Comme Evan m'a déposé chez ma mère, je décide d'en profiter pour faire un petit tour et fouiner après à manger dans la maison. Je passe par derrière et prends la clé sous la paillasson. Ma mère n'est pas là. J'appelle mon père pour lui dire que je suis passée chez ma mère sans lui donner de détails. Il me dit qu'il peut passer me prendre à 15 heures. Avant il doit passer à son bureau. Mon frère va bientôt rentrer de l'école avec ma mère. Il va sauter au plafond en me voyant ici. Je me sers à manger en les attendant. Le mercredi, on mange toujours à l'extérieur. J'imagine qu'aujourd'hui, elle est partie au McDo avec le monstre.

Il est 13 heures alors je me pose sur le canapé et regarde la télé. Puisque mon père vient à 15 heures et que ma mère ne va pas tarder c'est inutile de dire à Roy que je suis chez ma mère. D'ailleurs, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je m'assieds en tailleur sur le canapé et j'attends l'arrivée endiablée de mon frère. En deux secondes, il est dans le salon et ne me remarque même pas parce qu'il est obnubilé par son nouveau jouet. Vive les HappyMeal... Lorsqu'il lève les yeux, il arrête de courir partout et me regarde comme si j'étais une revenante.

_Aya ! Tu es revenue !

Et il me saute dans les bras. Ses petits bras me serre aussi forts qu'ils le peuvent. Dès qu'il me lâche, il hurle après ma mère qui sort de nulle part.

_Tu rentres plus tôt que prévu ?, me demande t-elle.

_Non. Je suis descendue à l'arrêt au coin de la rue et je suis passée faire un tour. Je rentre toujours vendredi.

_D'accord et ton père vient te chercher ou il faut te reconduire ?

_Il passe me prendre à 15 heures.

_Super. Ça te laisse le temps d'emmener ton frère au parc à côté de la maison. Passe du temps avec lui. Tu lui as manqué.

Je lui sauve surtout la mise en m'ennuyant au parc à sa place. Je me tourne vers Oliver.

_Tu veux aller au parc avec moi?

Un sourire vient illuminer son visage et ses yeux pétillent de joie. Il a beau être un monstre parfois, ce démon est à croquer.

_Ouiii!

Je me lève.

_Met ta veste, Olie.

Je vais mettre ma veste en cuir et me recoiffe rapidement dans le miroir. Oliver tape du pied d'agacement devant la porte en m'attendant.

_Aller, Aya !

Je le rejoins et ouvre la porte.

_C'est bon. Il ne va pas disparaître ton parc.

Je lui prends la main car fou comme il est, il court partout et il ne manquerai plus qu'il se fasse écraser pour que mes parents me tuent. Avant je le laissais faire l'hyperactif tout le temps et un jour, il a fallu qu'il se sauve dans le supermarché de la ville. La honte quoi. J'ai du aller à l'accueil pour l'appeler au haut-parleur et mes parents m'ont engueulé comme jamais. Depuis, je lui tiens la main pour le garder à côté de moi. Le parc est à deux, voire trois maisons de chez nous. Dans notre rue, toutes les maisons sont géantes. Ce n'est pas une rue bourgeoise mais les maisons sont anciennes et impressionnantes. Ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas souvent de voitures donc les enfants peuvent faire du vélo en sécurité, si je peux dire ça comme ça. Oliver lâche ma main pour aller dans le parc. En réalité, c'est plutôt une aire de jeux. C'est un terrain avec des jeux dans tous les coins. Des enfants de l'âge de mon frère sont aussi là et il part jouer avec eux. Je me pose sur un banc et le surveille.

_Oliver ! Fais attention à tes vêtements !

Il se jette à genoux dans le bac à sable. C'est moi qui lui ai acheté ses vêtements et il coûte une balle quoi ! Finalement, j'arrête d'essayer de le prévenir puisqu'il ne m'écoute même pas. Ses copains et lui partent faire du tourniquet et je ne le quitte pas des yeux. S'il tombe de ça ou qu'il vomit, je ne l'emmènerai plus jamais ici. Ma mère ira elle-même.

_Oliver ! Pose tes mains sur la barre !

Ce gosse va me tuer. Il m'exaspère.

_Une vrai mère poule.

Je me raidis en entendant sa voix alors que mon ventre se contracte douloureusement. Il vient s'asseoir à côté de moi sur le banc.

_Comment tu as su que j'étais ici ?, je demande toujours en surveillant mon frère.

Il rit.

_Tu t'entends hurler ? Je t'entends de chez moi.

Je baisse la tête et rougis. Il pose sa main sous mon menton et remonte ma tête pour que je le regarde dans les yeux.

_C'est ton frère ?, me questionne t-il en inclinant la tête vers Oliver.

_Oui. Oliver.

Je tourne la tête et il me lâche.

_Joli prénom.

_Merci, je lui dirais.

Je ne parle plus. Le silence est pesant mais je n'ai rien à lui dire. Deux petits garçons quittent l'aire de jeux. Il ne reste que deux garçons, deux filles et Oliver. Il aide une des petites qui fait de la balançoire en la poussant pour qu'elle monte plus-haut dans les airs. Elle est vraiment mignonne avec ses boucles blondes et ses beaux yeux verts-bleus. Ce n'est pas la première fois qu'elle joue avec Oliver. Je crois qu'elle lui plait.

_Ils sont mignons, commente Evan.

_Ouais. Comme quoi l'amour n'a pas d'âge.

_C'est pas de l'amour ça. Ils ne savent même pas ce que ça veut dire. Ils sont trop jeunes pour aimer.

_L'amour n'a pas d'âge, je répète.

_Tu ne peux pas ressentir des choses à cet âge là. Les papillons dans le ventre, le bien-être quand tu es avec cette personne, prévoir un avenir avec elle.

Il semble ailleurs, retourné dans son passé.

_Ça sent le vécu...

Sa mâchoire se crispe.

_Non. Je ne tombe pas amoureux, moi. L'amour c'est pas fait pour moi.

_C'est fait pour tout le monde. Une fois que tu y crois, ça arrive comme ça. Ça te tombe dessus sans que tu ne saches pourquoi.

_Ça ne m'arrivera pas.

Je cherche dans ses yeux quelque chose qui pourrait me dire pourquoi il est si obstiné à ne pas aimer. Une expression y passe puis disparaît avant que je n'ai pu la traduire. Son regard est profond. Le mien est hypnotisé par le sien. Il s'avance lentement vers moi. Je me penche aussi. Son visage est à quelques centimètres du mien. Quelque chose se passe au fond de moi mais je ne sais pas comment l'interpréter. Nos lèvres s'effleurent et au moment de se toucher, Oliver s'écrie.

_Beurk ! Roy, il ne va pas être content.

Je me recule précipitamment et digère ce que vient de dire mon frère. Roy... Qu'est ce qui me prend à chaque fois, merde ?! Et mon frère a vu ça... S'il le dit à mes parents ou pire, à Roy, il signe mon arrêt de mort. Je ne sais pas quoi dire à Oliver qui nous regarde comme si on était les animaux du zoo.

_Ta sœur me disait que tu étais amoureux de la petite avec qui tu jouais. C'est un secret, pas vrai ? C'est pour ça qu'elle me le chuchotait. Parce que personne ne doit le savoir.

À mon grand étonnement et soulagement, Olie rougit et hoche la tête. Evan se lève et s'accroupit devant lui.

_Tu sais quoi, mon pote ? Je crois que tu lui plais aussi.

Il lui ébouriffe les cheveux et lui murmure quelque chose à l'oreille que je n'entends pas. Olie sourit et repart jouer avec ses copains et la petite.

_Qu'est ce que tu lui as dit ?

Il se rassied à côté de moi.

_Des trucs d'hommes.

_C'est un gosse. Si tu lui as dit d'être un séducteur, je te tue.

Il rigole franchement.

_Nan. Ça c'est mon truc à moi. Si je lui dis, il pourrait l'utiliser contre moi et essayer de te draguer. Là je serai niqué.

Je lui donne une tape sur l'arrière du crâne.

_Il a sept ans à peine ! Et puis c'est mon frère, imbécile !

_On sait jamais. Mais attends, tu viens pas de me frapper là ?

Je secoue la tête.

_Non, non.

Je m'apprête à me lever lorsqu'il m'attrape par la taille et me fait des chatouilles. Je hurle devant ses suppliques.

_Arrête ! Evan !

Il me pince les hanches et je pousse un petit cri. Il est allongé au-dessus de moi et sa tête est dans mon cou. Je ne peux pas bouger puisqu'il m'immobilise de tout son poids. Je n'essaie pas de me débattre car je veux le garder contre moi aussi longtemps que possible. C'est tellement agréable de sentir ses mains sur mes hanches, son souffle dans mon cou, la chaleur de son corps contre le mien. Il a arrêté de ma chatouiller mais reste dans cette position. Il me pince une nouvelle fois et je gémis inconsciemment.

_J'aime t'entendre gémir contre moi, Aria.

J'ai le souffle coupé devant ses paroles. Je sens sa bouche s'ouvrir contre mon oreille puis il susurre cette promesse silencieuse avant de se redresser.

_Bientôt...

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Heye! Désolée pour le retard, comme pour mon autre fiction, j'ai eu des problèmes avec Internet ce qui m'a empêché de publier... Mais c'est régler et je republie comme avant désormais :) Bonne lecture à vous !