Chapitre 7 : Portable
Dès que je rentre chez moi, je monte directement dans ma chambre et m'assieds dos à la porte pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Pleins d'émotions me traversent mais surtout, je suis déçue. Jamais je n'aurais pensé qu'Evan pourrait être comme ça. D'accord, j'avais cette sensation de danger avec lui pourtant j'avais la même pour Roy. Mais Roy n'est pas Evan. C'est évident.
Le plus incroyable c'est que je suis plus blessée de la personnalité d'Evan que du comportement de Roy. Peut-être parce que je le pensais meilleur que ça.
Je vais dans ma salle de bain me mettre en pyjama. C'est un simple T-shirt avec un short USA. Je me démaquille et m'attache les cheveux en un chignon. J'ai une tête de déterrée.
En marchant jusqu'à chez moi avec Roy, on a prévenu les autres qu'on rentrait en leur envoyant un message. J'ai aussi prévenu Cody pour ne pas qu'il s'inquiète.
Au moment de m'écrouler dans mon lit, j'entends un bruit à ma fenêtre. Comme ma chambre donne sur la rue, je vais voir ce qui a pu causer ce bruit. J'ouvre la fenêtre et un caillou me frôle de près. Je regarde en bas qui m'a balancée ce foutu caillou et reste choquée en voyant Evan en bas de chez moi.
_Va te faire foutre !
Je m'apprête à refermer la fenêtre quand il m'interpelle.
_Attends Aya.
_Quoi ? Et ne m'appelle pas comme ça, seules les personnes qui me sont proches le peuvent.
Son visage se décompose. Tiens !
_Ça va ? Je veux dire... Tu as pris un sacré coup tout à l'heure.
_À qui la faute ? Ce n'est pas la mienne en tout cas. Sur ce, je vais me coucher. Salut.
Je referme la fenêtre puis ferme le volet. Quel culot il a de venir dans mon jardin ! Et de balancer des cailloux sur ma fenêtre en plus ! Mais... Comment il savait que c'était la fenêtre de ma chambre au juste ? On va mettre ça sur le compte du hasard. Et puis qu'est-ce que ça peut lui foutre que je me suis pris un coup ? Il m'exaspère. Je ne veux même plus le revoir. Il a foutu le bordel entre Roy et moi ce soir. Je sais très bien que les choses seront réglées lundi -comme toujours, mais ça m'énerve quand même. Comment a t-il pu s'immiscer dans notre couple comme ça ? Peut-être que je n'aurai jamais dû lui adresser la parole la première fois.
Je retourne me coucher et il me faut un long moment avant de pouvoir tomber dans le sommeil.
Le lendemain matin, je suis réveillée par ma mère qui m'appelle. Je suis crevée mais je trouve tout de même la force de me lever pour voir ce qu'elle me veut. La douleur dans mon dos se fait ressentir dès que je suis sur pieds. Je descends en bas et trouve ma mère sur le canapé dans le salon.
_Tu m'as appelée ?
_Oui. Il serait peut-être temps que tu te prépares. Ton père passe te prendre dans une heure.
_Hein ? Pourquoi ?
_C'est ton weekend chez lui, Aria.
_Ah ouais merde...
_Quelle joie !, ironise t-elle.
_Je ne peux pas y aller le weekend prochain ?
_Tu lui as déjà fait le coup là pendant les vacances... Après si tu ne veux pas y aller appelle le toi-même pour lui dire.
_Non c'est bon j'irai.
_Va te préparer et déjeuner avant qu'il arrive.
Je monte me doucher. Dans un sens, c'est mieux que j'aille chez lui pour me reposer. Et puis il habite près de chez Amber alors je pourrais aller la voir.
Comme j'ai déjà des affaires chez lui, je ne prends pas grand chose. Je choisis un slim noir et un sweat bordeaux California comme vêtements avec mes converses noires. Je finis de me préparer et descends déjeuner. L'horloge indique qu'il est déjà 10 heures 40. Je sors mes céréales et le lait. Mon petit frère vient me faire un bisous pour me dire bonjour.
_Aya ! Tu vas chez papa ?
Il a une toute petite voix. Il est trop mignon avec cette petite bouille innocente. Je lui ébouriffe les cheveux.
_Ouais. Il va passer à la maison tu pourras le voir.
_Oui !
Il se sauve dans le salon regarder les dessins animés. Je mange tranquillement.
Quelqu'un sonne à la porte et je me doute que c'est mon père alors je range mon bol dans le lave-vaisselle et les céréales dans le placard. Je passe dans le salon prendre mon sac sur le canapé et me dirige vers le couloir. C'est bizarre que ma mère ne l'ai pas fait entrer.
Après le divorce, ils sont restés en bon terme. Je suis figée en voyant que ce n'est pas mon père à la porte mais mon imbécile de voisin. Ce con me regarde avec le plus beau sourire de faux-cul qui puisse exister. Ma mère se tourne vers moi et semble joyeuse. Il a dû lui retourner le cerveau. Pauvre Maman.
_Aya, c'est pour toi.
_Non, je n'ai pas le temps, je rétorque en passant à côté d'elle pour monter les escaliers qui sont juste à côté de la porte d'entrée.
Pratique, non ? Elle me retient par le bras au même endroit qu'Evan hier ce qui me fait tressaillir. De douleur. Je dois avoir un bleu.
_Evan dit que quelqu'un a oublié son portable chez lui hier et il pense que c'est celui d'un de tes amis.
_Non, ils n'ont rien oublié chez lui, j'affirme sèchement.
J'essaie de dégager mon bras mais elle me tient fermement. Elle m'agace.
_Je peux finir de me préparer maintenant ?
_Comment tu sais que ce n'est pas à un de tes potes ?, intervient Evan.
_Ça ne te coûte rien de vérifier, Aria, insiste ma mère.
Mais elle est sérieuse ? Elle se rend compte de ce qu'elle fait là ? Elle me force à parler avec lui ! J'aime ma mère mais là c'est abusé quand même. Je soupire.
_Et il est où ce téléphone ?
_Chez moi.
_Bah va le chercher. Je t'attends ici je bougerai pas, promis.
Je lève mon bras toujours dans la poigne de ma mère pour lui faire comprendre que de toute manière je ne peux pas aller bien loin. Elle me lâche enfin en se rendant compte qu'elle tenait toujours mon bras. Je pense que ma mère insiste pour que j'aille avec lui juste parce que c'est le nouveau voisin et que, je cite ma mère, il faut être gentil avec eux. Gentille avec Evan ? Ahah, je me roule par terre dans ma tête.
_Ça ira plus vite si tu viens avec moi. Si le portable n'est pas à un de tes potes tu rentres chez toi.
_Je dirai à ton père que tu arrives.
Comment ce garçon fait-il pour réussir à convaincre ma mère de me faire partir avec lui comme ça, sans qu'elle s'inquiète. Je souris intérieurement. Ma mère sait très bien que je ne tromperai pas Roy. Je suis fidèle.
_Ouais ok. C'est bon j'y vais.
Je pose mon sac à l'entrée et sors avec le diable en personne. Bizarrement, je ne suis pas du tout rassurée de le suivre chez lui...
Evan n'a toujours pas effacé ce sourire de merde. Je le suis jusqu'à chez lui sans parler et jette des rapides coup d'œil à mon téléphone. Je reçois un message de Mark qui me dit que Camille a perdu son téléphone. Quelle coïncidence ! Je lui réponds que je pense savoir où il est.
La maison d'Evan est quatre maisons plus loin que la mienne. Sans compter le petit parc. Eh oui, je n'ai que ça à faire que de compter les maisons.
En rentrant chez lui, je ne suis pas choquée de découvrir autant de bordel que chez Roy chaque matin après une fête. Je crois qu'il n'y a plus personne. Je me demande même s'il a laissé des personnes dormir ici hier soir. Je le suis dans le salon et il prend le portable en question.
_C'est celui de Camille.
Je tends la main pour le prendre mais il lève le bras au dessus de sa tête. Je me dresse sur la pointe des pieds pour l'attraper mais je suis trop petite.
_Donne-le moi. Je ne rigole pas.
_Non. Tu n'as pas été très sage hier soir. Tu penses que je vais te laisser t'en sortir si facilement ?
Je baisse les bras en signe de défaite.
_Qu'est ce que tu veux ?
_Ce que je veux ? Hum... Voyons voir. J'ai tellement d'idées en tête que c'est difficile de choisir.
_Ouais bah attend je vais t'aider. Tu me donnes le téléphone et j'arrête de te parler.
Il ricane et je peux apercevoir ses magnifiques dents blanches.
_Non. Je ne veux pas de ça.
_Quoi alors ?, je m'impatiente.
Ses yeux vont des miens à mes jambes puis remontent jusqu'à ma bouche, avec son putain de sourire sexy. Il avance dangereusement vers moi et je recule à chacun de ses pas. Je finis par percuter un mur. Décidément, les murs m'attirent ces temps-ci. Il a le téléphone dans sa main qu'il place dans son dos. Son autre main vient se poser à côté de ma tête. J'essaie de savoir ce qu'il va faire.
_Evan, qu'est-ce que tu...
Ses lèvres se plaquent violemment contre les miennes. J'essaie de le repousser mais il m'emprisonne les poignets dans une main alors que l'autre va se poser sur mes fesses. Il insiste et se fait plus brute pour que je lui rende son baiser mais je ne me laisse pas faire. C'est la seule chose que je peux maîtriser. Enfin c'est ce que je pensais jusqu'à ce que sa main s'abatte sur mon cul et que je pousse un cri de surprise lui permettant de passer sa langue entre mes lèvres. Mon Dieu ! Mais comment je vais me sortir de là ? J'ai trouvé.
Je remercie mon père pour tous ces cours de self-défense lorsque je lève mon genou de manière à ce qu'il frappe son entre-jambe. Il me lâche immédiatement et recule plié en deux avec la main sur ses parties.
_Ne refais plus jamais ça !, m'ordonne t-il.
_Donne-moi le portable.
_Dans ma poche.
Je passe à côté de lui et prends le téléphone dans sa poche. Au moment de reculer, il prend mon poignet et me serre au point qu'elle soit immédiatement engourdie dû au sang qui n'y circule plus.
_Tu vas le regretter, Aria.
_Bien sûr.
Je me dégage de sa poigne et sors de chez lui le plus vite possible. Putain ! Mais qu'est-ce qui vient de se passer merde ? Je ne peux pas en parler à quelqu'un. Ma mère ce n'est même pas envisageable, Amber et Cody s'inquiéteraient et voudraient le tuer. Et Roy... Je ne préfère pas y penser. J'arrive rapidement chez moi. Mon père est dans le salon et tient Olie dans ses bras. J'essaie de retrouver une respiration à peu près normale et mon père le remarque.
_Ça va, ma grande ? Tu n'étais pas obligée de te dépêcher. J'ai tout mon temps.
_D'accord, Papa. La prochaine je me laisserai violée pour te faire plaisir, je pense mais ne le dis pas à haute voix bien sûr.
Il faut absolument que je m'éloigne d'Evan. Je n'ai pas peur de lui mais ça ne me rassure pas de savoir qu'il dort si près de moi. C'est un malade et je ne sais pas de quoi il est capable.
_Euh... Papa ? Je peux passer la semaine chez toi ? C'est plus près du lycée et puis j'ai envie de passer un peu de temps avec toi, lui mentis-je.
_Bien sur.
_Et moi Papou ? Je peux ?, chouine Olie.
_Tu as déjà passé une semaine chez moi pendant les vacances. C'est au tour de ta sœur maintenant. Et puis il faut quelqu'un pour surveiller ta maman.
_D'accord.
Il fait une moue de gosse et descend des bras de mon père.
_Tu es prête, Aya ?
_Oui.
Je prends mon sac à l'entrée et sors avec lui. Cette semaine va me permettre de prendre du recul. Pourquoi n'aurai-je pas pu avoir une gentille grand-mère comme voisine ?
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