Chapitre 43.
Le lendemain, Evan et moi sommes restés ensemble toute la journée. Il a eu quelques sautes d'humeur mais sans que ça parte trop loin -et heureusement. Du soir, nous sommes au lit et il me garde éveillée en déposant des baisers dans mon cou. Je grogne en décalant ma tête pour que ses lèvres quittent ma peau.
_Il est dimanche, Evan...
_Et ?
_Et je veux dormir. Il est genre quoi ? 22 heures 40. Je bosse demain.
_22 heures 44 en fait.
_C'est pareil.
_Pas tout à fait.
Il se place sur moi en m'embrassant la mâchoire jusqu'à mon lobe. Sa langue l'effleure et je suis incapable de cacher les frissons qui me parcourent le corps.
_Arrête...
L'une de ses mains remontent jusqu'à ma poitrine. Ses doigts frôlent ma peau et celle-ci s'hérisse à ce contact. Puis, ses doigts glissent le long de mes côtes jusqu'à l'élastique de ma culotte.
_Ton corps ne semble pas du même avis que toi, sourit-il.
Ses doigts glissent sous ma culotte pour commencer leur lente et délicieuse torture là. J'enroule mes bras autour de ses épaules et mes doigts viennent titiller ses cheveux.
_Toujours prête pour moi, ma belle.
Il me pénètre d'un doigt puis de deux. Mes hanches se soulèvent -sans que je le veuille, pour se rapprocher au maximum de lui. Il laisse traîner sa bouche sur mon corps là où ça le chante. Il finit par s'arrêter entre mes cuisses et de déposer ses lèvres à l'intérieur de celle-ci. Mon souffle s'affole tandis que mes doigts resserrent leur prise sur lui. Cela faisait tellement longtemps que nous n'avions rien fait -sur le plan sexuel, que j'en avais presque oublié le bien fou que ça faisait. Son visage se redresse vers moi et nos regards se rencontrent. Le sien est extrêmement sombre.
_Putain, Aya. J'ai envie de te baiser là maintenant.
Je déteste entendre le terme baiser venant de lui. C'est comme si j'étais sa pute qu'il sautait quand ça lui chante. Oui, ça peut paraître bête mais c'est comme ça que je le vois. Une fois qu'on aime la personne, on fait l'amour peu importe la manière dont on s'y prend. Je me crispe alors qu'il soutient le regard.
_Ne dis pas ça. Tu sais que je n'aime pas quand tu dis ça.
_Ouais, c'est vrai.
Il marque un pose avant qu'un léger sourire apparaisse au coin de ses lèvres.
_Aya, je vais te faire l'amour. Là, maintenant.
Sans attendre ma réponse, il avance sa tête jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent. Il se repositionne au dessus de moi tout en plaçant une main dans le bas de mon dos pour me coller le plus possible à lui. Son érection frotte contre mon entre-jambe ce qui m'embrase instantanément. Il saisit l'ourlet du T-shirt que je porte puis je me redresse pour l'aider à me le retirer. Ses yeux scrutent mon corps avant de revenir à mon visage.
_Tu es magnifique, Aya.
_Tu l'es plus que moi.
_J'en suis pas si sûr.
Sachant que cela allait mener à une discussion peu intéressante, je place mes mains sur sa nuque et l'attire à moi. Je suis en culotte devant lui tandis qu'il est caleçon. Il le retire rapidement puis reporte son attention sur mon cou où il se met à suçoter la peau pour y laisser une trace rose. De son genou, il écarte mes jambes que j'enroule autour de sa taille. Soudain, je me fige et essaie d'interpeller Evan.
_Stop. Evan, stop. Arrête.
_Pourquoi...?, demande t-il toujours occuper à embrasser mon corps.
_J'ai arrêté la pilule.
_Quoi ?
Il se recule subitement en me regardant comme si un troisième œil m'avait poussé sur la tête.
_Depuis..., je déglutis. Ton sevrage. Je n'avais plus de pilule donc je ne l'ai pas prise depuis ce temps-là. J'ai arrêté de la prendre. Je la reprendrai mais pour l'instant, faut qu'on mette une capote.
Il soupire bruyamment tout en se fourrant les mains dans les cheveux.
_J'en ai pas.
_Quoi t'en as pas ?
_Attends. Tu prenais la pilule j'allais pas acheter des capotes pour rien putain.
Un blanc s'installe puis subitement, il recommence là où il s'était arrêté comme si de rien n'était.
_Qu'est-ce que tu fous ?
_T'en as aussi envie que moi. Je bande, t'es trempée.
Sa main descend vers mon intimité pour confirmer ses propos. Il a raison mais je ne veux pas prendre le risque de tomber enceinte une nouvelle fois.
_Je ne ferai rien sans préservatif, Evan.
Sa langue longe mon cou puis ma clavicule.
_Aller... Si ça peut te rassurer, je me retire avant.
_Non. C'est mort. Arrête.
J'essaie de dégager sa tête de mon cou mais il force. Ses mains viennent saisir mes poignets et les maintenir au dessus de ma tête. J'essaie de me dégager en vain. Je déteste quand il fait ça car ça me rappelle avec Roy... Sa tête descend le long de ma poitrine jusqu'à mon nombril.
_C'est bon... T'auras rien.
_Ah ouais ? Qu'est-ce que tu en sais ? Et si je tombais enceinte ?
_On s'en branle. T'auras qu'à le virer. T'avorteras.
Brutalement, je me dégage de son emprise sur moi et me lève du lit tout en enfilant mon T-shirt.
_T'es pas sérieux ? T'as pas dit ça quand même ? Nan mais je rêve.
_Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ? C'est toi qui cherche la merde. On allait enfin baiser depuis le temps qu'on n'avait rien fait et là tu pètes un câble parce que tu veux pas tomber enceinte. Même si ça arrive, c'est bon hein. C'est pas comme si ça t'étais jamais arrivé.
Là je suis choquée. Comment est-ce qu'il peut me parler comme ça ?
_Donc, tu es en train de dire que tu me sautes juste parce que t'es en manque et qu'en plus, si je suis enceinte on s'en fout ? C'est bien ce que tu viens de dire ?
Il se gratte nerveusement la nuque sans doute en réalisant ce qu'il vient de dire.
_Ouais. Je voulais pas dire ça. Juste qu'on a tous les deux envie de coucher ensemble et que tu ne tomberas pas enceinte car je me retirerai avant.
_Bah bien sûr que tu ne voulais pas dire ça. Tu sais quoi, Evan ? T'es qu'un connard. Tu n'imagines pas comment je me sens mal là. Tu étais prêt à me faire tomber enceinte juste pour pouvoir vider tes couilles. Tu me dégoûtes.
En une fraction de seconde, il se trouve devant moi et il est rouge de colère. Une veine saille de son cou. Je pourrais presque avoir peur de lui. Seulement quelques millimètres nous séparent.
_Fais attention, Sparks. Il y a des choses à ne pas dire.
_Et des choses à ne pas faire.
Nous nous fixons longuement. Ni lui ni moi ne parlons jusqu'à ce que mon portable se mette à sonner. Je le prends alors sur la table de chevet et constate que c'est un appel de Cody. Ça me fait plaisir qu'il m'appelle malgré qu'il soit tard. Il me manque tellement. Je m'éclipse immédiatement de la chambre.
_On n'en a pas fini.
_Bien sûr.
Une fois dans le salon, je décroche.
<<_Allô ?
_Ouais, Aya? Comment tu vas depuis le temps ?
_Bah ça va. Quoi de neuf ?
_Trop rien... Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas appelé. Tu es toujours avec Evan ?
_Euh... Ouais. C'est compliqué. >>
Je l'entends ricaner. Evidemment, Evan débarque dans le salon et me râle dessus comme quoi notre discussion n'est pas terminée et qu'il faut que je raccroche.
<<_À ce que je vois, il est avec toi et je dérange, pas vrai ?
_Oui il est là mais en aucun cas tu déranges. Au contraire appelle moi quand tu veux hein. Faudrait qu'on se voit un de ces quatre.
_D'ailleurs, je t'appelais pour ça... Je me demandais si... >>
J'entends mal la suite à cause d'un certain connard qui se trouve être mon soit-disant petit copain et qui hurle à côté de moi. Excédée, je pose ma main sur le portable pour ne pas que Cody entende et j'articule en chuchotant "ta gueule" avant de sortir dehors.
<<_Excuse-moi. Tu disais ?
_Que je pourrais passer dès que je pourrais. Je ne sais pas... Peut-être ven>>
Cette fois-ci, c'est Evan qui a raccroché à son nez. Je vois littéralement rouge.
_Putain, Evan merde ! C'était Cody ! T'es pas sérieux là ?!
En ignorant ma remarque, il m'attrape le bras de la manière la plus violente qu'il ne l'ait jamais fait et me tire jusqu'à l'intérieur. Mon sang bouillonne dans mes veines. Je n'en peux plus de son comportement.
_Lâche-moi, putain !, je m'écrie en me débattant dans sa poigne.
Il me traîne jusqu'à la salle à manger. Il s'arrête mais serre toujours mon bras dans son poing ce qui commence à rendre celui-ci engourdi.
_Tu me fais mal, là.
_J'en ai rien à branler. Tu m'as dit quoi il y a deux secondes ?
_Lâche mon bras, dis-je froidement.
Il referme son poing sur mon bras . Je suis certaine que j'aurai un hématome demain.
_Répète pour voir, insiste t-il.
_Mon bras. J'ai mal.
_Tu m'as dit "ta gueule". De où tu me dis " ta gueule "? T'as cru j'étais ta pote où c'est comment ? Ne me parle plus jamais comme ça, Aria tu m'entends ?, hurle t-il en me prenant par les épaules et en me secouant pour me faire réagir -ce qui a l'effet voulu.
_Tu vas trop loin, Evan. Tu me parles comme un chien, tu me considères comme un chien -un vide couille plus précisément, et tu deviens violent. Tu sais à qui te me fait penser ?
Il me lâche immédiatement et recule d'un pas. Je sais que j'ai touché un point sensible et je ne vais pas m'arrêter maintenant. Oh que non.
_Je te conseille de te taire, me dit-il sur un ton menaçant. Ne t'avise pas de me comparer à lui. Ne prononce même pas son nom.
_Tu es tout comme lui ! Tout comme Roy.
Subitement, sa main vient s'abattre violemment sur ma joue. Il me faut un moment pour réaliser que je ne suis pas dans le passé avec Roy mais bien dans le présent avec Evan. J'appuie ma main sur ma joue où il m'a giflé. Evan m'a giflé. Je grimace quand ma peau entre en contact avec celle de mon visage qui me brûle. Evan fait les cent pas devant moi et semble enragé. Moi, je reste immobile devant lui, choquée et terrorisée. Mes yeux sont embués à cause des larmes qui menacent de couler. Quand il me jette enfin un regard, je baisse la tête et pars dans la salle de bain. Avant qu'il n'ai eu le temps de me suivre, je referme la porte derrière moi à clé. Je m'adosse à celle-ci et me laisse glisser jusqu'au sol.
Je n'en reviens pas. Il m'a frappé. Non. Je dois forcément rêver. Evan n'est pas violent. Il ne l'a jamais été. Enfin, je crois. Pour la première fois de ma vie, j'ai peur de lui. Est-ce qu'il serait capable de recommencer ? On touche le fond. Comment est-ce que je peux rivaliser avec lui s'il se comporte ainsi ? Il n'a même pas réagi.
Une fois que j'ai fini de pleurer -pour le moment, je me lève finalement et me regarde dans le miroir. Mes cernes sont inévitables, mes yeux sont bouffies et gonflés tout comme l'est ma joue gauche. Je sors un gant de toilette que j'imbibe d'eau froide et je le pose sur mon visage ce qui me vaut une affreuse grimace. J'en profite aussi pour enlever son T-shirt que je portais pour mettre mon pyjama et le changer.
Quand je décide enfin à sortir, Evan est assis en face de la porte et a la tête entre les mains. Il est toujours comme ça quand il est dépassé par les événements. En me voyant, il se relève subitement alors que je me dépêche le plus possible pour rejoindre la chambre d'Amber en le contournant.
Malheureusement, il me rattrape et pose sa main sur mon épaule chose qui ne fallait pas faire. Je me glace et inconsciemment, tout mon corps tremble à ce toucher. Il le remarque mais ne retire pas sa main. Il la laisse glisser le long de mon bras pour frôler mes doigts.
_Ne me touche pas, je tranche.
_Aria... Je ne me contrôlais plus... Mais c'était trop. Putain je suis désolé... Si tu savais comment je m'en veux.
Il essaie de me prendre dans ses bras mais je recule rapidement.
_Non, non, non, non. Ne t'approche pas de moi.
L'expression qu'il affiche me briserait le cœur s'il n'était pas déjà dans un sale état. Il semble réellement désolé et je le suis aussi pour lui... C'est juste que... Il me fait peur. Qui sait s'il ne va pas recommencer à sa prochaine crise ?
_T-Tu... As peur de... Moi?
_Ne t'approche pas, s'il te plait.
Les traits de son visage se durcissent mais pourtant il ne semble pas en colère. Non, il est anéanti. Il fait un pas vers moi -probablement sans s'en rendre vraiment compte, et je m'empresse de rentrer dans la chambre d'Amber et de fermer la porte à clé aussi. Je m'écroule dans le lit alors que j'entends Evan s'adosser à la porte et cogner lentement plusieurs fois sa tête contre celle-ci comme s'il essayait de se ressaisir ou de se punir. Je me remets à sangloter dans le lit de ma meilleure amie.
Soudain, ce que Matt m'avait dit me revient en tête : "Un jour, il ira trop loin et tu verras que j'avais raison, il gâche toujours tout." Il fera toujours des erreurs. Je réalise seulement ce soir qu'il a raison. Il y aura toujours quelques chose qui viendra foutre en l'air notre bonheur. Evan et moi, c'est une cause perdue. On ne peut plus rien pour nous. C'est sur cette pensée que je tombe dans le pays des rêves -enfin désormais, sans Evan avec moi, je tomberai simplement dans le sommeil.
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