Chapitre 31.
*PDV Evan*
_Tu as tout, ma belle ?
_Oui.
_Super.
Je ferme le coffre de ma voiture qui est garée juste devant son appart'. J'attrape sa main et emmêle nos doigts ensemble en l'emmenant jusqu'à l'intérieur. Amber et Aya se font un câlin et Corey et moi une bonne vieille accolade. Dès que les filles ont finit leur scène d'au revoir, Aya vient me rejoindre à l'entrée et nous montons dans ma voiture.
Depuis hier soir, Aya va un peu mieux. Elle sourit mais semble toujours aussi contrariée. Elle ne mange pas et ne veut rien me dire. J'attendrais qu'elle soit prête pour m'en parler. Elle a été en cours toute la journée et Amber ne l'a pas lâché d'une semelle.
L'autre con de service, Thomas, a mangé avec elle ce qui me casse les couilles mais je ferme ma gueule pour ne pas gâcher le début de notre week-end. Il me soûle ce gars là. Bon, tous les gars qui parlent avec Aya me soûlent mais lui encore plus. Comme l'autre là, Matthew. Je les déteste. S'ils touchent à elle... Je les nique.
Nous voilà parti pour un week-end en amoureux, enfin si on ne compte pas la famille à Aya. D'ailleurs, elle va me présenter à eux même si sa mère et son frère m'ont déjà vu. Ils ont l'air sympa alors ça devrait aller.
Aya regarde le paysage à travers la vitre passagère. Elle est ailleurs. La nuit dernière, elle n'a fait que bouger et elle avait de la fièvre. Elle a fait plusieurs cauchemars donc j'ai dû la surveiller toute la nuit. On a très mal dormi.
_Tu ne m'as jamais parlé de tes parents, commente t-elle en brisant le silence.
_Pourquoi tu me dis ça ?
_Je ne sais rien de toi.
Elle n'a pas tort. Elle sait seulement pour Gwen.
_Je ne connais pas mes parents. Biologiques je veux dire. Ils sont morts quand j'étais petit. J'ai été élevé par un jeune couple qui sont mes parents adoptifs. Ils travaillent tous les deux dans les forces de l'ordre. Ma mère s'appelle Claire et elle est avocate. Mon père s'appelle Mickael et lui, il est juge. J'ai aussi un petit frère, Aaron. Lui n'a pas été adopté. Il a quinze ans et c'est un vrai casse-couille. J'ai toujours été très proche de ma famille adoptive. Je les aime. Mes parents m'ont acheté tout ce que je voulais y compris ma voiture et la maison à côté de chez toi. Bien sur, j'ai payé une partie avec eux. Je ne les vois pas souvent, de toute manière ils travaillent tout le temps. Je pense que tu sais le principal.
_Tu les considères comme tes vrais parents alors ? Même si tu as été adopté ?
_Oui. Ce sont eux qui m'ont élevé. Et je ne me rappelle pas de mes vrais parents. C'est peut-être mieux comme ça.
_Et ce n'est pas trop dure de vivre avec ça ?
_Avec quoi ?
_Le fait que tu ne connaisses pas tes vrais parents ?
_On s'y fait. J'ai grandi avec cette idée là alors non, ça me fait de la peine pour eux mais au moins j'ai eu deux parents exemplaires. C'est ce qui compte.
_Oui.
_Pourquoi tu me poses autant de questions ?
_Ça te dérange ? Je ne voulais pas être trop curieuse, désolée.
_Non, ce n'est rien. Ça me fait plaisir que tu t'intéresses à mon passé.
_D'accord.
Elle tourne la tête pour contempler une nouvelle fois sur le paysage. C'était la plus longue discussion qu'on a eu depuis hier. Je pose ma main sur sa cuisse et elle pose la sienne sur la mienne. J'entrelace nos doigts. Il ne nous reste que quelques minutes avant d'arriver.
Quand on se gare devant chez moi, je prends les valises d'Aya et les rentre dans ma maison. Nous dormirons ici ce week-end. Je jette un coup d'œil à Aya qui reste à l'entrée et regarde l'intérieur. Je sais que cet endroit lui rappelle des tas de souvenirs et qu'elle n'y est pas retournée depuis... Ce matin là.
_Ça va ?, je demande même si je connais déjà la réponse.
Elle rapporte son regard sur moi et hoche la tête.
_Hein ? Euh.. Oui, ça va.
_On monte nos affaires avant d'aller voir tes parents?
_Oui.
Je prends ses affaires mais elle insiste pour porter un sac. Je la laisse faire.
Une fois en haut, je pose ses valises au pied du lit. Aya part dans la salle de bain quelques minutes. J'en profite pour sortir quelques une de ses affaires telles que son pyjama ou ses vêtements. Dès qu'elle revient, on dirait qu'elle a pleuré mais je ne relève pas parce que je sais qu'elle va s'énerver si je fais une remarque.
_On va voir tes parents ?
Elle hoche simplement la tête et sort de la chambre. Je la suis.
Quand on arrive devant chez la porte de sa maison, je stresse un peu. J'espère que ça va aller. Aria m'a dit que son père sera là pour l'accueillir. Nous mangeons chez eux ce soir alors j'ai essayé de mettre des vêtements convenables, c'est-à-dire une chemise et un jean. Je n'allais pas mettre un costard non plus, faut pas exagérer je déteste ce genre d'habits.
La porte s'ouvre sur un petit monstre qui saute dans les bras d'Aya. Celle-ci le serre contre elle et pleure de joie. Ça me réchauffe le cœur de la voir sourire. Sa mère arrive juste après et me serre dans ses bras. Je suis d'abord hésitant et je ne sais pas si je dois lui rendre son étreinte mais je le fais quand même.
_Je n'en reviens toujours pas, dit-elle. Aria qui sort avec notre voisin. Tu sais, au début elle te détestait. Et maintenant vous voilà ensemble. Je suis contente pour vous. Tu es quelqu'un de bien, ça se voit.
_Merci, Madame.
_Roohh appelle moi Jenyfer.
_D'accord Jenyfer.
Le petit descend des bras d'Aya pour me tendre sa petite main. Je m'accroupis à son niveau et lui serre doucement la main.
_Heye, Oliver. Je t'avais dit qu'on se reverrait très bientôt.
Je lui fait un clin d'œil et il sourit. Il est adorable. Aya sourit aussi. Elle a très bien compris que je faisais référence à la fois où je l'avais vu au parc à côté de chez nous. On dirait que c'était il y a des années lumières de maintenant. Nous rentrons et son père vient nous accueillir. Il prend d'abord sa fille dans ses bras puis me tend la main.
_Evan, c'est ça ?
_Oui, Monsieur.
Il rapproche sa tête de mon oreille mais parle assez fort pour qu'Aria puisse entendre.
_J'espère que tu es moins con que le dernier petit copain qu'elle a eu. Sinon je te promets que tu vas le regretter.
Son ton est menaçant et franchement, c'est rare que je dis ça, mais son père me fait flipper. Je déglutis alors qu'Aria se tend à côté de moi.
_Papa !
_Quoi ? J'ai le droit de défendre ma fille des petits connards tels que ton ex. Je pense qu'Evan est d'accord avec moi, pas vrai ?
_Evidemment, Monsieur. Je ne lui ferai pas de mal, je vous le promets.
_Garde ta salive mon petit. L'autre disait la même chose.
Le fait qu'il me compare à l'autre enculé me fout les boules mais puisque c'est le père d'Aya, je me tais. Je ne veux pas foutre la merde. Je ne suis pas comme Roy. Ah ça non ! Je ne frappe pas ma copine, moi. Et je ne la viole pas non plus. Mais j'imagine que ça, ses parents ne s'en doutent pas.
Aria me prend la main et me tire avec elle jusqu'au canapé. Le petit vient s'asseoir sur les genoux d'Aya. Il a de la chance lui ! Elle se plaint qu'il a grandit et qu'il est trop lourd maintenant mais il s'en balance et gigote sur ses genoux. Les parents d'Aya ont l'air de bien se parler pour des parents divorcés. Ils sont assis en face de nous et pose des questions à Aya sur son cursus à l'université. Elle est souriante et rayonnante quand elle parle de sa vie là-bas. Ça se voit qu'elle s'y plait. Elle cache si bien son jeu face à ses parents. Jamais ils ne pourront se douter de tout ce qu'elle a traversé ou de sa tristesse actuelle.
Le sujet que je voulais tant éviter finit par arriver, notre couple.
_Alors comment vous vous êtes connus tous les deux ?, demande le père d'Aya.
_C'était notre voisin, répond Aya.
Personnellement, tant qu'il ne me parle pas à moi directement, je ne dis rien.
_Mais je ne t'ai jamais entendu parler de lui avant...
_Parce que je ne lui parlais pas. Mais à l'université on s'est croisé plusieurs fois. Et on est sorti ensemble.
_Comment ?
_Papa ! Je ne vais pas te raconter tous les détails quand même !
_Non, merci. J'ai assez vu d'horreur pendant la guerre, chérie.
_T'es con, rit-elle.
La relation qu'ils ont entre eux m'impressionne. Moi, si je disais ça à mes parents quand j'avais 18 piges je me faisais tuer. Maintenant j'ai 21 ans c'est plus pareil. Un blanc s'installe. Son père finit par tourner la tête vers moi. Il me fait vraiment stresser avec son air supérieur. Je déteste ça mais là, je ne peux rien y faire. C'est le père de ma copine quand même...
_Tu es sérieux avec ma fille j'espère?
_Oui. Je l'aime.
_Mouais... Va falloir le prouver.
Il commence vraiment à m'agacer.
_Comment ça ?
_L'autre disait la même chose et on sait tous où ça a fini alors...
_Je ne suis pas Roy, Monsieur !, m'écriais-je. Avec tout le respect que je vous dois, je connais le passé de votre fille et je ne suis pas un bon à rien qui va lui promettre des tonnes de choses sans jamais les réaliser.
Aya s'est tendue à côté de moi. Je sens qu'elle va me tuer pour avoir parler comme ça à son père mais je ne pouvais plus supporter cette stupide comparaison.
Un second silence prend place dans la pièce. Le petit est parti jouer dans sa chambre. Après de longues minutes, les traits du visage père d'Aya se détendent et il me balance la question qui me tuerait si c'était possible.
_Vois tu un avenir avec ma fille ?
Il me faut un moment pour que ces mots me montent au cerveau. Est-ce que je vois un avenir avec Aya ? Oui. Non. Peut-être. Je ne me vois tout simplement pas passer mes journées sans elle, mais est-ce que ce ressenti va durer encore longtemps ? Je n'en sais foutrement rien. Pourtant, si on m'offrait l'éternité, c'est avec Aya que je voudrais être.
_Oui. Je sais que ça ne fait pas longtemps qu'on est ensemble mais votre fille est devenue indispensable à ma vie. Vous me posez cette question aujourd'hui, et à cet instant précis, je vous réponds que oui, je vois un avenir avec elle parce que c'est elle que j'aime et que je veux près de moi. Peut-être que dans dix ans, nous ne serrons plus ensemble mais je m'en fiche parce que je ne l'oublierai jamais. Elle m'a changé et sans elle, je ne serais pas devenu ce que je suis aujourd'hui. Jamais je ne saurais la remercier assez pour ça.
Aya a pris ma main et l'a serré. Quand je me retourne vers elle, elle pleure. Même si ses parents sont devant nous, je ne me gêne pas pour la prendre dans mes bras et pour déposer un baiser sur son front. J'espère qu'elle pleure de joie. Et là, je me sens mal. Et si, elle, elle ne voulait pas d'avenir avec moi ? Non, ce n'est pas possible. Elle m'aime. Elle l'a dit. Elle ne me laissera jamais. Il ne manquerait plus que ça... Ses parents se regardent et sourient. Probablement à cause de la réaction d'Aya.
_Je n'attendais pas de meilleures réponses, me dit son père. J'espère seulement que tu ne lui feras pas de mal.
_Jamais, Monsieur.
Il se lève soudainement et me tend une poignée de main que je serre difficilement, avec ma copine dans mes bras.
_Appelle moi Morgan.
Sa voix était totalement différente que la précédente. Je me rends compte qu'en fait, il n'a pas l'air si méchant que ça. Aya finit par retirer sa tête de mon cou et accroche son regard au mien. Je lui souris et dépose un baiser chaste, mais lent, sur ses lèvres.
Le reste de la soirée, nous parlons de beaucoup choses comme mon enfance ou celle d'Aya et son frère. D'ailleurs, à chaque fois que ses parents racontent un truc "gênant" sur elle, elle rougit. C'est adorable. Et moi, tel le parfait gentleman que je suis, je me fous de sa gueule. Bizarrement, elle ne parle pas beaucoup. Son petit frère nous rejoint quand on doit manger. Franchement, je m'attendais à pire pour une première rencontre officielle avec ses parents.
Dès qu'on décide de rentrer, Aya prend ses parents dans ses bras et leur promet de venir les voir demain. Puisque nous partons dimanche matin, elle pourra les voir autant qu'elle le souhaite. Son père me serre la main pour me dire au revoir tandis que sa mère me prend dans ses bras. Et Olie, il me tend sa toute petit main que j'attrape et secoue doucement.
Une fois à ma maison, il est minuit. C'est vrai qu'on n'a pas vu le temps passer. Nous ne traînons pas et allons dans ma chambre. Je me déshabille tandis qu'Aya va dans la salle de bain.
En attendant, je m'allonge sur le matelas, adossé à la tête de lit. Quand elle en sort, elle est simplement vêtue de mon T-shirt. Les traces rouges autour de ses yeux ne m'échappent pas. Ça me rend dingue de ne pas savoir ce qu'il lui arrive... Je tends les bras vers elle et elle vient s'y réfugier. Ses bras sont autour mon torse alors que les miens sont sur sa taille.
_Tu le pensais ce que tu as dit tout à l'heure ?, me demande t-elle timidement.
_Bien sur. Pourquoi j'aurais menti ?
_Je ne sais pas.
_Qu'est ce qu'il t'arrive, Aya ? Tu es triste et j'ai remarqué que tu pleurais souvent pour pas grand chose.
Elle se raidit contre moi puis me lâche et passe sous la couette. Je fais de même.
_Ce n'est rien. Je ne me sens pas bien ces temps-ci mais ça va aller. Ça va passer, t'en fais pas.
_Bien sur que je m'en fais, ma belle. Ça me contrarie de te voir comme ça.
Elle me tourne le dos alors je me rapproche d'elle et passe mes mains autour de sa taille pour me coller à elle.
_C'est bon.
_Sûre ?
_Oui.
_Tu ne me caches rien?
Elle soupire bruyamment et retire mes mains de sa taille ce qui me vexe intérieurement. Elle n'a pas à me repousser.
_Non, Evan. Bonne nuit. A demain.
_Ouais c'est ça. A demain.
Frustré, je lui tourne le dos et dors de mon côté. Putain son comportement me fout les boules. Cette fille là n'est pas la Aya que j'aime...
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Hey! Long chapitre je l'avoue! 2550 mots c'est beau hein xD
Grande -et mauvaise, nouvelle. C'est l'avant-dernier chapitre de ARE Tome 2. Evidemment il y a un Tome 3 qui franchement, est super long. Mais je ne pense pas que vous vous ennuierez dans celui-ci. Vous serez sûrement confus, choqués, énervés, paumés, mais vous aimerez quand même ^^ Enfin j'espère :)
Donc voilà, je tiens à préciser que tout ce qu'il a eu dans ce chapitre est d'une importance capitale pour la suite. Retenez tout ce que vous pouvez vous comprendrez dans le dernier chapitre que je poste demain ainsi que dans le tome 3.
ET je vous précise aussi que les mots en italique ne le sont pas pour rien ^^ Ils sont révélateurs pour la suite vous verrez par vous-même.
Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu et je vous embrasse fort gros bisous à vous !
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