à aller mieux, je ne vois pas pourquoi je resterais.

Je tourne les talons et me dirige vers la porte d'entrée. Je n'ai pas l'intention de partir, je veux juste le faire réagir. Le problème c'est qu'il ne réagit pas. Il n'essaie même pas de m'arrêter. Je me doutais qu'aujourd'hui serait une dure journée mais à ce point... Il ne cherche même plus à me retenir. Je sais que ce n'est pas lui, que ce sont les effets de la drogue qui le rendent si différent et désinvolte mais c'est blessant malgré tout. J'essaie de me raisonner en me rappelant que je l'ai mérité. C'est moi qui l'aie rendu ainsi, et mon devoir est de le faire aller mieux. Je ne peux pas abandonner si facilement.

Je m'assieds sur la marche de la porte d'entrée, à côté de Stiles. Je comprends pourquoi il n'est pas rentré. Il a sûrement eu peur du comportement de son maître ou alors c'est lui qui l'en a interdit. Si j'avais su, je l'aurais ramené chez moi, il aurait été beaucoup mieux avec Oliver et mes parents plutôt qu'ici avec son maître aux multiples personnalités ces derniers temps.

Stiles se lève et me réclame des caresses que je lui donne. Etant assise, je fais sa taille lorsqu'il se tient sur ses quatre pattes. Je le prends dans mes bras tout en le caressant. Étrangement, cela me fait du bien. Ce chien envoie des ondes positives et relaxantes, c'est au-delà du rationnel. Je savais que les personnes possédant des chats avaient moins de chances de faire une dépression, mais Stiles est le symbole même de l'anti-déprime. Rien qu'à le regarder, on sourit forcément.

Il se lève vivement et va chercher une balle de tennis quelques mètres plus loin qu'il me ramène en trottinant. Je la saisis et la lance sur plusieurs mètres. Il se met à courir comme un fou pour l'arrêter en plein vol. Sauf qu'il la loupe et ouvre la gueule dans le vide. Je me mets à rire franchement. Dès qu'il a à nouveau la balle, il vient vers moi. J'essaie de la récupérer mais il s'amuse à esquiver ma main. Il s'appuie sur sur ses pattes avant et remue la queue dans l'air vivement. Je fais un pas vers lui, il en fait un en arrière.

_Qu'est-ce que tu veux ?, je ris amusé par son petit cinéma.

Je tente une dernière fois d'avoir la balle mais il se met à courir de l'autre côté de la maison en passant par le chemin entre la haie et le garage. Je lève les yeux au ciel. Je ne vais pas courir après lui à travers tout le jardin tout de même. Je l'entends aboyer depuis le jardin arrière. Puis il réapparaît et dès qu'il remarque que je suis encore ici, il se rue de l'autre côté.

_On joue à cache-cache maintenant, je soupire.

Je le suis finalement pour le retrouver allongé dans l'herbe -peinard. Je vais m'asseoir à côté de lui. Il me surprend lorsqu'il me donne la balle de lui-même. Je la lance le plus loin possible puisque le jardin est très long de ce côté-ci. Stiles va la chercher et la ramène à maintes reprises. Il est sûrement venu dans ce jardin-ci car il était plus grand et qu'il pouvait courir sur une plus longue distance. Au bout de quelques minutes, sa langue pend dans le vide et il bave abondamment. C'est très repoussant. Il finit par se rouler sur l'herbe. Je me relève pour m'asseoir sur le banc à quelques pas de là. Je le regarde ensuite essayer d'attraper sa queue ou de se gratter l'oreille, ce qui est très amusant au passage. Ce chien n'est bizarrement jamais fatigué. Je suppose qu'il avait besoin de se défouler après la semaine qu'il a passé dans un appartement.

Mon portable vibre, me signalant l'arrivée d'un sms. C'est Evan.

<<_Tu n'étais pas censée partir toi ?>>

<<_J'ai dit que je t'aiderais à aller mieux. Ce n'est pas en m'en allant que ça marchera.>>

<<_Peut-être que si.>>

<<_Je ne sais pas à quel petit jeu tu essaies de jouer, mais quand on en a discuté hier soir et ce matin, arrêter la drogue était l'une de tes priorités.>>

<<_J'ai peut-être changé d'avis.>>

<<_On en reparlera quand tu seras de nouveau toi-même.>>

Il ne me répond pas. Àvrai dire, il n'y a rien à dire là-dessus. Pour ma part, je ne partirais pas tant qu'il ne sera pas sobre et en pleine forme.

Je reste dans le jardin avec Stiles jusqu'à 19 heures. Evan est rentré à l'intérieur depuis un petit moment maintenant. Ça m'étonnerait qu'il ait pris le temps de préparer le dîner alors je décide de le faire à sa place. Stiles me suit probablement parce que c'est l'heure de ses croquettes. Je vérifie que tout est bien rangé et qu'aucun morceau de verre ne jonche le sol avant de permettre à Stiles de venir. Il ne manquerait plus qu'il se blesse à nouveau sur ses coussinets.

Dans la cuisine, je remplis la gamelle de Stiles puis je me lave les mains avant de commencer la préparation de croque-monsieur. J'enfile le tablier et sors le nécessaire pour commencer le repas sur le plan de travail. Je m'assieds sur une chaise haute et me mets au boulot calmement. Je ne sais pas où est Evan et cela m'importe guère. Il est trop compliqué à suivre ce soir, je préfère attendre demain qu'il soit calmé.

Puisque nous ne sommes que deux -sans compter Stiles, quatre croque-monsieur chacun sera bien assez. Et puis, si nous n'arrivons pas à les finir, nous les mangerons demain. Je prépare aussi une salade. Il m'a fallu une dizaine de minutes pour trouver où Evan avait planqué sa machine à cuire les croque-monsieur. Je branche cet engin à l'une des prises de la cuisine et commence la cuisson tandis que Stiles renonce enfin à somnoler dans son panier pour venir observer le dîner de plus près.

_Ce n'est pas pour toi, gros malin.

Il s'assied à côté de moi et remue la queue joyeusement. Ah quand ça parle de nourriture, il ne comprend que ce qu'il veut !

_Au panier, Stiles. Tu ne peux pas rester là.

J'ai lu dans un livre que faire languir un chien était très mauvais alors je préfère l'éloigner d'ici. Entonnement, il obéit sans résistance. Je suppose qu'il a l'habitude de se faire remballer.

Il ne me reste plus que mon dîner à faire chauffer. Je regarde le jardin par la fenêtre face à moi. Les sapins au fond du jardin se balance d'une façon synchronisée mais légèrement en décalée. On dirait presque un ballet. Il ne manquerait plus que le chant des oiseaux et le bruit des branches qui s'entrechoquent pour que ce soit parfaitement merveilleux.

Je sursaute en sentant Evan glisser ses mains sur ma taille. Qu'est-ce qu'il fait ? Je commençais à croire qu'il était parti. Je ne comprends pas son geste. Il est enfin calmé ou est-ce encore une de ces nouvelles humeurs momentanées ?

_Evan ? Qu'est-ce que tu...

_Je t'aime, Aria. Je suis désolé de toujours tout gâcher.

L'entendre prononcer ces trois mots me fait énormément de bien. J'avais besoin de l'entendre me le dire. J'espère simplement qu'il les pense réellement actuellement.

_Je t'aime aussi, Evan. Tu es juste... Compliqué à comprendre depuis hier.

_Je sais... Je ne voulais pas tout casser dans le salon. J'ai juste... Perdu le contrôle. Je voulais une dose de cocaïne et tu avais pris la seule qu'il me restait.

Il enfouit son visage dans mon cou, son nez et ses lèvres chatouillant ma peau inévitablement. Je ne le repousse pas de peur qu'il change encore de comportements, mais aussi car il a besoin que je l'écoute. Je veux savoir pourquoi il a réagi de cette manière.

_Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas parlée correctement hier soir quand je suis rentrée chez toi et tout à l'heure ?

_J'en sais rien, murmure-t'il. Tu m'énervais et je... Je voulais te blesser autant que j'avais mal. Mais là... C'est encore pire. Je ne vais pas bien, Aria. J'ai besoin de toi. Je ne veux pas retourner en cure. Je ne veux pas tenter de me suicider encore une fois...

La détresse dans sa voix me force à me retourner. Je sais qu'il n'est toujours pas lui-même, que ce n'est qu'un autre effet de la drogue, mais je ne peux pas le laisser si dépaysé. J'ai compris son comportement à présent. Il n'a aucune idée de ce qu'il se passe, il est mal et il pense qu'il ne s'en sortira pas. C'est pourquoi il avait besoin de cette dose de coke tout à l'heure -pour aller mieux. Puis il s'est dit que si je rentrais chez moi, plus rien ne le retiendrait de replonger. Tout est tellement logique maintenant.

_Viens là, je l'incite à venir dans mes bras.

Il obtempère de suite et me serre contre lui. Ses bras s'enroulent dans mon dos tandis que les miens reposent sur sa taille. Il a raison, il a besoin de moi, et je ne vais pas le laisser. Tant qu'il n'aura plus aucune trace de drogue dans son corps, je resterais avec lui. Je ne peux pas le blâmer d'être lunatique actuellement, il ne se maîtrise pas. Je peux ignorer les paroles blessantes qu'il me dit pour cette fois. J'en suis capable. Je l'ai déjà fait. Je n'ai plus qu'à tenir jusqu'au bout cette fois-ci.

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Hey ! Désolée du retard, j'ai bossé toute la semaine, je suis crevée, et je bosse même le weekend puisque je prépare les activités que je vais faire avec les petits la semaine prochaine... Bref, je suis morte de fatigue xD

Sinon, comment ça va vous ? Vos vacances se passent bien ? Qui s'en va ? Et où ça ?

Que pensez-vous de ce chapitre sinon ? Evan lunatique ? Aria qui galère à suivre ? Stiles le babache ? xD

Je publie sûrement dimanche prochain, pas avant... C'est trop galère la semaine, je bosse de 8h à 20h et quand je rentre, je dors xD Donc voilà, c'était le moment où je racontais un peu ma vie ^^ Voili Voilou

En tout cas, bonne semaine à tous, et gros bisous ! 

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