Chapitre 19 : Tu veux faire quoi?

Après qu'Evan soit parti de la cuisine, je l'ai retrouvé dans le salon sur le canapé. J'étais soulagée qu'il ne soit pas sorti de chez moi. Je ne veux pas être seule et lui est tellement attentionné aujourd'hui que je peine à croire que c'est bien Evan qui se tient à côté de moi. Je m'assieds à côté de lui et un long silence prend place. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Finalement, je me rapproche de lui et allume la télé. Il regarde l'écran et prend la télécommande pour choisir la chaîne. Je n'ai aucune idée de celle qu'il a choisi car mes yeux sont rivés sur lui. La manière dont ses muscles se contractent quand il fait un mouvement, ses yeux qui brillent légèrement avec la forte luminosité de la pièce... Il finit par poser son regard sur moi et je tourne la tête gênée de l'avoir regarder ainsi. Je l'entends ricaner puis sans me laisser le temps de réagir, ses mains viennent se poser sur ma taille et il me tire contre lui. Je me retrouve entre ses jambes, dos à son torse. Sa tête est contre mon cou, je sens son souffle chaud s'abattre sur ma peau. Malgré le contact de son corps contre le mien, je regarde la télévision tout comme lui. C'est un film d'action mais il y a beaucoup d'humour aussi. Le seul moment où je souris et frémis, c'est quand Evan sourit contre ma peau.

_C'est quoi le nom du film ?, je demande curieuse.

_Kingsman.

Je n'en avais jamais entendu parler. À la fin du film, il enchaine avec le loup de WallStreet. Je suis étonnée de voir que des films comme ça passent le samedi après-midi. Evan est mort de rire tous les cinq minutes. Soit pour une scène drôle ou pour une scène " perverse". Et moi, j'essaie de ne pas rire même si c'est difficile avec lui derrière moi.

À la fin du film, il est bientôt 20 heures. Ça a passé tellement vite.

_Alors... Tu veux manger quoi ?, je le questionne.

_Ce que tu veux.

_Pizzas ?

_D'accord.

Je m'apprête à me lever pour prendre mon portable et commander les pizzas mais il appuie ses mains sur mes hanches ce qui m'en empêche. Je me rassieds comme j'étais et me tourne pour lui faire face. Il me tend son portable.

_Prends le mien. Le numéro de la pizzeria est déjà dedans.

_Je peux aussi le faire avec le mien, je dis en souriant.

La commissure de ses lèvres se retrousse et il vient poser ses doigts sous mon menton pour intensifier son regard sur moi.

_Non. Je veux que tu restes près de moi.

Le bas de mon ventre s'échauffe à ces paroles. Sa voix était si... sexy. Je m'empourpre, baisse la tête en prenant son portable et appelle la pizzeria. Lorsque je raccroche, je lui jette un rapide coup d'oeil et constate qu'il me sourit toujours et je hausse les sourcils.

_Quoi ?

_Rien. C'est juste que tu es mignonne des fois.

_Des fois ?, je répète en essayant de ne pas montrer ma gêne de son compliment.

_Ouais. D'habitude t'es bandante.

Ok, là je suis sûre d'être rouge écarlate.

_N'importe quoi.

_Si.

Il pose sa main dans le bas de mon dos et m'attire à lui. Nos poitrines se touchent, nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Son bassin ondule contre le mien me faisant bien comprendre que ce qu'il pense est vrai. Pour lui.

_Tu vois.

Je hoche la tête mais ne réponds pas. Mon corps est embrasé par la proximité qu'il y a entre lui et moi. Il faut que je m'éloigne de lui. Non, je ne peux pas. Ses mains lâchent ma taille et descendent sur mes cuisses. Les miennes sont posés sur son torse. Je peux sentir son coeur battre rapidement sous ma paume. Il approche son visage du mien. J'ai envie de le charrier un peu. Quand ses lèvres vont se poser sur les miennes, je détourne la tête et il embrasse ma joue.

Il grogne et me regarde comme si un troisième oeil m'avait poussé sur le front.

_Tu veux jouer à ça, Aria?

_De quoi tu parles, je rétorque innocemment.

Et subitement, ses mains empoignent mes hanches, me poussent et je me retrouve allongée sur le dos avec lui au-dessus de moi. Son bassin me cloue au canapé. Il embrasse ma machoire, mon oreille puis mon cou. À chaque baiser, je trésaille. Il le voit et rit près de moi. Ses lèvres effleurent les miennes sans les toucher. Si l'un de nous deux bouge, elles se rencontreront. Son regard ne me quitte pas. J'y lis beaucoup de choses mais surtout du désir. Soudain, la sonnerie retentit et on s'écarte lentement l'un de l'autre. Evan soupire, de frustation j'imagine.

_J'y vais, affirme t-il en se levant.

C'est dès qu'il sort de la pièce que je réalise ce qui s'est passé. Durant ce laps de temps près de lui, j'avais totalement oublié Roy. Je ne souffrais plus. Ce garçon est magique; son sourire, ses cheveux, son unique fossette, son corps... Toute sa personne. Quand il est avec moi, j'oublie le reste du monde. Comment peut-il faire ça ? Et comment je peux le laisser faire ? Avec lui, je suis faible. J'aime le petit jeu auquel nous jouons malgré le fait qu'il est dangereux. Ça finira mal, c'est inévitable. Roy... Mes pensées divergent vers lui. Une boule se forme dans mon ventre et une douleur me rappelle sa perte, ce matin. Ce qui me chamboule le plus, c'est que cet après-midi, je n'ai pas ressenti cette sensation de vide. Oui, Evan est magique.

Lorsqu'il réapparait, il tient les deux boîtes à pizzas dans ses mains. Il les pose sur la table basse devant nous et s'assied à côté de moi sur le canapé. Comme il a payé lui-même les pizzas, on se chamaille parce qu'il ne veut pas que je le rembourse. Finalement, il gagne et affiche un sourire victorieux. Je boude et il me charrie pour que j'arrête de râler. Toute la journée, il a été adorable et gentil avec moi. Je n'aurai jamais pensé qu'il pouvait être comme ça.

_J'aime ce Evan là, dis-je sans m'en rendre vraiment compte.

Il arque les sourcils en croquant dans sa part de pizza.

_Lequel?

_Celui d'aujourd'hui. Si seulement tu pouvais rester si gentil tout le temps, ça serait génial, le charriai-je.

_Mais ça ne serait plus marrant, ma chère.

_Pas faux.

On finit de manger et nous nous allongeons comme tout à l'heure, c'est-à-dire mon dos contre son torse devant la télé. Il est un peu plus de 21 heures lorsque je décide de me lever pour jeter les cartons et nos cannettes. Cette fois-ci, il me laisse me lever et ne bouge pas du canapé. Quand je reviens, il se tient debout et est près de la porte d'entrée.

_Je vais y aller. Il est tard et il faut que tu reposes.

Il s'aventure dans le couloir mais je le rattrape et lui attrape le bras.

_Non. Reste, s'il-te-plait.

Je ne veux pas rester toute seule dans ma grande maison. J'ai peur de me retrouver face à mes démons. Quand Evan est avec moi, je ne pense pas à Roy et c'est ce que je veux le plus à cet instant en comptant aussi qu'Evan reste près de moi. Il semble surpris.

_Et ta mère ?

_Elle travaille. Je...

Je baisse la tête devant mon future aveux et reprends.

_Je ne veux pas rester tout seule.

Sa main vient se placer dans mon cou et je lève la tête pour le regarder dans les yeux.

_Très bien. Je reste alors.

_Merci.

J'affiche un sourire niais mais je m'en fiche totalement. Sa main est restée dans mon cou et nos regards sont toujours rivés. Malgré la faible luminosité dans le couloir, je peux parfaitement discerner les traits de son visage. Soudain, ses yeux brillent plus vivement.

_On fait quoi alors?, m'interroge t-il.

_Je ne sais pas. Tu veux faire quoi?

Ses yeux pétillent de malice. Son corps se rapproche encore un peu plus du mien et je ne bouge pas. Il est tellement attirant... Et irrésistible. Comment pourrais-je être impassible devant ce Dieu Grec ? Nos poitrines se touchent et son autre main vient se loger dans mon dos. Ce qu'il me dit se répercute dans ma tête.

_Tellement de choses..., mumurre t-il.

Ce sont bien plus que des paroles, c'est une promesse.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top