Je sens qu'on me secoue doucement. Je grogne d'agacement. Je suis trop bien pour me réveiller. Pas maintenant. Ni jamais.

_Hé... Réveille toi, p'tit cœur. ( NDA : Je tiens à préciser que j'ai écris cette histoire AVANT Coloc' Avec Mon Ennemi ! ^^ )

Ce surnom...

_Noonn.

_On est arrivé.

_M'en fous.

Ma plateforme de rêve -allias Evan, s'agite contre ma tête. Je soupire et ouvre les yeux. J'avais totalement oublié qu'on était dans la voiture d'Amber...

_Il est quelle heure ?

_Plus de 19 heures.

_Quoi ? J'ai dormi tout ce temps ? Pourquoi tu ne m'as pas réveillée ?

_On est rentré depuis 2 heures. Amber et Corey sont partis dans son appart' mais je suis resté pour te laisser te reposer.

_T'étais pas obligé.

_Tu étais tellement mignonne que je ne voulais pas te faire sortir de tes rêves.

Je rougis et baisse la tête. Je n'aime pas qu'on me regarde dormir, c'est gênant. Evan se décale et ouvre la porte pour sortir. Je le suis. Il ouvre le coffre et saisit tous mes sacs. On arrive à l'appart et je sors les clés pour ouvrir la porte.

_Pourquoi Amber n'a pas été dans notre appart' ?

_Ils voulaient être seuls. Ils avaient des choses à faire si tu vois ce que je veux dire.

_Beurk.

On rentre à l'intérieur. Je retire mon manteau pour l'accrocher à l'entrée. Je prends celui d'Evan aussi.

_Où je dépose tes affaires ?

_Tu peux les laisser là.

_D'accord.

Je marche -en mode dépitée, jusqu'au canapé. Je m'écroule sur le ventre sur celui-ci en soupirant exténuée. La fatigue est encore présente dans mon corps.

_Tu veux que je te fasse à manger ?, me propose t-il.

_Non. Tu as déjà fait assez beaucoup de choses pour moi aujourd'hui.

Je me redresse et il vient s'asseoir à côté de moi. Il fixe ses mains posées sur ses genoux.

_C'est pour te racheter que tu fais ça ?

_Non. Oui. Je crois. Je ne supporte pas le break que tu as fixé.

_C'est parce que tu m'as menti que j'ai fait ça.

_Je sais.

Je repense à ce que m'a dit Corey ce matin. Il n'est pas bien ces temps-ci et il faut que je sache pourquoi.

_Si tu me parlais, ça pourrait arranger les choses..., je tente.

_Non, Aria. Il n'y a rien à dire.

Il se lève et je fais de même. Je voulais y aller doucement avec lui mais il ne me parlera pas comme ça donc je décide passer directement au problème.

_Pourquoi est-ce que tu me caches des choses ?

_Je n'ai jamais dit ça.

_Je ne te laisserai pas tant que tu ne m'auras pas expliqué.

Il ne me regarde pas ce qui m'énerve au plus haut point. Je me mets délibérément devant lui et pose mes mains sur mes hanches dans l'espoir de paraître sévère. Voyant mon manège, il esquisse un sourire puis se rassied.

_Tu me fais chier, tu le sais ça ?

_Moi aussi je t'aime. Aller raconte.

Evan replace ses mains sur ses genoux tandis que je me rapproche de lui. Il reprend cet air sérieux et contrarié. Je n'aime pas le voir ainsi. 

_Avant, quand je sortais avec Gwen, je faisais des conneries. Enfin, c'est elle qui m'a entraîné dans un tas de conneries. J'étais vraiment con à cette époque là. Et surtout très influençable. Corey croit que j'ai recommencé ces choses là mais c'est faux. C'est pour ça qu'il a fait tout un speech l'autre jour au McDo.

_Quelles genres de conneries ?

Il ne répond pas tout de suite. Je m'accroupis à son niveau et attends sa réponse.

_Rien. C'était des trucs cons. Ça n'a plus d'importance.

_Quelles genre de conneries, Evan ?, je répète.

Il reste muet comme une carpe. Et soudain, je comprends. 

Ses changements soudain d'humeurs, essayer de m'éloigner de lui, son besoin de la voir, ses démangeaisons au bras... Non... 

Je recule et pose ma main sur ma bouche de choc. Il relève la tête et en voyant ma réaction, il se lève et vient vers moi mais je tends le bras pour qu'il ne s'approche pas. Il faut que je digère ce que je viens d'apprendre. Je peux clairement lire la peur et le regret dans son regard.

_Aya... Je... Tu n'aurais pas dû le savoir. C'était il y a longtemps. Je te jure ! Je ne suis plus le même maintenant. J'ai changé. TU m'as changé. Ne me juge pas, je t'en prie.

_Tu étais un drogué ?

Il baisse la tête une nouvelle fois, ignorant ma question au passage.

_Répond moi !, je hurle.

_Oui.

_C'est pas vrai... Comment est-ce que tu as pu me cacher ça ? Comment ?! Après tout ce qui s'est passé entre nous, tu n'as pas jugé bon de me le dire ? J'en reviens pas. Et moi... Je n'ai rien vu.... Quelle conne. Mais putain quelle conne. C'est tellement grave, Evan ! Je ne le savais même pas. Tu m'as menti tout ce temps ! Qu'est-ce que tu me caches encore ? Dis le moi maintenant qu'on soit fixé tout de suite !

Il se frotte la nuque puis se passe la main dans les cheveux, excédé.

_Rien, Aria, je ne te cache rien ! J'avais honte putain. Ce n'est pas quelque chose qu'on avoue comme ça ! J'avais peur de ta réaction et j'avais bien raison. Je te dégoûte. Je peux le voir rien qu'à la manière dont tu me regardes.

Je reste bouche-bée devant lui. Qu'est-ce qu'il raconte encore...?

Je fais plusieurs pas vers lui pour le regarder dans les yeux et prendre son visage en coupe avec mes mains.

_Quoi ? Mais non, Evan. Tu ne me dégoûtes pas. C'est juste que... C'est dure à encaisser. Jamais je n'aurais pensé que tu avais pu être quelqu'un comme ça.

Là, je me rends compte de ce que je viens de dire. J'ouvre la bouche pour me rectifier mais il attrape mes poignets et les retire de son visage tout en crachant :

_Comme ça ? C'est ainsi que tu me vois ? Putain...

_Non, non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire comme une personne qui a été addict à ça et qui a dû galérer pour aller mieux. Je ne pensais pas que ça t'étais arrivé à toi.

_Garde ta pitié.

_Mais ce n'est pas de la pitié ! Je compatis, Evan! Je compatis. Ce n'est pas simple de sortir de ça. Tu as dû vivre l'enfer.

Il rit jaune.

_Ouais, c'est un euphémisme.

Je grimace en sachant ça. Je l'imagine en manque et ça me brise le cœur. Ça devait être insupportable. Mon pauvre Evan...

_Hé, amour. Ne pleure pas.

Je ne m'étais pas rendu compte que je pleurais. Il avance jusqu'à moi et de ses pouces, il ressuie mes joues mouillées.

_C'est de sa faute..., murmurai-je.

_Quoi ?, demande t-il innocemment.

_C'est de sa faute. À cette garce. Sans elle, tu n'aurais pas eu à vivre ça. Je la déteste, je sanglote.

Il m'attire dans ses bras et je niche mon visage dans son cou.

_Ne dis pas ça. Même si ça n'a pas été drôle tous les jours, je ne regretterai jamais de l'avoir rencontrée. Tu sais pourquoi ?

_N-Non.

_Parce qu'elle m'a permis de te trouver. Et ça, c'est le plus beau cadeau qu'elle ait pu me faire.

Je retire ma tête de son cou pour le regarder dans les yeux et y chercher une once de vérité.

_C'est... Vrai ?

Il rit doucement et resserre son étreinte contre moi.

_Bien sûr.

_Tu ne l'aimes pas alors ?

_C'est compliqué. Elle reste mon premier amour mais je pense que je l'aimais aussi à cause de la vie qu'on avait. C'est elle qui me faisait me sentir vivant à cette époque, enfin c'était à sa façon. Je pensais vraiment l'aimer comme on est supposé aimer deux personnes mais ce n'est pas pareil. Je l'ai réalisé grâce à toi. À ce que je ressens pour toi. Toi, je t'aime pour de vrai. C'est juste... Comme ça. Je ne peux rien y faire. Ça m'est impossible de rester loin de toi plus longtemps, tu comprends ? Elle, c'est passager.

Je me libère de son étreinte et recule d'un pas, en levant les mains -paumes en sa direction.

_Attends... Tu es en train de me dire que tu me choisis moi, là ?

Ses lèvres se retroussent pour former un rictus trop mignon et je fonds littéralement devant lui.

_Bah... En gros, ouais c'est ça.

Je ne saurais décrire ce que je ressens en ce moment. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est du bien. Je l'aime plus que tout et il me choisit moi ! Je n'arrive pas à réaliser. Si j'avais su plutôt comment était sa relation avec son ex, je n'aurai pas hésité et j'aurai forcé pour lui ouvrir les yeux sur cette fausse relation mais c'est lui qui l'a fait pour moi, pour nous.

Cette déclaration n'arrangera pas tous nos problèmes mais déjà une bonne partie. C'est moi qu'il a choisi ! Pas cette pouf. 

Des larmes de joie coulent sur mes joues. Je lui saute dans les bras en enroulant mes jambes autour de lui. On s'embrasse langoureusement. À cet instant, je suis la fille la plus heureuse de la Terre. Cette histoire avec son ex est enfin derrière nous. Je n'en reviens toujours pas. Ses lèvres quittent les miennes mais nos visages restent proches l'un de l'autre.

_Je veux te prouver que je t'aime, halète t-il. Que tu es la seule.

_Vas-y, alors.

Il sourit puis se dirige jusqu'à ma chambre -toujours en me portant. Il m'allonge lentement sur le lit et se positionne au dessus de moi. Mes jambes enroulent toujours son bassin. Je retire son T-shirt puis il enlève mon pull rapidement. Je suçote son cou et mordille son lobe ce qui le fait grogner. Ses mains font descendre mon pantalon ainsi que ma culotte puis il les jette à travers la chambre. Son pantalon subit le même sort.

_Aya...

_Oui.

_Je veux te sentir sans rien entre nous ? Tu me le permets ?

J'hésite un instant. Il m'a dit l'autre jour qu'il n'avait couché sans préservatif qu'avec moi et je le crois. Il ne ment jamais sur ce genre de choses.

_D'accord.

L'une de ses mains caresse mon intimité me procurant une chaleur indescriptible. Je gémis contre son cou. Sa langue effleurent ma poitrine, mon ventre... Il y sème un sentier de baisers avant de remonter jusqu'à ma bouche.

Quand mes gémissements deviennent incontrôlés, il stoppe ses mouvements contre mon clitoris. Son bassin se place entre mes cuisses. Il se maintient au-dessus de moi à l'aide de ses avant-bras.

_Prête ?

_Oui !

Il pousse en moi. Inconsciemment, mes hanches se lèvent vers lui pour accompagner ses coups de reins. Sa tête vient se loger contre mon cou tandis qu'il accentue ses va et vient en moi. Je mords ma lèvre inférieure pour m'empêcher de crier trop fort.

_Tu es à moi, Aria.

Je ne réponds pas ce qui le fait se figer soudainement. J'essaie de bouger par moi-même pour diminuer la pression entre mes jambes mais rien n'y fait. Je lui jette un regard interrogatif.

_Dis le.

_Quoi ?

_Dis que tu es mienne.

Je peux lire dans son regard qu'il a vraiment besoin de me l'entendre dire. Je penche alors la tête de manière à ce que mes lèvres frôlent son oreille et lui susurre :

_Je suis à toi, Evan.