Chapitre 19.
Ce matin, je me suis encore levée tôt puisque je travaille à la crèche de l'hôpital toute la journée. Matt va bosser aussi puisqu'il a eu plus de 24 heures de repos, c'est d'ailleurs lui qui m'a réveillée ce matin. Nous avons décidé de déjeuner là-bas à la cafétéria. Cela fait environ six mois que je travaille là-bas et j'adore toujours autant y aller. C'est bizarre de bosser avec mon mari alors que nous n'avons pas le même métier. Certains de ses amis sont aussi les miens même si je ne les aime pas vraiment. Ils sont spéciaux. La dernière fois, une vieille dame était entre la vie et la mort, j'étais horrifiée tandis que eux étaient au paradis. Comme si le malheur des autres faisait leur bonheur. C'est juste atroce. Matthew se comporte aussi comme eux, sauf qu'il y va pour sauver des vies et ne s'extasie pas quand quelqu'un est sur le point de mourir. Il se démène pour garder cette personne en vie. Et je l'aime d'autant plus pour sa sagesse que d'autres n'ont pas.
Une fois sur place, nous nous arrêtons à la cafétéria où il dit bonjour à deux de ses amis. Enfin, je n'en connais qu'un. L'autre est une fille, et vu la tenue qu'elle porte, c'est une infirmière. Je me rappelle la remarque qu'il m'avait fait comme quoi beaucoup d'infirmières le draguaient et ça en est assez pour que je devienne asociale avec elle. Je lui fais un signe de tête pour la saluer ainsi qu'un fin sourire forcé. Quant à l'homme, je le connais un peu quand même, c'est Antoine, alors je lui fais la bise comme toujours. Il est déjà venu chez nous aussi avec d'autres internes. Nous allons nous asseoir à une table, je reste à l'écart. Cette fille envoie de mauvaises ondes. Rien que ses faux sourcils prouvent sa superficialité. Je lui jette quelques coups d'œil discrets. Du moins, j'essaie. Matt remarque mon comportement et fronce les sourcils -confus. J'ignore sa question silencieuse et casse mon muffin en morceaux pour les apporter à mes lèvres. Ils discutent d'une vieille patiente adorable qui leur a fait des cookies avant de venir à l'hôpital pour son opération.
Dès qu'Antoine et la fille -qui se nomme Sarah apparemment, s'en vont, Matt ne perd pas une seconde pour se tourner vers moi.
_Qu'est-ce qu'il te prend ?
_Elle t'a dragué, celle-là ?, je crache.
Il se fige légèrement. Ça veut tout dire ça.
_C'est quoi de cette question ?
_Oui ou non.
_Au début, oui. Mais maintenant qu'elle sait que je suis marié, elle a laissé tomber.
_Elle t'a embrassé ?
_Non, soupire-t'il. Pourquoi est-ce qu'elle aurait fait ça ?
_Peut-être parce qu'elle fixait tes lèvres comme si elle mourrait d'envie de t'embrasser.
Je ne prends pas la peine de le regarder. Il m'énerve. Bon ok, ce n'est pas de sa faute si cette fille m'insupporte mais il aurait quand même pu me dire avant qu'elle avait essayé de sortir avec lui. Enfin, je dis ça mais je l'ai trompé avec mon ex, je suis mal placée pour parler. Mais il reste mon mari, et je l'aime. Et surtout, je suis vraiment très possessive. J'ai toujours peur qu'il parte avec une fille mieux que moi. Et c'est juste... Impensable. Il est à moi, quoi qu'il arrive.
_T'es vraiment casse-couille quand tu es jalouse comme ça.
_Ça prouve que je tiens à toi, je te signale.
_Je sais déjà que tu tiens à moi. Je n'ai pas besoin que tu me fasses des scènes comme ça.
_Ah mais je peux faire pire si tu le souhaites.
_Tu m'énerves, grogne-t'il.
Il se lève et je fais de même. Ma main enlace la sienne, de peur qu'il s'en aille sans moi.
_Mais tu m'aimes.
_Ouais. Malheureusement.
_Heureusement tu veux dire.
_Des fois je me pose la question.
_Et moi donc.
Je sais très bien qu'il le dit sur le ton de la plaisanterie. Et moi aussi. Enfin, on le pense tout de même un peu car quand on repense à nos embrouilles futiles, on se blesse avec des paroles, et ça fait mal. Je ne dirais pas que notre amour est destructeur, loin de là. Il est passionné. On a notre routine et ça nous va très bien comme ça.
Lorsqu'on arrive dans mon bâtiment, je l'embrasse furtivement puis je m'apprête à rentrer dans la salle mais il me retient par la main.
_Aya attend...
Je me tourne lentement pour lui faire face. Il a ces fameux traits sur son visage qui traduisent la contrariété et les remords. Sans un mot, je me poste devant lui en attendant qu'il me dise ce qui le tracasse comme ça. Il finit par soupirer longuement en baissant la tête.
_Elle m'a peut-être bien embrassé.
Ma poitrine se serre face à cet aveu. J'en étais sûre. J'aurai préféré avoir tort. Faiblement, je retire ma main de la sienne.
_Tu as répondu à son baiser ?
Ma foutue voix se brise à la fin de ma question. Putain, il a compris que j'étais vexée. Je ne le voulais pas.
_Non, s'empresse-t'il de répliquer en ancrant son regard au mien. Je l'ai repoussée. Je lui ai dit que j'aimais ma femme et elle m'a dit qu'elle comprenait. Je t'ai mentie de peur que tu m'en veuilles. Depuis ce jour-là, elle ne m'a plus touché physiquement. Parfois il arrive qu'elle me parle ou qu'elle agisse comme si je la trouvais intéressante mais ce n'est pas le cas. Il n'y a que toi. Ce n'était qu'un baiser que je regrette. Je l'ai trouvé dégueulasse en plus. Parce que ce n'était pas tes lèvres qui se trouvaient sur les miennes. S'il-te-plaît, ne m'en veux pas, Aria.
_C'est arrivé quand ?, je demande d'un voix blanche.
_Il y a quelques mois. Trois, je dirais.
_Je vois.
_Dis quelque chose, je t'en prie, Aya.
Sa main vient saisir la mienne et l'attire à ses lèvres pour embrasser chacune de mes phalanges. Je ne sais pas quoi lui dire. J'en veux à cette fille pour avoir osé le toucher, j'aimerais lui en vouloir pour m'avoir cachée ça pendant tout ce temps mais je ne suis pas en position de le faire. Je ne peux que capituler. En tout cas, je ne peux pas lui reprocher ce que quelqu'un l'a forcé à faire. Je ne peux qu'en vouloir à cette pétasse. Même si mon cœur s'est légèrement fissuré face à cette confidence. Enfin, surtout parce qu'il a jugé mieux de se taire au lieu de me dire la vérité.
_Tu ne l'aimes pas, hein ?
Il tousse comme s'il avait avalé sa salive de travers.
_Bien sûr que non ! Tu es folle ? Je n'ai pas le moindre sentiment pour elle, Aria.
_Et si elle mourrait demain ? Tu serais triste ?
J'ai besoin qu'il me dise qu'il n'est pas attaché à cette fille. Qu'il ne me laissera pas pour elle. Qu'il ne m'abandonnera jamais comme il a pu le faire.
_Je serai triste pour sa famille. Et un peu pour elle parce qu'elle n'est pas méchante dans le fond, elle était juste attirée par moi. Tu ne peux pas me demander si la mort de quelqu'un me ferait quelque chose, ça ne se demande pas. Mais je te promets qu'elle ne me plaît pas. C'est totalement absurde.
Je hoche la tête faiblement. Ses doigts viennent se loger sous mon menton.
_Je t'aime toi. Juste toi. Je ne sais même pas pourquoi j'essaie de me justifier, il est évident que tu es la seule dans ma vie. Comment cela pourrait être autrement ?
Il a raison. Jamais Matthew ne pourrait me tromper. Il serait capable de parler à des filles pour me rendre jalouse mais il ne ferait jamais plus que ça. Par respect pour moi.
_D'accord, j'acquiesce. Tu aurais pu me le dire plus tôt.
_Je sais. Je regrette. Ça n'arrivera plus, okay ?
_Oui.
Ses lèvres se scellent sur les miennes tendrement. Je réponds à son baiser malgré mon envie de partir loin de lui pour tenter de penser à autre chose que la bouche de cette brunette sur celle de mon mari.
_Je t'aime.
_Je t'aime aussi, Matt.
Il me sourit faiblement avant de se reculer pour me laisser partir.
_On se retrouve ce midi ?, je demande.
_Oui je te dirais quand j'aurai ma pause. Normalement c'est en même temps que toi.
_D'accord. À toute.
_À toute. Travaille bien.
_Toi aussi, essaie de ne tuer personne, je le charrie.
Il me répond par un sourire niais puis il tire la langue avant de faire demi-tour vers l'ascenseur.
Lorsque j'arrive à la crèche, il y a déjà plusieurs enfants qui jouent tandis que d'autres dorment dans les dortoirs. Il arrive que des petits dorment ici car leurs parents travaillent de nuit. Je dépose mon sac et mon manteau dans l'entrée avant d'aller dans le coin salle de jeu. Mes lèvres se retroussent en un fin sourire quand j'aperçois Charlie, le père de Matt, parler avec une infirmière. J'avance jusqu'à lui et dès qu'il me voit, il termine la discussion qu'il avait avec la femme pour venir à ma rencontre.
_Ma belle-fille préférée, comment vas tu ?, me demande-t'il en posant sa main sur mon épaule.
Je ne me vois pas vraiment lui avouer que Matt vient de m'apprendre qu'une infirmière l'a embrassé il y a quelques mois et que ça m'a littéralement chamboulée. Et encore moins que j'ai trompé son fils -mon mari, avec mon ex-petit copain.
_Plutôt bien. Et vous ? Il y a un problème ? Vous n'aviez pas l'air satisfait avec cette femme.
Il me sourit doucement avant de reculer d'un pas, mettant de la distance entre nous au passage.
_Oh, ce n'est rien, ne t'en fais pas. Encore un problème vis-à-vis d'un patient, je vais arranger ça. Comment va Matthew ?
_Ça va. Il adore son boulot. Presque plus que moi.
Je ris, ce qui est contagieux puisqu'il fait de même.
_C'est impossible. Tu représentes toute sa vie. Et tu le sais, sinon vous ne vous seriez pas mariés.
_Oui, c'est vrai.
Je prends le temps de détailler mon patron, qui est aussi mon beau-père. Il porte cette éternelle blouse blanche -typique des médecins, sauf qu'il a aussi une cravate et un badge affirmant qu'il est le chef de l'hôpital. Ses cheveux gris sont plus courts que la dernière fois que je l'ai vu, c'est-à-dire il y a trois semaines. Quand à son allure, il est toujours aussi vif et déterminé. Quelque part, je peux parfaitement reconnaître Matthew à travers le caractère de son père. Ils sont tous les deux voués à la médecine, et je suis certaine que Charlie éprouve une fierté surdimensionnée pour son fils.
_Bon, Aya. J'étais vraiment heureux de t'avoir vue. Tu embrasseras Matthew pour moi. Bonne journée, travaille-bien.
_Merci à vous aussi, j'étais heureuse de vous avoir vu. Je suis certaine qu'il vous embrasse aussi.
Il me fait la bise puis s'éloigne dans le couloir qui ramène au centre de l'hôpital. Je pose ensuite les yeux sur un adorable petit garçon qui fait rouler sa petite voiture rouge sur le sol. C'est le fils d'une pédiatre. Il a eu trois ans le mois dernier et pour fêter ça, on avait organisé son anniversaire dans la crèche. J'adore ce petit garçon. J'aimerais avoir un fils aussi mignon et aimant. La première fois que je l'ai vu, j'ai su à sa petite bouille et ses cheveux blonds bouclés que j'allais l'adorer. Et j'avais raison. Je vais m'asseoir sur la petite chaise à côté de lui. Il lève les yeux vers moi et m'adresse un sourire à vous faire craquer.
_Hey, Julien. Qu'est-ce que tu fais ?
_Vroumvroum.
Je ris en calant l'une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.
_Je vois. Et tes copains ne sont pas là ?
_Ils font tous dodo. Suis tout seul.
_Mais non, regarde, je suis là moi.
_Oui, sourit-il en me tendant une petite voiture bleue.
J'attrape le garage à voitures près de moi et le tire devant nous afin qu'on puisse jouer avec celui-ci. Julien s'empresse de faire glisser sa voiture dans le tunnel.
_Tu aimes les voitures ?, je le questionne.
_Oui. Papa m'en donne souvent des comme ça !
Il me montre la bleue que je tiens dans mes mains.
_Et parfois... Il me laisse monter z'avec lui dans sa vraie voiture. Quand je serai grand, eh bah, mon papa a dit que je serai pilote.
_Tu as déjà vu des courses de voitures ?
_Non...
Il fait une moue avec sa lèvre inférieure en baissant les yeux sur le tapis.
_Je suis sûre que ton papa t'emmènera en voir une, un jour.
_Et toi ? T'as déjà vu ?
_Oui, je souris. Une fois.
_C'était bien ?
_C'était génial, je souris alors que ses yeux pétillent d'émerveillements.
_Tu as de la sance.
Mes lèvres se retroussent quand je repense à la sortie de l'école. En dépit du fait que j'ai revu Evan ce jour-là, j'ai adoré voir la course. C'était magique. Si j'avais été un garçon, j'aurais adoré être pilote de course. Quand j'étais enfant, je rêvais de ça. Mais aujourd'hui, je suis certaine qu'être professeur des écoles est ma vocation. Je ne me vois pas autre part.
Dès que les petits se sont réveillés et que la crèche s'est peu à peu remplie, j'ai lancé les dessins animés puis j'ai fait des ateliers "coloriages". Les petits ont 3 ans maximum car les autres enfants sont à l'école. C'est vraiment compliqué de trouver des activités pour des tout-petits. Souvent, on fait des ateliers créatifs, on leur apprend des mots ou les couleurs mais c'est difficile d'avoir des idées qui puissent leur plaire.
À midi, je vais à la cafétéria avec une collègue à moi. Elle s'appelle Laura, on ne se parle que lorsqu'on bosse ensemble. Mais ça n'empêche que je m'entends très bien avec. Je ne suis pas aussi proche qu'avec Barbara mais tout de même. On s'assied à une table et des internes viennent avec nous. Heureusement, je ne vois pas l'autre allumeuse qui a embrassé mon mari. J'en connais quelques uns de vue. L'un d'entre eux -Alex, a une fille de quelques mois. Sa copine l'a laissé quand elle a appris que leur fille était malade à sa naissance. Il était tellement mal à l'époque... Matthew lui avait proposé de passer la nuit chez nous puisqu'il ne voulait pas retourner dans leur maison. Il avait refusé, il préférait passer ses nuits avec sa fille toujours hospitalisée. Aujourd'hui, la petite Mady va beaucoup mieux. Alex s'est trouvé un nouvel appartement et il y vit avec sa fille. Parfois elle vient en pédiatrie faire des contrôles sur sa santé. D'après ce qu'il nous avait dit, Mady a des problèmes respiratoires et souvent, il lui arrive d'avoir des crises d'asthme. Pour un bébé de sept mois, c'est assez grave... Il a vraiment beaucoup de courage d'élever Mady seul. Ça ne doit pas être facile.
_Hey, babe.
Je souris faiblement quand Matthew vient claquer ses lèvres au coin des miennes.
_Hey.
Il s'assied à côté de moi et je me tourne vers lui.
_Alors ta matinée ?
J'essaie de ne pas penser à ce qu'il m'a avouée tout à l'heure même si mes pensées ne tergiversent que vers ça.
_Ça va, me répond-t'il. Une femme va se faire opérer du cancer du sein tout à l'heure. Je dois la préparer après ma pause. Et toi ?
_J'ai vu ton père. Il m'a dit de t'embrasser.
Je scelle furtivement mes lèvres aux siennes puis je recule légèrement mon visage du sien.
_Alors je le fais.
Il sourit en ancrant son regard au mien.
_Et toi... Ça va ?, me demande-t'il.
Je sais très bien pourquoi il me pose cette question. J'ai envie de lui dire que ça ne va pas, mais ça ne le ferait que culpabiliser encore plus. Il faut que je passe à autre chose. J'ai des choses bien pires à me faire pardonner alors je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Surtout qu'il ne s'est même pas laissé faire... Pas comme moi.
_Oui, ça va.
_Tant mieux. J'ai pensé à ça toute la matinée. J'avais peur que tu me repousses.
_Non, Matthew. Je t'en ai voulu mais je comprends que ce n'est pas de ta faute. Tu l'as repoussée, c'est assez pour me prouver que tu ne t'intéresses pas à elle.
_Comment est-ce que je pourrais penser à d'autres filles alors que je t'ai toi ?, rit-il. Tu sais à quel point j'ai galéré pour me frayer une place dans ton cœur, je n'ai pas l'intention d'en sortir avant un bon moment.
_Et j'ai bien l'intention que tu y restes, je réponds sans hésitation.
Il m'adresse un sourire satisfait avant de m'embrasser amoureusement. Nous mangeons dans la bonne humeur. Alex nous montre une vidéo de Mady qui bafouille des mots incompréhensibles mais qui, selon lui, veulent dire Papa.
Après le déjeuner, il nous reste encore une demie heure de pause. Matt râle car il va encore finir tard et que, je cite, il va peu dormir et qu'en plus il passera moins de temps avec moi. Alors je lui propose d'aller se reposer dans l'une des salles de repos. Il esquisse un sourire avant d'acquiescer et d'enlacer nos doigts en m'entraînant jusque là-bas. Une fois dans la pièce vide, il referme la porte à clé et me plaque doucement contre celle-ci. Ses lèvres viennent suçoter la peau de mon cou tendrement pendant que ses mains me tiennent par la taille.
_Matt..., je murmure légèrement surprise par son comportement étrange.
_Hum ?
_Je crois que nous n'avons pas la même définition de "se reposer", je ris nerveusement quand ses cheveux chatouillent le creux de mon cou.
_J'ai changé mes plans, susurre-t'il.
_Vraiment ?
_Oui.
Ses mains glissent jusqu'à mes cuisses qu'il empoigne afin de les enrouler autour de sa taille. Je manque de tomber face à ses gestes brusques et je le sens sourire contre ma peau de ce fait. Mon dos cesse de toucher la porte puis il m'allonge sur le petit lit à coté de nous. Il se place au-dessus de moi et sa taille vient se loger entre mes jambes de sorte qu'il m'immobilise complètement. Son érection se frotte contre mon bas-ventre et ça en est assez pour éveiller mes hormones. Il retire son T-shirt avant de faire de même avec le mien.
_Matthew...
J'ai réellement envie de lui mais... Nous n'avons pas encore couché ensemble depuis... Evan. J'ai peur qu'il remarque que quelque chose ne va pas. Je ne sais pas comment il le pourrait mais ça m'effraie. Inquiet, il relève la tête pour ancrer son regard au mien. Il essaie de déchiffrer mon regard excité à moitié.
_Tu veux ?, me demande-t'il sans me quitter des yeux.
Après notre altercation de ce matin, j'en meurs d'envie. Je veux lui prouver que je l'aime malgré ça. Pourtant, on dirait qu'Evan est devenu une barrière entre Matthew et moi. Comme si, en couchant avec Matthew, j'allais aussi tromper Evan. Pourquoi est-ce que ça me fait ça ? Nous ne nous parlons même plus. Je ne comprends pas comment est-ce qu'il a réussi à s'immiscer dans ma vie sans que je ne m'en rende compte plus tôt. Matt est mon mari, j'ai envie de faire l'amour avec lui, et j'en ai le droit. Alors comment se fait-il que j'ai cette drôle d'impression que c'est mal pour Evan ?
Face à mon hésitation, mon mari se rétracte puis se relève.
_Je comprends. Ce n'est pas grave, affirme-t'il avant d'attraper son T-shirt qu'il venait de retirer.
_Non, Matt, je l'empêche de le mettre. Excuse-moi. J'en ai envie.
Il se fige et pose les yeux sur moi -sceptique.
_Tu es sûre ? Après nos disputes ces derniers-temps, je peux comprendre si tu veux du temps, Aya. Vraiment.
_Non, je t'assure. Je le veux vraiment.
Il semble douter de mes paroles. Alors pour lui prouver que je suis vraiment sincère, je me redresse moi-aussi et enroule mes bras autour de sa nuque en scellant mes lèvres aux siennes. Il répond au baiser de suite. Rapidement, nous nous retrouvons sans nos vêtements. Malgré le fait que nous n'ayons qu'une demie heure de pause, Matthew prend le temps d'embrasser chaque parcelle de mon corps, de mon lobe à mon nombril. Dès que nous sommes tous les deux prêts, il commence à me faire l'amour avec une tendresse incroyable. Dans le fond, je pense que Matt essaie de se faire pardonner pour sa remarque de l'autre jour ainsi pour son aveu de ce matin. Pourtant je l'ai déjà pardonné. C'est impossible de lui en vouloir pour cela. Il se voit comme un mauvais mari mais il a tort, il est l'idéal masculin. Je suis juste trop ordinaire pour lui. Et il est trop amoureux pour s'en rendre compte par lui-même.
*************
Hey, petite surprise ^^ En fait j'avais la flemme de réviser du coup... xD Voici un chapitre !
Qu'en pensez-vous ?
Attention chers lecteurs, Evan revient dès le prochain chapitre ! Houloulou va y'avoir des explications xD À votre avis, comment cela va-t'il se passer ? Bien ou mal ? Je vous écoute !
Je publie le prochain chapitre dimanche :) En attendant, je vous embrasse fort, gros bisous !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top