Chapitre 25.

_C'est Noël ! Lève-toi, Aya !, s'écrie mon frangin en tirant sur ma couette et en me saisissant le bras de manière à ce qu'il me sorte du lit de force. On va rater Papa Noël si tu te dépêches pas ! 

_Vas-y, pars en avant. Je te suis, je baille.

Il ne se fait pas prier deux fois et trace jusqu'au salon. Je peux l'entendre dévaler les escaliers ce qui lui vaut un sermon de ma mère. Ah les gosses... J'étire mes bras et arque mon dos comme rituel d'étirements. Il est à peine 8h15 et on me réveille déjà. Heureusement que c'est pour une bonne cause.

C'est Noël... Déjà. Je ne réalise toujours pas la vitesse à laquelle cette année est passée. Instinctivement, j'attrape mon portable pour envoyer un beau petit message à mon amoureux puisque c'est un jour spécial et qu'il n'est pas avec moi pour le célébrer. 

Le truc que je n'avais pas prévu, c'est qu'il l'avait déjà fait avant moi.

<< Aujourd'hui. 8h14.

_Mon Amour. Aujourd'hui est un jour très particulier. C'est Noël. Quand on est petit, nos parents nous offrent des tonnes de cadeaux et c'est chaque année, le meilleur jour de nos vies. On retrouve toute notre famille et plus les années passent, plus on aime cette fête. Moi, étant enfant, je demandais toujours des choses plus extravagantes les une que les autres. Mais en grandissant, j'ai réalisé que ce n'était pas les cadeaux ni la fête en elle-même qui comptaient. C'est avec les personnes que tu la célèbres. C'est pourquoi, la plus belle chose qui ait pu m'être offerte était de passer ce moment avec toi. Parce que -en dépit de tout ce qui nous est arrivé, je t'aime plus que n'importe qui. Tu es la plus importante pour moi. Passer un moment si magique avec quelqu'un d'aussi merveilleux que toi est comme un rêve d'enfant. Non, passer chaque année ce moment magique avec toi, serait encore mieux. Mais malheureusement, personne n'est maître de son destin et on ne sait jamais ce qui peut arriver demain. Donc, je vais me contenter de ce simple jour pour le moment.

Oui, Aria. Olie vient de me dire que tu étais réveillée donc je te conseille de descendre au plus vite sinon c'est moi qui viendrait te chercher mais je ne te promets pas qu'on redescendra tout de suite. À tout de suite. Et bébé? Joyeux Noël. >>

Sans réfléchir, je lance mon téléphone sur mon lit et cours dans mon couloir. A peine ai-je ouvert la porte que je le vois en haut des escaliers. Je pleure toutes les larmes de mon corps en sautant de ses bras. Je ne réalise toujours pas. Si sa présence est juste un rêve, ne me réveillez jamais.

_Joyeux Noël, trésor.

_Joyeux Noël, je sanglote contre son cou.

_Ne pleure pas. Je suis là, non ? Tu devrais être heureuse, me dit-il doucement tout en caressant mes cheveux.

_Ce sont des larmes de joie. C'était le plus cadeau qu'on puisse me faire que de te voir aujourd'hui.

_S'il n'y avait que ça.

Je déloge mon visage de son cou et il dépose un baiser lent et enivrant sur mes lèvres. L'une de ses mains est désormais dans le bas de mon dos alors que l'autre est contre ma joue.

_Tu es un Amour, je murmure contre ses lèvres.

_Ton Amour.

_Je t'aime.

_Moi encore plus.

Je le serre dans mes bras une énième fois.

_Tu m'as tellement manqué.

_Toi aussi, bébé.

Je le lâche pour qu'il puisse respirer puisque je monopolise son oxygène en respirant fortement à cause de mes pleurs.

_Et tes parents ? Tu devais les voir aujourd'hui.

_Ce n'est pas grave.

_Si, Evan. Tu.. Tu aurais pu les voir eux. Ta famille. Et tu m'as choisie moi.

_Parce que tu passes avant eux, sourit-il tout en ancrant son regard au mien.

_Qu'est-ce qu'ils vont dire ?

_On s'en fiche.

Il dépose un baiser chaste sur mon front puis attrape ma main pour m'emmener jusqu'au salon.

_Si ça peut te rassurer, je pars chez eux demain matin et je rentre vendredi.

_Non, ça ne me rassure pas. Tu n'es pas un problème, au contraire. Mais je ne veux pas que tu me privilégie à ta famille.

_Ne t'en fais pas pour ça.

On arrive en bas et ma mère me lance un de ses sourires qui veut dire : "alors sacrée surprise hein ?" Je vais la serrer dans mes bras puis c'est le tour de mon père. Je m'abaisse un niveau de mon frère qui sourit fier de sa manigance. Il a la tête haute, les mains derrière son dos et affiche un grand sourire. Il est juste adorable.

_Tu étais dans le coup alors ? Sale petit monstre va !

Je lui ébouriffe les cheveux ce qui le fait rire.

_Mais..., je me tourne vers Evan. Comment tu as pu venir alors que mes parents viennent seulement d'apprendre qu'on était de nouveau ensemble ?

_Amber. Je ne sais pas les détails mais elle a négocié avec ta mère pour que je puisse venir. C'était prévu depuis quelque temps déjà.

Elle lui en a surement parlé quand j'étais partie à la voiture chercher mes valises avec Corey. Mais alors... Ma mère était au courant avant que je ne lui raconte... Je tourne la tête vers elle et elle affiche un sourire angélique.

_Les cadeaux maintenant !, hurle Olie en se jetant au pied du sapin.

Et là je me rappelle que je n'ai toujours pas de cadeaux pour Evan. Je me sens vraiment pas bien...

_Evan...

_Aya.

_Je... Je n'ai pas eu le temps de t'acheter de cadeaux, j'avoue honteuse. On ne devait pas se voir avant la semaine prochaine alors je...

Il rit doucement ce qui me vexe. Puis il s'assied sur le canapé et me tire sur ses genoux.

_Je m'en fiche que tu n'es pas de cadeaux pour moi, bébé. Mon cadeau c'est d'être ici avec toi.

_Mais...

_Chut, murmure t-il en posant ses doigts sur mes lèvres.

Son regard ne me lâche pas une seconde. Il les retire lentement en jugeant ma réaction au cas où j'ouvrirai ma bouche quand même. Il est trop mignon. Je craque.

_T'es un Amour, je me dépêche de dire ce qui le fait reposer ses doigts sur ma bouche.

Il sourit puis m'embrasse furtivement. Je suis tellement heureuse qu'il soit ici -avec moi.

Olie ouvre ses cadeaux en premier. Mes parents lui ont acheté un nouveau jeu vidéo pour sa Playstation 4, une voiture radio-télécommandée, la saison 3 Arrow en DVD et une tenue de foot (-puisque maintenant il fait du foot en club). En ouvrant mon cadeau, il est limite plus content que tout le reste. Ça me fait plaisir qu'il les aime tant. Il me saute dans les bras en me remerciant parce qu'il a deviné que ça venait de moi et non pas du Père Noël. Je savais qu'il adorerait ses figurines. Je donne le cadeau à ma mère. Lorsqu'elle le déballe, elle en est raide dingue. Elle s'imagine déjà mettre la mini-cascade sur le meuble dans l'entrée. Et voilà le tour de mon père. Dissimuler une bouteille de vin sous du papier-cadeau est impossible et même en ayant fait du mieux que je pouvais, il a deviné d'avance ce que ce serait. Et il en est amoureux. Il jure qu'il ne la consommera pas maintenant parce qu'elle a trop de valeur mais qu'il attendra plutôt d'être sur son lit de mort pour ça. J'espère de tout mon cœur que ce moment n'arrivera pas avant le demi-siècle à venir.

Et voilà mon tour. C'est un petit paquet rectangulaire. Je me demande bien quelle folie ils ont encore fait pour moi. Je retire délicatement l'emballage pour faire durer le suspens. Lorsque celui-ci tombe au sol, ma mâchoire subit le même sort.

_Vous êtes malades !

_C'est pour te féliciter du chemin que tu as tracé par toi-même comme une grande, m'explique ma mère. Tu n'auras plus à demander à Amber de faire le taxi désormais.

_Mais... C'est ta Mini !, je m'exclame.

_Maintenant c'est la tienne.

_Oh Mon Dieu. MERCI ! Je vous aime trop !

Je leur saute dans les bras pour les remercier d'un cadeau aussi géant et extraordinaire. J'ai une voiture ! La Mini de ma mère en plus ! Je l'adore cette caisse ! J'embrasse la joue de ma mère et de mon père. Celui-ci me tend un autre paquet.

_Ça, c'est moi qui te l'ait acheté. Tu arrêteras de m'harceler pour avoir un de ces bidules technologiques maintenant.

J'arrache l'emballage cette fois-ci et découvre une boîte avec un I-Phone à l'intérieur.

_C'est pas vrai ! C'est l'Iphone 6 ! Comment tu as réussi à me l'acheter ?

_Disons que... Je vais devoir me passer d'électricité durant les dix prochaines années, ricane t-il.

_T'es nul !, je rigole en le serrant contre moi.

C'est la plus Noël de toute ma vie. Evan m'aide à ouvrir la boîte et m'explique comment marche ce nouveau bijou. Puis, on va dehors ensemble pour que j'admire ma nouvelle voiture. Elle est juste parfaite. Je caresse son capot et lui donnant des petits noms. Evan me prend par la taille par me tirer contre lui . Je lâche mon bébé -deuxième du nom.

_Hé. Je crois que elle et moi on va mal s'entendre si elle te monopolise comme ça, se moque t-il.

_Moh... Tu es jaloux.

_Non.

_Si. C'est trop mignon, je m'exclame en lui pinçant les joues.

_Arrête.

_Je ne me suis jamais sentie aussi heureuse de toute ma vie. C'est le meilleur jour de toute ma vie.

_Parce que tu as eu les cadeaux que tu voulais ?

_Pas que. Je t'ai toi.

Ses yeux se plissent légèrement pour voir si je ne mens pas. Voyant que je suis totalement sérieuse, ses lèvres s'étirent en un sourire qui m'aurait finie si ça avait été possible. 

_Bonne réponse, sourit-il en m'embrassant.

Je suis tellement bien dans ses bras. Je pourrais y passer l'éternité sans jamais m'en lasser. Il est mon chez moi. C'est avec lui que je me sens le plus en sécurité. Il est celui qui fait que je me lève chaque matin pour continuer de vivre mes rêves. Il est ma raison d'être, tout simplement. 

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