Chapitre 8: " Démission "

 Je ne sais pas combien de temps il me faut pour me calmer, mais je suis collée à son torse, la respiration se calmant au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent. Il me tient fermement contre lui, je peux sentir sa main aller de haut en bas contre mon dos. Cela m'apaise doucement. Je me redresse, me séparant ainsi de son étreinte. Les yeux rivés au sol, je souffle bruyamment et me sens aussitôt très simplette d'avoir réagi de cette manière. Cela n'a pas l'air de le déranger, puisqu'il caresse mes joues de ses pouces, avec une douceur si agréable. Je ferme les paupières, me laissant bercer de ces gestes quand sa voix casse cette bulle si bonne à mon corps.

_ Retourne chez toi...

_ Non ! Ne me demandez pas ça... dis je cela comme une supplication.

Tom fronce des sourcils, comme si ce que je venais de dire était une ignominie. Je dois lui paraître si faible à cet instant, si fragile.. Mais il n'aurait pas tort.. Je suis totalement perdue, je sens mon âme s'effriter doucement et je ne sais pas comment je dois faire pour l'empêcher de se détruire totalement. Il continue ses caresses contre mon visage, essuyant les larmes qui ont humidifiées ma peau. Pourquoi n'aies-je pas peur ? Avec précaution, j'attrape ses poignets, je ne veux pas qu'il arrête. Je ferme mes yeux comme pour imprimer son toucher contre moi, je ne veux pas qu'il s'arrête. « Tom... Continue... ». Mon inconscient lui hurle de ne pas me lâcher, de continuer à être si doux..

_ Hanna... Que se passe-t-il ? Dis moi ce qui te met dans cet état...

J'ouvre aussitôt mes yeux, le fixant avec les pupilles certainement dilatées de la peur que je ressens. Je le lâche, je vais trop loin... Je dois dissiper ses interrogations et ses doutes, il faut que je me reprenne tout de suite.

_ D'accord... Je vais retourner chez moi, dis je en essayant d'être convaincante. Je reviendrai demain, en pleine forme, c'est promis.

_ Non, prends quelques jours..

_ Mais...

_ Pas de mais, me coupe-t-il en me lâchant, ne discute pas, sourit-il presque amusé.

_ Vous allez avoir besoin de moi... essayais je de le convaincre.

Tom se met à rire, et ce son me transperce le cœur soudainement. Il est chaleureux et si rare.. Je l'interroge silencieusement, pourquoi rit-il de cette manière ? Si je suis ici, c'est bien parce qu'il a besoin de mes compétences, non ?

_ Je vais m'en sortir, en revanche, je veux que tu te reposes, reviens en forme.

J'acquiesce d'un signe banal de la tête. Je me penche en avant pour récupérer la couverture que j'avais précédemment faite tomber. Je la plie avec précaution comme pour retarder mon départ, et la place sur le canapé. Je reste quelques secondes immobile, je ne sais pas ce que je cherche, certainement, à rester ici le plus longtemps que je le peux, comme une enfant à qui on demande d'aller se coucher. Je ferme les yeux et me retourne une dernière fois vers lui.

_ Désolée pour ça, dis je honteuse de mon comportement. Bonne journée.

Il ne répond pas et j'en suis presque déçue. Je m'attarder une fois encore devant la porte. J'ai peur de ce que je vais ressentir quand je vais quitter son antre. Je reste crispée sur la poignée en métal et je ferme fortement les paupières. « Appelles moi Tom, ordonne moi de rester ». Mon inconscient est si brute et perdu, comme mon esprit, comme mon âme. J'ai tout de même le courage d'appuyer sur la poignée et j'avance d'un pas à l'extérieur de la pièce, quand je l'entend m'interpeller. Avec un espoir si intense, que mon cœur en bat la chamade, je me retourne et le regarde.

_ Mon chauffeur va te ramener chez toi.

La déception me noue l'estomac et je baisse aussitôt le regard, espérant être transparente. Je ne dis aucuns mots, me contentant de refermer la porte et essaye de contenir cette boule dans le fond de ma gorge. Elle me fait si mal que mes yeux piquent. Je les frotte avec frénésie et une pointe de colère m'envahit. Je voudrais disparaître dans le fin fond du cosmos, à l'instant.

La route jusqu'à chez moi se fait dans le silence. Pas ce silence agréable qui nous permet de vivre des souvenirs heureux ou de pouvoir se projeter dans l'avenir. Non pas celui là... Ce silence me transperce la peau, me brûle au plus profond du thorax. L'angoisse... Ce sentiment qui ne me quitte plus depuis quelques temps, vient de s'intensifier. Et je le sens me ronger de l'intérieur. Que va-t-il se passer ? Vais je encore subir ses foudres ? J'en ai bien peur et mes mains tremblent de nouveau. Je sens encore ses mains sur ma peau, je sens son eau de cologne me venir aux narines et mes yeux me picotent de nouveau. Je les frotte et des larmes en coulent. Je ne veux pas y retourner, j'ai peur... J'ai si peur....

Je sens le regard du chauffeur et je lève la tête vers lui, alors qu'il m'observe par le rétroviseur. Je détourne les yeux, lisant la pitié dans ses pupilles. La voiture s'arrête et je reconnais l'entrée de mon immeuble. J'hésite, je reste totalement immobile à fixer la porte d'entrée. « Hanna... C'est dans ton esprit... ». J'essaye de m'en convaincre réellement, que c'est moi... Que c'est moi qui exagère ce qui a pu se passer, ou même... Que je le mérite. Bien évidemment que je le mérite... "Tu as flirté avec ton patron, à quoi tu t'attendais hein ?"

_ Madame ? Demande le chauffeur d'une voix si réchauffante.

_ Je... Je peux rester encore quelques secondes s'il vous plaît ? Dis je presque suppliante.

_ Bien évidemment, prenez le temps qu'il vous faut.

Et il se remet dans la même position, encore dans ce silence complet. Je toussote, je ne supporte pas qu'il n'y ait aucuns bruits. Je prend mon courage et m'avance vers lui, m'aidant en tenant son dossier en cuir, qui grince sous ma poigne.

_ Il fait assez mauvais aujourd'hui vous ne trouvez pas ? Essayais je de faire la conversation. Après tout, parler du temps et un début non ? La chauffeur me regarde comme si j'étais devenue folle mais il me sourit et continue de m'observer dans le rétroviseur.

_ Oui je trouve aussi, c'est dommage pour un mois de Mai. Je le remercie presque du regard.

_ Vous pensez faire une balade après votre journée ? Vous faites du sport non ?

_ Je cours effectivement, mais je n'aurai pas le temps aujourd'hui, dit il en haussant les épaules. Je m'entraînerais plus tard.

_ Je devrais m'y mettre moi aussi... soufflais je.

_ Madame Davis, vous devriez aller vous reposer, vous êtes pâle, dit il avec bienveillance.

_ Oui, excusez moi... Je vais vous laisser, vous devez certainement rejoindre monsieur Hiddleston. Merci de m'avoir raccompagné.

Il ne répondit pas et sortit de la berline, venant m'ouvrir la portière. Je serre mon sac à main contre ma poitrine et je peine à m'avancer vers l'immeuble. J'ai une idée !!! Et si je me mettais à courir, le plus loin possible ? Je secoue la tête, Hanna arrête tes gamineries ! Je chasse cette idée de mon esprit et avance à pas lent vers la porte sécurisée. Je peux sentir le regard de cet homme et je prend tout de même tout mon temps. Quand j'ouvre enfin la porte et que je pénètre dans ma prison dorée, je me retourne une dernière fois et la berline a disparu. Je commence alors à monter les étages, par les escaliers, cela retardera l'échéance.



***



Du côté du chauffeur :

A-t-elle à peine passé la porte d'entrée de l'immeuble que je démarre la voiture et me gare de l'autre côté de la rue. Ordre de monsieur Hiddleston. Je prend mon cellulaire et tape sur le bouton raccourci de son numéro. Je garde les yeux rivés vers l'immeuble et attend qu'il décroche, mais à dire vrai, il répond rapidement, ce qui ne m'étonne pas de lui.

_ Adam ? Dit Tom d'un ton qui se veut inquiet.

_ Elle est bien arrivée chez elle, et je me suis garé en face, comme tu me l'as demandé.

_ Merci Adam, je sais que ce n'est pas dans ta fiche de poste, mais... Quelque chose ne va pas et je veux m'assurer qu'elle ne risque rien.

_ Tom... Tu sais que tu peux compter sur moi, et je fais toujours confiance en tes appréhensions.

_ Surveille bien les allers et venus et s'il se passe quelque chose de suspect, préviens moi.

_ Et s'il ne se passe rien ? Demandais je peu sûr de moi.

_ Reviens et je m'occuperai du reste.

Il me raccroche au nez comme à son habitude. Si Tom pense qu'il se trame quelque chose, alors il doit avoir raison. Il est rare qu'il se trompe, il parvient à juger les gens au premier regard et je crois que la petite Hanna Davis, ne lui est pas indifférente. Après tout, un bout de femme comme elle, on ne peut que tomber sous le charme. Je pose une main sur mon volant et ne lâche pas l'immeuble des yeux...

***

J'ai de la chance, il n'est pas là, il doit sûrement travailler, pour mon plus grand bonheur. J'ai profité pour prendre une douche et viens alors me poser sur le canapé pour lire un peu, essayer de me changer les idées. Je reçois plusieurs messages de Darcy, me demandant pourquoi je ne suis pas au travail, espérant que j'aille bien, mais elle n'aura aucunes réponses, je veux oublier, même si mon corps me rappelle ce qui a pu se passer. Les courbatures me font mal le peu que j'ose bouger. Mes muscles se contractent et ma tête siffle, comme une cocote minute. Je masse mes yeux, mais rien y fait, même l'antidouleur n'en vient pas à bout. Sans réellement comprendre pourquoi, je me met à fixer l'horloge au dessus de la cheminée. L'aiguille des secondes m'hypnotise et je reste à la fixer oubliant le temps qui passe, belle ironie non ? Les secondes passent, les minutes et bientôt des heures et je reste totalement absorbée par l'aiguille qui tourne et le clic que son rouage peut faire.

Je me sens légèrement secouée, et le monde apaisant disparaît. Une tension envahissante se fait lourde sur mes épaules et je comprend que je m'étais endormie alors que je fixais la pendule. J'ouvre avec difficulté mes paupières et la première chose que je vois et une ombre, imposante et effrayante. Dean.... Le livre que je lisais tantôt entre les mains et soudainement, je ressens une douleur sur le coin de la tête. Il a laissé le livre me tomber sur l'arcade, je grogne de douleur et me relève rapidement. Il est là.... Non... J'ai dormi combien de temps ? Je lève les yeux sur les aiguilles une fois encore et je vois flou. Je frotte une fois encore mes paupières pour essayer de me réveiller au mieux et je remarque qu'il est déjà vingt heures.

_ Je peux savoir ce que tu fous à dormir dans le canapé ? Dit il d'une voix rauque, où on peut entendre son mécontentement.

_ Je... Désolée, je me suis endormie... avouais je dans un murmure.

_ Endormie ? Pour ce que tu fous au boulot ?! Tu aurais pu préparer le dîner non ?

_ Je... Oui, pardon... Je vais le faire. Dis je en me levant. Je ne veux pas qu'il s'énerve et je préfère faire ce qu'il me demande. J'ai la tête qui tourne, sûrement dû au coup de livre.

_ Arrête, ça va encore être dégueulasse. Et que fais tu ici à cette heure ?

_ Mon patron m'a renvoyé, je ne me sentais pas bien. Je dis cela en baissant les yeux honteuse. Mais, j'y retourne dans quelques jours, rien d'alarmant.

_ Hors de question. Je ne veux plus que tu y retourne. Dit il avec assurance, retirant sa veste de costume.

_ Qu... Quoi ? Parlais je avec angoisse. Dean, j'aime ce travail.. Je...

_ Non ! Hurle-t-il en me coupant la parole. Je ne veux pas que tu travaille pour cet homme ! Ca suffit maintenant, tu vas rester à la maison. De toute manière, j'ai rédigé ta lettre de démission, tu n'as plus qu'à la signer. Dit il en me présentant un chemise en carton. Je la saisis presque tremblante et effectivement, la lettre de démission est tapée à l'ordinateur et ma signature est déjà sur le bas de la page.

_ Mais... Je...

_ Oh ne t'en fais pas, sourit il fièrement, j'ai pris les devants, je savais que tu allais accepter, donc je lui ai envoyé de ton mail depuis mon ordinateur du travail. Ne t'en fais pas mon amour, tu es bien mieux à la maison. Dit il en embrassant mon front. Maintenant, va me faire le repas, je meurs de faim. Et c'est un ordre... Pas une demande.

Je reste totalement estomaquée, à lire encore et encore la lettre, les larmes tombant sur le papier, faisant baver l'encre. Je n'arrive pas à le croire.... Je ne peux pas y croire.... 



***

Bonjour/Bonsoir, vous voulez me flagéler? Allez y..... Je sais que cela fait longtemps que je n'ai pas posté, et je m'en excuse vraiment... J'espère que malgré tout, cette suite vous plaira... 

PS: Désolée pour les illustrations, je ne suis pas sur mon ordinateur de d'habitude... J'essaierai de changer tout cela ! 

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