Chapitre 12 : Amis ?
Mon sang ne fait qu'un tour. Je suis clouée sur place. Qu'est-ce qu'il fait là ? Putain de merde. Je n'ose pas me retourner pourtant il faut que je fasse quelque chose au lieu de rester plantée là.
_Alors ? On est pas contente de me voir ?
_Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je n'ai toujours pas bougé. C'est comme si mon corps ne me répondait plus. Pourquoi faut-il qu'il réapparaisse comme ça ? Je pensais être tranquille désormais. J'avais tout faux.
_Il faut qu'on parle.
_Je n'ai pas envie de te parler.
Mes pieds répondent enfin. Je marche droit devant moi espérant l'éloigner de moi. Malheureusement, j'entends ses pas derrière moi et sa main me tirer le bras pour que je lui fasse face.
_Ne me tourne jamais le dos !, me menace t-il.
Son visage est à quelques centimètres du mien. Son souffle me frappe le visage. Une veine saille dans son cou. Il est vraiment énervé et il n'y a personne d'autre sur le parking pour me sortir de là.
_Qu'est-ce que tu me veux ?, je demande d'une voix plus faible que je voulais.
_Te parler. Viens avec moi.
Il lâche mon bras et fait un pas en arrière. Comme par magie, il a retrouvé son calme d'il y a deux minutes. Je ne bouge toujours pas.
_Aria. Viens avec moi.
_Où ça ?
_Dans ma voiture. Je te ramène chez toi.
_Non... Non ! Je ne monterai pas dans ta voiture, Evan. Qui sait ce que tu vas me faire si je te suis.
Il soupire.
_Putain mais je ne vais rien te faire merde ! Je veux qu'on parle, c'est tout. Suis-moi maintenant.
_Je n'ai pas confiance en toi. À chaque fois qu'on est qu'à deux ça tourne mal. Ça ne sert à rien que je perde plus de temps pour toi.
Je tourne les talons et accélère le pas pour arriver à l'arrêt de bus le plus vite possible. Soudain, je sens des mains se poser sur ma taille et me soulever du sol. Puis je suis posée sur une épaule. Je gigote dans l'espoir qu'il me lâche.
_Repose moi au sol, Evan. À l'aide !
_Il n'y a personne d'autres que nous ici. Je ne voulais employer la manière forte mais tu ne m'as pas laissé le choix.
Il ouvre la portière d'une voiture et me pose du côté passager. J'hésite à me sauver le temps qu'il fasse le tour de la voiture pour accéder au siège conducteur mais je suis certaine que mon bus est déjà passé alors je ne fais rien. S'il me reconduit jusqu'à chez moi, ça me va. Tant qu'il n'essaie rien qu'il pourrait regretter. Il s'installe et démarre. Il ne perd pas de temps et commence à me parler dès qu'on sort du parking.
_Je suis désolé.
_Pour quoi ? Pour avoir essayer de m'embrasser dans le bus la première fois ? Ou pour avoir foutu la merde entre Roy et moi à ta fête ? Ou peut-être pour avoir essayer de me violer chez toi ?...
Il serre le volant fortement entre ses mains au point que la jointure de ses doigts devient blanche.
_Je n'allais pas te violer ! Je m'excuse pour mon comportement. Je n'aurai pas dû te traiter comme ça mais tu es tellement insolente et...
Il s'arrête de parler quand je détache ma ceinture et essaie désespérément d'ouvrir la portière même si la voiture est en marche. Elle est fermée. En même temps à quoi je m'attendais sérieux...
_Qu'est-ce que tu fous ? Remets ta ceinture tout de suite !
Il quitte la route des yeux quelques instants avant de les ramener sur celle-ci.
_Tu n'as aucun ordre à me donner, putain ! Je veux descendre !
_Arrête ça. Remets ta ceinture, Aria, s'il-te-plait.
_Evan je veux descendre, répétai-je.
_Non. Je n'ai pas fini. Et tu n'es pas encore arrivée chez toi.
_Je m'en fous.
Il ne répond pas et continue de rouler. Je soupire sachant qu'il ne s'arrêtera pas et je remets ma ceinture.
_Pourquoi tu fais ça ?, je demande d'une voix lasse.
_Fais quoi ?
Je fais un signe circulaire entre lui et moi.
_Ça. Pourquoi tu t'obstines à me parler ?
_Je te l'ai déjà dit. Je te veux, Aria.
Mon cœur a un raté.
_Et ça ne t'est pas passé par la tête que moi, je ne voulais pas de toi ?
_Pas encore. Mais ça viendra.
_Comment tu fais pour être aussi sûr de toi ? Faut que tu m'expliques.
Il esquisse un sourire en coin.
_Je peux même faire mieux que ça. Je vais te montrer.
Je ne comprends pas où il veut en venir jusqu'à ce qu'il pose sa main sur ma cuisse. Tout mon corps s'enflamme instantanément. Il remonte lentement sa main. Je déglutis. Il fait chaud tout d'un coup. J'essaie de paraître neutre alors que je suis quasi certaine d'être rouge écarlate. Sa main remonte encore et je l'arrête avant qu'elle n'effleure mon intimité. Il ricane doucement.
_Tu vois. Ton corps réagit naturellement au mien.
_Ce n'est même pas vrai, je nie.
_Oh que si. On ne me la fait pas à moi. Tu meurs de chaud, pas vrai ? Je le sais, ma belle. Ton corps ne peut pas me mentir. Il me désire autant que je le désire.
Evan se gare devant la maison de ma mère. Aucune voiture n'est garée devant le garage alors j'en déduis qu'elle n'est pas encore rentrée de l'école d'Olie. Je voudrais m'enfuir loin de lui mais avec les portes verrouillées, ça risque d'être difficile.
_Arrête. Je sors avec Roy. C'est normal que je réagisse comme ça, tu me chauffes. Si je te fais ce que tu m'as fait, tu réagirais pareil.
Il lève les mains en l'air en signe d'approbation.
_Vas-y. Je n'attends que ça.
Je lui frappe l'épaule, pas assez fort à mon goût. Il rit puis répond enfin à ma question sur un ton sensuel.
_Si je suis sûr de moi, c'est parce que je sais l'effet que je te fais.
Il repose sa main sur ma cuisse que je retire aussitôt.
_Où je dois te toucher pour te faire réagir... La manière de te parler pour te ménager... C'est ça la séduction. Et je suis un séducteur, Aria. Au fond de toi, tu sais que même si tu as un copain, tu veux ressentir mon corps contre le tien. Tu veux que je te montre des choses dont tu n'as jamais pensé l'existence. Même si tu ne te l'avoues pas, c'est la stricte vérité.
_À quoi ça te sert de me dire ça ?
_Hum... À rien. Simplement à te faire reconnaître tes envies.
_C'est de ça que tu voulais me parler en venant me kidnapper sur le parking de mon lycée ?
Je préfère changer de sujets de conversation avant que ça ne devienne trop gênant. Enfin, c'est déjà gênant mais ce qui me met encore plus mal à l'aise, c'est que tout ce qu'il a dit est vrai. Et ça m'effraie.
_Entre autre. Je venais pour m'excuser et te demander si tu voulais être mon amie.
Quoi ? Je manque de m'étouffer. Je tousse bruyamment du fait que j'ai avalé ma salive de travers. Il remarque mon cinéma et prend un air agacé.
_Attends... C'est toi qui me demande d'être ton amie après tout ce que tu viens de me dire ? Et tout ce que tu as déjà fait ? Tu ne te fous pas un peu de moi là ?
_Ouais. C'est pour ça que je m'excuse. Je te préviens, Aria, je ne m'excuse jamais alors profite de la seule fois où tu me verras te demander pardon, ok ?
_Ok. Attends je profite.
J'attends quelques minutes en croisant les bras et affiche un sourire pour bien exagérer ce moment alors qu'en fait, je m'en fous totalement de ses excuses.
_C'est bon, là ? Alors ?, s'impatiente t-il.
_Oh, je fais une moue de bébé. Je savais que tu ne pourrais pas rester sympa éternellement.
_Ouais, faut pas déconner. On est ami alors ?
Je reprends cet air sérieux.
_J'en sais rien. Je ne te fais pas confiance... Mais d'un autre côté, je crois que je n'ai pas vraiment le choix alors...
Il tape dans ses mains.
_Super. La conversation est terminée. Tu peux sortir maintenant.
_Mais... La porte ?, je rétorque confuse.
_Ah. Je l'ai débloquée en me garant.
_T'es sérieux là ?
_Ouais.
_Va te faire foutre, Euh... Attends.. C'est quoi ton nom de famille au fait ?
_Smith.
_Ok. Salut, Smith.
J'ouvre la portière et sors de la voiture. Je respire le bon air pur qui m'a tant manqué dans cette foutue voiture. Soudain la réalité me tombe dessus. En près d'une demi-heure, je suis passée de la colère à la l'agacement, de l'agacement au désir, du désir à la confusion puis de la confusion à la... normalité ? Tout ça avec lui seul. À cet instant, j'ai cette infime envie, si petite qu'elle soit, de rester avec lui... Non, c'est impossible. Comment est-ce qu'il a fait ça ? Et maintenant je suis quoi ? Amie avec lui ? Je ne le sens pas du tout ce truc là.
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