Chapitre 32 : Violence.
IMPORTANT ! Ceci est le chapitre le plus "violent" de toute l'histoire de ARE. Le terme violent est assez inexact, choquant est peut-être mieux approprié. Tout dépend de comment vous voyez ça même s'il n'y a pas plusieurs façons de le voir... Cependant, ce chapitre va être important pour la suite mais rien ne vous oblige à le lire après tout. Enfin bref, tout ça pour dire que si vous êtes une âme sensible, abstenez vous de lire ceci.
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Je vois Roy cet après-midi et je me demande comment ça va se passer. Cette nuit, je n'ai pas répondu à ses appels de une parce que je dormais et de deux parce que je savais qu'il était bourré. Ça n'aurait servi à rien de lui parler alors qu'il était soûl. Ce matin, je me suis simplement justifiée en disant que je dormais et il ne m'a pas répondu. Il m'en veut donc il ignore mes messages. Ça me contrarie qu'il m'en veuille alors j'ai décidé de passer chez lui. Je l'ai prévenu mais il n'a pas répondu à mon message.
Vers 16 heures, je me suis mise en tenue de sport et je cours jusqu'à chez lui, comme d'habitude. Dès que j'arrive devant sa maison, je retire mes écouteurs et avance jusqu'à son porche. Contrairement à notre routine, je dois sonner pour qu'il vienne m'ouvrir alors qu'il m'attend toujours devant.
Lorsque la porte s'ouvre, je suis face à un Roy vraiment très énervé. Je devrais partir en courant maintenant, mais je ne le fais pas. Il ouvre grand la porte et je rentre en baissant la tête -tel un chiot battu, pour ne pas rencontrer son regard noir qui pèse sur moi. Je remarque qu'il n'y a pas ses parents ce qui m'effraie un peu plus. Roy va dans sa chambre et je le suis. L'atmosphère qui règne ici est vraiment flippante. Dès que je rentre dans sa chambre, il claque violemment la porte et s'appuie dessus tout en me fixant.
_Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels cette nuit?, demande t-il sèchement.
_Je... Je te l'ai déjà... dit. Je dormais.
_C'est ça.
_C'est vrai !
Il s'avance dangereusement de moi.
_Tu ne baisais pas avec ton putain de voisin plutôt ?
Je manque de m'étouffer.
_Q-Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
_Arrête de faire celle qui ne sait pas, Aria !
Je recule alors qu'il avance toujours vers moi. Je heurte le mur et me retrouve coincée. Je déglutis difficilement.
_Je n'étais pas avec Evan. Ça fait un mois que je ne l'ai pas vu.
Il soupire et passe sa main dans ses cheveux, signe de frustration.
_Je sais. Il était avec moi.
_Vous... Vous parlez ?
_Ça te dérange ?, attaque t-il.
_Non. Je suis juste étonnée.
Il rit jaune.
_Et moi je suis... putain je sais même pas ce que je ressens d'avoir appris que tu avais baisé avec lui. Tu ne sais rien sur ce gars et tu le laisses te sauter sans le connaitre. T'es qu'une salope, Aria.
_Il t'a dit qu'on avait couché ensemble ? Quel connard.
Il claque son poing juste à côté de ma tête. Il est enragé et ça me fait peur.
_C'est toi la connasse. Tu n'allais rien me dire alors que lui a eu la franchise de le faire. Et il a payé pour avoir touché à ce qui m'appartient.
_Qu'est-ce que tu lui as fait ?
_Mais ça ne te concerne pas, merde ! Mêle toi de tes putains d'affaires. Tu es à moi, Aria, et personne n'a le droit de me prendre ce qui est à moi.
J'ouvre la bouche pour parler mais il ancre ses lèvres aux miennes sans que je n'ai le temps de réagir. Il attrape mes poignets et les place au dessus de ma tête en les serrant trop fort.
_Il a payé pour m'avoir fait ça, et tu vas payer aussi.
Il me faut un instant pour comprendre le sens de ses paroles. Je les réalise lorsqu'il me tire jusqu'à son lit où il me jette et commence à me déshabiller. Ses hanches me plaquent au matelas alors que je me débats pour qu'il me lâche les poignets.
_Roy, ne fais pas ça !
Je hurle à pleins poumons mais ça ne sert à rien. Personne n'a jamais entendu auparavant. Je ne veux pas revivre ça une nouvelle fois. Non. Je balance mes jambes dans tous les sens alors qu'il retire mon pantalon jusqu'à mes chevilles avec sa main libre. Je ne m'arrête pas de crier jusqu'à ce que son poing vienne percuter ma mâchoire.
_Ferme la.
_S'il-te-plait...
Des larmes coulent le long de mes joues alors qu'il déboutonne son jean. Dans ces moments là, il n'est plus le Roy que j'aime. Je le hais. Malgré les coups que je reçois, je continue de bouger pour échapper à ça. Il est nu sur moi alors que seule mon legging est abaissé. Ma tête me fait atrocement mal. Je préfère mourir que de vivre une seconde de plus ce cauchemar. Lorsque sa main attrape l'élastique de ma culotte, mon estomac se retourne et j'ai la nausée. Il l'abaisse doucement alors que je tremble de peur et d'effroi sous lui. Il vient poser sa paume sur ma bouche et murmure à mon oreille.
_Si tu arrêtes de te débattre, je te promets que ça sera rapide.
Mes sanglots sont la seule réponse que je suis capable de lui donner. C'est bientôt fini, Aria. Ça va aller. Respire, sil-te-plait, respire. Je me répète ces mots alors qu'il commence ses mouvements en moi. C'est horrible. J'essaie de ne pas me défendre pour que ça sa finisse au plus, mais c'est plus fort que moi. J'ai mal.
Sans qu'il s'y attende, je remonte mon genou et sans vraiment savoir comment, il me lâche. J'en profite pour sauter du lit et courir hors de cette chambre alors qu'il s'écroule sur son lit.
_Aria !
Je remets mon legging le plus vite possible et commence à descendre les escaliers quand il m'attrape le bras. Je le repousse violemment mais perds l'équilibre et dévale les escaliers la tête en avant. Quand j'ouvre les yeux, je souffre. Si c'est ça le paradis, je préfère retourner d'où je viens. C'est en voyant que je suis en bas des escaliers que je réalise que je suis bien vivante. Je me relève difficilement et boite jusqu'à la porte d'entrée devant moi. Une fois que je suis dehors, Roy n'essaie même pas de me rattraper et je remercie Dieu pour ça. Je crois que je l'ai entraîné dans ma chute mais n'en suis pas sûre. Ça s'est passé tellement vite.
Il n'y a personne dans les rues et c'est mieux comme ça parce que dans l'état que je suis, je dois faire peur. La douleur du coup que j'avais à ma côte s'est réveillé et ma lèvre inférieure saigne. Je peux sentir le gout métallique du sang sur ma langue. Ma tête me fait un mal de chien et je me demande bien comment j'ai réussi à marcher jusqu'à ma rue alors que je boite. Ma cheville doit être foulée.
Soudain, je réalise qu'aller chez ma mère n'est pas du tout une bonne idée. Comment je vais lui expliquer ça ? Je ne vais pas le faire tout simplement. Tout est confus dans mon esprit, mes larmes me brouillent la vue et la douleur n'arrange rien. Où est-ce que je peux aller ? En fait, je sais déjà la réponse à cette question c'est juste que je ne veux pas me l'avouer à moi-même. Evan.
Je toque faiblement à sa porte et me demande si c'était une bonne idée. Non, ça ne l'était pas du tout. Je recule et m'apprête à partir lorsque la porte s'ouvre sur Evan, torse nu -en jogging. Il lui faut quelques secondes avant de réaliser qui se trouve devant lui. Je baisse les yeux devant son regard. Je n'aime pas être juger. En un instant, il se dirige vers moi et pose ses mains sur mes épaules pour me regarder dans les yeux. Je grimace sous ce contact.
_Aya ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Tu es blessé !
Je ne réponds pas et me remets à pleurer. Je suis si faible. C'est pitoyable. Il me prend dans ses bras et je le serre contre moi le plus fort possible, comme s'il allait disparaître. Nous restons ainsi quelques minutes avant qu'il ne me pousse doucement à l'intérieur de chez lui. Il avance jusqu'à son salon mais je me stoppe à l'entrée. Dois-je vraiment le suivre ? C'est à cause de lui si Roy m'a fait ça. Non. C'est de ma faute à moi. J'aurai du lui dire la première.
Evan avance vers moi et je fais machinalement un pas en arrière. Il lève les mains en signe de paix.
_Viens t'asseoir.
_Je...
J'hoche finalement la tête et je le suis lentement. Une fois assise, je fixe mes mains tremblantes qui sont posées sur mes genoux. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui s'est passé et surtout, que je suis avec Evan. Je hoquette et frisonne mais ne pleure plus. Evan tente de poser ses mains sur les miennes mais je sursaute en recule loin de lui. Il me regarde comme si... Il avait pitié de moi. Mon regard retombe sur mes mains. Je ne veux pas le voir me regarder comme ça.
_Aria... C'est Roy qui t'a fait ça ?
Je ne réponds pas.
_Il faut que tu me parles. Regarde toi.
_Je ne veux pas de ta pitié, dis-je en reniflant.
_Quoi? Je n'ai pas pitié de toi. Je veux juste savoir ce qui t'es arrivé. Je suis horrifié de te voir comme ça, c'est tout.
Il vient s'asseoir plus près de moi et j'essaie d'ignorer le contact de sa main sous mon menton. Je lève la tête vers lui. Il passe son pouce sur ma lèvre ouverte et je grimace automatiquement.
_Tu as mal?
C'est une question rhétorique. Il sait très bien que j'ai mal mais il veut m'entendre le dire. Je ne lui donnerai pas ce plaisir. Il se lève et j'attrape son bras de peur qu'il me laisse seule -face à mes démons.
_Je vais chercher de la glace pour ta lèvre, explique t-il. Je reviens.
Il s'éloigne et je me sens complètement ridicule. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je n'étais pas aussi... effrayée, choquée les autres fois. D'accord, c'est le plus gros mensonges qui existe. J'étais pire. Mais Roy s'est bien occupé de moi après. Il m'a soigné et s'est montré attentionné. Je me rends compte maintenant que c'est vraiment absurde et impensable. Et je le laissais faire. Parce que je l'aime. Est-ce que je vais retourner avec lui ? Rien que d'y penser, j'en ai des frissons.
Evan réapparaît avec de la glace, des pansements et de la pommade. Je n'ai pas besoin de tout ça. Il s'accroupit devant moi et pose doucement le sachet de glace sur ma lèvre. J'ai un mouvement de recul à cause de la douleur mais je le prends quand même dans ma main.
_Où est-ce que tu as mal ?
Partout. Je suis brisée mais tu ne peux pas le voir. C'est une blessure interne.
_C'est bon, ça va aller.
Il se redresse subitement ce qui me fait réagir.
_Non, Aria ! Ça ne va pas aller. Est-ce que tu te rends compte de l'état dans lequel tu es ? Tu devrais aller à l'hôpital...
_Non!, le coupai-je.
_Pourquoi?
_Mes parents ne savent pas.
_Ne savent pas quoi?
J'hésite si je dois lui dire ou non. J'ai peur qu'il aille voir mes parents et leur disent tout. J'ai comme une affreuse sensation dans la gorge, comme si j'allais vomir mais rien ne se produit.
_Dis moi, ordonne t-il en s'accroupissant une nouvelle fois.
_Pour Roy.
_C'est lui alors ?
_Oui.
_Qu'est-ce qui s'est passé ?
_C'était pas sa faute, je sanglote faiblement. Il était énervé. A cause de nous.
_De quoi est-ce que tu parles, Aya ?
Il pose sa main sur les miennes et je dois me forcer à ne pas la retirer. Ma voix est brisée à cause de mes cris et de mes pleurs. Elle ressemble à celle d'une gamine.
_Tu lui as dit. Il m'en voulait. Alors... Il m'a puni.
_Il t'a frappé ?
_À la mâchoire.
_Putain, soupire t-il. Et ta cheville ?
_Je suis tombée dans les escaliers en me sauvant.
_Tu as mal ailleurs ?
_Ma côte. Ma tête.
Mon intimité.
_Je vais chercher des médicaments dans la cuisine.
_Je viens avec toi.
J'essaie de me lever mais retombe lourdement dans le fauteuil me faisant grimacer au passage.
_Non, reste là.
_Ne me laisse pas seule..., je le supplie.
Il hésite un instant puis vient se positionner devant moi. Sa question me surprend.
_Pourquoi tu t'es enfuie ? Ce n'est pas la première fois qu'il te frappe. Il a du faire pire que d'habitude. Qu'est-ce qu'il a fait ?
Je ne peux pas lui dire. Personne ne sait.
_Rien. J'ai eu peur, c'est tout.
Il me fixe un instant puis s'éloigne dans la cuisine. Si je lui dis, il va me prendre pour une salope. Mais ne le suis-je pas déjà ? Il me tend un verre avec un médicament que je prends et avale rapidement. Et puis merde. Qu'ai-je à perdre ?
_Il m'a violé.
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