Chapitre 5: " Echecs "

Warning: " Il n'y a pas de scènes explicites pour ce chapitre, désolée, mais juste des mots un peu vulgaires, par-ci par là, bonne lectures! "



Je dois dire, que je n'ai pas énormément dormi cette nuit. Le réveil n'a pas encore sonné, que je suis déjà assise au bord du lit, admirant la vue de la ville. Le soleil n'est pas encore levé, ce qui donne aux building nous entourant un air attirant. Les lumières scintillent dans le début de l'aube, et derrière tout ces gratte ciels, un ciel rosie par les premiers rayons du soleil s'étale sur tout l'horizon. La chambre est plongée dans un silence pesant, mais les bruits de la vie urbaine arrive en bruit sourd à travers les murs.


Mon sommeil a beaucoup été agité, quand je parvenais à fermer un peu les yeux afin de me reposer comme je l'aurai dû, l'image de Tom me revenait en tête. Ce regard si attirant et à la fois effrayant, son sourire quand il me touchait ou encore son odeur qui s'imprègne sur ma peau. Je ne comprends pas ce qui a bien pu lui prendre mais surtout, pourquoi ? Moi, une jeune femme aussi banale, aussi peu.. Je soupire à mes pensées, cette journée n'annonce rien de bon et je peine alors à me mettre sur mes jambes. Tout d'abord, pour aborder une journée aussi stressante, il me faut une douche, que je pense, avoir bien méritée.


L'eau chaude coule sur mon corps rafraîchit par la fatigue et un frisson me parcoure tout entière. Je reste quelques secondes immobile, je ne suis pas pressée de me confronter au regard de mn patron. Que doit-il penser ? Et Dean ? Comment vais-je pouvoir lui cacher ça ? Une larme coule le long de ma joue, se mêlant parfaitement aux gouttes de cette eau si agréable en temps normal. Pourquoi me suis-je laissée faire ?! Je suis en colère contre moi même, je suis faible au point de laisser un presque inconnu me toucher avec autant d'intimité. Quand je pense de nouveau à son odeur, qui pour mon cerveau est un cocktail explosif pour mes sens, mon organisme réagit aussitôt. La chaleur irradiant le bas de mon ventre, monte jusqu'à mon thorax, aidant mon cœur à battre beaucoup plus vite que la normale. Pour oublier cet incident, je me lave et je remarque que les ecchymoses de mon poignet sont presque invisibles maintenant. Je touche mon articulation, appréhendant une douleur, mais rien, juste ma peau contre ma peau. Je souris timidement, je vais enfin pouvoir oublier également ce comportement et peut être, renouer avec l'homme que j'ai aimé tellement jadis.


Habillée d'un tailleur noir, je tire mes cheveux en un chignon parfait. J'enfile mes escarpins d'un noir vernis et je range ma valise rapidement. Je voudrais retourner chez moi, me reposer un peu. Jamais je n'aurai pensé être aussi fatiguée dans un lieu pareil. Le lit est si confortable, qu'à mon habitude, j'y serai restée le plus longtemps possible. Cependant, je ne suis pas ici pour me détendre ou encore passer du bon temps. Et c'est ce que j'ai oublié hier, à la piscine, avec lui. Je ne récupère pas mon maillot de bain que j'ai laissé pendre sur la baignoire, je le saisis et le jette dans la poubelle avant de me rendre au restaurant de l'hôtel.


La faim tiraille mon estomac, après tout, je n'ai pas mangé depuis mon déjeuner avec Darcy, toutes ses émotions m'ont fait oublier que je suis censée me nourrir pour survivre. Je regarde tout de même dans le couloir discrètement, je ne veux pas le croiser avant d'avaler quoi que ce soit. La voie est libre, après tout, il est beaucoup trop tôt pour croiser ne serait-ce qu'un seul client, domiciliant ici.


Le restaurant semble vide au premier coup d'oeil, ce qui arrange mes affaires après tout. A mon arrivée discrète, un jeune homme vient à ma rencontre, un sourire de bienséance sur les lèvres. J'y réponds comme je peux et lui demande si je peux petit déjeuner à une heure si matinale. J'ai de la chance, le restaurant vient à peine d'ouvrir pour les premiers clients qui partent à l'aube. Bien qu'il paraît faire encore frais, je lui demande une table à l'extérieur, ce qu'il m'offre avec plaisir.


A peine installée, il me tend la carte, et je ne le laisse pas repartir, mon choix est déjà fait. Un petit déjeuner français m'ira parfaitement. Il disparaît rapidement, me gratifiant d'un basculement de torse formel et un sourire à en faire pâlir plus d'une. Une fois seule, je m'allume une cigarette, aspirant la première bouffée avec soulagement. Je fume pas régulièrement, malgré tout, celle du matin me semble importante, surtout dans un moment pareil. J'envoie un message rapide à Darcy, afin de connaître les potins de l'entreprise, je sais qu'elle férue de tout ce qu'il se passe au sein de notre établissement et penser à autre chose est peut être la meilleure chose à faire. Vu l'heure matinale, je n'obtiens aucunes réponses. Je m'agace posant mon téléphone avec peu de délicatesse sur la table en verre. Nerveuse, je tire fortement sur le filtre quand une personne s'installe en face de moi.


_ Désolée mais...


La fumée dissipée je découvre Tom, déjà sur son trente et un, me regarde, croisant ses jambes. Je ne m'attendais pas à le voir ici, désabusée, j'avale la fumée de ma cigarette de travers, ce qui s'en suis des toussotements plutôt bruyants. Rapidement, j'écrase mon mégot dans le cendrier prévu à cet effet. Il reste là, à me toiser, attendant certainement un mot de ma part. Je ne lui fais pas cette faveur, de toute manière, je ne sais pas quoi lui dire. Alors je me contente de lui sourire timidement quand le serveur m'amène ma commande. Le regard de monsieur Hiddleston est perçant mais je fais en sorte de l'ignorer, je veux un début de journée calme et sans angoisses, même si sa présence est tout cela à la fois. Le beau serveur me sert mon jus d'orange. Il est prévenant et applique parfaitement sa tâche, me souriant toujours avec gentillesse. Je le trouve plus attentionné qu'un serveur normal et je dois avouer, que je trouve cela agréable. Je le remercie, un rictus au coin de mes lèvres, oubliant totalement Tom, enfin, je le crois..


_ Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je...

_ Ça ira, mademoiselle est assez grande pour se débrouiller. Tom lui coupe la parole avec une voix qui ce veux supérieure.


Je pressens une pointe de possessivité et je connais que trop bien cette sensation. Je l'entends tellement de fois dans la bouche de Dean, qu'elle me paraît presque naturelle chez la gente masculine. Cependant, le timbre de sa voix me fait sursauter, cette autorité naturelle lui jouera des tours un jour et j'espère que ce ne sera pas contre ou pour moi. Le serveur s'en va donc, Tom se penche sur la table, s'appuyant de ses coudes et sans me demander mon avis, saisit un de mes croissants. La viennoiserie en bouche, il se laisse retomber sur le dossier de sa chaise négligemment. Je le détaille quand son toucher revient en sensation sur la peau de mes cuisses. Je frémis et essaye de rester calme et de mettre la scène d'hier soir dans un coin de mon esprit. Son regard... Arrête Tom s'il te plaît... Il me fixe et pour garder de la contenance, je prend la tasse et bois une gorgée de café. En vue de ma fatigue, j'ai bien besoin d'une tonne de caféine. Puis je réajuste ma veste avant de prendre un petit pain au chocolat, coupant un bout et l'engouffrant dans ma bouche, fixant mon téléphone. Je prie pour que Darcy me répond, ainsi j'aurai une occasion de me défiler sous ce regard azur.


_ Où est passé le style rebelle ? Me demande Tom sur le ton de l'humour, finissant son croissant. Je garde mon air sérieuse et inspire profondément avant de connecter mon regard au sien.

_ Je suis ici pour le travail donc je m'habille en conséquence, dis-je sèchement, vous ne verrez plus cette facette de ma personnalité, dis-je avec une pointe de nervosité.

_ Je t'avoue, que j'aime beaucoup ce côté désobéissant, dit-il avec un trop plein de sous entendus.


Je n'aime pas la tournure de cette conversation, j'aurai beaucoup apprécié qu'il ne fasse pas allusion à ce qu'il a osé faire dans le bain à remous. Je frissonne une fois encore à cette souvenance. Je râle dans mes dents, son regard a une emprise sur moi et malheureusement, il semble au courant.


Il tend la main vers moi et en remarquant ce geste, je me crispe au point d'arrêter de respirer. La dernière fois qu'il a posé la main sur moi, je me suis retrouvée dans un état second, où il a fait de lui ce qu'il voulait. Un sourire vainqueur sur le visage, il attrape mon paquet de cigarette que j'ai paresseusement laissé sur la table. Il est amusé par la situation, ce qui est tout mon contraire. Il pose une cigarette entre ses lèvres et à cet instant, mon cœur se serre.

 Il détourne enfin les yeux et mon corps reprend ses droits, je respire de nouveau et je me mouve sans la moindre crispation. Cette attirance me vaudra des gros problèmes...


Finalement, mon café terminé, la faim n'est plus au rendez vous, je veux juste fuir cette tension qui apparemment, ne dérange que ma personne. Avant de lui fausser compagnie, je m'octroie le droit de le regarder une fois encore, comme si sa beauté m'attire à un point que j'en deviens presque accro. Bizarrement, je me sens fière du regard qu'il pose sur moi alors je me tiens plus droite, bombant presque la poitrine.


_ Je peux disposer monsieur Hiddleston ? Demandais-je avec une intonation respectueuse, accentuée d'ironie. Il fronce des sourcils, intrigué.

_ Appelle moi Tom, je croyais m'être fais comprendre hier, il me nargue en crachant sa fumée grisâtre sur moi. Je me lève avec toute la féminité que je possède, m'appuie sur la table d'une main et m'approche lentement vers lui. Et comme une bonne actrice, je souris avec fierté, même si mon égo est loin dans mes escarpins.

_ On se voit à la réunion monsieur Hiddleston. J'insiste sur l'appellation de son nom.


Plus d'amusement dans son regard, juste une pointe de colère et d'amertume, une fois encore. Je souris en prenant mon sac, j'ose lui tenir tête malgré tout, que m'arrive-t-il ? Et je le laisse seul, mon petit déjeuner en cadeau et mon paquet de cigarettes en prime. Je marche le long du restaurant, accentuant ma démarche d'une féminité que je ne me connais pas. Je salue d'un signe de main le serveur, qui me le rend avant de regarder en direction de mon patron. Je sens son regard sur ma personne et je m'en amuse.. Hanna, il faut arrêter maintenant.


☼☼☼☼☼☼


La réunion se déroule dans un grand bâtiment au centre de la ville de Chicago. Le chemin en voiture s'est effectué dans un silence apaisant pour ma part. Je n'ai pas été victime des regards assassin de mon patron, ni même de ses sous entendus, bien trop occupé avec son téléphone. J'ai profité d'observer la ville défilant à travers la vitre de la portière. Nous nous sommes très vite rendus à ce gratte ciels, qui est bien plus petit que celui de mon patron.


Tom est au bout d'une énorme table, surplombant une dizaine d'hommes. Je reste discrète durant ce genre d'évènements. Je me contente de me trouver une place assise dans un coin, ordinateur sur les genoux pour pianoter sur les touches, sans déranger qui que ce soit. Quelques hommes me saluent tout de même d'un signe de tête ou encore d'un sourire professionnel. 

Tom se lève, signe que la réunion doit débuter, un silence surplombe tout le monde et je me concentre sur ce qu'il compte dire, quand la porte s'ouvre d'un seul coup. Je reste là, à regarder la personne ; Sonya Peskine. Il ne manquait plus qu'elle.. Elle sourit quand tout les regards se posent sur sa personne alors que je bouillonne de l'intérieur. Je ne pensais pas qu'elle ferait partie de la réunion et franchement, je me serai bien passée de sa présence. Je contiens toujours son humiliation dans le coin de ma gorge, pour lui recracher quand le bon moment se présentera. Elle marche avec détermination et aucunes excuses pour son léger retard. Elle passe derrière mon patron, n'hésitant pas à poser la main sur son dos, le caressant doucement. Mon estomac se contracte à ce geste, je fronce des sourcils, me contenant face à son impertinence. J'aimerai lui faire avaler ses dents parfaites, blanchit chez le dentistes, certainement chaque semaines. Je l'observe s'asseoir entre deux clients, qui ne la quitte pas des yeux, telle une reine s'installant sur son trône doré. Je secoue la tête, complètement ahurie de la façon dont elle peut se comporter. Pour vérifier un petit quelque chose, je pose mon regard sur Tom, je m'attend à le voir la dévorer des yeux, comme la plupart des personnes ici présentes, mais, je suis prise sur le fait, c'est moi qu'il observe. Une fois encore, le contact visuel actif, je ne parviens plus à m'en défaire. Même à plusieurs mètres, il garde cette emprise presque magique sur moi.


J'ai l'impression d'apprécier cette attraction alors que je devrais justement la fuir. Je suis la première à baisser la tête, il gagnera toujours à ce jeu là. Je sens son souffle dans mon oreille. « Allez ma belle Hanna, dis le. ». Cette phrase me picote dans mon esprit. Mais putain ! Qu'est-ce qu'il m'a fait ?!


La réunion dure bien plus longtemps qu'il n'était convenue. Cette chaise peu confortable, me donne un terrible mal de dos. Puis la fatigue, associé aux bruits sourds des discussions pour savoir qui a raison ou tord me donnent rapidement la migraine. Attendant qu'ils se mettent en accord, sous le silence de monsieur Hiddleston, je me masse les tempes, en essayant de rester concentrée. Quand j'ouvre les paupières, je vois un client me tendre un verre d'eau fraîche. Il m'invite à le prendre, suivit d'un sourire compatissant.


_ Ça vous fera du bien.


Je le remercie discrètement et je m'attarde sur sa personne. Il est bien plus jeune que les autres, même peut être plus jeune que Tom. Il est brun, les cheveux en bataille, ce qui dénote particulièrement avec son costume noir italien. Une montre, qui doit valoir aussi chère que ma voiture au poignet. Son visage est dur et pourtant, agréable à détailler. Sa mâchoire est carré mais elle est assoupli par une barbe de quelques jours, aussi noir que ses cheveux. Il se détourne de moi, toujours souriant pour participer de nouveau à la conversation houleuse, qui doit durer depuis plus d'une demi heure maintenant.


Je bois le contenu et je me sens observée. Sur l'instant, je pense qu'il s'agit de la blonde siliconée, mais quand je la dévisage, elle est absorbée par l'écran de son téléphone. Je décale alors le visage et découvre monsieur Hiddleston. Appuyé de ses coudes sur la table, les mains croisées devant sa bouche, il me toise sévèrement.

 J'hausse les épaules, comme si je devais me justifier pendant que sa mâchoire se contracte. J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas et j'ai bien peur de le regretter dans peu de temps.


☼☼☼☼☼☼


Pour le retour, monsieur Hiddleston a exigé que nous prenions à jet privé. Il semble qu'une urgence concernant son entreprise, sur New York. Je n'ai rien demandé de plus, si cela me concernait, il m'en aurait informé. Cet avion est encore plus luxueux que le Boeing en mode Business. L'habitacle ne compte que quatre sièges en cuir beige, une table en bois de chêne entre chacun. Un peu plus éloignée de la porte d'embarquement, se trouve un canapé de la même couleur et de matière distincte.


Je suis installée sur un des fauteuils, me concentrant sur l'écran de mon ordinateur. Je compte bien rédiger le rapport de la réunion au plus vite, ainsi monsieur sera content de pouvoir le classer dans son bureau à son retour. L'avion vient à peine de décoller et j'ai déjà l'impression de planer depuis maintenant deux heures. J'ai toujours la tête lourde et maintenant, j'ai les oreilles qui bourdonnent avec l'altitude. Ce soir, je ne risque pas de rester très longtemps éveillée à ce rythme.


Les pieds endoloris de ces maudits talons, je les retire dans un souffle de soulagement. J'oublie que je suis encore au travail, mais tant bien même, je ne fais rien de mal à me m'être à l'aise. Essayant de dissiper cette douleur lancinante, j'attrape ma nuque pour l'étirer, avant de me remettre à travailler. Je sens son regard lourd sur moi, encore une fois. Je l'observe au dessus de mon écran, il est installé sur ce grand canapé, un verre de whisky pur malt entre les mains. 

Il a laissé tombé sa veste de costume et remonté sa chemise jusqu'à ses avants bras. Avant que mes idées ne dévient sur des pensées peu conventionnelles, je me concentre de nouveau sur mon écran, qui m'éblouit quelque peu.


Je sursaute quand je sens que l'on saisit ma cheville, Tom fait pour masser la plante de mon pied mais outrée, je retire aussitôt ma jambe. Mais qu'est-ce qu'il lui prend bon sang ?! Je ne dois plus me laisser faire, hier a été la seule fois, certes, mais celle de trop, je dois arrêter cette comédie tout de suite ! Mais en ais-je réellement envie ? Je ferme le clapé de mon outil de travail et croise les bras sur ma poitrine, ainsi que mes jambes. J'essaye de garder un air sûre de moi, même si son regard azur me rend totalement à sa merci.


_ Je peux savoir ce qu'il vous prend ? Je fais en sorte que ma question soit percutante, mais c'est un premier échec.

_ Comment ça ? La situation semble beaucoup l'amuser, il sourit et se retient même de rire pour certainement, ne pas me vexer.

_ Pourquoi faites vous ça ? M'énervais je, agacée.


Il se penche sur la table qui nous sépare, pour mon plus grand bonheur. Il touche ses fines lèvres de son pouce, pendant que ses mâchoires se crispent de nouveau. Ses paupières se ferment, il paraît contenir quelque chose et je ne parviens pas à lire sur ses traits de quoi il s'agit. Quand il me toise de nouveau, je me noie dans l'océan d'émotions de ses iris. J'avale difficilement ma salive, sa voix me percute d'un coup sec.


_ Parce que, quand je veux quelque ma belle petite Hanna, je l'obtiens à chaque fois. Je suis à la fois vexée et ébahis par sa réponse. Les lèvres à demi ouvertes, je reste muette, une boule au fond de la gorge, bloque tout mots qui essayent de sortir. Et toi, me montre-t-il du doigt, je te veux plus que toutes les autres. Sa voix est devenue plus rauque et je sens cette tension me percuter le bas ventre.

_ Je ne suis pas un bout de viande.. répondis-je grimaçante, Hanna, tu aurais pu trouver mieux comme répartie, on a déjà fait mieux !

_ Non, mais cela n'avait pas l'air de te déranger hier, en tout les cas, si cela t'a déplu, tu es une très bonne comédienne, se moque-t-il en s'appuyant contre son dossier.


Mon corps entier hoquette de cette réplique, il monte en température et sa voix réagit en moi, comme une onde de choc, détruisant toute envie de lui résister. Je retire ma veste, une bouffée de chaleur me submerge tout à coup. Et ainsi, je fais en sorte de faire disparaître ces images de ma mémoire. Tom est fier comme un paon de son effet séducteur, buvant une gorgée de sa boisson alcoolisée. Hanna, ne te laisse pas faire !


_ Je suis en couple et de plus, hier, vous m'avez eu par surprise, le fait d'évoquer cette situation à voix haute, me monte le rouge au joues.

_ En couple ? Tu appelles ça encore un couple quand ton compagnon ose lever la main sur toi ?! Son timbre de voix augmente au fil de sa question, comme si je venais de le choquer. Je fronce les sourcils, je me concentre pour comprendre son point de vue et je dois avouer que cela ne me plaît guère.

_ Qui vous a dis qu'il avait levé la main sur moi ? Demandais-je sèchement, en essayant d'être la plus convaincante possible. Personne ne doit savoir.

_ Si tu le dis, souffle Tom. Il claque violemment son verre sur la table, me faisant sursauter au passage. Et puis, où en est ton couple, quand tu te laisse draguer par les clients et doigtée par ton patron ? Crie-t-il.


Je me sens aussitôt salie, je me recule dans mon siège, il m'aurait giflé que l'impact en aurait été moins douloureux. 

Il respire rapidement, sa cage thoracique monte et descend à la même allure que dans le jacuzzi. Les larmes brouillent ma vue, il a donc cette opinion si désastreuse sur ma personne ? Après réflexion, à quoi je m'attendais ? Au beau chevalier venant défendre une pauvre fille en détresse ? Je détourne le regard, contemplant les nuages par le hublot à ma droite. Je fais des pieds et des mains pour ne pas craquer, pas une fois encore. Mon cœur bat si fort, que je le sens dans ma poitrine et la sensation est réellement désagréable. Monsieur Hiddleston expire bruyamment et quand il tapote la table en bois pour capter mon attention, je l'ignore, si j'ose encore le regarder, je vais devenir docile et obéir à tout ce qu'il me demandera.


_ Hanna, ce n'est pas ce que je voulais dire... je..


Pour une fois, il ne sait pas quoi dire et je préfère le laisser réfléchir des excuses que je n'accepterai sûrement pas. Je rogne mon pouce, me pinçant involontairement quand la boule dans la gorge grossit au point de me faire mal. Il attrape une fois encore ma cheville, mais je suis bien plus dynamique. Je le repousse avec un peu plus de convictions. Mon regard semble le déstabiliser.


_ Pour qui me prenez vous ?! Je ne suis pas une de vos conquêtes, qui au premier claquement de doigt de votre part, se trouvera à lécher vos chaussures si bien cirées ! Hier a été une erreur et croyez moi, j'ai appris de ma bêtise ! Pour ce qui est du client, je ne me laissais pas draguer, il m'offrait juste un verre d'eau. Peut être que pour vous, tout est séduction, mais il n'en est nullement pour moi ! Ma voix s'élève en écho avec ma colère, les larmes aux joues.


Après m'être totalement libérée de ma colère, il sourit, comme si ma réplique était celle qu'il attendait. Il se met également à rire, mais il n'est en rien moqueur. Je l'observe, étonnée de sa réaction et pourtant, je me sens soulagée qu'il n'est pas réagit autrement. Il me tend avec bienveillance son verre, je le saisis et l'ingurgite cul sec. Bizarrement, ma colère s'envole dans son regard rieur et je me sens totalement détendue. Il récupère son verre en cristal et joue avec les rebords de son long doigt. Un rictus de coin étire ses lèvres et son regard si clair, s'assombrit un peu plus.


_ Tu n'es pas comme les autres, dit-il d'une voix douce et envieuse.

_ On me le dit souvent.


Ma tirade est un mensonge, jamais personne n'a trouvé utile de me trouver différentes des autres. Sa façon de vouloir s'approcher de moi est totalement maladroite et malheureusement, très charismatique. Il rit encore une fois et je ne parviens pas à retenir un sourire qui reste timide et triste. Il pose rapidement sa main sur mon poignet en se levant de sa place pour retourner au bar, se servir un nouveau verre.


Et si cette situation me fait du bien ? Trouveriez vous cela insolite ? Il y a bien longtemps que je n'ai pas été séduite par un homme. Le dernier est Dean et on ne peut pas dire que cela est une réussite. Je ne veux plus tomber dans ses filets, mais pourquoi je m'empêcherai de jouer un peu ? Je ne fais rien de mal, enfin, c'est ce que je pense jusqu'à maintenant... Un fois de plus, j'excelle dans les échecs..


☼☼☼☼☼☼


Le retour chez moi, se fait une fois encore dans l'angoisse. Je ne sais pas comment va réagir Dean de mon absence si soudaine et de plus, je ne lui ai donné aucunes nouvelles. La culpabilité m'assaille quand je passe le pas de la porte. L'appartement est plongé dans l'obscurité, aucunes musiques ne brise le silence apaisant. Je souffle de soulagement, il n'est pas encore revenu. Je m'empresse donc de défaire mes bagages, de me doucher et surtout de me mettre à l'aise avant de partir dans les bras de Morphée. Jamais je n'aurai pensé qu'un séjour d'une seule nuit hors de chez moi, puisse me fatiguer à ce point.


Je me suis absentée que peu de temps et pourtant, le salon est dans état pitoyable. Des cannettes de bières jonchent le sol, deux cartons de pizzas vides, sont disposées sur la table basse et le canapé est dans un désordre ahurissant. Je ne peux pas aller me coucher avec un désordre pareil. Je range donc le tout, sans rechigner à nettoyer une ou deux tâches. Puis viens le tour des coussins, j'en saisis un le secoue pour lui donner une meilleure forme et quand je fais pour m'attaquer au second, un objet attire mon attention. Je le saisis et un soutien gorge violet en dentelle se retrouve dans mes mains. Je réfléchis, mais non.. il ne m'appartient pas. Je m'assois complètement abasourdie, détaillant ce sous vêtements qui serait trop petit pour moi. J'avais des doutes que Dean n'a jamais contredit et maintenant, j'ai la preuve de ce que j'avançais durant tout ces mois de reproches. Malheureusement, je n'en suis pas étonnée, ce qui me blesse le plus à cet instant, et le fait qu'il a amené cette salope chez moi.. Et moi, qui éprouvait des remords en revenant auprès de lui... 

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