Chapitre 1 : La rencontre

Encore une de ces ordinaires matinées qui commence... J'émerge doucement du pays des rêves, ne tardant pas à me remémorer ceux-là. J'étais dans un monde où rien n'avait d'importance. Le mal n'existait pas. Chacun vivait sa parfaite petite vie sans problème, sans règle, sans responsabilité. Juste la liberté. On naissait, on vivait, on mourrait. C'était simple et personne ne souffrait.
Voilà pourquoi je sais que ce n'était qu'un rêve. La vie, ça ne se passe pas comme ça. On naît, on vit et on meurt, certes. Mais elle n'est pas parfaite. Tout le monde a déjà eu des problèmes, que ce soit familiaux, à l'école ou encore en amour... Pour ma part, j'ai eu les trois. Des parents divorcés, des faux jugements et moqueries au collège et en amour... Entre Roy et mes fréquentations... C'est tellement compliqué. Et j'ai bien l'impression que ça ne fait que commencer.

Mon réveil sonne et je grogne en balançant mon bras dans sa direction afin de l'éteindre. Mon frère ne va pas tarder à rentrer de chez mon père. C'était sa semaine chez lui. Je suis restée chez ma mère car c'est plus facile pour voir Roy.
Roy, c'est mon petit-ami. Ça dure depuis trois ans maintenant. Quand mes parents ont divorcé il y a deux ans, il était là pour moi et c'est lui qui m'a fait devenir cette fille que je suis aujourd'hui. J'étais faible. Je ne me rendais pas compte que le divorce de ses parents pouvait détruire quelqu'un. Il m'a changée. Peut-être que certaines personnes, mes parents par exemple, trouvent qu'il m'influence de manière négative mais je l'aime. Et puis, comme le proverbe le dit si bien, l'amour rend aveugle.

Roy m'a emmenée à des soirées. C'est à ce moment là que j'ai eu ma première cuite. C'était horrible mais excitant à la fois. Je ne fume pas. Enfin, pas la cigarette je veux dire, et ce n'est qu'occasionnel. J'ai fumé mon premier joint avec lui. Puis mon deuxième. Mais c'est aussi lui ma première fois. Il est mon premier Amour. Mes parents étaient trop occupés à se disputer à cause de leur divorce pour faire attention à leurs propres enfants. Ça me rendait dingue et c'est pour ça que j'ai commencé à faire le mur. Je les aime plus-que-tout mais j'ai détesté la période de leur divorce. À force de fréquenter les "populaires" et les fêtards, je me suis créée une réputation. Maintenant, tout le monde me respecte, pas comme au collège où j'étais l'un des bouc-émissaires.

Pourtant, au lycée je reste avec mes anciens amis. Ce n'est pas parce que j'ai commencé à sortir avec un des gars du groupe des populaires que je dois forcément traîner avec sa bande. Ce sont eux qui étaient là avant les autres et je ne les abandonnerai pas. Bref, tout ça pour dire que ma vie a changé en trois ans. De nerd je suis passée à "cool" grâce à lui.

Je ne peux pas affirmer que tout est parfait avec lui. C'est peut-être même l'inverse. Il y a toujours quelque chose qui vient foutre en l'air notre petite bulle. Roy a un sale caractère. Vraiment. Mais quand on aime une personne, on est prêt à tout pour la garder, pas vrai ? Alors peut-être que c'est un pur connard mais c'est mon connard et rien ne changera jamais.

Enfin, c'est ce que je pensais avant Lui.

_Aya ! Debout, la marmotte, s'écrie mon petit frère.

Je ne l'ai même pas entendu rentrer. Il est vraiment discret ce petit. Aya, c'est mon surnom. Je m'appelle Aria mais tout le monde a pris l'habitude de m'appeler comme ça.

_Dégage, Olie !, j'hurle en remontant la couverture sur ma tête. Je dors, merde !

_Hou le gros mot ! Maman va pas aimer ça ! Merde, merde, merde, merde !, répète t-il.

Je bondis en dehors de la couette, le saisis par le bras et lui colle ma main sur la bouche.

_Putain, Oliver ! Ferme la !

_Hhooouuuu !

Il gesticule sous mes mains qui l'immobilisent et l'empêchent de parler.

_Chut. Ne dis rien à maman sinon elle va crier et on sera puni. Tu n'auras plus le droit de jouer à ta playstation si tu vas cafarder, j'explique doucement.

Et là, il se tait. Sérieux ? Je ne pensais pas qu'un gamin qui a bientôt sept ans pouvait toujours être aussi naïf. Je retire ma main et il s'écrase dans mon matelas en poussant un long soupir.

_Ça a été chez papa ?, je demande.

Il hoche la tête.

_Oui. Il m'a acheté une glace.

_Laisse-moi deviné... Au chocolat ?

_Ouiiii !! Comment tu as su ?

Je lui montre mon petit doigt.

_C'est Toby qui me l'a dit.

_Mais c'est un doigt..., rétorque t'il sceptique.

Je jette un regard à mon doigt.

_Mais c'est son camouflage..., je me justifie. Tu sais, pour ne pas que les autres puissent le découvrir il faut bien qu'il se cache. Il entend tout et me raconte tout. Toby, c'est mon copain, pas vrai, Toby ?

Je secoue mon doigt pour faire en sorte qu'il bouge de haut en bas, réalisant une sorte d'acquiescement. Mon frère me regarde quelques instant en plissant légèrement les yeux et hausse les épaules.

_Ok...

Je souris. J'adore vraiment mon frère et sa naïveté. Enfin, même sans sa naïveté je l'aime quand même. Je lui ébouriffe les cheveux et sors de mon lit. Lui, reste allongé dessus et me regarde me diriger jusqu'à la salle de bain. En marchant, je manque de tomber en me prenant les pieds dans un tas d'habits. Oliver se marre puis se tord de rire en amenant sa main à sa bouche pour couvrir ses ricanements. Je jure à voix basse et m'abaisse pour ramasser les vêtements sales et les jeter dans le bac à linge. Puis, je rentre dans la salle de bain.

Une fois que je me suis lavée, habillée et maquillée, je sors de ma chambre et descends prendre le petit-déjeuner. Ça sent super bon. Mon frère mange ses céréales et ma mère fait cuire des pancakes.

_Heye, Moman !, dis-je en lui déposant un baiser sur la joue. Comment tu vas ?

Je vais m'asseoir sur le bar de la cuisine et me sers du jus d'orange en attendant les pancakes.

_Bien et toi ? Tu as bien dormi ?

_Oui super.

_Tant mieux. Il faut que tu sois en forme pour demain.

Ah ouais, merde. On est lundi demain. Deux jours, c'est jamais assez pour récupérer... Comme tout le monde, je n'aime pas aller au lycée mais je suis fière d'être ce genre de personnes qui peuvent avoir de bonnes notes sans jamais réviser ou même écouter en cours. C'est pratique pour les jours où je vais à une fête la veille et que je n'ai pas pu réviser pour le contrôle du jour.

Après déjeuné, je vais sur ma terrasse et m'allonge sur une des chaises longues. Pour un matin du début avril, il ne fait pas si froid que ça. J'écoute de la musique et ferme les yeux pour me relaxer. Tout est paisible jusqu'à ce qu'un énergumène plus connu sous le nom d'Oliver grimpe sur la chaise à côté de la mienne et chante, enfin, plutôt hurle dans mes oreilles. Je sursaute et me lève d'un bond dans l'intention de l'attraper mais il court plus vite que moi et part se réfugier dans la cabane dans l'arbre au fond du jardin. Quand j'étais petite, c'était la mienne. Avec le temps, j'ai arrêté d'y aller et quand mon frère a grandi, elle est devenue la sienne. Ce sale petit pourri gâté a voulu la repeindre en bleu parce qu'elle était rose à la base et c'est ce que mon père a fait. Dans ma famille, la légende qui dit que le dernier est le préféré est bien réelle, j'en suis témoin. Ça m'a rendue jalouse au début mais avec le temps on s'y fait. Maintenant, je l'aime autant que mes parents l'aiment et il le sait. C'est pour ça qu'il en profite.

_Fais chier !

Je tape du pied au sol et me dirige vers la seule pièce où c'est moi qui décide, ma chambre.

En début d'après-midi, je cours jusqu'à chez Roy. Il habite à quelques kilomètres de chez moi et à quelques minutes en voiture. Comme ma mère ne l'apprécie pas plus que ça, j'ai arrêté de lui demander de m'y conduire et j'y vais en faisant mon footing. Quand j'arrive chez lui, il m'ouvre la porte et m'embrasse rapidement.

_Toujours aussi sexy dans ce foutu legging...

À chaque fois, il me fait cette éternelle remarque sur la tenue que je porte qui fait ressortir mes formes. Comme toujours, je soupire et le suis dans sa maison.
C'est le bordel là-dedans. Hier soir, il a organisé une fête et il n'a toujours pas débarrassé. Des verres en plastique jonchent le sol, ainsi que des parts de pizzas, des traces d'alcool sur la moquette voire même des préservatifs usagés, ou pas. J'attrape un sac poubelle et commence à tout jeter à l'intérieur. Roy m'aide.

Il n'est vêtu que d'un jogging gris. Les muscles de son torse se contractent à chacun de ses pas. Ses cheveux sont plus foncés que vendredi. Il est blond la plupart du temps mais ça lui arrive de devenir châtain comme aujourd'hui. Il me fait penser à une hermine, le petit animal qui change de couleur en fonction des saisons. C'est exactement ça. Je regarde son corps parfait en action mais il me sort de ma rêverie en remarquant que je l'admire.

_Aria... Ici la Terre. Je sais que je suis beau mais quand même.

_N'importe quoi. T'es moche et tu le sais.

_Tout comme toi.

Il me lance ce sourire niais qu'il me fait à chaque fois. Notre relation est... bizarre. Elle n'est pas comme les autres qui sont toutes joyeuses et toutes mignonnes. Non. Nous, on est plutôt du genre à se chercher tout le temps. Je n'ai pas connu d'autres relations à part lui alors je ne sais pas vraiment à quoi un couple est supposé ressembler mais je suis sûre que c'est tout le contraire de nous. Je lui lance une bouteille en plastique à la figure mais il l'intercepte avant.

_Commence pas, me prévient-il avec un air enjoué. Tu sais tout aussi bien que moi comment ça va finir...

Je rougis en y pensant. On a l'habitude de ranger sa maison à deux après les fêtes et ça nous arrive souvent de... déraper. Et bien sûr, ça finit toujours au lit, parfois sur le comptoir ou même sur la table. Je suis en alerte rouge et il le sait. C'est pour ça qu'il m'a dit ça. Lui, ça ne le dérange pas qu'on couche ensemble alors que j'ai mes règles mais pour moi, c'est tout simplement impossible. Je trouve ça affreux et dégueulasse. C'est mon avis, après chacun fait ce qu'il veut mais je ne changerai pas le mien là-dessus.
Je continue de ramasser les déchets sans le provoquer. Avant Roy, en dépit de mes mauvaises années au collège, je n'étais pas de nature soumise -et encore aujourd'hui, mais quand il s'agit de lui, il vaut mieux toujours faire ce qu'il dit. Tout se passe bien dans ces moments là...

Il nous faut tout l'après-midi pour que la maison soit impeccable. Il est 17 heures 30. Je dis à Roy que je vais rentrer et comme à chaque fois, il essaie de me retenir. Il n'est pas tard mais comme on a cours demain et que ma mère sait que je suis chez Roy, je préfère ne pas traîner sinon elle me fera encore des remarques sur " l'influence de mon petit-ami sur mes études" et je hais quand elle fait ça. En sortant de chez lui, je lui dépose un rapide baiser sur les lèvres.

_On se voit demain au lycée. Bisous, je t'aime.

_Ouais demain. Je t'aime aussi.

La musique qui sort de mes écouteurs se répercute dans mes oreilles. J'aime courir car ça me défoule et me permet de me libérer de mes pensées. Quand ça ne va pas, je cours. C'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour compenser entre les cours et ma vie personnelle.

Je tourne au coin de ma rue et ralentis le pas quelques maisons avant la mienne pour reprendre mon souffle. Je suis stoppée par un ballon de basket qui roule sur le trottoir devant moi jusqu'à mes pieds. Je m'abaisse pour le ramasser et lève la tête vers l'endroit où il est apparu. Mes yeux montent lentement le long d'un physique d'homme. Ils s'arrêtent lorsqu'ils rencontrent son regard. Quelque chose se produit à l'intérieur de moi mais je n'arrive pas à comprendre d'où ça provient et pour quelle raison. Cela ressemble à une onde électrique, ou à une légère douleur dans la poitrine. La personne qui se tient devant moi et un jeune homme de 20 ans environ, il porte un jogging gris et un débardeur noir qui mettent en valeur ses muscles. Il affiche un sourire sur son beau visage bronzé et ses cheveux bruns me donnent envie de les caresser, là maintenant. Son regard est impénétrable. Il me faut un moment pour rompre le contact avec ses magnifiques yeux marrons. Je lui tends le ballon et il le prend. Le temps semble s'écouler au ralenti.

_Merci.

Sa voix, tout comme son apparence, traduit beaucoup de choses sur lui. Il est quelqu'un d'impressionnant, sûr de lui voire même arrogant et il a quelque chose qui m'intimide. Ce que c'est ? Je ne le sais pas encore.

_De rien. Tu.. Tu es le nouveau voisin ?

Je ne suis même pas capable de formuler une phrase cohérente en sentant son lourd regard peser sur moi.

_Ouais. Tu habites dans le coin ?

Je hoche la tête timidement.

_Oui, quelques maisons plus loin. Hum... Je dois y aller, ma mère m'attend. C'était sympa de te rencontrer.

_À plus.

Je lui fais un rapide signe de la main et lui tourne le dos afin de me diriger jusqu'à chez moi. Il fallait que je m'éloigne de ce garçon mystérieux. Il y a quelque chose chez lui qui me perturbe. Sans savoir pourquoi, j'ai le sentiment que dès à présent, ma vie à quelques mètres de la sienne ne sera plus jamais la même.

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Heye alors voilà le premier chapitre de ce premier tome de ARE. J'espère qu'il vous plait. Il sert surtout de présentation des personnages, en quelque sorte. Pour moi, Evan est joué par Cameron Dallas mais c'est comme vous voulez ça ne changera pas l'histoire ! J'essaierai de poster tous les deux, voire trois jours, comme mon autre fiction. C'est fort probable que quelque fois je ne publie pas alors que je le devrais à cause de mes cours. Voilà ! :) Bisous à vous tous ! :P

PS : Lisa tu l'as enfin ton premier chapitre ! ;)

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